Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829/5

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CINQUIÈME LETTRE.


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Au pied des pyramides de Gizéh, le 8 octobre 1828.


J’ai transporté mon camp et mes pénates à l’ombre des grandes pyramides, depuis hier que, quittant Sakkarah pour visiter l’une des merveilles du monde, sept chameaux et vingt ânes ont transporté nous et nos bagages à travers le désert qui sépare les pyramides méridionales de celles de Gizéh, les plus célèbres de toutes, et qu’il me fallait voir enfin avant de partir pour la Haute-Égypte. Ces merveilles ont besoin d’être étudiées de près pour être bien appréciées ; elles semblent diminuer de hauteur à mesure qu’on en approche, et ce n’est qu’en touchant les blocs de pierre dont elles sont formées, qu’on a une idée juste de leur masse et de leur immensité. Il y a peu à faire ici, et lorsqu’on aura copié des scènes de la vie domestique, sculptées dans un tombeau voisin de la deuxième pyramide, je regagnerai nos embarcations qui viendront nous prendre à Gizéh, et nous cinglerons à force de voiles pour la Haute-Égypte, mon véritable quartier-général. Thèbes est là, et on y arrive toujours trop tard.

Sauf un peu de fatigue de la journée d’hier, nous nous portons fort bien. Mais point encore de nouvelles d’Europe !……Adieu.