Mémoires d’une danseuse russe/T2-01-3

La bibliothèque libre.
Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 51-88).

Bandeau typographique
Bandeau typographique

III

LA MAISON DE CORRECTION.



L e soir, huit heures sonnant, madame K. m’emporta dans son coupé. Je tremblais de tous mes membres pendant tout le trajet qui dura un long quart d’heure. La voiture s’arrêta devant le perron d’une grande maison, située autant que je pus m’en rendre compte, par l’absence de véhicules, dans un quartier isolé. La porte s’entre-bâilla dès que nous fûmes sur le palier, et se referma derrière nous, sans que personne parut dans le vestibule bien éclairé cependant.

Après avoir monté un large escalier, que je grimpai la mort dans l’âme, on nous introduisit dans une salle éclairée par dix lustres, qui jetaient autour d’eux une clarté éblouissante. Mon premier regard fut pour une grande fille inclinée sur un prie-dieu, troussée jusqu’à la ceinture, les fesses et les cuisses nues, qu’une femme de haute taille fouettait avec une nagaïka, qu’elle appliquait avec un art consommé, frappant avec une force redoutable. La fille qu’elle fouettait ainsi gesticulait et se tordait, manifestant par des sanglots qu’elle devait joliment sentir la cuisson.

Je m’étonnais qu’avec de pareils soubresauts elle ne renversât pas le prie-dieu, et que ses dessous dans cette inclinaison du corps ne retombassent pas. Parbleu tous les prie-dieu qui étaient là, comme d’ailleurs tous les lourds fauteuils, qui servaient d’échafaud, étaient vissés au parquet, et munis de tout ce qu’il faut pour ficeler la coupable ; je m’en aperçus quand on attacha la seconde, car on ne délivra pas tout de suite la première.

Les lustres éclairaient de leur vive clarté les chairs palpitantes de la fouettée, tandis qu’on troussait la seconde, car il y avait là une série de jolies filles à fouetter, amenées par des femmes à l’aspect peu rassurant, à l’exception de ma maîtresse dont l’élégance détonnait dans ce milieu. Je devais être la plus jeune de la bande.

La seconde était une blonde râblée, dont le gros postérieur rebondissait se présentant très cambré aux cordes tressées qui servirent encore pour celle-ci. La même fouetteuse les applique toujours avec la même sévérité, cinglant avec vigueur le gros derrière qui se démenait furieusement. La pauvre fille geignait pitoyablement, torturée par les cordes qui retombaient de plus en plus fort. Après la cinquantième cinglée on détacha la première. Je regardai ce qu’elle devenait. Elle regagna sa place auprès de la femme qui l’avait amenée en se mordant les lèvres.

Elle dut rester debout, ne pouvant s’asseoir sur le fauteuil dans l’état où se trouvait son postérieur endommagé. Celle-ci pensé-je, n’est pas de la catégorie des filles destinées aux débauchés.

Je ne pensais pas si bien dire. Il y en avait en effet parmi le nombre, qui étaient amenées là par leurs mères, qui se contentaient de gagner de l’argent par la simple exhibition du postérieur de leurs filles. D’autres amenaient des ouvrières, qu’elles n’osaient pas vendre de crainte de déplaire aux maîtres qui les leur avaient confiées.

On en troussa et fessa ainsi une demi-douzaine, les unes attachées à des fauteuils et à des prie-dieu, les autres troussées et tenues par leurs maîtresses. Mais toutes restaient exposées aux regards des curieux sous l’éclat des lumières, pendant qu’on fouettait la suivante. Je m’étonnais d’un pareil luxe d’illumination, pour une séance de fouet.

Il y avait, paraît-il, d’autres yeux que les nôtres, qui se repaissaient de ce spectacle affriolant derrière la cloison qui était en face des postérieurs fouettés. C’était de ces débauchés, que la maîtresse de la maison tirait le plus clair de ses revenus, réalisant de gros bénéfices, qui lui permettaient de choisir parmi les plus jolies fesses qu’elle trouvait. Chez la modiste, comme chez toutes les grandes faiseuses, elle pouvait assister à la découverte des postérieurs au moyen de judas percés dans la cloison du cabinet voisin.

