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Lubricités, récits intimes et véridiques/Texte entier

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(alias Alphonse Momas)
s. n. (p. Frontisp.-106).



AU FOYER DE L’OPÉRA

N’étant venus que pour le ballet de Coppélia, ils attendaient, en bavardant au foyer, que le dernier acte de la Favorite fut joué.

La musique de Donizetti leur était trop connue pour offrir le moindre attrait à leurs oreilles.

La seule chose qui les intéressât ; la seule d’ailleurs pour laquelle il est de bon ton de se montrer à l’Opéra, c’est le ballet. C’est-à-dire les pirouettes, les ronds de jambes, les pointes, les jetés, les battus, le tacqueté, le ballonné, etc., toutes choses au moyen desquelles auteurs, musiciens et chorégraphes ont la prétention de traduire aussi bien les sentiments et les passions que n’importe quoi : la gloire, la vertu, l’envie de pisser, le chaud, le froid, la faim, la soif, la vengeance, le cocufiage, l’amour de l’art, le besoin de tirer son coup, etc…, tout cela, paraît-il, peut s’exprimer en dansant.

C’était du moins l’avis du groupe d’amis réunis à ce moment au foyer de l’Opéra, puisqu’ils attendaient pour entrer dans la salle que l’on commençât le ballet.

Ces Messieurs n’étaient cependant point des vieillards usés, cacochymes, venant là pour essayer de réveiller un peu leurs appétits concupiscible à l’aspect des mensonges en soie rosée…

Les tutus transparents sous les jupes de tulles
Plaqués sur les rondeurs du maillot éclatant,
Entre-baillés, emplis d’un inconnu tentant
Comme une étoile rose au fond des crépuscules.


si violemment fouillés par les lorgnettes de l’orchestre en rut. Ils étaient, au contraire, dans toute la virilité de l’âge.

L’un d’eux, Me C…y, l’avocat de tant de dames dans les procès appelés « causes grasses » disait à ses amis :

— C’est à la lettre, du reste vous le savez, Messieurs, la célèbre satirique a dit : « le vrai peut, quelquefois, n’être pas vraisemblable » et tout invraisemblable que cela puisse vous paraître, c’est absolument vrai, j’ai connu une femme, une fille, si vous préférez, vierge et putain, ou, putain quoique vierge.

— Il faut vraiment, dit un de ses auditeurs, qu’une telle chose soit avancée par un homme comme vous pour qu’on y croie ; car enfin, ces deux adjectifs se rencontrent difficilement dans la même femme.

— C’est bien aussi comme rareté que je vous la présente.

— Parbleu ! mon cher, fit à son tour le peintre C. D…, qui ne détestait pas conter des cochonneries. On ne saurait nier que la chose est peu commune, cependant, moi qui vous parle, je pourrais très bien vous offrir le pendant de cette rareté.

— Vraiment ! s’écrièrent les autres.

— Mais, un peu ! j’ai connu jadis une toute jeune et très jolie fille qui pendant plusieurs années a fait bander et jouir bien des hommes, sans endommager son pucelage.

— C’est un logogriphe ou une charade que vous nous contez là.

— Moi, j’en demande le mot.

— Moi aussi.

— Ce n’est ni un logogriphe ni une charade, il n’y a aucun jeu de mots là-dedans.

La pucelle en question, une vraie merveille de chair, dont l’admirable petit con virginal fit bander tant de vits, sut aussi en faire jouir un grand nombre, ainsi que je viens de vous le dire, non pas en rêve, en imagination, en fausses-couches enfin ; mais en belle et très agréable réalité.

Je vous en parle savamment, et par expérience, l’ayant maintes fois engluée des décharges qu’elle fit jaillir de mes couilles, et cela…

— En restant toujours pucelle ?

— Absolument.

— Farceur va !

— Pas le moins du monde. Et bien mieux, je puis vous citer une foule d’artistes connus et d’amateurs, qui ayant eu part aux mêmes faveurs, pourraient, comme moi, vous certifier le fait. Notamment les sculpteurs A. M…, membre de l’Institut ; Fr… ; les peintres Cl…, V…, E. B… ; le député T. R…, etc., tous, je le répète, ont joui et déchargé dans les mêmes conditions.

— Par exemple, ça c’est un peu raide.

— Ce qu’il y avait de raide alors, c’étaient nos vits.

— On n’en doute pas. Seulement…

— Seulement… Vous ne seriez pas fâchés de savoir comment cela se passait ?

— Ces choses-là font toujours plaisir à apprendre.

C’était là tout ce que désirait C. D…

Il mourait d’envie de placer sa petite obscénité, mais il voulait qu’on l’en priât, ou tout au moins qu’on parut le souhaiter.

Aussi, ce fut sans se faire trop violence qu’il reprit :

— Vous n’êtes pas sans avoir rencontré dans les quartiers avoisinants les beaux-Arts, les rues Pigalle, Notre-Dame-des-Champs, l’avenue de Villiers, des femmes vêtues en transtevérines ou en napolitaines ? Ce sont des modèles d’atelier, des poseuses, comme disent les bourgeois dans le commerce.

Ce qui, entre parenthèses, est une aberration du goût, de la part de mes confrères. Je ne peux pas arriver à comprendre pourquoi, depuis quelques années, l’on va chercher tous les types de beauté de l’autre côté des Alpes, quand on a sous la main, à Paris, des torses autrement galbeux et autrement foutus que ceux des italiennes. J’en excepte toutefois les florentines, celles-là sont réellement splendides, elles réunissent le charme et la beauté, et elles baisent !…

— Mais ce n’est pas d’elles qu’il s’agit.

— À l’époque dont je vous parle, nos plus beaux modèles étaient presque exclusivement des juives, qui souvent posaient de mères en filles ; parmi ces dernières J. B…, fille de modèle, posait depuis qu’elle était au monde, pour ainsi dire, on a besoin de modèles de tout âge. De sorte qu’elle était arrivée à ses quatorze ans sans avoir cessé de montrer son cul chez les artistes, avec autant de simplicité qu’une fille de magasin montre sa marchandise aux clients.

— Cependant, la transformation du gentil baby en une charmante nubile pour s’être opérée graduellement, n’en offrait pas moins d’attrait à l’œil des connaisseurs.

Sans parler de son visage, d’une beauté éclatante, ses formes, en prenant de l’ampleur, avaient acquis une pureté de lignes merveilleuse : vue par derrière, son torse s’était élancé, mais sans rien perdre de cette morbidesse si remarquable dans les petits culs grassouillets d’amours bouffis, ses fesses s’étaient allongées, séparées par l’adorable rigole qui se perd où vous savez ; puis, de l’autre côté, ses deux imperceptibles nénets étaient devenus deux superbes tétons en poire, aux bouts carminés poignardant le ciel. Quant à sa petite fente, aux lèvres incarnadines, au haut desquelles apparaissait, ainsi qu’un appétissant haricot rose, son mignon clitoris, après s’être d’abord duveté d’un poil follet, elle s’était, petit à petit, couverte d’une motte gracieusement dessinée en as de pique, noir et velouté. Ah ! quelle moniche, mes amis !

C’était ma foi bien le plus friand morceau qu’on puisse désirer, et les charmes qu’elle exhibait journellement dans les ateliers, étaient, on le pense, la cause de bien des érections. Son divin petit con devenait le point de mire, la cible que visaient toutes les pines en rut.

