Lettres à une inconnue/120

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(1p. 278-279).

CXX

Saturday, 26 febr. 1848[1].

I believe you are now a little better. I don’t know why you could be so uneasy about your brother. No wonder you have no news. Bad ones come very soon. I begin to get accustomed to the strangeness of the thing and to be reconciled with the strange figures of the conquerors, who what’s stranger still, behave themselves as gentlemen. There is now a strong tendency to order. If it continues, I shall turn a staunch republican. The only fault I find with the new order of things is that I do not very clearly see how I shall be able to live and that I cannot see you.

I hope though it will not be long before the coaches can go on.

  1. Samedi, 26 février 1848.

    Je crois que vous êtes maintenant un peu plus rassurée. Je ne vois pas pourquoi vous ne seriez pas complètement tranquille à l’égard de votre frère. Ne prenez point souci de l’absence de nouvelles. Les mauvaises nouvelles arrivent promptement.

    Je commence à m’accoutumer à la plus étrange des choses, et à me familiariser avec l’étrange figure des vainqueurs qui, ce qui est plus étrange encore, se conduisent en gentlemen. Il y a maintenant une violente tendance à l’ordre. Si cela continue, je deviendrai un républicain décidé. Le seul inconvénient que je trouve au nouvel ordre de choses, c’est que je n’aperçois pas très-clairement comment je pourrai gagner ma vie, et que je ne puis vous voir.

    J’espère néanmoins qu’avant peu les voitures recommenceront à circuler.