Quand elle pouvait en trouver une à vendre, elle en donnait un bon prix. Pour une pucelle, elle doublait la somme, la triplait la quintuplait même quand le sujet en valait la peine, et qu’elle avait sous la main un amateur qui ne regardait pas au prix. Elle avait vu fouetter Xénia, et savait qu’on pouvait la livrer sans inconvénient à un jeune débauché qui la paierait un bon prix, quand il aurait assisté à la danse de ses belles fesses, qui étaient bien de la dimension qu’il préférait pour ses plaisirs. Elle ne m’avait pas vue dans la posture du fouet, mais moi je venais là pour recevoir une correction soignée.

Quand la sixième eut reçu son contingent, la directrice du tribunal correctionnel, qui avait passé la nagaïka à ses aides pour les deux dernières, prit des verges pour la septième, une grande fille brune de vingt-six à vingt-sept ans, qu’on venait d’amener, de traîner plutôt toute nue, avec un bâillon large et épais sur la bouche. Je me demandais pourquoi ce bâillon ? J’en connus bientôt la raison.

Je ne sais quel crime avait pu commettre la coupable, mais une longue et forte verge, qu’avait choisie la fouetteuse, retomba avec une violence telle entre les deux épaules, que le sang afflua à la peau. Elle descendit ainsi cinglant cruellement le dos jusqu’à la chute des reins, empourprant tout le buste. Quand elle fut au bas des reins, elle asséna un coup furieux qui souligna d’un trait sanglant la ligne de démarcation.

Sur les fesses les coups redoublèrent de violence, faisant bondir le gros postérieur martyrisé. Puis ce fut le tour des cuisses et des jambes nues. Quand elle fut aux talons, la verge étaient usée.

Elle en prit une autre de la même dimension, revint aux fesses, reprenant sous la ligne de démarcation. Le premier coup découpa une ligne sanglante. La verge descendit le long de la croupe, empourprée par la récente promenade, voyageant avec une cruauté révoltante sur la peau ramollie.

Chaque coup entaillait la chair. Des hanches au bas des fesses, ce fut un vrai carnage de viande humaine.

Je croyais que c’était fini là. Mais la fouetteuse envoya les verges entre les cuisses, cinglant et recinglant l’épaisse broussaille noire, qui masquait la fente taillée dans ces parages, qui saignaient déchiquetés par les morsures des bouleaux. La croupe saignante se soulevait et se secouait à chaque cinglée entre les cuisses, égouttant des perles de sang sur un drap rouge, qu’on avait étendu plié en quatre sous le prie-dieu en prévision de ce qui devait arriver.

On la laissa ainsi exposée, les fesses et les cuisses ensanglantées. Les chairs palpitantes se tordaient affreusement, le bâillon l’empêchait de manifester autrement la torture qu’elle endurait.

On ficelait en ce moment sur un prie-dieu pour une fessée une jeune fille de chambre envoyée par sa maîtresse avec un billet qui recommandait à la directrice de la maison, de faire appliquer à la porteuse cinquante bonnes claques sur ses fesses nues par une main d’homme. Il y avait dans la maison des serviteurs mâles, qu’on employait quelquefois aux corrections. La honte d’être fessée en public par une main d’homme la guérirait sans doute de ses fréquentes maladresses.

La pauvre fille, qui avait tout au plus seize ans, et que sa maîtresse envoyait toute seule, malgré le danger qu’il y avait pour une jeune fille à courir les rues à cette heure de nuit, avait rougi quand on la prit pour l’attacher sur le prie-dieu. Qu’est-ce que ce fut donc, quand un gros gaillard entré par une porte basse, vint la trousser de sa grosse main velue aux doigts noueux ?

Elle avait un joli postérieur, qui devait avoir la blancheur de la neige au repos, et qui était tout rose de pudeur offensée par le contact d’un mâle. Sa maîtresse la connaissait bien.

La large main velue, et les doigts noueux suivirent à la lettre les ordres du billet. La première claque retomba avec un telle vigueur, qu’elle résonna comme sur une peau de tambour, et la main resta imprimée, la paume, les quatre doigts et le pouce, changeant le rose en rouge vif. Les fesses s’agitèrent pendant qu’on entendait un sourd gémissement.

Les claques retombèrent lentement, le fouetteur semblait se complaire à faire gigoter ce joli postérieur que sa grosse main habillait de pourpre. On voyait qu’il faisait durer le plaisir. La pauvre fille se démenait comme une diable dans un bénitier, et ses gémissement s’étaient changés en cris et en sanglots. La main voltigeait toujours aussi lestement et aussi rudement.

Quand on la laissa après les cinquante claques appliquées à tour de bras, les pauvres fesses étaient écorchées en plusieurs endroits. Quand elle se retourna après dix minutes d’exposition honteuse, elle avait un pied de rouge sur la figure, et deux ruisseaux de larmes sillonnaient ses joues.

