Lettre 825, 1680 (Sévigné)

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1680

825. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce 30e juin.

Ce mois-ci[1] ne m’a pas paru si immense que l’autre : c’est que je n’ai pas vu tant de pays ; je me suis renfermée dans ces bois, où l’imagination n’est pas si dissipée. J’y fais bien des réflexions, et sur le Saint-Esprit, que j’y souhaite sans cesse, plus persuadée que jamais qu’il souffle comme il lui plaît et où il lui plaît, et sur plusieurs autres sujets qui ne trouvent que trop leurs places. Mes pensées sont fort semblables aux vôtres sur le sujet de mon fils[2] ; les sentiments qu’il a, de l’humeur et de l’esprit dont il est, et dans la place où il se trouve, sont aussi difficiles à deviner que ceux de Mme de Lavardin, qui paroît baignée dans l’excès de la joie à tous ceux qui ne la connoissent point : ce sont des jeux de la Providence, qui nous fait connoître en toutes choses la fausseté de nos jugements. Il n’y a point d’agrément que mon fils ne trouvât dans le pays où il est, et je suis 1680 persuadée que le chevalier lui procureroit tous les agréments du monde[3] : il n’est pas assez heureux pour vouloir se servir[4] de tous ses avantages. Quelle envie effrénée n’auroit-il point d’être là, s’il n’y étoit pas ! Vous savez le dessous de cartes[5]. Vous êtes bien plus sage, vous, ma fille, qui tâchez de trouver bon ce que vous avez, et de gâter tout ce que vous n’avez pas : voilà une philosophie qu’il auroit fallu acheter bien cher à l’encan de Lucien[6]. Vous vous dites que tous les biens apparents des autres sont mauvais ; vous les regardez par la facette la plus désagréable ; vous tâchez à ne pas mettre votre félicité à ce qui ne dépend pas de vous[7]. Je me fais une étude de cet endroit d’une de vos lettres ; il n’y a point de lecture qui puisse m’être si utile, quoique je sois un peu honteuse de vous trouver plus sage que moi. Mon fils me mande qu’il s’en va jouer au reversis avec son jeune maître[8] ; cela me fait transir : deux, trois, quatre cents pistoles s’y perdent fort aisément :

Ce n’est rien pour Admète, et c’est beaucoup pour lui[9].

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Si, avant que de jouer, on pensoit à ce qu’on peut perdre, (et qu’il le faut payer le lendemain[10], je crois qu’on ne s’engagerait pas à de telles parties ; mais l’on s’imagine qu’on les gagnera, et voilà où souvent l’on se trompe[11]. Si Dangeau est de ce jeu, il prendra toutes les poules[12] : c’est un aigle. Il en arrivera tout ce qu’il plaira à Dieu, comme des six mille francs que je devois toucher à Nantes : il est sorti une chicane du fond de l’enfer, qui me rejette je ne sais où.

Je vois par plusieurs lettres que la vie retirée et compassée de la jeune princesse[13] n’est point dans son goût : sans la facilité de son esprit et sa complaisance extrême, cela pourroit s’appeler.contrainte ; que savons-nous encore ce qui se passe dans cette place, la plus belle de l’univers ? Celle de Danaé[14] est une autre merveille : la pluie d’or[15] est fort abondante ; nulle de ses sœurs n’approche de sa beauté, mais leurs établissements ne seront point médiocres, et n’en seront pas moins solides[16].

Mme de Mouci ne me paroît pas en chercher d’autre[17] que celui d’être la plus admirable et la plus romanesque personne du monde[18]. Ne connoissons-nous pas une princesse qui se dépêcha de marier son amant, afin 1680 qu’elle n’eût plus envie de l’épouser, et qu’il n’en fût plus aucune question[19] ? C’est justement tout comme. Elle se plaît à faire des actions extraordinaires, et réjouira la noce ; je ne voudrois pas jurer qu’elle n’allât[20] à Malicorne consoler la douleur de Mme de Lavardin. Il n’y a rien qui mérite plus de réflexion que l’état de cette mère, dont la tête est marquée entre les bonnes : voyez par quels sentiments la Providence vient troubler son bonheur[21]. Je vous remercie de lui avoir écrit[22]. Où est donc Montgobert ? Elle vous laisse écrire une grande lettre, où vous ne me dites pas un mot de votre santé, et vous savez ce que c’est pour moi que cet article.