Mais sa prudente mère, en femme qui connaît, pour l’avoir expérimenté, l’effet des attraits féminins sur les membres masculins, s’était hâtée, longtemps à l’avance, de la prémunir contre les éventualités qui la guettaient, en lui faisant apprécier la valeur des choses.

Bien avant que M. A. D… fils n’eût formulé la chose, elle lui avait appris qu’un pucelage est un capital qu’on devait chercher à placer le plus avantageusement possible, elle n’était pas juive pour rien.

Mais, en attendant ce placement avantageux, il fallait vivoter ; et poser était leur seul gagne pain. Or, à ce métier, il était bien difficile à Jeanne de garder intact un trésor convoité par tant de larrons.

À cette observation, qu’elle fit un jour à sa vénérable garce de mère, celle-ci lui enseigna le moyen de contenter tout le monde sans entamer son capital, en procédant coram populo, sur des voisins de bonne volonté, trop heureux d’être choisis pour sujets de ses libidineuses démonstrations, car elles consistaient en un suçage savamment gradué, agrémenté d’un doigté délicat sous les couilles, dont il chatouillait légèrement l’épiderme.

— Ceux que la maman favorisait ainsi jouirent à l’œil, d’une plume taillée merveilleusement, dans les bons principes ; mais les premiers, sur lesquels dut s’exercer la jeune fille, subirent naturellement les effets de son inexpérience ; néanmoins, ils n’étaient point trop à plaindre.

— Bientôt d’ailleurs, son intelligence et ses dispositions naturelles aidant, elle fut suffisamment instruite pour pratiquer sérieusement, et avec un réel succès. À tel point que sa réputation dans cette spécialité s’étendant, on venait de la province et même de l’étranger pour se faire arranger par elle.

— Cela dura ma foi bien près de deux années, au bout desquelles le nabab B., ayant enfin mis le prix à la chose, s’offrit le plaisir de dépuceler celle qu’on avait surnommée la Jeanne-d’Arc à la pompe, en plongeant son braquemart millionnaire entre la vulve de ce con, virginal sans doute, mais bougrement pollué !

— Aujourd’hui, cette spécialité n’en est plus une, il n’est guère de bordel un peu bien tenu dont toutes les pensionnaires ne sachent sucer convenablement une pine, en avalant même souvent le foutre.

― La seule baronne d’Ange en conserve le monopole exclusif.

— Oh ! à propos de cette suceuse émérite, connaissez-vous le mot délicieux que le spirituel chroniqueur A. S…, a fait sur elle ? dit un de ces messieurs, [qui] jusqu’alors s’était borné au rôle d’auditeur.

— Non, lui fut-il répondu.

— C’était peu de jours après son mariage, assez récent, mais qui, on le sait, n’empêche nullement sa bouche de gober comme avant, le sperme déchargé par les vits qui continuent à l’honorer de leur confiance.

— Un matin, elle s’éveilla avec la joue gonflée par une fluxion ; le soir, à Tortoni, A. S…, annonçait ainsi la nouvelle à ses amis : « La baronne est à peine mariée, n’est-ce pas ? Eh bien ! elle est déjà enceinte ».

Un éclat de rire unanime accueille ce mot réellement drôle.

— Votre historiette sur la Jeanne-d’Arc à la pompe, n’est pas dépourvue de croustillant, dit Me C…y, mais en somme votre modèle ne se faisait pas baiser ; les membres virils en érection n’eurent de contact qu’avec sa bouche, tandis que la vierge dont je vous parlais, exerça réellement le métier de putain, dans la position voulue et la pine au cul, dans la véritable acception du terme.

— Allons ! ne nous faites pas languir, contez-nous ça.

— Volontiers, et avec d’autant plus de plaisir que ce souvenir me rappelle la première cause que j’ai plaidée.

— Ah ! bah !

— Oui, mes amis ; et j’eus même la chance de la gagner. Voici la chose en substance.

— J’attendais encore mon premier client, lorsqu’un matin je reçus la visite d’un Monsieur que je connaissais un peu, un Monsieur réputé actuellement une de nos sommités financières, mais alors simple boursier, gagnant de l’argent assez facilement.

— Je suis, me dit-il, sur le point d’épouser une jeune fille de vingt ans, dont je suis très épris, qui n’a d’autre famille que sa tante, une vénérable veuve.

— Cette demoiselle, jolie comme un ange dont elle a toute la candeur, ayant été élevée dans un des meilleurs pensionnats, est à peu près sans fortune, mais pour un homme dans ma situation, la beauté chez celle qui est appelée à présider à mes réceptions, peut être considérée comme une fortune.

— Mais un misérable, un rival évincé à coup sûr, n’a-t-il pas eu l’audace de chercher à ternir la réputation de celle que j’aime, et cela, de la façon la plus infâme, jusqu’à dire que sa très digne et très honorable parente avait spéculé sur les charmes de cette candide enfant, en la livrant journellement en pâture à la lubricité du public.

— Ainsi attaquée dans ce qu’une honnête femme a de plus précieux, et sous le coup de son indignation, la brave dame n’a pas hésité à porter plainte contre l’audacieux calomniateur, en offrant de donner la preuve matérielle, irréfutable, de la virginité de sa nièce.

— Je crus inutile de lui faire observer à quels rudes assauts la pudeur de la jeune personne, si candide, allait se trouver exposée, afin d’établir cette preuve matérielle, c’était son affaire, et non la mienne. Il me demanda de vouloir bien plaider la cause de sa future, ce que j’acceptai avec empressement.

— Je vous passe une foule de détails insignifiants, et j’arrive immédiatement au cœur du procès qui fut jugé, vous le pensez bien, à huis clos.

— Le défendeur, après avoir prié le tribunal de l’excuser si, dans le cours de son exposition, il était obligé de se servir d’expressions un peu colorées, affirma avoir connue et baisée la nièce de la demanderesse, dans une maison de prostitution clandestine, offrant, dit-il, cette singularité, que ladite demoiselle, ici présente, en composait tout le personnel.

— Puis, continuant : — Il est juste de déclarer qu’une mise en scène tout à fait particulière et de haut goût, mettant l’entrée à un prix assez élevé (dix louis) qui n’était pas à la portée de tout le monde, cela limitait le nombre des consommateurs, la moyenne était d’environ une douzaine par soirée.

— Expliquez au tribunal en quoi consistait cette mise en scène, dit le président, que ce début avait affriandé.

— En ce que dans cette maison, désignée par les habitués sous le nom de Mosquée de la Houri, tout était discret, mystérieux et combiné de façon à exciter au plus haut point les désirs charnels.

— D’abord, après avoir, au préalable, déposé entre les mains d’une matrone voilée comme le sont les musulmanes, le prix de la jouissance promise, on était introduit, en silence, dans un petit salon d’attente, n’ayant pour tout meuble qu’un divan régnant de trois côtés, et où brûlaient, dans des cassolettes, des parfums aphrodisiaques.