Lorsque l’on dut détacher la grande fille si cruellement traitée ; quatre grands gaillards, vêtus comme les policiers qu’on rencontre dans les rues de Moscou, entrés par la grande porte, l’enveloppèrent dans une longue couverture rouge, sans doute pour que le sang n’y parût pas. Ils la tournèrent, la présentant de face à la fouetteuse, en la tenant par les bras et par les jambes La couverture entr’ouverte laissait voir tout le devant qui se tordait, ses gros tétons qui sautaient, une épaisse fourrure noire dansait sur son ventre.

La fouetteuse, armée d’une cravache d’amazone cingla le téton gauche au dessous du bouton, qu’elle marqua d’un sillon sanglant. La gorge bondit, tout le corps tressaillit, et ce qu’on voyait de la figure, les yeux rougis par les larmes et le bas du menton, firent une horrible grimace. La cravache s’abattit sous le sein droit, puis au dessus des deux tétons, encadrant les seins entre deux parallèles sanglantes, découpées comme au cordeau.

Puis se fut le tour du ventre qui reçut le stigmate sanglant découpé entre la toison et le nombril, toujours avec la même grimace et les mêmes contorsions.

Après cette exécution les quatre policiers l’emportèrent enveloppée dans la couverture rouge. Je n’en revenais pas de ce cruel traitement, qui ne pouvait être que le châtiment d’un crime.

On en fouetta encore quelques-unes. Puis ce fut le tour d’une jolie fille de quatorze ans, assez bien roulée pour son âge, qui reçut trente coups de martinet en tortillant ses fesses, comme une femme qui a appris à jouer de la croupière.

C’était sa mère, qui sachant que sa fille avait le plus joli postérieur du monde, la menait là assez fréquemment, pour en retirer un joli bénéfice par l’exposition de ses fesses nues, escomptant celui qu’elle en retirerait le jour où quelque débauché, séduit par les gracieux mouvements de ce ravissant derrière, lui ferait faire des offres honnêtes pour lui acheter la virginité de sa pucelle. Jusqu’ici elle n’avait pas encore reçu de proposition, mais elle ne devait pas tarder à en recevoir.

Après celle-ci ce fut moi qui passai par les mains de la maîtresse, pendant qu’on gardait sous les armes la jeune fille qui venait de recevoir le martinet, et qui pétillait tout le temps, jouant son jeu provocant et geignant pour la forme.

La modiste me tint troussée sous son bras pendant que la fouetteuse m’appliquait cinquante coups de cordes. Du premier au dernier je ressentis une vive souffrance. Moi qui suis endurante je n’avais pas reçu dix cinglées, qui je me tordis comme un ver, criant comme une brûlée. La fouetteuse semblait à peine effleurer la peau, et les cordes qui me tannaient le cuir me causaient une affreuse cuisson.

Quand on me baissa les jupes, j’avais l’enfer au cul, le jeune groom était bien vengé. Je dus me tenir debout dans le coupé. J’eus le feu au derrière toute la nuit, et je ne pus fermer l’œil.

Le lendemain je racontai à Xénia le cruel traitement infligé à la grande fille brune bâillonnée.

— Parbleu, me dit mon amie, qui était au courant de toutes ces choses, cette fille faisait la p… sans l’autorisation de la police. On l’a attrapée dans l’exercice illégal d’une profession qui n’était pas la sienne, mais qui l’est devenue par les marques distinctives dont on lui a souligné le corps. Les traces de la cravache ne disparaissent pas de longtemps. Quant aux zébrures des fesses, elles tiennent plus ou moins longtemps suivant la sévérité des coups de verges.

Quand on les prend en faute, ou vagabondant dans les endroits interdits à celles qui ont le droit de vendre leurs boîtes à plaisir, on les conduit dans une maison de correction. Là, on leur abîme les fesses, comme tu as pu le voir hier, pour qu’elles ne puissent pas jouer du croupion de huit ou dix jours, et on leur déchiquette le con pour qu’elles ne puissent rien y loger. Il leur reste la bouche, et pendant le chômage forcé de leurs bijoux, elles se gavent de liqueur humaine que leur donnent à boire leurs clients, n’ayant pas d’autres réservoirs.

Cette absorption me rappelait l’horrible succion, et les nausées qui provoquèrent le vomissement.

Madame nous conduisit un soir, Tania et moi, à la maison de correction. Tania était une grande fille de quinze ans, aux appas très développés, qui ne recevait jamais les coups de cordes sans trembler à l’avance de tous ses membres.

