Les types du Lévitique/De l’holocauste
DE L’HOLOCAUSTE.
La première sorte de sacrifice, qui est en même temps la plus complète et la plus caracteristique de la classe des offrandes faites par feu, c’est l’holocauste. L’adorateur devait apporter son offrande de son plein gré à l’entrée du Tabernacle d’assignation, et l’égorger devant l’Éternel. — D’abord quant au lieu : le Tabernacle, où se passait toute la scène et tout le rituel, se divisait en trois parties : premièrement le lieu Très-Saint, la partie la plus intérieure de la tente, séparée du reste par un voile ; c’est là qu’étaient l’arche de l’alliance et les chérubins de gloire qui couvraient le propitiatoire : il n’y avait rien de plus. C’était là le trône de Dieu, — le type de Christ en qui Dieu s’est révélé, — de Christ, l’arche véritable de l’alliance et le vrai propitiatoire.
L’apôtre nous dit que le voile signifiait que le chemin du lieu Très-Saint n’était pas encore manifesté, pendant que le premier Tabernacle subsistait. Immédiatement en dehors du voile, il y avait l’autel d’or des parfums, sur lequel, en de certaines occasions, on prenait de l’encens dans un encensoir pour l’offrir au dedans du voile. En dehors du voile, dans la partie du Tabernacle appelée le lieu Saint, pour la distinguer du lieu Très-Saint ou du Saint des Saints, on trouvait encore, d’un côté la table des pains de proposition, et de l’autre le chandelier d’or à sept branches[1], types, les premiers, de Christ incarné, le vrai pain, — en union d’un côté avec les douze tribus, et leur chef, — et de l’autre avec la perfection de l’Esprit comme esprit de lumière.
Ce dernier a son développement plutôt dans l’Église ; mais, quoi qu’il en soit de cette dernière pensée, nous avons l’incarnation, ou Christ homme, et le Saint Esprit, pour la portion distinctive du lieu Saint. Ce n’était pas le souverain sacrificateur seul, mais tous les sacrificateurs qui entraient continuellement dans le lieu Saint, — eux seuls. Nous savons quels sont maintenant ceux qui peuvent entrer ; ce sont ceux qui sont faits rois et sacrificateurs, tous les vrais saints de Dieu ; — eux seulement. — Il faut ajouter, que le voile, qui cachait le lieu Très-Saint et en fermait l’entrée, est maintenant déchiré du haut en bas et ne doit plus jamais être renouvelé. Nous avons, par le sang de Jésus, la liberté d’entrer dans les lieux Saints. Le voile, qui est sa propre chair, a été déchiré. — Nous trouvons, Jean VI, non-seulement le pain descendu du ciel en Christ incarné, mais aussi la chair et le sang, ou Christ mis à mort. Unis à Christ, nous entrons et nous nous asseyons en esprit là où Christ est assis. Notre privilége est d’entrer en tout temps, et comme en possédant le droit, dans le lieu Saint, — type du ciel créé, — comme le lieu Très-Saint était le type de ce qui est appelé les Cieux des Cieux. Déjà maintenant, quoique seulement en esprit, nous sommes dans les lieux Célestes comme sacrificateurs. En dehors du lieu Saint se trouvait le parvis du tabernacle d’assignation. Ce parvis était une cour extérieure, ceinte d’une toile fixée à des ais ou pieux. En y entrant, on trouvait d’abord l’autel des holocaustes ; puis, entre cet autel et le Tabernacle, la cuve d’airain où les sacrificateurs se lavaient avant d’entrer dans le Tabernacle pour y faire leur service.
Il est évident que nous ne pouvons nous approcher de Dieu pour le servir, sinon par le sacrifice de Christ, et que nous devons être lavés dans le lavoir de la régénération, avant de pouvoir servir dans le sanctuaire. En tant que sacrificateurs, nous avons aussi besoin que le Souverain Sacrificateur nous lave au moins les pieds, pour que nous puissions faire notre service habituel dans le sanctuaire (Jean XIII). Nous avons également besoin du renouvellement du Saint Esprit, qui est répandu abondamment sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur (Tite III).