Nous en faisons toujours un de Mme de Vins : c’est une aimable créature[23], j’y pense souvent, elle me témoigne bien de l’amitié, et me parle de vous avec une véritable tendresse. Elle n’est vraiment point un fagot d épines[24] : elle est fort bonne à ses amis[25], et fort sensible 1680 à leurs intérêts. Sa destinée est triste : elle n’étoit pourtant pas sans dégoûts au milieu de la cour, et vous la plaignez trop[26] d’être dans sa famille ; c’est sa pente naturelle, elle y est fort accoutumée ; la solidité de son esprit lui est d’un grand secours présentement : ne vous mande-t-elle point l’usage qu’elle en fait, et comme elle apprend votre philosophie ? Son mari a donc payé le tribut aux yeux de Mme D***. Vous lui apprendrez comme il faut en être jalouse : les dames qui cherchent et qui trouvent à subsister partout ne sont point à plaindre assurément[27]. Guitaut m’écrit de Saint-Ange à trois lieues de Fontainebleau[28], où il est allé morguer la cour, et voir tous les Caumartins et toute la noce dans cette belle maison de la nouvelle mariée[29] : ils y ont été trois jours :

Pour vous voir un moment, j’ai passé par Essonne[30].

Il est heureux notre ami[31], il est dévot ; hélas ! que 1680 vous en parlez bien ! que pourroîs-je y ajouter[32], sinon que nous sommes des exemples de la misère et de l’impuissance humaine ? L’éternité[33] me frappe un peu plus que vous : c’est que j’en suis plus près ; mais cette pensée n’augmente pas du moindre degré mon amour de Dieu[34] ; je suis pleinement persuadée[35] de tous les malheurs et de tous les chagrins répandus à pleines mains dans ce monde : Corbinelli le croit aussi et me faisoit[36] l’autre jour une belle question : « Lequel est le plus heureux[37], ou un pauvre amant dans une grande incertitude d’être aimé, ou, un autre dans une entière certitude de l’être[38] ? » Je lui dis que le premier étoit le plus heureux, voyant bien qu’il vouloit badiner et dire que tout le monde est également heureux et malheureux. Je ne crois pas que cette opinion fasse fortune[39], et je ne sais si M. de Luxembourg seroit de cet avis ; je pense qu’il sait bien mal être exilé et disgracié[40] ; il n’a guère fait de provisions 1680 dans la vie qu’il a faite pour soutenir un malheur comme celui-ci[41].

Je viens de trouver une lettre de Mme de Coulanges que je n’avois pas lue ; je la méconnoissois : elle me mande qu’elle s’en va à Lyon, qu’elle ne veut point passer par Fontainebleau, qu’elle a pris son esprit de province ; que le Roi fut l’autre jour trois heures chez Mme de Maintenon, qui avoit la migraine ; que le P. de la Chaise y vint ; que Mme de Fontanges pleure tous les jours de n’être plus aimée ; les grands établissements ne la peuvent consoler : voilà qui est bon pour mettre dans notre sac aux réflexions. Vous savez que le cardinal d’Estrées va à Rome[42] pour la régale, sur laquelle le pape écrit une lettre au Roi[43], comme l’auroit écrite saint Pierre[44]. On dit que Sa Majesté se lasse de Monsieur de Paris[45] et de sa vie : il sera quitté comme les 1680 maîtresses. Mais cela est plaisant, ma bonne, de vous dire des nouvelles ; je cause avec vous sur celles que je reçois, n’en ayant point d’ici à vous mander[46]. En voici pourtant d’assez considérables : Mme  de Tarente arrive ; M. et Mme  de Chaulnes seront dans huit jours à Rennes. M. de Chaulnes a ordonné qu’on raccommodât le chemin d’ici à Vitré ; de sorte qu’il y a tous les jours cent et deux cents hommes, et le sénéchal à la tête[47], soutenu des avis de nos cochers, pour nous faire un chemin comme dans cette chambre[48].