Bientôt la pièce, où régnait une demi-obscurité, s’éclairait d’une lueur pâle dans laquelle s’estompaient des tableaux fantasmagoriques représentant des scènes lubriques d’intérieur de harem, telles que celles-ci, par exemple :

— Pendant qu’une odalisque, entièrement nue, s’évertuait, par de savantes manœuvres, à faire dresser la verge rebelle d’un sultan blasé, deux autres, également nues, dans des poses aussi lascives que possible, se polluaient à tour de rôle, offrant alternativement au membre du seigneur l’entrée d’une vulve dont les nymphes étaient toutes moites des caresses de la langue de sa compagne.

— Au bout de peu d’instants, lorsqu’un commencement de griserie érotique avait envahi votre être, tout s’éteignait, la cloison s’ouvrait sans bruit sur un autre salon resplendissant de lumière venant de nombreuses lampes pendues au plafond, en forme de coupole.

Dans le fond de cette seconde pièce, on voyait comme une sorte de chapelle, fermée par une simple gaze ; l’autel était un lit de satin sur lequel était étendue une femme dont le corps, d’un galbe merveilleux, portait pour tout vêtement des cothurnes en maroquin rouge et or montant jusqu’au gras du mollet, et un voile assez épais qui lui cachait complètement le visage et s’arrêtait au-dessus de la pointe des seins d’une fermeté vraiment extraordinaire. La houri se levait, écartait le rideau de gaze et, debout devant le lit où son ventre adorable resplendissait comme un tabernacle rayonnant de volupté, d’un geste muet elle vous invitait à venir baiser un signe ravissant, placé juste entre le nombril et la pointe de la toison soyeuse qui ombrageait son divin nid d’amour. Après quoi, se renversant sur les reins, elle vous saisissait le priape qu’elle guidait et introduisait toujours elle-même entre ses cuisses ; lorsqu’arrivait délirante, impétueuse, inouïe ! une jouissance à nulle autre pareille, la dernière goutte de liqueur séminale avait à peine jailli, on se trouvait tout à coup plongé dans une obscurité presque complète. La houri disparaissait, vous laissant pendant quelques secondes sous l’impression fugitive et inexprimable qu’on retient au sortir d’un songe d’or.

— Une porte s’ouvrait, la voluptueuse vision s’effaçait et la réalité reparaissait sous la forme de la matrone, toujours muette et voilée, qui vous faisait signe d’approcher et procédait de ses propres mains aux ablutions indispensables.

Et l’on sortait ravi, en se promettant de revenir.

Je n’essaierai pas de vous dépeindre l’avidité lubrique avec laquelle le président et les juges écoutaient le récit du défendeur qui, mesuré dans ses expressions autant que les détails le permettaient, n’en offrait pas moins à l’esprit un tableau érotique au suprême degré.

Quant à la demanderesse, et principalement sa nièce, si candide ! je pensais alors que sa candeur devait être furieusement mal à l’aise.

Ce n’était pourtant rien encore.

Elle ne souffla pas un mot, mais sa tante soutint naturellement que tout cela n’était qu’un tissu d’infamies, et l’on dut passer à la partie la plus délicate du procès, qui était d’établir ipso facto la virginité de la demoiselle.

À cet effet, le président, les juges, trois docteurs-médecins ; deux, requis par les parties adverses et un, par le tribunal, l’avocat du défendeur et votre serviteur, nous nous rendîmes ainsi que ces dames dans une pièce adjacente afin de procéder à la visite qui devait, suivant ma cliente, confondre le calomniateur en révélant la pureté immaculée de sa nièce.

Ah ! on ne l’avait pas calomniée en exaltant ses beautés intimes, ça je vous en réponds.

Si nos robes de palais n’avaient dévoilé le secret de nos braillettes, on eut pu nous voir tous bander comme de vigoureux carmes, en écarquillant les yeux à la vue de l’amour de con offert à nos regards.

Il est impossible de rêver une plus admirable merveille de chair blanche, rose et poilue.

Les docteurs eurent beau écarter les lèvres de ce séduisant vagin et chercher à l’envi l’un de l’autre à l’entrouvrir, le bout du petit doigt lui-même n’y pouvait pénétrer. Il était donc de toute impossibilité qu’un vit, fut-ce même celui d’un lycéen de douze ans ait jamais joui dedans.

Au retour, dans la salle d’audience, on s’attendait à voir le défendeur honteux et confus à la lecture de la déclaration signée des trois médecins, affirmant la virginité indéniable de la nièce de la partie plaignante.

Mais loin de paraître accablé, il répliqua, très calme.

— Pardon, M. le président, j’ai peu de mots à ajouter, et, suivant ce qui me sera répondu, j’aurais perdu ou gagné le procès que l’on m’a, peut-être bien imprudemment, intenté.

— Vous venez d’assister, ainsi que mon avocat, avec lequel je n’ai pas encore communiqué depuis, à l’exhibition des… charmes secrets de mademoiselle. J’ai parlé d’un signe que la houri faisait baiser à ses clients. Je n’ai pas dit quel était ce signe…

— C’est une appétissante petite cerise rouge avec une feuille parfaitement dessinée.

— L’avez vous vue ?…

Chacun se regarde stupéfait ; les deux dames pâlirent.

En effet, nous avions tous admiré ce signe éminemment particulier.

Aussitôt, l’avocat du défendeur saisit l’occasion pour fulminer, au nom de la morale outragée, contre des aventurières qui, etc., etc…

Mais une inspiration me vint subitement. Dès qu’il eut terminé sa tirade, je répliquais à mon tour.

— Messieurs ! je n’aurai pas de peine à réfuter ce que vient de dire l’honorable avocat de notre adversaire. Ce détail d’un signe dont on a prétendu se faire une arme contre nous est un pur enfantillage.

— Enfantillage est le mot propre, je vais le démontrer.

— On vous l’a fait connaître, nous avons été élevée dans un des meilleurs pensionnats, et qui ne sait que dans ces maisons où les jeunes filles sont internées, lorsque chez elles apparaissent les premiers effets de la puberté, bien souvent surprises de l’apparition de ce duvet qui leur pousse au bas du ventre, elles se réunissent dans les endroit secrets pour se montrer mutuellement ces marques de leur pubescence. Eh bien tenez pour certain qu’une des petites amies de pension de mademoiselle a révélé à notre adversaire l’existence de ce détail qu’il prétend avoir vu.

— L’inanité de cette assertion est évidente. Elle ne saurait d’ailleurs tenir debout en présence du fait brutal, matériel, irréfragable, reconnu par les sommités médicales ici présentes, de la pureté absolue du corps de cette candide enfant.

Le tribunal fut de cet avis.

Le lendemain matin d’assez bonne heure, la jeune vierge à la cerise vint me remercier.

— Grâce à vous, me dit-elle, mon mariage n’est pas manqué. Mais sans votre idée géniale des petites amies de pension, je crois bien que nos adversaires auraient eu gain de cause, car malgré l’affirmation des médecins, il a dit la vérité.

— Je m’en doutais bien un peu ; mais comment ?…

— Ne cherchez pas, fit-elle ; je vous dois plus qu’un remerciement banal, je veux m’acquitter…

Et collant ses lèvres aux miennes, pendant que sa langue, cochonne en diable, suçait la mienne, se renversant sur les reins, à même le divan, elle prit mon vit qu’elle guida elle-même entre ses cuisses… et je jouis.

— Eh bien ! me dit-elle, en se relevant, je suis toujours pucelle, tiens regarde… ça c’est la part de mon futur mari.