C’est par ce chemin que Christ lui-même s’est aussi approché ; non toutefois par l’offrande d’un autre, mais en s’offrant lui-même à Dieu comme une victime parfaite. Rien de plus touchant, ni de plus digne de notre profonde attention, que la manière dont Jésus se présente de son bon gré à l’Éternel, afin que Dieu soit pleinement glorifié en Lui. — Muet dans ses souffrances, nous voyons que son silence était le résultat d’une parfaite et profonde détermination de s’offrir, par obéissance, pour la gloire de Dieu ; — et, béni soit son Nom ! c’est un service qu’il a parfaitement accompli ; de sorte que le Père se repose maintenant en son amour envers nous.
Ce dévouement à la gloire du Père pouvait se manifester de deux manières : en consacrant à Dieu toutes les facultés de l’homme vivant ; — et c’est ce qui était représenté dans l’offrande du gâteau : — et en donnant sa vie elle-même à Dieu, — dans sa vie et par sa mort ; — et c’est ce qui était figuré par l’holocauste.
Dans l’holocauste, celui qui l’offrait le faisait de son plein gré, à la porte du Tabernacle d’assignation. C’est ainsi que Christ s’est présenté pour accomplir le dessein de Dieu. Si nous n’avions vu que le fait de la mort de Christ, nous aurions pu penser qu’elle était obligatoire quant à Lui ; mais il nous est d’abord montré comme offrande volontaire, se rendant Lui-même à la porte du Tabernacle, et, de son plein gré, s’offrant Lui-même à Dieu pour nous. Dans le type, la victime et celui qui l’offrait étaient nécessairement distincts, et les mains de l’adorateur étaient posées sur la tête de la victime en signe d’identité ; mais Christ s’est offert et a été en même temps la victime. Citons quelques passages qui nous présentent le Christ dans ce caractère, prenant la place de ces sacrifices. L’Esprit fait parler ainsi le Seigneur dans l’épître aux Hébreux (X, 7), en citant le Psaume XLe : « Alors j’ai dit : Voici, je viens, il est écrit à mon sujet dans le rouleau du Livre : Mon Dieu ! j’ai pris plaisir à faire ta volonté, et ta loi est au dedans de mes entrailles[2]. »
C’est donc Christ, se donnant tout entier pour faire toute la volonté de Dieu, qui remplace les sacrifices. Il est l’anti-type de l’ombre des biens à venir. Parlant ailleurs de sa vie, il dit (Jean X, 18) : « Personne ne me l’ôte, mais je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre ; j’ai reçu ce commandement de mon Père. » — C’était l’obéissance, mais l’obéissance par le sacrifice de soi-même ; c’est pourquoi, parlant de sa mort, il dit : « Le prince de ce monde (Satan) vient et il n’a rien en moi ; — mais c’est afin que le monde connaisse que j’aime le Père et que je fais selon que le Père m’a commandé. » — Et dans le IXe chapitre de Luc, nous lisons : « Comme les jours de son enlèvement arrivaient, il dressa résolument sa face pour aller à Jérusalem. » — Que toutes les voies du Seigneur sont belles et remplies de grâce ! Il était tout aussi résolu à se dévouer et à aller subir toutes les conséquences de son dévouement, afin de glorifier Dieu, que l’homme avait été léger pour s’éloigner de Dieu et obstiné à demeurer dans cet éloignement. Jésus s’anéantit lui-même jusqu’à
la mort, afin que, par ce moyen, la majesté et l’amour de Dieu pussent être pleinement mis en évidence[3]. Ainsi l’homme dans la personne de Christ est réconcilié avec Dieu. — Dieu a été aussi parfaitement glorifié dans l’homme, que dans l’homme il avait été parfaitement déshonoré. Remarquez que je ne dis pas les hommes, mais l’homme.
La victime devait être sans tache, ce qui s’applique trop évidemment à Christ pour avoir besoin d’être expliqué. Il a été l’Agneau sans défaut et sans tache.