Il entra hier ici[49] un garçon de Vitré, c’est-à-dire qui en venoit ; je le reconnus d’abord pour avoir été laquais de M. de Coulanges. M. de Grignan l’a vu à Aix[50]. Il me montra un papier imprimé de tout ce qu’il sait faire du feu ; il a le secret de cet homme dont vous avez entendu parler à Paris : entre mille choses qui sont toutes miraculeuses, et que je ne comprends pas que l’on souffre à cause des conséquences, je ne m’arrêtai[51] qu’à une petite, qui est bientôt faite : c’est[52] de lui voir couler dans la bouche dix ou douze gouttes de ma cire d’Espagne tout allumée, et dans sa main ; et de n’en être non plus ému que si c’eût été de l’eau[53] ; sans mine, 1680 sans grimace, sa langue aussi belle après cette légère opération que devant[54]. J’en avois fort entendu parler ; mais de voir cela si familièrement[55] dans ma chambre, me donna un extrême étonnement. Cela prouve votre philosophie, ma bonne, et qu’assurément le feu n’est point chaud, et ne nous cause[56] le sentiment de chaleur que selon la disposition des parties ; mais comprenez-vous[57] qu’il y ait une sorte de liqueur dont on puisse se frotter avec assez de confiance pour faire fondre de la cire d’Espagne ou du plomb sur sa langue[58], avaler de l’huile bouillante, et marcher sur des barres de fer toutes rouges ? Que deviendront nos miracles et les épreuves d’innocence des siècles passés[59] ? Si vous voyez le visage de ce garçon, vous le reconnaîtrez ; il va courir les provinces.


1680 Madame la Dauphine se met à courir les bêtes[60] ; il ne sembloit pas qu’elle voulût faire tant de chemin pour les attraper[61] : vous voyez comme les goûts changent[62]. Cela fait qu’on parle un peu de Madame ; sans cela, il n’en étoit plus question[63] ; mais la chasse réunira ces deux branches de Bavière, depuis longtemps mal ensemble[64]. J’ai recommencé mon petit livre ; il m’occupe et me divertit fort agréablement ; je suis persuadée[65] que vous le connoissez. Ma fille, je vous embrasse et vous dis adieu, toujours à mon grand regret. Malgré toutes les obscurités de votre destinée, j’espère que nous nous retrouverons cet hiver[66]. Vous ne savez que faire, dites-vous, de mes louanges[67], vous en êtes chagrine ; ce n’est pas ma faute, je me serois contentée de les penser, si vous ne m’étiez venue dire pis que pendre de vous, sans aucune considération de l’intérêt que j’y prends : j’ai repoussé l’injure, et je me suis résolue une bonne fois à vous dire vos vérités.


  1. Lettre 825 (revue en grande partie sur une ancienne copie). — 1. Le manuscrit porte : « Ce mois ici. »
  2. 2. « Sur le chapitre de mon fils. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  3. 3. « Que le chevalier lui feroit tous les biens du monde. (Éditions de 1737 et de 1754.)
  4. 4. « Il n’est pas assez heureux pour se servir. » (Édition de 1737.) — « S’il étoit assez heureux pour se servir. » (Édition de 1754.)
  5. 5. Dans l’édition de 1737 : « le dessous de ces cartes, » et dans celle de 1754 : « le dessous des cartes. » Dans notre manuscrit, le copiste a écrit ces mots singuliers : « là-dessus d’Ecartes, » et immédiatement après il a omis les mots : « vous, ma fille. »
  6. 6. Voyez les $ectes à l’encan (la Vente des vies) de Lucien.
  7. 7. « De ne pas mettre votre félicité à ce qui ne dépend pas de vous. » (Édition de 1737.) — « De ne pas mettre votre félicite dans ce qui, etc. » (Édition de 1754.)
  8. 8. Le Dauphin.
  9. 9. Voyez l’Alceste de Quinault, acte III, scène ire :
    Phérès. père d’Admète

    xxxxxJe n’ai plus qu’un reste de vie :
    Ce n’est rien pour Admète, et c’est beaucoup pour moi.

