Lettres à la princesse/Lettre130

La bibliothèque libre.
Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 183-184).


CXXX


Ce 10 novembre 1865, vendredi.
Princesse,

Voici les éléments d’un nouveau bienfait. La jeune fille Marie C…, dont est ci-joint l’acte de naissance, née en 1848, a par conséquent dix-sept ans. Elle est bien élevée, par une mère modeste et distinguée. Elle a pris des leçons de M. W…, maître très-habile, mais la famille n’a pu suffire au prix élevé des leçons. Elle a un vif désir, la pauvre enfant, de venir un jour en aide aux siens : rien n’égale son ardeur. Elle est bien de sa personne, et intéresse par sa candeur. Il paraît que sa voix est belle et de nature à faire une musicienne vocale. Tel paraît être le jugement de M. W…, ce maître rébarbatif, et tel a été le pronostic ou diagnostic de Roger, qu’on a consulté et qui l’a entendue.

C’est donc une destinée de plus que vous mettrez dans le sens de sa vocation et à même de se développer, Princesse. À mesure qu’on vous connaît davantage, il semble qu’on s’enhardisse et que l’on sente qu’une occasion de plus qu’on vous offre de faire du bien n’est pour vous qu’un nouveau plaisir et une satisfaction naturelle.

J’espère avoir, demain soir, l’honneur de vous aller saluer.

Daignez agréer, Princesse, l’assurance de mon respectueux attachement.