Les tendres épigrammes de Cydno la Lesbienne/42

La bibliothèque libre.
(pseudonyme)
Traduction par Ibykos de Rhodes (pseudonyme).
Bibliothèque des curieux (p. 128-129).


XLII

DIKTYNE ET L’ÂNE BLANC


Au printemps de l’année dernière, Diktyne était dans toute sa fraîcheur.

Je lui ai fait des propositions : elle n’a rien voulu savoir. Je l’ai sollicitée : elle m’a ri au nez.

Cet automne, elle voudrait bien : elle me jette des regards tendres et soumis quand je passe, rêveuse aux seins arrogants, dans le sentier qui longe la mer.

Elle insiste. Hier, elle a soulevé le rideau de sa fenêtre, afin que je l’aperçusse, toute nue, à sa toilette.

Mais je refuse, à mon tour, car je la soupçonne de provoquer aussi les bergers bien membrus et, ce matin, je lui envoie, par dérision, un âne blanc de Bagdad au priape enguirlandé de chrysanthèmes.