  10. 10. « On pensoit qu’on les peut perdre, et qu’il les faut payer le lendemain. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  11. 11. « Et voilà comme on se trompe souvent. » (Édition de 1737.) — « Et voilà souvent comme on se trompe. » (Édition de 1754.)
  12. 12. « Il gagnera toutes les poules. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  13. 13. La Dauphine.
  14. 14. Mme de Fontanges.
  15. 15. « Il est vrai que la pluie d’or, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  16. 16. « Mais les établissements n’en seront pas médiocres. » (Ibidem.)
  17. 17. « Ne paroît pas en chercher d’autre. » (Édition de 1737.) — « Ne me paroît pas chercher d’autre avantage. » (Édition de 1754.)
  18. 18. Voyez la lettre du 12 juin précédent, p. 450 et 451.
  19. 19. Est-ce une allusion au Cid de Corneille, au rôle de l’Infante qui, « pour éteindre ses feux, » veut, dès le début de la pièce, marier Chimène à Rodrigue,

    Avec impatience attend leur hyménée,

    et, dans la dernière scène, amène le Cid à son amante, à qui elle dit :

    Sèche tes pleurs, Chimène, et reçois sans tristesse
    Ce généreux vainqueur des mains de ta princesse ?

  20. 20. « Elle se plaît à faire des choses extraordinaires, et (et manque dans le texte de 1737) je ne voudrois pas jurer qu’au lieu de se trouver à la noce, elle n’allât, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  21. 21. « Veut troubler son bonheur. » (Ibidem.) — Notre manuscrit s’arrête ici pour reprendre, vers la fin de l’alinéa suivant, à : « Guitaut m’écrit, etc. »
  22. 22. Cette petite phrase n’est pas dans le texte de 1737, qui continue ainsi : « Mais où est donc Montgobert ? »
  23. 23. La fin de la phrase, à partir des mots : « j’y pense, etc., » est donnée pour la première fois dans le texte de 1754.
  24. 24. Voyez tome IV, p 299, et ci-dessus, p. 155, note 9.
  25. 25. « À ses amies. » (Édition de 1754.)
  26. 26. On lit simplement dans le texte de 1737 : « Sa destinée est triste, mais vous la plaignez trop, etc. »
  27. 27. « Vous lui donnerez des leçons sur la manière d’en être jalouse : je ne plains point les dames de cette humeur, elles trouvent à subsister partout. » (Édition de 1754.)
  28. 28. « Guitaud m’écrit de trois lieues de Fontainebleau. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  29. 29. « Dans une belle maison de la nouvelle mariée. » (Ibidem.) — Louis-Urbain le Fèvre, appelé alors M. de Boissy (voyez le commencement de la lettre au comte de Guitaut du 17 juillet suivant), fils aîné de Caumartin et de sa première femme, venait d’épouser, le 6 juin précédent, Marie-Jeanne Quantin de Richebourg, fille unique de Charles Quantin, seigneur de Richebourg et de Saint-Ange, maître des requêtes, et de Marie Feydeau. Elle mourut en 1709, à l’âge de cinquante ans, et son mari le 2 décembre 1720.
  30. 30. Vers d’une ancienne chanson sans doute, sur l’air de laquelle Coulanges a fait plusieurs couplets. — Ce vers ne se trouve que dans notre manuscrit.
  31. 31. À côté des mots notre ami, Grouvelle et les éditeurs qui l’ont suivi ont mis entre parenthèses Pompone.
  32. 32. « Ah ! que vous en parlez bien ! qu’y pourrois-je ajouter, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  33. 33. La lettre commence ici dans les éditions de Rouen et de la Haye (1726).