Ce qui était sans exemple en Jésus, c’était sa justice. Le pouvoir dont il était revêtu, d’autres l’avaient possédé, d’autres devaient le posséder encore ; mais la justice et la vérité parfaites, Christ seul a pu les manifester ; et, si Satan avait pu en détourner le Seigneur d’un seul point, la terre n’aurait rien vu de semblable. Dans la tentation, Satan essaya d’engager le Seigneur à manifester sa puissance ; mais Jésus fut toujours le serviteur obéissant ; et, jusqu’à ce que la parole fût par venue à son oreille, il ne voulait rien faire de lui-même, car il était venu pour servir, pour être le parfait modèle de l’obéissance en toutes choses. Satan le tenta premièrement, en lui demandant d’user de sa puissance pour changer des pierres en pain ; puis en cherchant à le faire douter des soins providentiels de Dieu ; et, en troisième lieu, par rapport à sa légitime domination. Ayant complétement échoué dans son dessein, Satan se retira de Lui pour un temps. Mais, plus tard, l’Adversaire attaqua de nouveau le Fils de Dieu et chercha à le détourner de l’obéissance jusqu’à la mort. Le prince de ce monde vint à Jésus, comme chef de la religion et comme ayant, dans ce monde, pouvoir sur les Juifs et sur les Gentils. Cependant il ne put détourner Jésus du chemin de l’obéissance ; mais la Parole est toujours : « Afin que le monde connaisse que j’aime le Père, et que je fais selon que le Père m’a commandé. Partons d’ici. »
Celui qui offrait le sacrifice devait tuer l’animal devant l’Éternel ; ce qui achève la ressemblance avec Christ, quoique, évidemment, il ne pouvait s’ôter la vie à lui même, cependant il la donna de lui-même ; — personne ne la lui ôta ; il la laissa devant le Seigneur. — C’était là, dans la cérémonie de l’offrande, la part de l’individu qui offrait ; ce fut de même la part de Christ en tant qu’homme. Dans la mort de Christ, l’homme ne voyait que le jugement de l’homme, la puissance de Caïphe, ou celle du monde. Mais, en réalité, en tant qu’offrande, il s’est offert Lui-même devant le Seigneur.
Nous en venons donc maintenant à ce qui, dans le sacrifice, concernait le Seigneur et le sacrificateur. — L’offrande devait être soumise au feu de l’autel de Dieu. Elle était coupée par pièces, lavée et abandonnée ainsi, selon la purification du sanctuaire, au jugement de Dieu : — car le feu, comme symbole, signifie toujours le jugement de Dieu. — Quant à l’acte de la laver d’eau, il rendait typiquement le sacrifice pur, — comme Christ l’est essentiellement. Mais il y a ceci d’important, c’est que la purification de l’offrande et la nôtre sont basées sur le même principe, et le sont selon la même mesure. Nous sommes « sanctifiés par l’Esprit, pour l’obéissance. » Jésus est venu pour faire la volonté de son Père ; et ainsi, parfait dès le commencement, il apprit cependant l’obéissance par les choses qu’il souffrit. — De plus, cette purification par l’eau, dans notre cas, a lieu par la Parole ; et Christ dit pour lui-même : « L’homme vivra de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » — Il existe évidemment et nécessairement cette différence, que Christ était la vie, et avait la vie en lui-même (Jean I et V), tandis que nous, au contraire, nous recevons cette vie de lui.
Examinons d’un peu plus près ce sujet : L’eau de purification représentait aussi la puissance de l’Esprit, par la parole et la volonté de Dieu. « Il nous a, de sa propre volonté, engendrés par la parole de la vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures. » (Jacq. I, 18). « C’est par cette volonté que nous sommes sanctifiés » (Héb. X, 10). Mais, avant que cette œuvre de l’Esprit soit opérée en nous, nous sommes morts dans nos fautes et dans nos péchés. — Il faut donc que ce soit par la mort et la résurrection de Christ que cela se fasse. C’est pourquoi, à sa mort, il sortit de son côté du sang et de l’eau, la puissance qui purifie aussi bien que la puissance qui expie. — La mort donc, et la mort seule, est ce qui nettoie du péché, aussi bien que ce qui en fait l’expiation. « Celui qui est mort est quitte du péché ; » — et l’eau devient ainsi le signe de la mort, car cela seul purifie.
