Lettre de Marx Dormoy à Pierre Diot, 19 janvier 191?
Le 19 janvier
Je comptais me trouver à Montluçon autour du 20 courant. Je me proposais donc de te faire tenir de vive voix ma réponse et mes remerciements pour ta lettre si détaillée du 2 janvier.
J’ai été heureux de recevoir ta lettre qui m’a fait connaître la physionomie vraie du Congrès.
A la vérité il ne faut pas exagérer l’importance des débats et des résolutions socialistes, lesquels n’ont guère attiré l’attention publique. Les pourparlers de paix sont autrement intéressants. Je crois, comme toi, — c’est du reste l’opinion générale — que nous sommes à une phase décisive de la guerre. La manière qu’ont les belligérants de causer est, qu’on le veuille ou non, le symptôme d’une situation nouvelle.
Bien entendu je ne crois pas à la Paix dans quinze jours. Je suis même convaincu qu’un fort coup se produira au printemps. Mais il faudra bien après se décider à parler sérieusement de la fin de la guerre.
Nous quittons les Vosges aujourd’hui. Je crois que nous allons au nord de l’Oise, ce qui veut dire la Somme. Je ne tarderai pas à être fixé.
Je pense partir en permission dans les premiers jours de février. Mes amitiés à Mme Diot.
Bien affectueusement à toi et à bientôt,