Lucienne/I/XVIII

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Calmann Lévy (p. 194-208).

XVIII


À partir de ce jour, Lucienne ne quitta presque plus la chaumière. Elle y passait toutes ses journées et quelquefois les nuits, soignant la jeune malade avec un dévouement sans bornes. Dans le village, on disait que c’était une providence, un ange que le bon Dieu envoyait pour chercher l’âme de cette pauvre fille, qui avait eu si peu de joie sur la terre.

Les enfants, proprement vêtus, allaient à l’école, au lieu de vagabonder du matin au soir, et, chose plus extraordinaire, le père s’était remis au travail.

Marie vécut tout un mois encore et ce fut peut-être le plus doux mois de sa triste vie, tant Lucienne l’enveloppa de tendresse et de soins délicats.

Pendant les longues heures qu’elle passait à son chevet, Lucienne interrogeait la jeune fille sur le passé, espérant que quelque détail pourrait peut-être jeter un peu de lumière sur sa naissance et la mettre sur la trace de l’homme qui était son père. On avait retrouvé les lettres de madame Perrault, au fond de la vieille armoire de noyer, mais elles étaient toutes conçues à peu près ainsi : « Continuez à bien soigner l’enfant. Je vous envoie ce que vous m’avez demandé. Écrivez-moi à l’adresse ci-jointe. » L’adresse seule changeait souvent. C’était tantôt à Pétersbourg ou à Moscou qu’il Fallait écrire, tantôt à Londres, tantôt à Paris.

— Elle aimait à voyager, disait Marie ; pourtant elle n’est jamais venue jusqu’ici pour vous voir. Elle ne semblait pas bien pressée de vous reprendre, et nous n’avions jamais vu une mère laisser son enfant si longtemps en nourrice. Même nous étions souvent inquiets après votre départ, pensant que vous n’étiez peut-être pas heureuse.

D’autres fois, c’était Marie qui interrogeait Lucienne sur sa vie présente ; ce qui souvent embarrassait Lucienne.

— Vous n’êtes donc pas encore mariée ? lui demandait-elle.

— Je crois que je me marierai bientôt, répondait Lucienne.

Une fois, Marie la fit rougir en lui disant tout à coup :

— Nous pensions que vous seriez brune.

Dans le village, l’arrivée de la jeune femme, que le pays avait vue enfant, était le sujet de toutes les conversations. Chacun croyait se souvenir d’elle ; madame Bourguignon prétendait qu’elle était venue bien souvent à l’auberge dans les bras de sa nourrice, et qu’elle avait joué avec son fils.

— Je la vois encore, disait-elle.

Seulement elle lui reprochait sa dissimulation du premier jour.

— Pourquoi ne pas dire tout de suite qui vous étiez ? pourquoi nous faire accroire que vous étiez une Anglaise ?

— C’est vous qui m’avez trouvé l’air anglais, répondait Lucienne en riant.

— C’est juste, disait-elle.

Puis elle ajoutait d’un air fin :

— Je comprends ; vous êtes venue comme ça en tapinois pour les surprendre.

Tout s’expliquait donc le mieux du monde, mais Lucienne ne perdait pas de vue son grand projet, et elle en préparait toujours la réalisation.

Elle attira un jour le père Grialvat derrière sa chaumière, et, tout en se promenant avec lui le long de sa vigne reconquise, elle lui parla de sa fille.

— Vous savez que tout espoir de la sauver est perdu, dit-elle.

— J’sais ben, elle s’en va comme sa pauvre sœur, dit le paysan ; le mal de poitrine ne pardonne pas. Elle a peut-être attrapé ça à la rivière, en lavant le linge en plein hiver. Avant quatre ou cinq jours, elle sera en terre.

— En terre ! et où cela ? demanda Lucienne.

— Comment ? dit le père Grialvat étonné ; eh bon, mais, au cimetière.

— Dans une tombe à elle, je pense ?

