L’Encyclopédie/1re édition/ANDROIDE

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ANDROIDE, s. m. (Méchan.) automate ayant figure humaine & qui, par le moyen de certains ressorts, &c. bien disposés, agit & fait d’autres fonctions extérieurement semblables à celles de l’homme. Voyez Automate. Ce mot est composé du Grec ἀνὴρ, génitif ἀνδρός, homme, & de εἶδος, forme.

Albert le Grand avoit, dit-on, fait un androïde. Nous en avons vû un à Paris en 1738, dans le Flûteur automate de M. Vaucanson, aujourd’hui de l’Académie Royale des Sciences.

L’Auteur publia cette année 1738, un Mémoire approuvé avec éloge par la même Académie : il y fait la description de son Flûteur, que tout Paris a été voir en foule. Nous insérerons ici la plus grande partie de ce Mémoire, qui nous a paru digne d’être conservé.

La figure est de cinq piés & demi de hauteur environ, assise sur un bout de roche, placée sur un pié-d’estal quarré, de quatre piés & demi de haut sur trois piés & demi de large.

A la face antérieure du pié-d’estal (le panneau étant ouvert) on voit à la droite un mouvement, qui à la faveur de plusieurs roues, fait tourner en-dessous un axe d’acier de deux piés six pouces de long, coudé en six endroits dans sa longueur par égale distance, mais en sens différens. A chaque coude sont attachés des cordons qui aboutissent à l’extrémité des panneaux supérieurs de six soufflets de deux piés & demi de long sur six pouces de large, rangés dans le fond du pié-d’estal, où leur panneau intérieur est attaché à demeure ; de sorte que l’axe tournant, les six soufflets se haussent & s’abaissent successivement les uns après les autres.

A la face postérieure, au-dessus de chaque soufflet, est une double poulie, dont les diametres sont inégaux ; savoir, l’un de trois pouces, & l’autre d’un pouce & demi ; & cela pour donner plus de levée aux soufflets, parce que les cordons qui y sont attachés vont se rouler sur le plus grand diametre de la poulie, & ceux qui sont attachés à l’axe qui les tire, se roulent sur le petit.

Sur le grand diametre de trois de ces poulies du côté droit, se roulent aussi trois cordons, qui par le moyen de plusieurs petites poulies, aboutissent aux panneaux supérieurs de trois soufflets placés sur le haut du bâti, à la face antérieure & supérieure.

La tension qui se fait à chaque cordon, lorsqu’il commence à tirer le panneau du soufflet où il est attaché, fait mouvoir un levier placé au-dessus, entre l’axe & les doubles poulies, dans la région moyenne & inférieure du bâti. Ce levier, par différens renvois, aboutit à la soûpape qui se trouve au-dessous du panneau inférieur de chaque soufflet, & la soûtient levée, afin que l’air y entre sans aucune résistance, tandis que le panneau supérieur en s’élevant, en augmente la capacité. Par ce moyen, outre la force que l’on gagne, on évite le bruit que fait ordinairement cette soûpape, causé par le tremblement que l’air occasionne en entrant dans le soufflet : ainsi les neuf soufflets sont mûs sans secousse, sans bruit, & avec peu de force.

Ces neuf soufflets communiquent leur vent dans trois tuyaux différens & séparés. Chaque tuyau reçoit celui de trois soufflets ; les trois qui sont dans le bas du bâti à droite par la face antérieure, communiquent leur vent à un tuyau qui regne en-devant sur le montant du bâti du même côté, & ces trois-là sont chargés d’un poids de quatre livres : les trois qui sont à gauche dans le même rang, donnent leur vent dans un semblable tuyau, qui regne pareillement sur le montant du bâti du même côté, & ne sont chargés chacun que d’un poids de deux livres : les trois qui sont sur la partie supérieure du bâti, donnent aussi leur vent à un tuyau qui regne horisontalement sous eux & en-devant ; ceux-ci ne sont chargés que du poids de leur simple panneau.