On nous introduisit dans la salle du fouet. La directrice était en train de fouetter un gros postérieur qui sautait sous les rudes atteintes, sans qu’on entendît une plainte. La porteuse de ce gros postérieur devait être plus endurante que ma compagne d’infortune.

On en fouetta douze sous nos yeux, nous étions les dernières. La directrice, qui avait confié un moment la nagaïka à ses aides vint prendre Tania par la main. Elle la trouva toute tremblante. Deux aides durent l’emporter jusqu’à un lourd fauteuil, où malgré sa résistance, elle fut vite troussée et ficelée par les bras et par les jambes, le corps horizontal, les genoux écartés, de façon que ses fesses rondes se présentaient élargies.

Elle avait un beau postérieur pour son âge, et ainsi épanoui, il gagnait en ampleur. On aurait dit que des fourmis lui couraient sous la peau faite d’un satin luisant à s’y mirer dedans à la clarté des lustres, et d’un blanc d’ivoire. L’épiderme tremblait de peur.

La fouetteuse devait être renseignée sur la lâcheté du postérieur qu’elle avait devant elle, car elle le traita, comme madame en avait l’habitude.

— Votre résistance va valoir dix coups de verges de supplément, jeune fille, pour vous apprendre à obéir sans résister. C’est donc quarante bonnes cinglées, que je vais avoir l’honneur d’appliquer à votre postérieur révolté. Je vous en devais trente pour le compte de votre maîtresse, qui m’a recommandé d’employer la verge pour vous dompter. Les dix autres dont je vais gratifier vos fesses, je les prends à mon compte. Vous voyez que votre révolte va vous coûter plus cher que vous ne pensiez.

En lui adressant ce speech, elle brandissait les bouleaux, effleurant la peau qui frissonnait. Elle leva le bras, la verge siffla en traversant l’espace, passant à deux doigts du postérieur, qui bondit comme s’il avait été touché, en même temps qu’un cri s’échappait du gosier contracté par la peur. Un sourire s’empara de l’assistance, car la plupart des femmes qui avaient amené des filles, étaient restées dans la salle.

— Si vous chantez avant d’avoir le mal, que sera-ce donc quand je vous tannerai la peau ? Tenez, maintenant.

Les verges repassèrent encore en sifflant à deux doigts de l’épiderme. Le même bond et le même cri se reproduisirent. Alors la verge relevée retomba sur les fesses, mais cette fois ce n’était plus une menace, c’était bien la réalité, et la peau en garda le vivant témoignage signé en rouge vif tandis qu’un cri strident, parti du cœur cette fois, en témoignait aussi.

La fouetteuse donnait la verge, comme elle se servait de tous les instruments de torture, elle avait la même méthode, zébrant les deux fesses à la fois de lignes rouges. La chanson de la fustigée s’accentuait, la danse des fesses devenait le plus plaisant jeu qu’on put voir. Elles bondissaient dans l’espace, s’écartaient, se tordaient, manifestant par toutes ces contorsions qu’elles ressentaient vivement les piqûres.

Maintenant elles se secouaient en bonds désordonnés, roulant comme dans une houle de tempête. À chaque coup un cri strident répondait comme un écho. Quand les verges cinglèrent le creux des fesses, elles se soulevèrent, montrant les bords rouges de la grotte encadrée dans un petit duvet noir, chose assez rare chez une fille de cet âge, où l’on n’a généralement qu’un petit gazon très court au bas du ventre.

La modiste me troussa ensuite me tenant sous son bras, pendant que la fouetteuse m’appliquait trente coups de martinet. Du premier au dernier, je ressentis une cruelle souffrance. Je me mis à tortiller violemment des fesses et à sangloter, car elle me flagellait à tour de bras. Ces lanières de cuir me causaient une vive douleur, j’avais le feu au derrière, comme si elle m’avait appliqué autant de coups de cordes.

Tania était toujours dans la même posture indécente, son gosier continuait la même chanson, pendant que ses fesses dansaient la même sarabande.

— Je vous la laisse jusqu’à demain, dit la modiste. Je ne puis pas emporter dans mon coupé cette boîte à musique qui ferait arrêter tous les passants. Vous me la ferez ramener demain matin. Je pense que d’ici là, elle aura eu le temps de se consoler.

— Bien, bien, je vais la faire conduire dans un cachot bien noir dans lequel elle aura peur toute la nuit.

