Présomptueux rival, dont l’absence importune 303
Retarde le succès de ma bonne fortune 304,
As-tu sitôt perdu cette ombre de valeur
Que te prêtoit tantôt l’effort de ta douleur ?
Que devient à présent cette bouillante envie
De punir ta volage aux dépens de ma vie ?
Il ne tient plus qu’à toi 305 que tu ne sois content :
Ton ennemi l’appelle, et ton rival t’attend.
Je te cherche en tous lieux, et cependant ta fuite
Se rit impunément de ma vaine poursuite.
Crois-tu, laissant mon bien dans les mains de ta sœur,
En demeurer toujours l’injuste possesseur,
Ou que ma patience, à la fin échappée
(Puisque tu ne veux pas le débattre à l’épée),
Oubliant le respect du sexe et tout devoir,
Ne laisse point sur elle agir mon désespoir ?
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303. Var. Rival injurieux, dont l’absence importune. (1633-57).
304. Var. [Retarde le succès de ma bonne fortune,]
Et qui, sachant combien m’importe ton retour,
De peur de m’obliger n’oserois voir le jour,
As-tu sitôt perdu cette ombre de courage
Que te prêtoient jadis les transports de ta rage ?
Ce brusque mouvement d’un esprit forcené
Relâche-t-il sitôt ton cœur efféminé ?
[Que devient à présent cette bouillante envie.] (1633)
305. On lit dans l’édition de 1654 : « Il ne tient plus à toi, » pour « qu’à toi. » C’est évidemment une faute, ainsi qu’à la page suivante, la leçon de 1657 v. 1359 : « Détachez Ixion ; » et au vers 1360 le singulier mégère, pour mégères, dans les éditions de 1660-64.