Ces tuyaux par différens coudes, aboutissent à trois petits réservoirs placés dans la poitrine de la figure. Là par leur réunion ils en forment un seul, qui montant par le gosier, vient par son élargissement former dans la bouche une cavité, terminée par deux especes de petites levres qui posent sur le trou de la flûte ; ces levres donnent plus ou moins d’ouverture, & ont un mouvement particulier pour s’avancer & se reculer. En-dedans de cette cavité est une petite languette mobile, qui par son jeu peut ouvrir & fermer au vent le passage que lui laissent les levres de la figure.

Voilà par quel moyen le vent a été conduit jusqu’à la flûte. Voici ceux qui ont servi à le modifier.

A la face antérieure du bâti à gauche, est un autre mouvement qui, à la faveur de son roüage, fait tourner un cylindre de deux piés & demi de long sur soixante-quatre pouces de circonférence. Ce cylindre est divisé en quinze parties égales d’un pouce & demi de distance. A la face postérieure & supérieure du bâti est un clavier traînant sur ce cylindre, composé de quinze leviers très-mobiles, dont les extrémités du côté du dedans sont armées d’un petit bec d’acier, qui répond à chaque division du cylindre. A l’autre extrémité de ces leviers sont attachés des fils & chaînes d’acier, qui répondent aux différens réservoirs de vent, aux doigts, aux levres & à la langue de la figure. Ceux qui répondent aux différens réservoirs de vent sont au nombre de trois, & leurs chaînes montent perpendiculairement derriere le dos de la figure jusque dans la poitrine où ils sont placés, & aboutissent à une soûpape particuliere à chaque réservoir : cette soûpape étant ouverte laisse passer le vent dans le tuyau de communication qui monte, comme on l’a déjà dit, par le gosier dans la bouche. Les leviers qui répondent aux doigts sont au nombre de sept, & leurs chaînes montent aussi perpendiculairement jusqu’aux épaules, & là se coudent pour s’insérer dans l’avant-bras jusqu’au coude, où elles se plient encore pour aller le long du bras jusqu’au poignet ; elles y sont terminées chacune par une charniere qui se joint à un tenon que forme le bout du levier contenu dans la main, imitant l’os que les Anatomistes appellent l’os du métacarpe, & qui, comme lui, forme une charniere avec l’os de la premiere phalange, de façon que la chaine étant tirée, le doigt puisse se lever. Quatre de ces chaînes s’inserent dans le bras droit, pour faire mouvoir les quatre doigts de cette main, & trois dans le bras gauche pour trois doigts, n’y ayant que trois trous qui répondent à cette main. Chaque bout de doigt est garni de peau, pour imiter la mollesse du doigt naturel, afin de pouvoir boucher le trou exactement. Les leviers du clavier qui répondent au mouvement de la bouche, sont au nombre de quatre : les fils d’acier qui y sont attachés forment des renvois, pour parvenir dans le milieu du rocher en-dedans ; & là ils tiennent à des chaînes qui montent perpendiculairement & parallelement à l’épine du dos dans le corps de la figure ; & qui passant par le cou, viennent dans la bouche s’attacher aux parties, qui font faire quatre différens mouvemens aux levres intérieures : l’un fait ouvrir ces levres pour donner une plus grande issue au vent ; l’autre la diminue en les rapprochant ; le troisieme les fait retirer en-arriere ; & le quatrieme les fait avancer sur le bord du trou.

Il ne reste plus sur le clavier qu’un levier, où est pareillement attachée une chaîne qui monte ainsi que les autres, & vient aboutir à la languette qui se trouve dans la cavité de la bouche derriere les levres, pour emboucher le trou, comme on l’a dit ci-dessus.