— Et en avoir les moyens ! Non, on la portera à la fosse commune, avec les autres.

— Est-il possible ! s’écria Lucienne ; elle n’aura pas même une pierre où l’on pourra lire son nom et déposer des fleurs et des couronnes ?

— J’crois que les morts se moquent ben de tout ça ! dit le père Grialvat en hochant la tête.

— Cela n’est pas sûr. En tout cas, les vivants aiment à témoigner aux morts leur affection persistante en ornant leur tombe et en venant souvent la visiter. Tenez, moi, j’aurais un véritable chagrin de ne pouvoir m’agenouiller quelquefois près des restes de cette pauvre Marie, qui m’a soignée autrefois et qui mourra dans mes bras.

— Je comprends ça, dit en se grattant la tête le père Grialvat, qui ne comprenait pas du tout. Je comprends ça ; mais comment faire ? …

— Écoutez, j’ai un terrain à moi dans un cimetière, à Paris. C’est là que ma mère est enterrée, et qu’on m’enterrera plus tard. Si vous voulez, j’y ferai porter Marie. Laissez-moi me charger de ses funérailles.

— Comment ! quand elle sera morte, vous voulez emporter Marie à Paris ? s’écria le paysan, qui crut son ancienne pupille un peu timbrée.

— Oui, elle reposera là en paix. Elle aura des fleurs, des couronnes. Pour votre fille, pour moi, père Grialvat, ne me refusez pas !

Le père Grialvat regardait Lucienne avec le plus grand étonnement.

— Ma foi ! dit-il enfin, vous êtes entrée chez nous comme une bonne fée, vous m’avez rendu ma vigne que v’là, qu’on allait vendre, ce qui aurait été pour moi la fin des fins ; mes petiots sont tout fiers dans leurs beaux habits ; et moi je travaille comme dans le bon temps. Faites tout ce qui tous conviendra. Nous sommes tous à vous, vivants ou morts. Emportes Marie, si ça vous plaît.

— Merci ! dit Lucienne, avec un éclair de joie dans les yeux. Soyez sûr que vous ne vous en repentirez pas, et que de près ou de loin, je veillerai sur vous.

— C’est une drôle d’idée tout de même ! se disait à part lui le paysan.

Lucienne fit une visite au maire du village, et lui demanda s’il voudrait se charger d’une somme qu’elle lui enverrait de Paris, et qui serait destinée à venir en aide au père Grialvat dans les moments difficiles, si l’ouvrage manquait ou si la récolte était mauvaise. Le maire accepta le dépôt. Elle lui demanda encore de vouloir bien lui écrire de temps en temps pour lui faire savoir si son protégé continuait à se bien conduire et comment il élevait ses enfants. Il lui promit de lui donner des nouvelles.

Lucienne, tranquillisée, fut alors toute à la malade. Elle lui apportait des fleurs, des friandises. Elle s’efforçait d’éloigner d’elle l’idée de la mort, de la distraire ; et elle était heureuse quand elle parvenait à ramener sur ces lèvres si pâles un faible sourire.

Mais les heures étaient comptées pour la pauvre fille ; elle avait des assoupissements de plus en plus fréquents ; les deux derniers jours, elle dormit presque constamment, et elle s’éteignit tout à coup, au matin, sans secousse, en poussant un soupir.

Lucienne qui était restée dans la chaumière cette nuit-là s’était endormie sur une chaise. Ce soupir l’éveilla ; elle courut vers le lit, et, en voyant les yeux vitreux et les traits livides de la morte, elle eut peur et cria pour appeler du monde. Le père Grialvat descendit du grenier où il couchait, enfilant une veste en toute hâte.

— C’est fini, elle ne souffre plus, dit-il en voyant sa fille rigide déjà et sans regard.

Et il la considéra longtemps en silence, éprouvant ce respect mêlé de terreur qu’inspire la mort.

