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Lettres à la princesse/Lettre249

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 346-347).


CCXLIX

Ce 18 juin 1868.
Princesse,

La dame est dans tous ses états : elle a reçu avant-hier soir le paquet, accompagné d’une lettre courte, mais définitive. Elle m’a envoyé hier M. L…, que j’ai achevé d’édifier par une lecture complète du morceau. D’explication elle n’en donne pas, sinon qu’elle avait oublié avoir écrit cette belle page, et ce même oubli, elle l’invoque aujourd’hui pour le tout. Sans attendre même le retour de M. L…, elle m’a écrit une lettre où elle m’assure de son estime. Grand merci ! Je ne répondrai pas : j’ai dit seulement à M. L… que, de mon côté, je n’y pensais plus et que je me tiendrais coi ; mais je ne lui ai pas laisse ignorer que je vous avais informée, Princesse. En effet, sans parler des saletés qui ne se réfutent pas, il y a sur le Sénat et ce que j’aurais fait pour y arriver des choses qu’on serait tenté un jour de croire (si elles n’étaient rabattues), car elles auraient tout l’air de venir de la personne la plus à même d’être informée à ce sujet.

Chassons ces vilaines odeurs, comme dirait Veuillot. — Respirons vite l’air de Saint-Gratien et qui nous en vient. J’assiste en idée à ces belles et bonnes matinées charmées et tranquilles, où Soulié et Zeller fournissent l’étoffe d’un entretien que relèvent çà et là bien des vivacités piquantes et d’éblouissantes diversions. Oh ! les beaux rayons de soleil qui percent tout à coup à la traverse ! Je vois d’ici tout cela, et je mets à vos pieds, Princesse, avec mes pensées, l’hommage de mon tendre et inaltérable attachement.