Ces quinze leviers répondent aux quinze divisions du cylindre par les bouts où sont attachés les becs d’acier, & à un pouce & demi de distance les uns des autres. Le cylindre venant à tourner, les lames de cuivre placées sur ses lignes divisées, rencontrent les becs d’acier & les soûtiennent levés plus ou moins long-tems, suivant que les lames sont plus ou moins longues : & comme l’extrémité de tous ces becs forme entre eux une ligne droite, parallele à l’axe du cylindre, coupant à angle droit toutes les lignes de division, toutes les fois qu’on placera à chaque ligne une lame, & que toutes leurs extrémités formeront entr’elles une ligne également droite, & parallele à celle que forment les becs des leviers, chaque extrémité de lame (le cylindre retournant) touchera & soûlevera dans le même instant chaque bout de levier ; & l’autre extrémité des lames formant également une ligne droite, chacune laissera échapper son levier dans le même tems. On conçoit aisément par là comment tous les leviers peuvent agir & concourir tous à la fois à une même opération s’il est nécessaire. Quand il n’est besoin de faire agir que quelques leviers, on ne place des lames qu’aux divisions où répondent ceux qu’on veut faire mouvoir : on en détermine même le tems en les plaçant plus ou moins éloignées de la ligne que forment les becs : on fait cesser aussi leur action plûtôt ou plus tard, en les mettant plus ou moins longues.

L’extrémité de l’axe du cylindre du côté droit, est terminée par une vis sans fin à simples filets, distans entr’eux d’une ligne & demie, & au nombre de douze, ce qui comprend en tout l’espace d’un pouce & demi de longueur, égal à celui des divisions du cylindre.

Au-dessus de cette vis est une piece de cuivre immobile, solidement attachée au bâti, à laquelle tient un pivot d’acier d’une ligne environ de diametre, qui tombe dans une cannelure de la vis, & lui sert d’écrou, de façon que le cylindre est obligé en tournant de suivre la même direction que les filets de la vis, contenus par le pivot d’acier qui est fixe. Ainsi chaque point du cylindre décrira continuellement en tournant une ligne spirale, & fera par conséquent un mouvement progressif de droit à gauche.

C’est par ce moyen que chaque division du cylindre, déterminée d’abord sous chaque bout de levier, changera de point à chaque tour qu’il fera, puisqu’il s’en éloignera d’une ligne & demie, qui est la distance qu’ont les filets de la vis entr’eux.

Les bouts des leviers attachés au clavier restant donc immobiles, & les points du cylindre auxquels ils répondent d’abord, s’éloignant à chaque instant de la perpendiculaire, en formant une ligne spirale, qui par le mouvement progressif du cylindre est toûjours dirigée au même point, c’est-à-dire à chaque bout de levier ; il s’ensuit que chaque bout de levier trouve à chaque instant des points nouveaux sur les lames du cylindre qui ne se répetent jamais, puisqu’elles forment entre elles des lignes spirales qui forment douze tours sur le cylindre avant que le premier point de division vienne sous un autre levier, que celui sous lequel il a été déterminé en premier lieu.

C’est dans cet espace d’un pouce & demi qu’on place toutes les lames, qui forment elles-mêmes les lignes spirales, pour faire agir le levier sous qui elles doivent toûjours passer pendant les douze tours que fait le cylindre. A mesure qu’une ligne change pour son levier, toutes les autres changent pour le leur : ainsi chaque levier a douze lignes de lames de 64 pouces de diametre qui passent sous lui, & qui font entr’elles une ligne de 768 pouces de long. C’est sur cette ligne que sont placées toutes les lames suffisantes pour l’action du levier durant tout le jeu.

Il ne reste plus qu’à faire voir comment tous ces différens mouvements ont servi à produire l’effet qu’on s’est proposé dans cet automate, en les comparant avec ceux d’une personne vivante.

Est-il question de lui faire tirer du son de sa flûte, & de former le premier ton, qui est le d’en-bas ? On commence d’abord à disposer l’embouchûre ; pour cet effet on place sur le cylindre une lame dessous le levier qui répond aux parties de la bouche, servant à augmenter l’ouverture que font les levres. Secondement, on place une lame sous le levier qui sert à faire reculer ces mêmes levres. Troisiemement, on place une lame sous le levier qui ouvre la soûpape du réservoir du vent qui vient des petits soufflets qui ne sont point chargés. On place en dernier lieu une lame sous le levier qui fait mouvoir la languette pour donner le coup de langue ; de façon que ces lames venant à toucher dans le même tems les quatre leviers qui servent à produire les susdites opérations, la flûte sonnera le d’en-bas.

