Loge d’artiste (Paul Lamber)
Apparence
Loge d’Artiste
Dans le gris-bleu qui va montant
D’infinissables cigarettes,
Poudrée à blanc sous des aigrettes,
L’artiste rêve en s’éventant.
Elle songe au pays distant
Qui se peint de couleurs abstraites :
Des buissons roses de fleurettes
Sous un ciel vert inconsistant.
Le Japon, c’est ainsi qu’on nomme
Sur l’affiche de l’hippodrome
Cette île où sont les cygnes noirs ;
Et ce mirage de patrie
Calme le spleen des promenoirs
Et les relents de l’écurie.