Louÿs – Poésies/Premiers vers 19

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Slatkine reprints (p. 47).

À UNE NYMPHE DE DIANE



Ô Vierge aux lèvres de victoire,
Quand l’oiseau prendra son essor,
Sans l’arrêter, aigle ou butor,
Laisse au clou la salpinx d’ivoire.

Tu peux m’aimer, tu peux me croire.
Viens. Je te dirai quel trésor
Les lits de cèdre et de portor
Donnent au corps dans la nuit noire.

Et tu sauras d’autres combats
Que les sangliers mis à bas
Ou l’assaut des trous à panthères.

Et je verrai dans tes yeux d’or
S’évanouir encore, encor,
Les réserves et les mystères.

Les réserves et les m19 octobre 1890.