Lettres de Jules Laforgue/142
CXLII
À CHARLES EPHRUSSI
Voici un petit mot que je voulais vous envoyer aussitôt rentré, le jour où j’étais chez vous.
J’étais ce jour-là venu pour vous remercier et franchement pour m’excuser d’un involontaire manque de promesse, et voilà que je sors de chez vous confus avec un nouveau prêt dans ma poche.
Vous avez fait cela si vite et si franchement que je n’ai su que dire sur le moment. Et j’ai accepté (je dois avouer que j’étais alors aux abois, premièrement, et j’avais l’intention de vous parler de l’éditeur Rothschild). Vous expédiez aimablement les choses. Qu’ajouterai-je ? Je n’ai plus de remerciements. Mais je n’oublierai jamais rien de tout ce que vous avez fait si délicatement pour moi et je resterai toujours votre sincèrement dévoué.
Merci encore, vous m’évitez des courses, des expédients et m’assurez des semaines de repos pour mon travail et ma guérison.
N. B. — J’ai vu P. Bourget ce matin, son roman n’est pas fini[1].
- ↑ Vraisemblablement Mensonges.