Lettres à la princesse/Lettre204

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 278-279).


CCIV

Ce 4, samedi.
Princesse,

Je suis toujours dans un assez mauvais cas, non pas pour la gravité actuelle, — mais pour les conséquences si cette bêtise qui nous arrête ne cesse pas.

Ricord dit que mon vrai nom devrait être : Noli tangere, ce qui se traduit par : Gare à qui me touche ! En effet, mon organisation s’irrite et se trouve lésée de ce que d’autres supportent aisément.

Gautier, du moins, a eu un joli chiffre de minorité. J’espère qu’une autre fois il passera d’emblée[1].

Il faudra pourtant tâcher que Berthelot, grand inventeur, ne s’épuise pas à faire des cours : un cours suffit. Duruy ne pourra jamais ; mais, si l’empereur, si digne de comprendre les hautes sciences et de les maintenir, le veut, Duruy pourra.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon tendre et inviolable attachement.

Je mets ici la lettre qui indique à Votre Altesse un bienfait à achever, à compléter.


  1. L’Académie française avait à donner un successeur à M. de Barante (2 mai 1867). Au premier tour de scrutin, M. Théophile Gautier eut onze voix ; au second tour, douze. Le père Gratry fut nommé. — Le même jour, M. Jules Favre succéda à M. Cousin.