  34. 34. «  « Mais cette pensée ne me donne pas le moindre degré de plus d’amour de Dieu. » (Édition de 1737.) Le texte de 1754 est le même, sauf la suppression des mots de plus. Celui de Rouen ajoute : « dont je suis bien fâchée. »
  35. 35. « Je suis fortement persuadée. » (Éditions de 1737 et de 1754.) À la ligne suivante, le texte de 1754 porte : « dans le monde. »
  36. 36. « …le croit aussi ; il me faisoit, etc. » (Édition de 1754.)
  37. 37. « Lequel est le plus content. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  38. 38. Dans le texte de Rouen (1726) : « ou d’un pauvre amant…, ou un autre dans une grande certitude de l’être. »
  39. 39. Nous suivons pour le commencement de cette phrase le texte de la Haye et de Rouen (1726}. Notre manuscrit et les deux éditions de Perrin donnent seulement : « Je ne sais si M. de Luxembourg, etc. » L’impression de Rouen s’arrête au mot fortune, pour reprendre à : « Le Roi fut l’autre jour, etc. » {p. 497, ligne 7).
  40. 40. C’est le texte de notre manuscrit et des deux éditions de Perrin. L’impression de la Haye porte : « je pense qu’il sent bien le mal qu’il y a d’être exilé et disgracié. »
  41. 41. « Il n’a guère fait de provisions jusqu’à présent pour soutenir un malheur comme le sien. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  42. 42. « …dans votre sac aux réflexions. Le cardinal d’Estrées va à Rome, etc. » (Édition de Rouen, 1726.)
  43. 43. « A écrit une lettre au Roi. » (Éditions de Rouen et de la Haye, 1726.) — « A écrit au Roi une lettre. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  44. 44. Sur les démêlés de Louis XIV avec la cour de Rome au sujet de la régale, sur la lettre du pape au Roi, sur celle que le clergé adressa au Roi le 10 juillet, voyez la note 40 de la p. 535, l’Histoire de France de M. Henri Martin, tome XIII, p. 617 et suivantes, l’Histoire de Bossuet par le cardinal de Bausset, livre VI, chapitres v et suivants, et la lettre du 14 juillet, p. 524 et 525, note 36.
  45. 45. Harlay de Champvallon. Sur sa vie scandaleuse, voyez à l’Appendice du tome V de la Correspondance de Bussy un extrait des mémoires de l’abbé Blache. — Dans le texte de Rouen (1726) : « …se lasse de Monsieur l’archevêque de Paris : il sera quitté comme les maîtresses. » La lettre se termine ici dans notre manuscrit, et l’édition de Rouen n’a pas la fin de l’alinéa.
  46. 46. « Cela est plaisant, ma fille, de vous dire des nouvelles ; mais je cause sur celles que je reçois, n’en ayant point ici. » (Édition de 1737.) — « Cela est plaisant, ma fille, de vous dire des nouvelles ; mais n’en ayant point ici, je cause sur celles que je reçois. » (Édition de 1754.)
  47. 47. « À leur tête. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  48. 48. Voyez la lettre du 31 mai précédent, p. 428.
  49. 49. Le texte de Rouen (1726) ajoute : « dans ma chamhre. »
  50. 50. Cette petite phrase a été omise dans l’édition de 1737.
  51. 51. Dans les deux éditions de la Haye et de Rouen (1726) : « je ne m’arrête. »
  52. 52. « Ce fut. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  53. 53. « Sans en être non plus ému que si c’étoit de l’eau. » (Édition de 1737.) — « Il n’en étoit non plus ému que si c’eût été de l’eau. » (Édition de 1754.)
  54. 54. « …aussi belle après cette petite opération qu’auparavant. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  55. 55. « De voir cela de près et aussi familièrement. » (Édition de Rouen, 1726.)