Plusieurs voisines entrèrent bientôt pour avoir des nouvelles. Ce fut un concert de lamentations.

— Elle est morte, pauvre créature du bon Dieu !

— S’il y a un paradis, celle-là y entrera tout droit !

— Dire qu’elle nous parlait encore hier ! Mais je me doutais qu’elle trépasserait cette nuit ; les chiens n’ont fait qu’hurler au mort.

Quelques-uns pleuraient. Lucienne cachait son visage dans ses mains et pleurait aussi.

— Faut pas vous désoler, ma bonne demoiselle, lui disait-on. Vous avez fait tout ce qu’il était possible de faire pour elle ; une mère n’aurait pas eu un plus grand dévouement.

— Non, je n’ai pas fini, dit Lucienne.

Les voisines se regardèrent étonnées.

— Oui, dit le père Grialvat, la bonne demoiselle veut qu’on fasse à Marie de belles funérailles et qu’elle repose dans un riche tombeau, elle qui n’a rien eu en ce monde. Elle sera enterrée à Paris, dans la sépulture même de la demoiselle…

— Et je veux, dit Lucienne en se levant, écrire tout de suite à Paris pour commander la cérémonie.

Ces paroles causèrent une vive surprise, mais on n’osa rien objecter.

On alla lui chercher de quoi écrire.

— Quels étaient ses noms et quel âge avait-elle ? demanda la jeune femme la plume à la main.

— Marie-Louise Grialvat, âgée de vingt-sept ans et trois mois, dit le père.

Lucienne écrivit :

« Vous êtes prié d’assister aux service, convoi et enterrement de mademoiselle Lucienne Perrault, décédée le 8 novembre, dans sa vingt-et-unième année, qui se feront à l’église Notre-Dame de Lorette, le jeudi 10 novembre, à midi précis.

» On se réunira à onze heures à la gare de Lyon. » 

Et sur-le-champ, à l’aide des renseignements qu’elle avait pris avant de quitter Paris, Lucienne écrivit, en signant Grialvat, à une agence funéraire, dont la fonction est de se charger de toutes les pénibles démarches que nécessite un enterrement. Elle commanda un convoi de troisième classe. Elle avait préparé une liste des adresses où l’on devait envoyer les lettres de faire-part. Elle y joignit l’adresse du marbrier et le titre de propriété du caveau où reposait sa mère. Elle mit dans le paquet trois billets de mille francs, somme qui payait et au delà toutes les dépenses prévues ; puis elle expédia le tout à l’agence funéraire en chargeant la lettre.

— C’est fait ! se dit-elle alors, avec un soupir profond et un sourire amer ; à présent, je suis morte !

On reçut par le télégraphe la réponse de l’agence. Tout serait fait comme Lucienne le désirait : la messe était commandée, les lettres de faire-part étaient expédiées. Le corps devrait partir de Chagny le 9, par le train direct de minuit. D’ailleurs, un employé de l’agence viendrait chercher le cercueil et l’escorterait jusqu’à Paris.

Le soir même, en effet, cet employé arriva à dix heures et demie. Il était grave, solennel, d’une convenance parfaite. Il attribua à la douleur le trouble de Lucienne, qu’il prenait pour une parente de la défunte. Elle était vêtue de noir et un voile épais retombait sur son visage.

— Chargez-vous de tout, dit-elle à cet homme. Et, une fois arrivé à Paris, ne vous occupez pas de moi. Je crois que je n’aurai pas la force d’assister à la cérémonie.

— Ne vous inquiétez de rien, mademoiselle. Nous sommes là pour vous épargner tout ennui, et nous connaissons notre devoir, lui dit-il en la saluant profondément.

L’heure du départ sonna enfin.

Le père Grialvat accompagna Lucienne à la gare.

— Adieu, mam’zelle, dit-il, puissiez-vous être heureuse et fortunée pour tout le bien que vous nous avez fait !