Par l’action du levier qui sert à augmenter l’ouverture des levres, on imite l’action de l’homme vivant, qui est obligé de l’augmenter dans les tons bas. Par le levier qui sert à faire reculer les levres, on imite l’action de l’homme, qui les éloigne du trou de la flûte en la tournant en-dehors. Par le levier qui donne le vent provenant des soufflets qui ne sont chargés que de leur simple panneau, on imite le vent foible, que l’homme donne alors, vent qui n’est pareillement poussé hors de son réservoir que par une légere compression des muscles de la poitrine. Par le levier qui sert à faire mouvoir la languette, en débouchant le trou que forment les levres pour laisser passer le vent, on imite le mouvement que fait aussi la langue de l’homme, en se retirant du trou pour donner passage au vent, & par ce moyen lui faire articuler une telle note. Il résultera donc de ces quatre opérations différentes, qu’en donnant un vent foible, & le faisant passer par une issue large dans toute la grandeur du trou de la flûte, son retour produira des vibrations lentes, qui seront obligées de se continuer dans toutes les particules du corps de la flûte, puisque tous les trous se trouveront bouchés, & par conséquent la flûte donnera un ton bas ; c’est ce qui se trouve confirmé par l’expérience.

Veut-on lui faire donner le ton au-dessus, savoir le mi ? aux quatre premieres opérations pour le on en ajoûte une cinquieme ; on place une lame sous le levier, qui fait lever le troisieme doigt de la main droite pour déboucher le sixieme trou de la flûte, & on fait approcher tant-soit-peu les levres du trou de la flûte en baissant un peu la lame du cylindre qui tenoit le levier élevé pour la premiere note, savoir le  : ainsi donnant plûtôt aux vibrations une issue, en débouchant le premier trou du bout, la flûte doit sonner un ton au-dessus ; ce qui est aussi confirmé par l’expérience.

Toutes ces opérations se continuent à peu-près les mêmes dans les tons de la premiere octave, où le même vent suffit pour les former tous ; c’est la différente ouverture des trous, par la levée des doigts, qui les caractérise : on est seulement obligé de placer sur le cylindre des lames sous les leviers, qui doivent lever les doigts pour former tel ou tel ton.

Pour avoir les tons de la seconde octave, il faut changer l’embouchûre de situation, c’est-à-dire, placer une lame dessous le levier, qui contribue à faire avancer les levres au-delà du diametre du trou de la flûte, & imiter par-là l’action de l’homme vivant, qui en pareil cas tourne la flûte un peu en-dedans. Secondement il faut placer une lame sous le levier, qui, en faisant rapprocher les deux levres, diminue leur ouverture ; opération que fait pareillement l’homme quand il serre les levres pour donner une moindre issue au vent. Troisiemement, il faut placer une lame sous le levier qui fait ouvrir la soûpape du réservoir, qui contient le vent provenant des soufflets chargés du poids de deux livres ; vent qui se trouve poussé avec plus de force, & semblable à celui que l’homme vivant pousse par une plus sorte compression des muscles pectoraux. De plus, on place des lames sous les leviers nécessaires pour faire lever les doigts qu’il faut. Il s’ensuivra de toutes ces différentes opérations, qu’un vent envoyé avec plus de force, & passant par une issue plus petite, redoublera de vîtesse & produira par conséquent les vibrations doubles ; & ce sera l’octave.

A mesure qu’on monte dans les tons supérieurs de cette seconde octave, il faut de plus-en-plus serrer les levres ; pour que le vent ; dans un même tems, augmente de vîtesse.

