Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes/Pesello et Francesco PESELLI

La bibliothèque libre.
Traduction par Weiss, Charles (18...-19...; commandant).
DORBON-AINÉ (1p. 412-413).


Pesello et Francesco PESELLI
Peintres florentins, le premier né en 1367, mort en 1446 ; le second né en 1422, mort en 1457

Francesco di Pesello[1] s’appropria si bien la manière de Fra Filippo que, si la mort ne l’avait frappé prématurément, il l’aurait surpassé de beaucoup. On reconnaît aussi qu’il imita la manière d’Andrea dal Castagno[2]; il prit tant de plaisir à reproduire les animaux et à en avoir continuellement de vivants et de toute espèce dans sa maison, que, dans ce genre de peinture, personne, de son temps, ne put rivaliser avec lui. Il resta jusqu’à l’âge de 30 ans sous la discipline d’Andrea, étudiant auprès de lui, et devint maître excellent. Ayant donné preuve de son savoir, il fut chargé, par la Seigneurie de Florence, de peindre un tableau en détrempe représentant l’Adoration des Mages[3], qui fut placé au milieu de l’escalier du palais et qui lui acquit une grande renommée. Il fit encore dans la chapelle des Cavalcanti, à Santa Croce, au-dessous de l’Annonciation de Donato, une prédelle de petites figures représentant l’histoire de saint Nicolas[4]. Dans le palais Médicis, il orna des stalles et plusieurs coffres de joutes équestres et d’autres groupes d’animaux[5].

À San Pier Maggiore[6], dans la chapelle degli Alessandri, il fit quatre histoires en petites dimensions, tirées de la vie de saint Pierre, de saint Paul, de saint Benoît et de San Zanobi ressuscitant la fille de la veuve[7]. À Santa Maria Maggiore, dans la chapelle degli


Orlandini, il fit une Vierge et deux autres figures admirables ; pour les enfants de la Compagnie de Saint-Georges, un Christ en croix entre saint Jérôme et saint François[8], et, dans l’église de San Giorgio, un tableau représentant l’Annonciation[9]. On a de lui encore, à Pistoia, dans l’église San Jacopo, une Trinité, entre saint Zénon et saint Jacques[10] ; enfin, dans Florence, on voit, dans les maisons de différents citoyens, quantité de cadres et de tableaux ronds peints par lui.

Pesello fut homme modéré et agréable, et quand il pouvait rendre service à ses amis, il le faisait volontiers et avec empressement. Il épousa une jeune femme dont il eut un fils, Francesco dit Pesellino, qui s’adonna à la peinture et suivit les traces de Fra Filippo avec succès. S’il avait vécu plus longtemps, il aurait accompli de plus grandes choses que celles qu’il laissa, comme on peut en juger, car il était extrêmement studieux dans l’art et passait ses jours et ses nuits à dessiner. On peut s’en rendre compte par une merveilleuse prédelle[11] placée au-dessous du tableau de Fra Filippo, dans la chapelle du Noviciat de Santa Croce, et qui paraît sortir de la main de Filippo. Il fit quantité de petits cadres qui sont dispersés dans Florence, et, ayant acquis dans ce genre un certain renom, il mourut à l’âge de 31 ans[12]. Pesello en resta désespéré et ne lui survécut pas longtemps, car il le suivit à l’âge de 77 ans.


    Fabriano, pictor, habitator Florentie in populo Sancte Trinitatis. Il mourut à Rome, en 1428, pendant qu’il travaillait aux fresques de Saint-Jean de Latran. Vasari ne parle pas de ses travaux à Orvieto et dans le palais ducal de Venise. Cette vie est très incomplète. Liste des médailles authentiques et signées de Pisanello de cette manière OPVS PISANI PICTORIS : 1. Niccolo Piccinino. — 2. Leonello d’Esté. — 3. Sigismondo Pandolfo Malatesta. — 4. Pietro Candido Decembrio. — 5. Vittorino da Felire. — 6. Filippo Maria Visconti. — 7. Gio. Paleologo. — 8. Alphonse V d’Aragon. — 9. Francesco Sforza. — IO. Giovan Francesco Gonzaga. — 11. Cecilia Gonzaga. — 12. Lodovico III Gonzaga. — 13. Malatesta IV Novello. — 14. Inigo d’Avalos. — 15. Tito Vespasiano Strozzi (cette dernière non signée). — 16. Sa propre médaille. — Quelques-unes de ces médailles ont plusieurs états.

  1. Dit Pesellino, petit-fils de Pesello.
  2. Il s’agit maintenant de Pesello.
  3. Actuellement aux Offices.
  4. Actuellement Casa Buonarroti.
  5. Peintures dispersées.
  6. Église détruite en 1784.
  7. Actuellement Casa Alessandri.
  8. Ces œuvres n’existent plus.
  9. Actuellement aux Offices.
  10. Peinte en 1457, à la Galerie nationale de Londres.
  11. Trois fragments à l’Académie des Beaux-Arts ; les deux autres, saint François recevant les stigmates et saint Cosme et saint Damien secourant un malade, sont au Louvre.
  12. Mort à 35 ans, le 29 juillet 1457 ; enterré à San Felice in Piazza.

    Pesello mourut à 79 ans, le 6 avril 1446.

    Vasari a commis plusieurs erreurs dans cette double biographie : Giuliano Pesello da Arigo di Giuocolo Giuochi, né en 1367, d’après sa déclaration au Catasto de 1427. — Francesco, dit Pesellino, petit-fils de Giuliano. Sa mère, fille de Giuliano, avait épousé un peintre nommé Stefano : étant restée veuve, elle mit son fils Francesco auprès de son père Giuliano.

    Giuliano est inscrit à la Matricule des Médecins et Pharmaciens en 1385 ; Julianus Arrighi pictor, populi Sancte Marie di Verzaria, matriculatus die XXVII junii MCCCLXXXVC ; et, en 1424, à la Compagnie de Saint-Luc. Il mourut avant son petit-fils le 6 avril 1446, et fut enterré au Carmine.

    La mort de Pesellino est mentionnée sur un livre de l’Art des Pharmaciens Francesco di Pesello, dipintore, morto a di 29 luglio 1457, riposto in San Felice in Piazza.

    D’après les livres de l’Opera del Duomo, Pesello l’ancien fut adjoint à Taddeo Gaddi en 1390. Il y est nommé Giuliano d’Arrigo. Extrait d’une délibération des Consuls de l’Art de la Laine : « Elegerunt prudentem virum Julianum Arrigi, pictorem vocatum Pesello, 1419. » Les Consuls voulaient nommer un substitut aux provéditeurs de la construction de Santa Maria del Fiore.