  56. 56. « Ne vous cause. » (Édition de la Haye, 1726.) — Sur l’opinion de Descartes dont il est ici question, voyez tome V, p. 367, fin de la note 33, et le premier et le troisième des entretiens de Malebranche, intitulés Conversations chrétiennes, que lisait alors Mme  de Sévigné.
  57. 57. « Mais comprenez-vous bien. » (Édition de Rouen, 1726.) — Les deux éditions de Perrin ont supprimé le mais.
  58. 58. Les mots ou du plomb ont été supprimés par Perrin dans ses deux éditions, et celles de la Haye (1726) et de 1754 donnent la langue, au lieu de sa langue.
  59. 59. Dans les deux éditions de Perrin, il y a simplement : « Que deviendront nos miracles ? » Dans celle de Rouen (1726) : « Que deviendront les épreuves d’innocence des siècles passés ? Je crains même que nos miracles n’en souffrent auprès des mauvais esprits. Mais n’y a-t-il pas eu de tout temps de vrais miracles et des tours de passe-passe ? » — La phrase qui suit ne se lit que dans le texte de la Haye (1726).
  60. 60. L’impression de Rouen (1726) ajoute : « dans les forêts. »
  61. 61. Ce membre de phrase : « Il ne semble pas, etc., » n’est pas dans l’édition de Rouen (1726). — Celle de la Haye n’a pas les deux membres de phrase : « Cela fait, etc., » et « sans cela, etc., » qui manquent aussi dans le texte de Rouen et ne se trouvent que dans les éditions de Perrin.
  62. 62. Voyez ci-dessus, p. 346.
  63. 63. « Il n’en étoit plus de question. » (Édition de 1754.) — La duchesse d’Orléans, Madame de Bavière, allait souvent à la chasse avec le Roi. Voyez au tome V de l’Histoire de France de M. Ranke, ses lettres à l’électrice Sophie de Hanovre, et en particulier (p. 283) celle du 10 octobre 1673, où elle dit que le Roi lui a fait écrire par Monsieur qu’il prétendait qu’elle allât à cheval à la chasse, deux fois par semaine, avec lui, « ce qui, ajoute-t-elle, sera fort à mon goût ; » et (p. 292, 294) celle du 15 décembre 1679, où elle raconte que, se rendant en calèche à Versailles avec le Roi pour une partie de chasse, elle a profité de l’occasion pour l’entretenir de l’alliance projetée avec la branche électorale de Bavière, alliance qui agréait fort peu à Madame.
  64. 64. En 1621, la dignité électorale avait été enlevée à la branche palatine et transportée à la branche de Bavière. Les palatins redevinrent électeurs à la paix de Westphalie, par la création d’un nouvel électorat. Bussy écrit au marquis de Trichateau, à la date du 29 juin 1680 : « Monsieur de Bavière a donné en mariage à Madame la Dauphine, sa sœur, cinq ou six places que lui avoit usurpées le Palatin, c’est-à-dire un procès ; il est vrai que le Roi ne perd guère de ces sortes d’affaires-là. Le Palatin ayant refusé de les rendre au Roi, Sa Majesté prétend les prendre de force, et pour cet effet Montclar a assiégé le château de Falquembourg, et il est prêt à se rendre. » — Les deux éditions de Perrin (1737 et 1754) portent : « mais la chasse réunira peut-être ces deux branches de Bavière, si naturellement mal ensemble. » — La lettre finit ici dans l’édition de Rouen (1726).
  65. 65. « Il me divertit et m’occupe fort agréablement ; je suis bien persuadée, etc. » (Éditions de 1737 et de 1754.) — La lettre se termine avec cette phrase dans l’édition de la Haye (1726).
  66. 66. Cette phrase a été donnée pour la première fois dans l’impression de 1754.
  67. 67. « Vous dites que vous ne savez que faire de mes louanges. » (Édition de 1754.)