Je surpris un coup d’œil d’intelligence entre les deux femmes. Je me doutai après l’histoire de Xénia de la forme du cachot dans lequel on allait l’enfermer. Tania ne paraissait pas trop rassurée, elle demandait à s’en retourner avec nous, protestant qu’elle ne crierait pas. Mais on la laissa attachée, et la modiste m’entraîna dans sa voiture, qui nous attendait à la porte. J’eus le feu au derrière toute la nuit.

Le lendemain Tania ne reparut pas. J’échangeai un coup d’œil avec la grande fille. Je lui racontai dans la journée ce qui s’était passé. Elle ne reparut pas non plus le surlendemain, ni les jours suivants.

Elle resta huit jours sans se montrer à l’atelier, et quand elle revint, c’était pour nous faire admirer l’élégante toilette qu’elle tenait, nous dit-elle, d’un oncle qui la protégeait. Nous lui rîmes au nez, sachant bien que son oncle était un vieux général retraité, à qui il fallait des tendrons pour réchauffer son vieil outil ratatiné.

Ce luxe dura trois mois. Le vieux général en eut assez après quinze jours, et encore pendant les huit derniers jours, elle était obligée de l’achever avec les lèvres d’en haut, celles d’en bas ne suffisant plus pour tirer quelque chose de ses réservoirs usés. Pouah ! Il lui donna de quoi vivre pendant quelque temps, en lui disant d’aller se faire f… ailleurs.

Quand elle eut croqué le magot avec un Hussard de la Garde Impériale, elle dut revenir pousser l’aiguille. C’était une excellente recrue pour la maison de correction.

Elle avait appris pendant les trois mois de vie libre bien des choses qu’on ignore à son âge, et malgré son appréhension de la fessée préalable, elle obligeait assez souvent la maîtresse, qui ne demandait pas mieux, y trouvant trop son compte, à la conduire à la maison de correction pour des actes d’indiscipline voulus. Elle n’en revenait pas souvent dans la même voiture, mais elle ne trouvait plus guère que des amants d’une nuit.

J’entendais toutes ces histoires bribes par bribes. Elle profitait des absences de madame pour nous raconter son aventure avec le vieux général. Elle fut enchantée, quand elle se croyait plongée dans un noir cachot où elle tremblait déjà d’épouvante, de voir qu’elle n’y était pas seule, quand la prison s’illuminant soudain devint un charmant boudoir. Elle aperçut deux hommes, l’un jeune tout nu, avec un gros priape qui se balançait menaçant entre ses cuisses. Le vieux monsieur grisonnant était enveloppé d’une houppelande en flanelle.

Ce fut le vieux qui la mit toute nue. Le jeune homme la prit dans ses bras, l’emportant vers le lit, et malgré la douleur lancinante de ses fesses, il la posa en travers, et la viola après une lutte acharnée et sanglante, qui dura cinq minutes pendant lesquelles elle souffrit le martyre.

Le vieux monsieur se porta aussitôt entre ses cuisses, les deux pans de sa houppelande entr’ouverts. Le jeune homme l’aida à le loger dans l’arène sanglante, qu’il laboura pendant dix minutes avant de décharger. Ce petit outil voyageant dans les parages déchirés lui causait une véritable torture.

Il la fit ensuite enculer par le jeune homme qui lui fit un mal de diable, en enfourrant son gros engin dans cette toute petite embouchure. C’était son valet de chambre qu’il employait à une besogne qu’il était incapable de mener lui-même à bien.

Il la prit pendant huit jours par les deux bouts, mais c’était la main d’une jolie femme de chambre qui l’aidait à se loger partout. Son membre y gagnait une légère érection.

Quand il ne put plus achever la besogne dans la gaîne occupée, il l’obligea à prendre le goulot dans sa bouche. Quand ce n’était qu’un simple changement de lèvres, c’était fort bien. Mais quand il sortait de l’autre gaîne, elle fermait les yeux pour ne pas voir ce qu’elle était obligée de lécher tout de suite parce qu’il était pressé, — oh ! la saligote ! — mais le fumet était toujours là, et bien que çà vint d’elle çà la dégoûtait, — je te crois. — Il est vrai qu’elle pouvait cracher tout ça dans une bassine, et se rincer la bouche après.

Il la garda quinze jours, et la renvoya avec une bourse assez bien garnie. C’est égal, elle n’avait pas volé son argent. Mais qui sait ce que je serai obligée de faire ? Il y a des maîtres et surtout des maîtresses, qui ont les fantaisies parfois si révoltantes.