En effet, son adorable con était toujours immaculé.

— Ils n’ont regardé que là, ajouta-t-elle, ils n’ont pas songé à mon cul.

Ma foi, j’avais trouvé cela bon, je repiquai sachant où j’allais cette fois, ce furent les émoluments de ma première cause.






TRIBADES
AUTHENTIQUES













TRIBADES AUTHENTIQUES

C’était dans l’atelier du peintre F…o dont le tableau « Cléopâtre » fut si remarqué à l’un des derniers salons. Et précisément, ce jour-là, Cléopâtre était visible et vivante, représentée par Madeleine M., qu’il ne faut pas confondre avec la célèbre galiléenne.

Il n’y a aucun point de comparaison entre elles.

À moins que ce ne soit alors que la première du nom était encore possédée des « sept démons qui firent de son corps, pendant ses belles années, un vrai tabernaculum de lubricité ».

Madeleine M. était le modèle qui posait pour Cléopâtre, et, si l’on veut bien se rappeler l’attitude lascive de la figure du tableau de F…o, il sera facile d’imaginer l’effet que la vue des charmes vivants produisait sur les spectateurs.

Nous ne voulons pas parler de l’artiste, qui, tout entier captivé par l’art, restait calme et rigide, comme un véritable Scipion. Mais chez les amateurs présents, la rigidité qui se manifestait en eux, était tout autre que la sienne.

Bref, excepté lui, tout le monde bandait.

Son calme pouvait s’expliquer ainsi. Avant l’arrivée des profanes, et afin d’obtenir l’expression de pâmoison cherchée, peut-être s’était-il offert la possession des beautés dont les autres n’avaient que la vue ?

Toujours est-il que l’érection à peu près générale ayant mis l’eau à la bouche, la conversation amenée par la tension des nerfs du pénis était fortement érotique.

On en vint à parler des puces travailleuses.

À ces mots, Madeleine dérangea involontairement la pose, et, haussant les épaules, elle dit :

— Vous coupez-donc là-dedans ?

Puis, regrettant sans doute ce qui venait de lui échapper, elle reprit le mouvement interrompu et ne prononça plus un mot.

— Madeleine a raison, dit un autre peintre qui venait d’entrer, L. H. Quand moyennant un, deux ou cinq louis suivant le quartier, vous avez assisté à un tête-bêche de vulgaires putains, qui ont fait devant vous un semblant de minette, en gigotant comme un pantin dont on tire la ficelle, vous croyez que c’est arrivé, et vous vous figurez avoir fait une réelle excursion vers Lesbos.

— Quelle erreur !

— Je ne veux pas dire que les langues que vous venez de voir entrer en danse ne sont celles de véritables gougnottes ; mais quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent le clitoris de ces dames est resté bien calme.

Croyez-moi, mes bien bons, en vous payant le spectacle qu’on nomme les puces travailleuses, vous avez assisté à une comédie écroustillante, agréable à l’œil sans doute, mais à une comédie seulement, et rien de plus.

— Les tribades, vraiment amoureuses des caresses de leur sexe, ne se livrent réellement au baisement de la motte de leur petite femme que dans un certain isolement, et surtout loin des hommes pour lesquels, en ces moments-là surtout, elles sont à cent lieues d’éprouver autre chose que du dédain.

— Alors, je réponds bien d’une chose : pendant que leurs langues frétillantes se polluent réciproquement les nymphes vaginales, Priape lui-même, ce fils de Bachus et de Vénus, armé de son phallus triomphal, ne parviendrait pas à forcer l’entrée du sanctuaire occupé avant l’épuisement de la jouissance.

— Et cela n’arrive pas aussitôt que chez nous, n’est-ce pas Madeleine ?

Interpellée aussi directement, Madeleine répondit sans se faire autrement prier :

— Je dois convenir que c’est la vérité ; tandis que les membres les plus virils, parmi ceux que j’ai le plaisir de connaître, ne bandent plus que très mollement après trois ou quatre éjaculations.

— Il y a bien quelques exceptions, mais elles sont si rares ! ajouta L. H. puis poursuivant.

— Pour en revenir à ces adorables monstres qui ont donné au gougnotisme la place qu’il occupe actuellement dans nos mœurs, ce n’est en quelque sorte que par surprise qu’il nous est donné de voir en une véritable fricassée de chairs, de sincères tressaillements de cuisses, de tétons, de fesses ; et des langues lascivement plongées dans des mottes rebondies, officier réellement avec l’ardeur d’une passion effrénée.

Moi, c’est un hasard, malheureusement peu commun, qui m’a procuré l’ineffable joie de contempler une scène de cette nature ; et je ne l’oublierai de longtemps, car le spectacle était libidineux au suprême degré.

— Oh ! contez-nous ça ! dit tout le monde en chœur, y compris Madeleine, dont les prunelles s’irradiaient des feux de la concupiscence.

— Vous êtes bons, vous autres ! Vous ne savez donc pas que rien que d’y songer cela me met dans un tel était que je serais capable de violer même Olympe A… !

— Oh ! vous n’en serez pas réduit à cette extrémité. S’il vous faut absolument une victime, je m’offre de tout cœur au sacrifice, dit gentiment Madeleine.

— Ça c’est mignon de ta part, répliqua L. H…, j’accepte avec plaisir.

— Et moi j’offre l’autel ; ma chambre à coucher est tout près, ajouta F…o.

— Vous serez satisfait de moi, je l’espère, reprit Madeleine. Si de temps en temps je me paye aussi une petite femme, je sais apprécier le plaisir de sentir une pine vigoureuse décharger en mon con le tribut exigé des prêtresses de Paphos.

— Tiens ! tiens ! Madeleine qui fait de la poésie lubrique, fit remarquer un des assistants ayant quelques prétentions littéraires.

— Dame ! j’ai couché pendant presque toute une saison avec Jean R… Mais tout cela ne nous apprend pas comment L. H… a vu de vraies tribades en exercice.

— C’est vrai ! c’est vrai ! On demande l’histoire des tribades, fit toute l’assistance.

— Voilà ! mais vous êtes tous témoins de ce que Madeleine m’a promis.

— Et je n’ai pas envie de vous faire faux bond.

— En ce cas, je commence :

Vous avez tous connu G. L…, secrétaire-général d’un de nos premiers théâtres, et courriériste dramatique dans un grand journal quotidien. Un soir à la sortie des spectacles nous nous disposions à aller souper chez Brebant.

Non loin du restaurant un charmant coupé stoppa, une main finement gantée s’agita par la portière, en même temps qu’une jolie tête blonde souriait à G. L…

C’était la belle A…, alors pensionnaire des Variétés.

Mise en quelque mots au courant de notre intention de souper, elle s’invita sans façon au festin.

A… avait débuté peu d’années auparavant dans le rôle de Vénus d’une féerie à succès, en moins d’une semaine sa beauté plastique faisait courir tout Paris et accentuait le succès de la pièce.

Chaque soir, ses formes, charnues à souhait réunies par des attaches fines et élégantes, fort peu cachées par les transparences de la gaze, allumaient des éclairs de sensualisme derrière toutes les lorgnettes de l’orchestre.