Dans les tons de la troisieme octave, les mêmes leviers qui vont à la bouche agissent comme dans ceux de la seconde, avec cette différence que les lames sont un peu plus élevées, ce qui fait que les levres vont tout-à-fait sur le bord du trou de la flûte, & que le trou qu’elles ferment devient extrèmement petit. On ajoûte seulement une lame sous le levier qui fait ouvrir la soûpape, pour donner le vent qui vient des soufflets les plus chargés, savoir du poids de quatre livres ; par conséquent le vent poussé avec une plus forte compression, & trouvant une issue encore plus petite, augmentera de vîtesse en raison triple : on aura donc la triple octave.

Il se trouve des tons dans toutes ces différentes octaves plus difficiles à rendre les uns que les autres ; on est pour lors obligé de les ajuster en plaçant les levres sur une plus grande ou plus petite corde du trou de la flûte, en donnant un vent plus ou moins fort, ce que fait l’homme dans les mêmes tons où il est obligé de ménager son vent & de tourner la flûte plus ou moins en-dedans ou en-dehors.

On conçoit facilement que toutes les lames placées sur le cylindre sont plus ou moins longues, suivant le tems que doit avoir chaque note, & suivant la différente situation où doivent se trouver les doigts pour les former ; ce qu’on ne détaillera point ici pour ne point donner à cet article trop d’étendue. On fera remarquer seulement que dans les enflemens de son il a fallu, pendant le tems de la même note, substituer imperceptiblement un vent foible à un vent fort, & à un plus fort un plus foible, & varier conjointement les mouvemens des levres, c’est-à-dire, les mettre dans leur situation propre pour chaque vent.

Lorsqu’il a fallu faire le doux, c’est-à-dire imiter un écho, on a été obligé de faire avancer les levres sur le bord du trou de la flûte, & envoyer un vent suffisant pour former un tel ton, mais dont le retour par une issue aussi petite qu’est celle de son entrée dans la flûte, ne peut frapper qu’une petite quantité d’air extérieur ; ce qui produit, comme on l’a dit ci-dessus, ce qu’on appelle écho.

Les différens airs de lenteur & de mouvement ont été mesurés sur le cylindre par le moyen d’un levier, dont une extrémité armée d’une pointe pouvoit, lorsqu’on frappoit dessus, marquer ce même cylindre. A l’autre bras du levier étoit un ressort qui faisoit promptement relever la pointe. On lâchoit le mouvement qui faisoit tourner le cylindre avec une vîtesse déterminée pour tous les airs : dans le même tems une personne joüoit sur la flûte l’air qu’on vouloit mesurer ; un autre battoit la mesure sur le bout du levier qui pointoit le cylindre, & la distance qui se trouvoit entre les points étoit la vraie mesure des airs qu’on vouloit noter ; on subdivisoit ensuite les intervalles en autant de parties que la mesure avoit de tems. (O)

* Combien de finesses dans tout ce détail ! Que de délicatesse dans toutes les parties de ce méchanisme ! Si cet article, au lieu d’être l’exposition d’une machine exécutée, étoit le projet d’une machine à faire, combien de gens ne le traiteroient-ils pas de chimere ? Quant à moi, il me semble qu’il faut avoir bien de la pénétration & un grand fonds de méchanique pour concevoir la possibilité du mouvement des levres de l’automate, de la ponctuation du cylindre, & d’une infinité d’autres particularités de cette description. Si quelqu’un nous propose donc jamais une machine moins compliquée, telle que seroit celle d’un harmonometre, ou d’un cylindre divisé par des lignes droites & des cercles dont les intervalles marqueroient les mesures, & percé sur ces intervalles de petits trous dans lesquels on pourroit insérer des pointes mobiles, qui s’appliquant à discrétion sur telles touches d’un clavier que l’on voudroit, exécuteroit telle piece de Musique qu’on desireroit à une ou plusieurs parties ; alors gardons-nous bien d’accuser cette machine d’être impossible, & celui qui la propose d’ignorer la Musique ; nous risquerions de nous tromper lourdement sur l’un & l’autre cas.