Lettres de Madame de Sévigné/Édition Capmas 1876/1

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Vendredi 20* février.

J’ai vu tantôt Monsieur d’Uzès chez Mme de Lavardin ; nous avons parlé sans cesse de vous ; il m’a dit que votre affaire aux États seroit sans difficulté : si cela est, Monsieur de Marseille ne la gâtera pas. ll faut en venir à bout, ma petite ; faites-y vos derniers efforts ; ménagez Monsieur de Marseille ; que le Coadjuteur fasse bien son personnage et me mandez comme tout cela se passera : j`y prends un intérêt que vous imaginez fort aisément.

Au reste cette vision, qu’on avoit. voulu donner au Coadjuteur, qu’il y auroit un diamant pour celui qui feroit les noces de sa cousine, étoit une vision fort creuse ; il n’a pas eu davantage que celui qui a fait les fiançailles : j’en ai été bien aise. D’Hacqueville avoit oublié de mettre ceci dans sa lettre.

Je ne puis pas suffire à tous ceux qui vous font des baisemains ; cela est immense, c’est Paris, c’est la Cour, c`est l’univers ; mais la Troche veut être distinguée, et Lavardin.

Je n’ai point encore reçu mes lettres ; M. de Coulanges a les siennes, et je sais, ma bonne, que vous êtes arrivée à Lyon en bonne santé, et plus belle qu’un ange, à ce que dit M. du Gué.