Cette vérité d’une sanctification réelle était nécessairement cachée à ceux qui vivaient sous la loi. — Ils n’en possédaient que les figures ; car la loi s’appliquait à l’homme, comme vivant, et réclamait de lui l’obéissance ; mais la mort de Christ révéla cette vérité, que nous étions déjà morts, et que les morts dans le péché ne pouvaient être sanctifiés que par la mort et la résurrection. — En nous, c’est-à-dire en notre chair, il n’habite aucun bien. C’est pourquoi, en faisant allusion à l’usage symbolique de l’eau dans le baptême, l’Écriture dit que, « nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, nous avons été baptisés pour sa mort. » Mais il est évident que nous ne pouvons pas nous arrêter à la mort ; car c’est la communication de la vie de Christ qui nous rend capables de traiter le vieil homme comme mort, et nous-mêmes comme ayant été morts en nos fautes et en nos péchés. « Si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice. » Il nous est dit encore : « Lorsque vous étiez morts dans vos péchés et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a vivifiés ensemble avec lui ; » et « afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle. » Il n’y a que la puissance d’une nouvelle vie qui nous fasse mourir au péché.Nous voyons donc que cette purification, qui, pour le Juif, n’était qu’un effet moral, est efficace en nous par la communication de la vie de Christ. Elle est ainsi ce par quoi nous sommes sanctifiés selon la puissance de sa mort et de sa résurrection. Le premier Adam, qui fut fait âme vivante, se corrompit. Le second Adam, qui est un Esprit vivifiant, nous fait part d’une nouvelle vie.
Il est manifeste que, si c’est la communication de la vie de Christ qui produit cet effet, cette vie en Lui était essentiellement pure ; tandis que, lorsqu’elle est en nous, la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit. — Jésus, même selon la chair, était né de Dieu. Mais, quoique parfaitement pur, il dut néanmoins, pour accomplir toute justice, être baptisé, non seulement du baptême d’eau, mais aussi, comme épreuve de tout ce qui était en lui, du baptême de feu. — Il dit : « Je dois être baptisé d’un baptême, et combien ne suis-je pas pressé jusqu’à ce qu’il soit accompli ! »
Christ donc s’offrit en entier à Dieu pour manifester pleinement sa gloire, et subir pleinement son jugement. Le feu doit éprouver ce qu’il est. Il doit être « salé du feu. » — C’est la parfaite sainteté de Dieu, dans toute la puissance de son jugement, qui éprouve au plus haut degré, tout ce qui est en Jésus. La sueur de sang qui découle de son corps, la touchante prière qu’il adresse dans le jardin avec de grands cris et avec larmes, la pro fonde angoisse qu’il ressent sur la croix dans la conscience de sa justice, ce cri : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » cri qui demeura sans réponse quant à un soulagement actuel, tout cela nous montre le Fils de Dieu pleinement mis à l’épreuve. Un abîme appelait un autre abîme. Toutes les vagues et les flots de Jéhova passaient sur lui. — Mais, de même qu’il s’est offert tout-à-fait volontairement à cette épreuve, qui allait juger jusqu’au fond de son âme, ainsi le feu de ce jugement qui éprouvait ses plus secrètes pensées n’a pu produire qu’une bonne odeur à l’Éternel. Il est remarquable que le mot employé dans l’original pour signifier l’acte de brûler l’holocauste, est le même que celui dont l’Écriture se sert quand il est parlé de brûler l’encens, et que ce n’est pas le même que celui qu’elle emploie quand il est question de brûler l’offrande pour le péché. — Cette offrande de l’holocauste nous représente donc Christ, dans l’acte où il s’offre en entier à Dieu, et où il est éprouvé jusqu’au fond de son âme par le feu du terrible jugement de Dieu. Sa vie consumée, comme un holocauste, sur la croix, était un sacrifice de bonne odeur à l’Éternel, et qui lui était infiniment agréable ; — pas une pensée, pas une volonté qui ne fût mise à l’épreuve, sa vie y fut consumée ; mais tout fut parfaitement de bonne odeur à Dieu.
