Lettres d’un Provençal à son épouse/17
RÉPONSE SEPTIÈME
Ton Paris me fait tourner la tête ! Je ne rêve
que lui et toi, mon bon ami ! mesdames K……r et
B……t sont des femmes charmantes ; je brûle de
les connaître et de les associer à nos plaisirs ;
elles doivent être bien voluptueuses ! combien je
déchargerais avec elles ! Rassure ta petite maîtresse
B……t sur les dangers qu’elle se forme de
l’état de grossesse : une femme n’a jamais tant de
plaisir et ne désire jamais tant foutre que lorsqu’elle
est enceinte. Je t’assure, depuis que je suis
pleine, que je n’ai pas été une heure entière, nuit et
jour, sans avoir un et souvent deux Jean-chouarts
dans l’œillet et la boutonnière. Madame K……r t’a
justement défini ce que j’éprouve et éprouverai
toujours pour toi ; tu es seul l’objet de mes écarts
voluptueux : malgré que tu ne sois pas le père de
l’enfant que je porte en mon sein, je suis persuadée
qu’il te ressemblera beaucoup, car je t’ai
continuellement présent à mon idée, et je ne fais
que considérer ton portrait lorsque je fous. Crois
que c’est là la seule cause des ressemblances,
dont les femmes qui ont quelque chose à craindre
savent si heureusement tirer parti pour cacher
leur inceste.
éternelle,