Lettres à la princesse/Lettre231
CCXXXI
De grandes souffrances venues, je ne sais pourquoi (à cause de la neige, sans doute) m’ont empêché de répondre aussitôt à votre bonne lettre.
Je pense, en effet, que l’empereur a fait à peu près ce qu’il voulait, ni plus, ni moins, et que M. de Moustier a parlé simplement dans cette ligne[1]. La simplicité abrégerait, en effet, bien des choses.
Je crains bien que ce maréchal, à force d’hésiter, n’ose signer. Ils se croient donc tous immaculés dans ce ministère ! Qu’un peu de bien a de peine à se faire !
Vous recevrez, Princesse, une lettre de remercîments de la pauvre malade Mme C…, qui, grâce à vous, a obtenu pour sa fille classe et Chapelle.
Il m’en coûte de ne pouvoir plus envisager la vie du côté qui sourit. Je m’y sentirais encore disposé.
Je suis à vous, Princesse, avec un tendre et inviolable attachement.
- ↑ Le Moniteur de la veille avait publié la convention postale entre la France et la Bavière, relative à l’affranchissement jusqu’à destination des papiers de commerce ou d’affaires, ouvrages manuscrits ou épreuves d’imprimerie, portant des corrections typographiques.
de l’ordre judiciaire, un L’Hôpital, un d’Aguesseau, un Lamoignon, ou même un Portalis : on lui poserait le cas, on lui demanderait : « Est-il juste que toute la carrière d’un jeune homme soit brisée à l’avance et comme interdite pour un tel délit de jeunesse ? » Je suis persuadé que cet homme, qui représenterait la conscience de la loi, donnerait un jugement favorable. Mais le maréchal si respecté et si lettré n’est-il pas lui-même cet honnête homme, qui a droit de prononcer le verdict ?
« Et à cela j’ajouterai que l’homme qui a dénoncé M. Mendès, s’il dépend du maréchal, mériterait, lui, d’être destitué.