Quand Noé offrit son holocauste, il est dit que « l’Éternel flaira une odeur d’apaisement, et dit en son cœur : Je ne maudirai plus la terre à l’occasion des hommes ; car l’imagination du cœur des hommes est mauvaise dès leur jeunesse ; et je ne détruirai plus tout ce qui vit comme j’ai fait. » Dieu s’était repenti d’avoir fait l’homme, et il en avait eu un grand déplaisir dans son cœur ; mais maintenant, en flairant cette bonne odeur, le Seigneur dit dans son cœur : « Je ne maudirai plus. » Telle est la parfaite satisfaction de Dieu dans l’offrande que Christ a faite de lui-même. Il n’est pas ici question du péché qui lui fut imputé, des iniquités de son peuple dont il se chargea, mais de la perfection, de la pureté et du dévouement de la victime ; et c’est là ce qui monta, comme une bonne odeur, devant l’Éternel ; et nous sommes présentés à Dieu selon cette satisfaction de son cœur dans la bonne odeur de ce sacrifice. — Quelle pensée réjouissante pour nous ! Nous sommes agréés nous-mêmes, agréés dans le Bien-Aimé, selon toutes les délices que Dieu trouve dans la bonne odeur de ce sacrifice. — Dieu est-il parfaitement glorifié en Christ, en tout ce que Christ est ? Dans ce cas, il est aussi glorifié en nous recevant. — Trouve-t-il ses délices en Christ et en ce que Christ a fait ? Dans ce cas, il trouve aussi ses délices en nous. Cette bonne odeur monte-t-elle toujours en sa présence, comme un mémorial des plus agréables à ses yeux ? Nous aussi nous lui sommes présentés selon cette même efficace d’acceptation. Il n’est pas seulement question ici de nos péchés effacés par l’acte d’expiation ; mais il s’agit encore de la perfection de Celui qui accomplit cet acte, et de la bonne odeur de son sacrifice exempt de péché ; perfection et bonne odeur qui deviennent les nôtres devant Dieu. Nous sommes un avec lui.
Oui, ce fut là l’œuvre propre de Christ ; nous ne pouvions y prendre aucune part, mais nous trouvons en elle ce qui ôte nos péchés. « Soyez imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés, et marchez dans l’amour, comme aussi le Christ nous a aimés, et s’est livré lui-même pour nous comme une offrande et un sacrifice à Dieu, en odeur de bonne senteur. » Qui, d’entre les saints, ne connaît pas la puissance de cet amour ? Si, d’un côté, l’œuvre était faite dans un homme et par un homme, elle était faite aussi dans l’amour divin, l’amour même du Père. Chose merveilleuse ! que Jésus soit venu dans un corps qui lui avait été approprié, et que, agissant dans une parfaite obéissance, il nous ait laissé un modèle parfait de justice, en se donnant lui-même, offrande volontaire, dans la plénitude de l’amour divin !
La première chose que trouve celui qui s’approche de Dieu, c’est l’autel des holocaustes. Là le pécheur rencontre Dieu en jugement, mais là aussi il rencontre Jésus s’offrant lui-même : aussi (en type) le sang est mis sur cet autel et non sur ce qui était au dedans du voile. Le parvis d’assignation représente la terre, et c’est ici que l’œuvre de Jésus rencontre le pécheur, comme moyen pour lui de s’approcher de Dieu. Ce n’est ni dans le lieu Saint, ni dans le lieu Très-Saint, mais sur la terre, qu’un sacrifice parfait a été offert à Dieu ; sacrifice dans lequel Satan ne put rien trouver, et où Dieu trouva tout ce qu’il demandait ; — sacrifice dans lequel l’homme ne pouvait avoir ni part ni communion. C’était une œuvre entre le Fils et le Père ; et si les saints seuls en comprennent la valeur, elle n’en fut pas moins opérée dans le monde, Jésus-Christ crucifié devant nos yeux donnant au monde un témoignage qui laisse le monde sans excuse. Et s’il n’y a pas d’autre chemin pour aller à Dieu, sinon Jésus-Christ, ainsi exposé à la mort, que fait l’incrédulité qui méprise et rejette Celui qui, maintenant dans les cieux, est le dispensateur de toutes les bénédictions pour ceux qui croient ?