Heureux G. L… ! Ce vivant et merveilleux appel au coït que des princes avait convoité et payé des sommes folles, venait gracieusement s’offrir à lui, en disant :

— Depuis longtemps déjà, j’ai le désir de m’acquitter avec vous pour toutes les charmantes choses que vous avez dites de moi.

Ce sera pour cette nuit, si toutefois vous n’y voyez aucun empêchement.

— Comment donc ! toute belle. Mais rien au monde ne saurait m’empêcher de savourer à longs traits le délicieux nanan qui m’est si gentiment offert…

Mais, ajouta-t-il en me désignant, mon ami ne va pas la trouver bonne lui. Notre souper va lui faire l’effet du supplice de Tantale, si, après avoir été monté par les vins généreux et la vue des privautés que je me promets de cueillir, comme acompte, entre le camembert et la chartreuse, il est obligé de se brosser le ventre, ou, ce qui n’est guère plus réjouissant, pour se débarrasser de ce qui le gênera, d’éjaculer entre les cuisses de la première catau venue.

Je ne sais trop ce que j’allais ajouter ; quelque niaiserie probablement, car déjà je sentais l’ardillon de chair dresser la tête à la pensée des plaisirs promis à G. L…, lorsque la charmante fille dit en souriant :

— Non, il n’en sera pas ainsi ; mais pour cela permettez-moi de changer légèrement le programme de la petite fête.

Puis, sortant du coupé, elle écrivit quelques mots au crayon sur sa carte, qu’elle donna à son cocher avec cet ordre verbal : — Retournez chez la personne que je viens d’accompagner à l’instant, vous lui remettrez ceci, elle vous dira elle-même où il faudra la conduire.

Le cocher fouetta son cheval, qui partit vivement.

— Vous, mon petit, dit-elle à G…, vous allez commander le souper pour quatre, que Brebant fera servir chez vous. C’est à deux pas.

Le souper demandé, nous partîmes en effet chez mon ami, qui occupait, non loin de là, passage Verdau, un appartement qu’habitait avant lui l’auteur dramatique W. B…

À peine étions nous arrivés que notre quatrième convive apparaissait. Quelle ravissante surprise pour moi ! C’était l’adorable et mignonne divette Th…

Je ne vous raconterai pas notre souper ; ce n’est pas cela qui vous intéresse. Je ne vous dirai pas davantage le nombre de coups que je tirai sur le lit d’ami qui me fut offert avec la blonde Th…, tandis que G. baisait l’autre blonde A… Je noterai seulement en passant que mon aptitude souvent appréciée de minettiste fut récompensée par un « sucé » des plus savants que j’étais loin de soupçonner chez ma mignonnette partenaire.

Cependant, il n’est point de nuit, si voluptueuse qu’elle soit, qui n’ait un terme.

Chaque couple finit par passer des bras de la lascivité dans ceux de Morphée…

Ici, je demande à ouvrir une parenthèse qui, d’ailleurs, à bien son petit parfum d’alcôve.

Toutes les dames qui ont passé quelques nuits avec G…, et elles sont nombreuses, pourraient témoigner qu’il est peu de sommeil aussi dur que le sien : à preuve cette anecdote où la bonne grosse D… joua le principal rôle, du moins le rôle actif, ainsi que vous allez le voir.

Chacun sait que très fréquemment le matin l’homme est sujet à une érection, motivée non par un appel de volupté, mais par un simple besoin urétique, ce dont souvent les maris refroidis s’empressent de profiter pour s’acquitter de la corvée conjugale, ce qu’on nomme vulgairement « le coup du pot de chambre. »

Or, vers la fin d’une de ces tièdes nuits d’été, où la plus légère couverture est une gêne, D…, couchée près de G…, aperçoit en s’éveillant son camarade de lit étendu sur le dos, et le vit en bataille, de l’air le plus provoquant pour un con amateur.

Aussitôt, s’accroupissant au-dessus du braquemart tentateur, elle se l’introduit et s’offre illico la jouissance connue sous la rubrique de « baiser en grenouille. » Elle va, vient, de bas en haut, de haut en bas ; enfin, se donne le mouvement nécessaire jusqu’à l’éclosion de la volupté, sans interrompre un instant le rêve du dormeur.

Le fait est absolument authentique ; c’est de D… elle-même que je le tiens.

Je ferme la parenthèse, et j’arrive à la scène dont le souvenir me fait encore bander.

Après nous être endormis, comme je viens de le dire, saturés de plaisir, je fus assez surpris, en m’éveillant vers dix heures, de ne plus voir à mes côtés ma mignonne suceuse » … j’étais pourtant certain de ne pas avoir rêvé… ce que j’avais éprouvé.

Pendant que je m’écarquillais les yeux à chercher autour du lit, mon oreille aux écoutes perçut comme un vague bruit de soupirs de bien-être, dans la chambre de G., dont la porte n’était que poussée.

Je me levai en bannière pour aller aux informations dans la dite chambre…

Ah ! mes amis ! quel spectacle ! Quel tableau aphrodisiaque !

Assez loin du lit, à même le parquet, sur une litière faite de tout ce que nos deux compagnes avaient pu trouver de meilleur, tapis, coussins, oreillers, édredons, etc… j’entrevis tout d’abord un merveilleux fouillis de chairs. Un adorable cul rose, dont les fesses grassouillettes auriolaient une chevelure s’éparpillant sur des cuisses rebondies et nerveuses en un enivrant tête-bêche féminin.

Aucune expression ne saurait dépeindre l’ardeur de titillation mutuelle de ces deux langues lesbiennes qui, avides et acharnées sur leurs clitoris gourmands, causaient à chacune de nos tribades, des transports frénétiques, inoubliables quand on en a été témoin.

Leur fureur clitoridienne se traduisait par des spasmes voluptueux, des exclamations à demi-étouffées, mais non simulées, celles-là, je vous en réponds.

— Ah, mon trésor, que c’est bon !

— Encore ; toujours !

— Je me pâme !

— Oh, va ! va ! plus vite !

— Tue-moi ! mon ange !

— Suce ! suce !

— Je jouis !

— Je décharge !

— Je meurs !

— Oh ! ma cochonne chérie !

Etc., etc., etc…

Et toutes ces phrases hachées de convulsions complétaient une véritable apothéose libidineuse.

Néanmoins G. ne se réveillait pas.

— Mais vous ?…

— Moi, je me gardais bien d’interrompre ce joli jeu, sachant fort bien que je serais mal venu ; pendant cela, je me branlais.




EN PROVINCE…
















CHAPITRE I

— Assurément, comme mœurs, Paris n’est pas l’Arcadie, mais, somme toute, on n’y est pas plus dévergondé qu’ailleurs.

— Allons donc !…

Il n’est pas ici question de l’étranger. On sait parfaitement qu’à Florence, à Vienne, à Berlin, etc., les pucelles de quinze ans sont aussi rares que les maris non cocus.

Parlons de la France seulement.

Où trouve-t-on autant de putains qu’à Paris ?

— Ah ! par exemple ! voilà qui est naïf.

— En effet. Paris étant dix ou vingt fois plus peuplé que les plus grandes villes de province, c’est assez naturel.

— Vous avez raison tous les deux, néanmoins je n’ai pas tort, car il est bien entendu que ce que je dis est toute proportion gardée.

— Eh bien ! toute proportion gardée, vous êtes collé, mon bon.

