Lettres d’un Provençal à son épouse/04

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, par M. H……Y
(p. 17-19).
Lettre troisième

LETTRE TROISIÈME

Paris, le……

J’ai bien reconnu au peu de mots que tu me réponds, ma tendre moitié, le feu du foutre des femmes du midi. Si la lecture de ma lettre t’a procuré des jouissances, la tienne m’a fourni une bonne fortune. La maîtresse de la maison où je loge est une blonde aux yeux noirs, grande, teint de lys et jolie bouche. C’est elle-même qui m’a remis ta lettre : je l’ai ouverte en sa présence, et tout en la lisant mes sens s’échauffèrent mon œil s’enflamma… et Bibi, qui faisait bâton, fut remarqué de la belle. Je m’en aperçus et la regardai… Elle rougit… Lors m’approchant, je la pris dans mes bras et lui fis lire ta lettre. Le croirais-tu ? Elle la dévora, la baisa… Et pour réponse, m’empoigna l’outil qu’elle me suça d’abord. Je n’eus pas le temps de m’en défendre ; je perdis bientôt connaissance, en lui lançant mon sperme jusque dans l’estomac, car elle l’avala. Revenu de ma léthargie, je la trouvai se frottant le bouton en relisant encore ta lettre. Elle vint à moi, me sauta au col, m’embrassa voluptueusement en me disant que j’étais un modèle de ce que devraient être les maris. Je lui demandai si le sien me ressemblait — Vous ressembler ? dit-elle. C’est bien le plus sot animal qu’il y ait au monde ; il est si jaloux, qu’il ne me laisse seulement pas sortir de la maison, et contre son habitude, il m’a laissé seule aujourd’hui. — L’avez-vous déjà fait cocu ? — Jamais. — Allons, profitons de l’occasion, dis-je en la renversant sur un canapé. Je la trousse !… Figure-toi, ma chère femme, des cuisses plus blanches que celles de notre présidente, aussi bien faites que les tiennes ; un cul, Dieu sait ! Je voulais commencer par lui rendre hommage ; mais elle me dit que sa matrice était en feu, et qu’il fallait avant tout la lui rafraîchir. Je l’enconne donc ; ce n’était pas un con que je foutais, c’était un vrai brasier. Si tu l’eusses vu se démener, faire ses hauts le corps, ses tordions, tu en serais tombée pâmée : que de foutre elle perdit ! Enfin je la retourne et l’exploite ; j’éprouvai quelque peine, car elle n’avait pas jusqu’alors été socratisée. Je lui baisai ses tétons, qui étaient superbes, et la quittai pour commencer mes tournées nocturnes. Demain je t’en rendrai compte.

Ton époux,
B…

Lettres d’un Provençal, 1867, Figures
Lettres d’un Provençal, 1867, Figures