Lettres à la princesse/Lettre253

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 352-353).

CCLIII

Ce 3 juillet 1868.
Princesse,

En voilà bien d’une autre. Le Figaro s’est emparé de l’anecdote qui voltigeait dans l’air. Ma foi ! tant pis, je fais le mort et cela ne me regarde pas. — Mais ce même Figaro m’apprend un mot de la Princesse, un mot bien cinglé.

J’ai reçu des Goncourt la plus aimable lettre de Vichy : nul doute que Saint-Gratien n’en ait déjà plus d’une. J’ai vu Zeller, Viollet ; on me soigne. J’ai reçu d’Eudore la plus jolie lettre pour me dire qu’il est né et qu’il mourra paresseux, tendre, rêveur, et qu’il ne peut prendre la plume pour écrire même une lettre.

Me revoilà mieux : mais que tout cela avertit, rappelle à l’ordre quand on n’a nul besoin d’y être rappelé ; et comme les sentiments véritables, en y acquérant toute leur sincérité sérieuse et leur profondeur, y perdent leur velouté et leur fleur ! Comme la rêverie y perd son charme, et ces doux clairs de lune que vous avez à Saint-Gratien, comme on ne les a plus !

Ce qui est bien loin du clair de lune, mais ce qui est bien, le surintendant a été très-bon pour un pauvre homme que je lui avais recommandé et qu’il a introduit au Louvre. Qu’un remercîment de moi lui arrive par vous, Princesse !

Et daignez agréer l’hommage de mon tendre et inviolable attachement.