Si l’on rencontre autant de putains à Paris, c’est que la province nous en approvisionne.

Certes, la majorité des femmes que nous baisons à Paris ne sont pas nées dans le département de la Seine, mais bien dans toute l’étendue du territoire français ; de Nice à Quimper et de Nancy à Bayonne.

Nos Vénus mercenaires, ou autres, sont en grande partie des filles de province dont le con baille vainement là-bas, et qui, lassées d’une masturbation bébête dont tout l’effet est d’accroître énormément les appétits charnels de leur vagin goulu, arrivent en foule à Paris, au grand soulagement des pines en rut, bien heureuses de trouver tous ces aimables cons disposés à les satisfaire.

Ce colloque avait lieu entre plusieurs anciens viveurs retirés de la circulation pour cause de… ramollissement du membre jadis viril ; mais qui néanmoins, après leur renoncement forcé à Satan, à ses œuvres et à ses pompes, éprouvaient une ombre de jouissance à se rappeler leurs cascades de jeunesse.

Un seul faisait exception.

Pour la forme, du moins. Étant devenu marguillier de sa paroisse, il se croyait obligé de jeter l’anathème sur les vices de « la Babylone moderne » suivant le cliché consacré.

Ne voulant pas s’avouer « collé » par celui de ses interlocuteurs qui plaidait en faveur de Paris, il reprit, en manière de conclusions :

— Enfin, vous direz ce que vous voudrez, les femmes sont bien moins vicieuses en province…

— Parce qu’elles ne trouvent pas l’occasion de l’être.

— Ah ! ça, c’est rudement vrai, ajouta le champion de la capitale, quoi qu’il fut natif de la Haute-Saône. Elles sont jolies, vos vertus provinciales ! Je puis vous en donner un échantillon tout de suite, si vous voulez.

— Parbleu ! si nous voulons…

La-dessus, chacun flairant une histoire libidineuse, s’arrangea de son mieux pour ne pas perdre un mot.


CHAPITRE II

À l’époque où le second Empire battait son plein j’étais encore jeune alors, et j’habitais Châlon-sur-Saône.

Par un beau jour d’été, le hasard d’un voyage d’agrément réunissait dans cette ville, où le bon roi Dagobert tint ses assises, quatre amis, tous artistes, et dont trois étaient facilement reconnaissables pour tous, et même pour ceux qui ne les avaient jamais vus, leurs portraits ayant été fréquemment donnés par les journaux illustrés et exposés aux vitrines des marchands de musique. L’un était Ant. R…, le ténor de l’Opéra. Les deux autres étaient les chanteurs jumeaux Anat. et H. L…, ceux que leur confrère D… avait si drôlement nommés « les deux roupettes ». Le quatrième était Alf. V…, le miniaturiste, qui, sans connaître une note de la poésie musicale, affirmait-il, fut néanmoins l’auteur de la jolie chanson de Musette que connaissent tous les lecteurs de la Vie de Bohème de H. Mürger.

Par un effet du même hasard, au moment du passage de nos quatre amis à Châlon, un pianiste, plus ou moins quelconque, venait de donner une suite de concerts dans cette jolie sous-préfecture, et devait en donner prochainement un dernier au bénéfice des pauvres de la ville, que les jeunes et charmantes dames châlonnaises se faisaient une véritable joie d’organiser.

À l’instigation du dit pianiste, plusieurs de ces dames, choisies parmi les plus attrayantes, furent députées vers nos chanteurs parisiens afin de les prier de vouloir bien prêter leur concours à cette solennité de bienfaisance.

Ils y consentaient avec le plus gracieux empressement.

Leurs noms sur l’affiche fit merveille.

Ce fut pour toute la ville la perspective d’une fête réellement extraordinaire.

Malgré le prix des places considérablement augmenté, dès l’avant-veille il ne restait plus même un strapontin à louer dans la salle de spectacle. Le peintre, voulant aussi contribuer pour sa part au bénéfice des pauvres, avait illustré un magnifique programme qui devait être vendu à leur profit au commencement de la soirée. En outre, en qualité de parisien, devant par conséquent connaître bien des choses que ces dames ignoraient, il les aidait dans leurs fonctions avec un véritable zèle.

Une recette très grosse et inespérée était désormais certaine et encaissée en grande partie.


CHAPITRE III.

La veille du concert, on répétait au théâtre pendant la journée. Ant., Anat. et H. étaient en scène avec le pianiste qui devait les accompagner.

Alf. assistait à la répétition en simple spectateur, dans une loge en compagnie d’une des jeunes dames organisatrices, qui lui portait tout particulièrement à la peau, car soit dit en passant, ce sacré Alf. ne pouvait être un quart d’heure en tête à tête avec une femme ayant une frimousse un peu gentille sans avoir envie de lui prendre le cul.

Immédiatement son phallus dressait la tête et se trouvait prêt à fonctionner.

Soudain sa voisine, électrisée par sa pensée du succès de la soirée, dont la répétition lui donnait un avant-goût, lui disait avec effusion en lui touchant la main :

— Oh ! monsieur, vous qui êtes si complaisant, voulez-vous me permettre de vous adresser une demande ?

— Comment ! si je veux vous le permettre, répond Alf., en l’enveloppant de la tête aux cuisses d’un regard mouillé de sperme. C’est à dire que je vous en prie !… bien que ce que vous allez me demander ne soit sans doute pas ce que je brûle du désir de vous faire.

La jeune femme fait son possible pour ne pas avoir trop l’air de comprendre et poursuit :

— Mon Dieu, l’objet de ma demande est fort simple, tout naturel, et cependant très délicat. Il est depuis hier la cause de bien des pourparlers entre ces dames et moi. Voici : en témoignage de notre gratitude pour la gracieuseté avec laquelle vos amis ont apporté au service de notre œuvre de charité le prestige de leurs noms et l’appoint de leur beau talent, nous sérions désireuses de leur offrir un souvenir quelconque.

Mais encore, voudrions nous que ce souvenir fut de nature à leur plaire.

J’ai pensé que vous pourriez peut-être éclairer notre choix. C’est pourquoi j’ai pris la liberté de vous questionner à ce propos.

Alf. ne parut pas s’apercevoir qu’il n’était pas du tout question de lui en cette occurrence ; mais, ainsi que je l’ai dit, toujours à l’affût d’un joli coup à tirer, et ne songeant qu’à prêcher pour son saint, c’est-à-dire pour son vit, en ce moment émoustillé par les effluves attractives de la fente sexuelle qu’il flairait à sa portée et qui le faisaient bander comme celui d’un vigoureux carme. Il répondit :

— Charmante est cette pensée ; mais nous serions désolés que l’on prélevât pour nous offrir quoi que ce soit la moindre parcelle de ce qui doit être tout entier pour les pauvres. Et je suis certain d’être le fidèle interprète de mes amis, en vous suppliant de n’en rien faire…

Si vous croyez réellement nous devoir quelque gratitude… laissez-moi vous assurer qu’il vous serait facile de nous en donner un témoignage qui pour nous aurait un prix inestimable et qui, loin de rien retrancher à la part des malheureux, augmenterait au contraire le nombre des heureux.

Et le paillard soulignait ses paroles par une pantomime expressive en manœuvrant de sorte que sa voisine eut une preuve touchante de… ce qui avait lieu dans son pantalon.