Vous pouvez être actif et soigneux pour beaucoup de choses, mais il n’est qu’une chose à laquelle Dieu regarde. Cet amour de Dieu en son Fils n’a-t-il été jusqu’ici pour vos cœurs que comme une vaine histoire, tandis que vous poursuiviez avec empressement les vanités qui s’offrent à vous ici-bas ? Votre cœur reste-t-il froid à l’amour de Dieu, comme si la place où la croix fut dressée était un espace vide dans le monde ? Le cœur naturel hait les droits qu’ont sur nous l’amour et la sainteté de Dieu ; mais la croix est le moyen puissant que Dieu emploie pour racheter et délivrer le cœur de l’amour du monde.
- ↑ Le nombre sept indique la perfection, comme aussi le nombre douze, ainsi que nous le voyons par plusieurs passages de l’Écriture.
- ↑ Quand l’Éternel parla à Moïse du haut du Sinaï, c’était pour déclarer ce que le Dieu juste exigeait de l’homme sur la terre. Les Israélites, ayant consenti à s’approcher de Dieu par le chemin de la justice qui leur était prescrite, ont tous succombé, comme nous l’avons vu. L’autorité de Dieu fut méconnue et foulée aux pieds par la confection du veau d’or ; et, de cette manière, ils violèrent leur résolution volontaire de faire tout ce que l’Éternel avait dit (Exod. XXIV, 5) : ils y avaient totalement manqué. Comment donc l’homme pourra-t-il approcher de Dieu ? La loi donnée venait de faire ressortir le mal qui était en lui. Était-ce à Dieu de traiter avec ceux qui venaient de tomber et de les reconnaître dans leur méchanceté ? Dieu devait-il se dépouiller de son caractère ! S’il ne pouvait, ni ne devait le faire, il fallait donc que du ciel il parlât de grâce. Il n’y avait plus d’autre possibilité de traiter avec les hommes sur la terre. « Ils avaient méprisé Celui qui leur parlait sur la terre. » La question était donc (cela ayant manqué) : Comment l’homme pourra-t-il être mis en communion avec Dieu dans le ciel ?
Il fallait un sacrifice ; mais où en trouver un qui fût capable de laver l’homme du péché ! Il n’y avait point d’homme en état de faire une chose pareille, ni disposé à la faire. Ce n’était pas là une œuvre pour un pécheur. Mais le Fils de Dieu dit : Voici, je viens pour faire ta volonté, ô Dieu ! ta loi est au dedans de mes entrailles (Ps. XL ; Hébr. X, 5). « Tu n’as point voulu de sacrifice
ni d’offrandes, mais tu m’as approprié un corps. » C’était le corps dans lequel devait habiter Celui qui fut l’obéissance même ; « tu m’as percé les oreilles ; » — et nous voyons Christ le prendre volontairement pour faire la volonté de Dieu. C’est ainsi que nous avons quelqu’un de qualifié pour être le sacrifice ; quelqu’un qui a revêtu la forme de serviteur et qui s’est rendu obéissant aux commandements de l’Éternel. Il avait et la volonté et la capacité de le faire : « Ta loi est au dedans de mon cœur. » - ↑ En effet, pour introduire les pécheurs en la présence de Dieu, Jésus dut non-seulement observer la loi, mais encore de venir obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix. Il aurait pu prêcher la justice dans l’assemblée ; mais les hommes haïssaient la justice. Il aurait pu faire toute espèce d’œuvres de miséricorde et de bénédiction ; mais les uns lui portaient envie, d’autres se moquaient de lui. Toutes les expressions de justice en Lui ne furent d’aucune utilité par elles-mêmes. Ainsi il fallut qu’il devint un sacrifice ; il fallut que son sang fût répandu, pour que nous pussions nous approcher de Dieu. Or, c’est sous ce caractère que l’holocauste nous le représente.