Les tendres épigrammes de Cydno la Lesbienne/69

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(pseudonyme)
Traduction par Ibykos de Rhodes (pseudonyme).
Bibliothèque des curieux (p. 175-176).


LXIX

LE BIENFAIT DE MÉLISSA


Érôs me jette-t-il, de nouveau, un regard favorable ?

N’ai-je donc point passé le temps d’être aimée ?

Il me semble que je plais à la plus jeune de mes élèves en poésie, Mélissa, don divin des douces muses.

Mélissa au souffle d’ambroisie, blonde comme le chanvre mûr, est la plus gourmande de nous toutes ; eh bien ! elle dédaigne Rhodanthe, qui lui offre une tarte aux cerises ou un gâteau miellé, pour bondir dans mes bras.

Je tremble. Je doute encore. Mais un effluve de bonheur me réchauffe et me rafraîchit en même temps.