Au contact de cette rigidité charnelle, il se produisit indubitablement chez elle une sollicitation clitoridienne, car ce fut d’un œil mourant chargé de fluide érotique que celle-ci repartit à mi-voix :

— Je ne puis douter de la sincérité de vos paroles… oui, je sens… du moins… enfin, en admettant que l’on consentit à… satisfaire vos… désirs, comment l’entendriez-vous ?

— Comment ? Rien n’est moins difficile à faire. Demain, après le spectacle, un simple petit souper, dont vous serez, avec quatre de vos aimables compagnes, car il serait inhumain d’oublier l’accompagnateur, dont on pourrait d’ailleurs avoir besoin. Et c’est tout.

Vous voyez que le programme est aisément exécutable.

— Heu ! heu ! aisément exécutable… pour moi, peut-être… je ne dis pas ; mais la plupart de nos dames que je sais en état de remplir la condition absolument indispensable du dit programme, qui est d’être jolies, sont hélas ! en puissance de maris…

Ah ! attendez… Deux de ces messieurs, j’y pense, sont actuellement à Paris.

— Bon ! très bien ; ci, deux.

— Ensuite, comment trouvez-vous cette personne qui cause là-bas avec le ténor ?

— Superbe !

— Parfait, alors. Celle-là est comme moi veuve, par conséquent…

— Et de quatre. Et puis ?…

— Et puis… et puis… je cherche… Ah ! une idée me vient. J’ai une cousine toute jeune, dix-neuf ans, jolie comme un cœur, demoiselle et… presque vierge…

— Diable ! Son cavalier ne sera pas le plus mal partagé, celui-là.

— Certes non… mais comment l’amener à… cela ? Elle vit dans la solitude. Un chagrin d’amour la domine à ce point qu’elle songe à entrer au couvent.

— Triste remède !

— N’est-ce pas ? Ce serait une œuvre méritoire de l’en détourner, et l’occasion sera excellente.

Mais comment la décider à être des nôtres ?

— Parbleu ! en ne l’avertissant pas de ce que l’on attend d’elle.

— Oh ! c’est ça ! c’est ça ! s’écrie vivement la veuve. Nous jouirons de sa surprise.

— Et autrement aussi, n’est-ce pas ?

— Oui, mauvais sujet.

— Oh, merci ! fit Alf., en lui mouillant la bouche d’un baiser suant la volupté et que l’obscurité de la loge déroba aux regards indiscrets.

— Alors, vous m’acceptez comme ordonnateur ?

— D’abord, et comme partenaire surtout.

— C’est convenu. Jusque là, silence.


CHAPITRE IV

Minuit !

Cette heure n’est pas seulement celle que X. de Montépin, E. Gaboriau, Ponson du Terrail et autres ont nommée « l’heure du crime », elle est aussi, elle est surtout l’heure des amours, l’heure des chaudes caresses, l’heure où les vits folichons se livrent aux libations chères à Vénus, ou les cons altérés de foutre pompent avidement l’effusion de cette liqueur testiculaire entre leurs nymphes vaginales par l’ineffable étranglement du gland, cette contraction spasmodique si appréciée des baiseurs : le casse-noisette enfin.

Minuit !

Le concert vient de finir.

Non loin de la salle de théâtre, d’où le public sortait à peine, un hôtel magnifique s’élevait, et s’élève toujours. Sur ces murs on pouvait lire alors : « Pour cause de départ, hôtel richement meublé à vendre ou à louer ».

Vers le dit immeuble s’acheminaient, encore en costume de cérémonie, les artistes acclamés, le ténor Ant. L… et les deux frères Anat. et H. L…, suivis du pianiste.

Arrivés devant l’hôtel, la petite entrée pratiquée dans son immense porte-cochère s’ouvrit mystérieusement et se referma de même par les soins d’un portier silencieux qui leur indiqua d’un geste muet un escalier très large, sobrement éclairé, au haut duquel ils trouvèrent leur ami le peintre Alf. V…

Celui-ci leur présenta une élégante coupe du Japon où chacun prit, au hasard, une moitié déchirée d’un des quatre as du jeu de cartes.

Les autres moitiés étant entre les mains de quatre convives dames, le rapprochement des deux fractions devait leur désigner la compagne qui leur était dévolue.

Alf. on le sait avait son choix fait depuis la veille à la répétition.

Nul de ces messieurs n’était d’ailleurs inquiet de l’imprévu. Connaissant l’ensemble des lots, tous charmants, quel que soit celui que le sort allait offrir à chacun d’eux, il était assuré d’être bien servi, et quand même agréablement partagé.

Alors un nègre, nubien superbe, en costume de son pays, c’est-à-dire à peu près nu, les introduisit dans un ravissant salon Louis XV, brillamment éclairé, où, au bout d’une vaste table de dix couverts admirablement dressée, ils virent un splendide piano à queue tout ouvert.

Là se trouvaient assises sur des sièges et des divans artistement capitonnés et pourvus de coussins moelleux, les cinq convives féminins, dont le décolleté savant était déjà un régal pour les regards connaisseurs. Elles avaient le visage recouvert d’un loup de satin de couleur assortie à la nuance de la chevelure, précaution à l’effet de conserver l’incognito vis-à-vis du nègre, qui seul devait servir pendant le souper.

Cet unique serviteur ressortit aussitôt.

Les portes refermées, ces dames se levèrent immédiatement, allant à la rencontre des arrivés ; puis, les couples étant formés par la réunion des fragments des cartes, elles ôtèrent un instant leurs masques afin d’assurer à leurs cavaliers qu’elles étaient réellement toutes attrayantes, assurance qui fut signée de longs baisers doublement mouillés.

Elles remirent leurs masques protecteurs et le souper commença.

Vous ne tenez pas, je suppose, à connaître le menu de ce souper.

Ainsi qu’on l’a pu voir, l’ordonnatrice du festin avait accueilli les avances non équivoques du peintre Alf. avec une satisfaction fort évidente, qui n’avait fait que grandir depuis les prémices de la répétition.

Ravie de l’occasion exceptionnelle qui s’offrait de rompre le carême de chair à plaisir implicite de son veuvage, elle était résolue d’en tirer toute la jouissance possible, et comme on dit, « s’en fourrer jusque là », et de passives qu’elles étaient, ses dispositions étaient devenues furieusement actives.

D’abord, elle avait donné à chacune de ses amies, ainsi qu’à elle-même, un nom de circonstance.

Il fut convenu, avec l’espoir de voluptueuses débauches, et pour provoquer au besoin les appels de lubricité, que pendant cette nuit, elle se nommerait Aspasie, ses collaboratrices Laïs, Campespe, Thalestris, et sa cousine, la presque vierge, l’inconsolable, Calypso.

Ce qui dénotait non seulement ses connaissances littéraires, mais aussi des désirs licencieux.

En outre, et par ses soins, les vins généreux et les mets aphrodisiaques n’avait point été épargnés.

Aussi, vers la fin du repas, le nègre ayant reçu l’ordre de s’éloigner à certaine distance, les yeux émerillonnés des groupes décelaient une envie monstre de passer du péché de gourmandise à celui de luxure. Excepté pourtant celui auquel appartenait Calypso, que la moitié de son as de pique (ô dérision !) avait dévolue au pianiste, le seul parmi ces messieurs qui fut d’un calme et d’une placidité rappelant vaguement « Mignon aspirant au ciel », ou à autre chose.

