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Lettres de Pline le Jeune/Tome premier/Panckoucke 1826/XXIX. À Romanus

La bibliothèque libre.
Traduction par Louis de Sacy revue et corrigée par Jules Pierrot.
éditeur Panckoucke (p. 329-331).
XXIX.
Pline à Romanus.

Allons, paresseux, ne manquez pas, à la première audience qui se tiendra, de venir exercer vos fonctions de juge. Ne comptez pas que vous puissiez vous en reposer sur moi : on ne s’en dispense pas impunément. Licinius Nepos, préteur, homme ferme et sévère, vient de condamner à l’amende un sénateur même. Le sénateur a plaidé sa cause dans le sénat ; mais il a plaidé en homme qui demande grâce. L’amende lui a été remise ; mais il en a eu la peur, mais il a prié, mais il a eu besoin de pardon. Tous les préteurs, dites-vous, ne sont pas si sévères. Vous vous trompez : il faut de la sévérité pour établir, ou pour ramener de tels exemples ; mais quand ils sont une fois établis ou ramenés, les plus indulgens peuvent fort bien les imiter. Adieu.