Arrivée à Paris, Lucienne quitta la gare en toute hâte. Elle craignait d’être vue et reconnue malgré sa mise modeste et son voile épais. Elle se fit conduire dans le premier hôtel venu, où elle laissa sa valise ; puis elle se rendit à l’église où devait avoir lieu le service funèbre.

On finissait d’accrocher les draperies blanches au portail de Notre-Dame-de-Lorette. Lorsqu’elle arriva, elle vit la lettre initiale de son nom au milieu de l’écusson et éprouva un petit froid au cœur.

L’église était déserte encore ; elle y entra et gagna une des chapelles latérales, où elle put se blottir à l’ombre d’un confessionnal.

Elle avait une âpre curiosité de tout voir jusqu’à la fin, et il lui semblait vraiment qu’elle allait assister à son propre enterrement.

On terminait les apprêts au maître-autel ; les tréteaux sur lesquels on devait poser le cercueil étaient placés entre deux rangs de cierges. Bientôt le suisse sortit de la sacristie en grande tenue, et s’avança en mettant ses gants de filoselle blanche et en faisant crier ses souliers vernis.

Plusieurs des connaissances de Lucienne, qui n’avaient pas voulu aller jusqu’à la gare de Lyon, se rendirent directement à l’église et arrivèrent un peu avant l’heure. Lucienne les reconnut de loin : ils se promenèrent par groupes dans les bas côtés de l’église ; et, quand leur va-et-vient les amenait près d’elle, Lucienne cachait son visage dans ses mains comme absorbée par la prière, mais elle prêtait l’oreille et cherchait à saisir quelques lambeaux des conversations tenues à mi-voix, ayant la curiosité de savoir si on la regrettait.

On parlait fort peu de la morte, et les causeries étaient plutôt gaies que tristes. Lucienne entendit pourtant des phrases comme celles-ci :

— A-t-elle été vite emportée, la pauvre fille !

— Sa mort ne m’a pas surpris, cependant : la dernière fois que je l’ai vue, j’ai bien deviné qu’elle n’en avait pas pour longtemps.

— C’est dommage, elle était jolie !

Lucienne avait beau s’en défendre, cette indifférence lui serrait le cœur. Pourtant, elle n’était pas en droit d’attendre plus d’intérêt de la part de ces gens qu’elle aimait fort peu et dont la perte l’eût faiblement affectée ; mais s’ils mouraient, eux, d’autres, sans doute, les regretteraient et les pleureraient, tandis que pas une larme n’était versée sur sa mort à elle.

Le suisse fit résonner les dalles sous sa lourde canne, et la porte du milieu s’ouvrit toute grande. Le cortège était arrivé. Le cœur de Lucienne battit plus fort.

On apporta le cercueil et on le posa sur les tréteaux ; puis on jeta par-dessus un grand drap blanc orné d’une croix.

— La pauvre fille qui joue ici mon rôle n’usurpe pas, comme je l’aurais fait, ces ornements blancs, symbole de pureté, se disait Lucienne, attentive dans son coin obscur.

Une cinquantaine de personnes étaient entrées dans l’église à la suite du cercueil.

Les femmes étaient en toilettes sombres, mais très-élégantes ; elles échangeaient de loin, avec leurs connaissances, des demi-saluts et des demi-sourires. Lucienne les reconnaissait toutes et cherchait en vain sur leur visage l’ombre d’une émotion ; tous les assistants avaient la gravité que réclame la circonstance, mais rien de plus.

Le prêtre monta à l’autel, et la messe funèbre commença.

Les grondements vibrants de l’orgue qui soudain emplirent l’église, les accents lugubres des chantres, dont les voix alternaient avec la musique, produisirent une impression violente sur les nerfs surexcités de Lucienne. Elle courba la tête et étouffa ses sanglots dans son mouchoir. Pourquoi pleurait-elle ? elle n’eût pu le dire. Il y avait de la joie dans ses larmes ; une morne tristesse aussi, le sentiment de l’abandon dans lequel elle se trouvait, une vague appréhension de l’avenir.

