Lettres (Musset)/23

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LettresCharpentierŒuvres complètes d’Alfred de Musset. Tome X (p. 317-318).


XXIII

À MADAME MÉNESSIER-NODIER.


Je vous remercie, madame, de votre remerciement. J’ai peur que vous n’ayez peur encore d’un sonnet ; c’est pourquoi je m’empresse de vous rassurer. Vous avez tort de croire que le silence ne dit rien ; il en dit quelquefois beaucoup, et même trop, et même pas assez. Je crois qu’Odry en personne, de qui vous me citez une phrase mémorable, serait de mon avis là-dessus. Vous voyez que je connais mes auteurs.

Sérieusement parlant, je vous remercie mille fois de votre bonne et aimable lettre, et je vous prie d’agréer l’assurance de mes sentiments les plus distingués et les plus respectueux.

Alf. de Musset
Vendredi (mai 1813).

Si vous rencontriez le docteur Neophobus[1], voudriez-vous être assez bonne pour lui faire de ma part un sincère et très humble compliment sur quelques pages de la Revue de Paris, où il a trouvé le moyen d’être à la fois charmant et raisonnable, chose qui devient de plus en plus rare.

  1. Le docteur Neophobus n’était autre que Charles Nodier, qui venait de publier sous ce pseudonyme quelques articles fort gais contre les fabricateurs de mots nouveaux.