Mais de tous, le plus allumé était Alf. On doit se rappeler, du reste, que son priape était toujours à l’affût. Il faut dire aussi qu’il avait pris un apéritif, en se faisant branlotter doucettement sous la nappe par la douce menotte d’Aspasie, à laquelle il avait légitimement rendu la réciproque en lui chatouillant délicatement du doigt le clitoris.


CHAPITRE V

Enfin, n’y tenant plus, notre bandeur outrancier se lève de table et sort sous prétexte d’aller allumer un cigare ; sa compagne, feignant d’aller pisser, le suit.

Le hasard les conduit dans une pièce assez éloignée du salon, où, chose curieuse, on a entassé une véritable montagne de feuillages et de guirlandes de verdure, préparés pour pavoiser l’hôtel le jour de la fête du souverain, qui tombait sous peu de jours.

À peine entrés, robe, corset, jupons, chemise sont à bas en une seconde ; Alf. culbute Aspasie sur cette litière champêtre et plonge violemment sa pine fangeuse dans le con de son aimable succube, qu’il inonde d’une décharge abondante, mais trop prompte au gré de sa baiseuse gourmande, qui se remue, s’agite si ardemment qu’une deuxième éjaculation succède bientôt à la première.

Après cette récidive seulement, Alf., reprenant haleine, peut se régaler de la vue du corps de celle qui vient de le faire si plantureusement jouir.

Quelle adorable merveille !

Des cuisses rondes, nerveuses et fermes ; des tétons qu’on dirait moulés dans la coupe d’Hébé, et dont les boutons pareils à des fraises mûres se dressent insolemment ; une motte rebondie et duvetée d’un poil soyeux, fin et frisé comme un manchon d’astrakan.

Une nouvelle érection provoquée par l’examen de ce divin nid d’amour, leur fait incontinent tirer un troisième coup, mais plus longuement savouré, celui-là.

Leur pensée était bien loin de ceux qu’ils avaient laissés au salon. Un peu de calme leur étant revenu après ce troisième coup, Alf. imagina une facétie de nature à faire excuser leur éclipse prolongée.

En un clin d’œil, s’étant mis aussi nu que sa belle partenaire, il enguirlande leurs deux nudités des feuillages sur lesquels ils viennent de sacrifier à Vénus avec tant d’ardeur. Ainsi attifés, ils entrent en gambadant dans le salon.

Les autres avaient aussi déserté la table et formaient sur les divans et les coussins des groupes aussi lascifs que variés. Ils n’en étaient cependant encore qu’aux prémisses, et, suivant l’expression admise, ils pelotaient en attendant partie, se farfouillant mutuellement sous le linge et se faisant des langues fourrées avec une lubricité corrosive.

Excepté toujours le couple Calypso et Cie. Son placide cavalier n’essayait même pas de la consoler. Il laissait vaguement errer ses doigts sur le clavier en tapotant la sempiternelle rêverie de Rosellen.

Mais il est donc en baudruche ! pensaient les autres. La cousine d’Aspasie était pourtant un friand morceau, plus engageant à tapoter que le clavier…

D’un bond le couple, enguirlandé pour tout vêtement, escalade le Pléyel, sur lequel Aspasie, que son cavalier tient voluptueusement enlacée, entonne d’une voix agréablement timbrée cette cantilène libidineuse, rimée sans doute par elle-même, que le frigide pianiste accompagne sans même bander :

(Air connu.)

Au plus charmant des programmes
Aujourd’hui coopérons.

C’est pour les pauvres, mesdames ;
Gentiment offrons nos cons :
Notre chair est rose et ferme,
Allons, messieurs ! pine en main !
Vite inondez-nous de sperme,
Foutez-nous jusqu’à demain !
Dans nos cuisses,
Douces, lisses,
Plongez, plongez à souhait !
Qu’on raidisse,
Qu’on jouisse,
Pour les pauvres, s’il vous plaît !

La reprise en chœur du refrain fit sur tous l’effet d’une Marseillaise érotique.

En un instant, les couples furent à poil et les sièges les plus commodes furent occupés par des culs nus, dont l’entrefesson ruisselait bientôt de foutre ressortant à tire-larigot des cons pris d’assaut par des vits énergiques et des couilles en mouvement.

Quel délirant tableau !

Dans chaque coin propice, une marmelade de chairs : des cuisses rosées marmoréennes enlaçant frénétiquement des jambes nerveuses ; des fesses contractées et fébriles ; des pines raides comme des yatagans, éventrant des mottes rebondies brunes et blondes ; des langues s’engluant aux langues dans des baisers indécollables.

Cette fois, malgré son chagrin, il fut impossible à Calypso de résister plus longtemps.

Ainsi qu’une ardeur de novice longtemps comprimée éclate avec plus d’impétuosité le jour où elle a la clé des champs, à la vue de ce coït unanime, la sienne se déclara soudain avec une violence qui tenait de la rage.

D’un mouvement rapide comme l’éclair, elle fut à poil comme ses amies, exhibant aux lumières des lustres et des girandoles un corps d’une élégance exquise ! d’une beauté et d’une suavité de formes capable de faire bander même les séraphins !

Mais, chose incroyable, inouïe ! Lorsque dans cet état idéal au possible l’adorable mignonne voulut s’offrir aux caresses de son cavalier… celui-ci avait disparu.

Personne pour la calmer ! pour fêter ce merveilleux bijou de chair, ce divin joyau vivant.

Tous les cons étant pour l’instant occupés, et aucun membre viril n’étant disponible pour le sien, il est facile d’imaginer quel horrible supplice de Tantale elle endurait ! La pauvrette éplorée se voyait réduite à la mortifiante nécessité de se masturber solitairement…

Sa cousine Aspasie eut pitié de sa cuisante souffrance.

Ayant été plus amplement baisée que ses amies, par l’avance qu’elle avait prise sur Laïs, Campespe et Thalestris, elle offrit à Calypso de lui céder un instant son fouteur Alf.

Celui-ci, que la beauté et la nouveauté des charmes à servir fit bientôt bander de nouveau, ne se fit pas prier, et Calypso, on le pense bien, reçut avec empressement le vit consolateur qui lui était si charitablement offert.

Mais, ne voulant pas être en reste de générosité, pendant que Alf. l’enfilait avec enthousiasme, elle récompensait sa cousine par une savoureuse minette à son appétissant petit chat.

Bientôt les cris, les soupirs de pâmoison que cette jouissance en partie double arrachait aux conjouïsseurs excitèrent l’envie des autres ; tous voulurent éprouver la même volupté.

Alors, chacune céda à tour de rôle son fouteur à Calypso, qui, pendant qu’on l’enfilait, suçait à langue que veux-tu le bouton de ses compagnes.

Ainsi tout le monde jouissait ensemble.


ÉPILOGUE

Lorsque le petit jour mit fin à cette délicieuse nuit orgiaque, on eut enfin le secret de la placidité du pianiste.

Dans une pièce voisine on le trouva endormi, le ventre collé au fessier bronzé du nègre, qui ronflait à poings fermés.

Le cochon l’avait enculé !