— Je suis la seule à pleurer à mon enterrement, se disait-elle avec amertume. Quand je serai morte pour de bon, aurai-je gagné enfin des affections, serai-je entourée d’êtres chéris qui m’accompagneront de regrets et de larmes ? Si cela ne devait pas être, j’envierai celle qui est là couchée sous ce drap mortuaire.

Lorsque la messe fut terminée, elle laissa sortir tout le monde et attendit quelques instants encore. Quand elle sortit à son tour, elle aperçut, en avant d’une file de voitures, les panaches blancs du corbillard, et le tricorne galonné d’argent du cocher ; elle vit les passants soulever leur chapeau au passage du cortège qui remontait lentement la rue de Lafayette.

Elle reprit le fiacre qui l’attendait et se fit conduire au Père-Lachaise par un autre chemin.

Après avoir acheté deux couronnes, elle entra au cimetière, et, à travers l’agglomération des tombes, elle gagna par derrière le monument de sa mère. Il était facile de se cacher dans ce fouillis de colonnes, de stèles, de croix. Elle vit qu’on avait écarté la pierre du tombeau ; la maçonnerie presque neuve encore apparaissait ; le regard de Lucienne plongea avec horreur dans ce trou carré, où sa place était marquée et qui devait un jour ou l’autre l’engloutir.

Puis elle attendit, lisant distraitement des épitaphes sur des tombes d’inconnus. D’autres convois traversaient le cimetière, elle les suivait des yeux, croyant toujours que c’était le sien.

Elle reconnut enfin les carapaces des chevaux et les panaches blancs du corbillard.

Le clergé descendit de voiture et entoura la tombe. Beaucoup des invités s’étant esquivés durant le trajet, il ne restait plus qu’une vingtaine de personnes.

Le grincement des cordes sur le chêne du cercueil, lorsqu’on le descendit dans la fosse, faillit arracher un cri à Lucienne. Il lui semblait si bien que c’était elle qu’on enterrait que la première poignée de terre jetée sur la bière lui parut rebondir sur son cœur, et qu’elle se boucha les oreilles pour ne plus entendre.

Bientôt tout le monde s’en alla ; il ne resta plus qu’un fossoyeur, qui jeta quelques pelletées de terre, puis s’éloigna à son leur, laissant près de la tombe sa veste et sa pelle.

Alors Lucienne s’approcha et jeta ses fleurs sur le cercueil encore visible.

— Ces couronnes sont pour toi, Marie, murmura-t-elle ; pauvre douce fille, victime innocente, qui n’as eu de la vie que les épines et qui méritais les roses. S’il existe une justice hors de ce monde, si la mort n’est pas décevante, que de bonheur t’est dû après ton humble et douloureuse existence ! Merci, douce amie de mon enfance ; tu m’as rendu, sans t’en douter, le plus grand des services, et jamais mon cœur ne t’oubliera. Mais loi, ma mère, ajouta-t-elle avec un éclair de colère dans les yeux, mon ressentiment contre toi est trop profond pour que je puisse jeter des fleurs sur les dépouilles. Je t’en veux de m’avoir mise au monde ; je t’en veux de m’avoir faite ce que je suis. Vois ce que j’ai dû faire de l’enfant que tu as conçue, je l’ai tuée, engloutie dans l’oubli. Je mets sur elle la pierre d’un sépulcre ; et celle qui naît aujourd’hui n’est plus ta fille. Elle va à la conquête de la vertu et de l’honneur, de tout ce que tu ne lui as pas donné. Elle marchera droit, sans faiblir, à travers la solitude et les souffrances, et, le jour où elle pourra porter le front haut, où elle s’appuiera orgueilleusement sur le bras de l’homme aimé, ce jour-là seulement, elle reviendra s’agenouiller au bord de la tombe et t’apporter ton pardon.