Je continuai à figurer dans les simples exhibées. On se servait toujours du martinet avec moi, mais la perspective de recevoir une trentaine de coups de lanières d’un cuir souple et fin sur mes fesses nues pour le régal d’un tas de vieux débauchés, ne me souriait guère. Je m’en retournais toujours le derrière en feu.

Je ne devais pas être encore bonne à mettre en perce, car la modiste me ramenait toujours après la représentation. Je n’avais qu’un moment de bon, quand je ne passais pas des premières, car alors mon plaisir était gâté par la souffrance que j’endurais, c’était de voir se tortiller ces beaux derrières fouettés sévèrement.

J’eus l’occasion d’y faire une remarque. Il y avait des postérieurs que la fouetteuse traitait avec sévérité sans les endommager, les obligeant par une cinglée adroitement appliquée à lever la croupe de façon à leur faire exhiber toutes leurs nudités. Elle avait une manière à elle de leur faire garder aussi longtemps qu’elle voulait cette posture indécente, en les cinglant légèrement au bon endroit.

Il y en avait d’autres auxquelles elle ne se faisait pas scrupule de tirer un peu de sang sur la fin. Parbleu les premières étaient destinées aux plaisirs immédiats des débauchés, qui lorgnaient de leur observatoire les lascives contorsions de ces fesses nues.

J’assistai à une séance où se trouvait la jeune fille de quatorze ans dont l’éducation avait été si bien soignée par sa mère. Elle frétilla tout le temps d’une façon si luxurieuse, si provocante, que la mère se retira seule, comptant, dans la voiture qui l’emportait, le prix qu’elle avait retiré de l’éducation intelligente qu’elle avait su donner à sa fille.

Un soir j’eus sous les yeux un spectacle, qui me surprit au dernier point, car je ne me serais jamais attendue à cela de sa part. Madame se fit fouetter attachée à un prie-dieu. Elle m’avait amenée avec elle. Elle passa la seconde. Voici comment elle s’y prit. Dès que nous fûmes entrées, elle ressortit, me laissant seule dans la salle du fouet.

Cinq minutes après, on vit entrer une dame masquée, la figure entièrement couverte d’un loup de velours. Seule je la reconnus à sa jupe et à son corsage qu’elle mettait pour la première fois, et qui avaient été confectionnés à l’atelier. Personne que moi ne lui connaissait ce costume de dessous. Elle paraissait plus svelte que sous son manteau qu’elle avait enlevé.

Elle avait aussi changé de coiffure. Mais n’eussé-je pas vu travailler au costume, je l’aurais reconnu à l’opulence de son corsage, et surtout au relief qui bombait ses jupes, qu’elle ne pouvait dérober à mes yeux.

On fouettait la première, une grande fille brune, qui ne devait pas être destinée aux vits bandés, comme disait Tanina, qui la lorgnaient, car la fouetteuse lui tannait le cuir.

J’étais fort étonnée de voir ma maîtresse se présenter ainsi masquée pour que l’on ne la reconnût pas. C’était évidemment pour se faire fouetter. Mais dans quel but ? Moi, si j’avais pu m’en dispenser comme elle, si je n’y avais pas été forcée, je n’y serais certes pas venue de mon plein gré, et je ne comprenais pas qu’on put se faire fouetter par plaisir.

Cependant je ne pus plus douter de sa fantaisie. Elle s’agenouilla sur un prie-dieu muni d’un coussin, qu’on avait dû mettre là exprès pour elle. Les coupables s’agenouillaient sur le bois. Une aide vint trousser cette femme de trente cinq ans, la traitant comme une délinquante. Puis la fouetteuse levant la chemise, la jeta sur les reins, où l’aide l’épingla aux épaules.

Elle avait un superbe postérieur proéminent, rebondi, tel qu’on le devinait sous le gonflement des jupes, de la plus riche carnation, dont le satin d’un blancheur de neige étincelait sous la vive clarté des lustres, qui rendait la peau éblouissante.

La fouetteuse, qui devait avoir le mot, se mit à fustiger le beau derrière avec une nagaïka faite d’une vingtaine de cordes, commençant au bas des hanches, descendant progressivement jusqu’au milieu des fesses, cinglant avec une certaine vigueur la peau qui se rayait de lignes rouges.

Elle entreprit ensuite la danse de la croupe. Je dévorais des yeux, je ne sais pourquoi, cette nudité avec toutes ces indécences étalées dans leur plein, et je prenais un vrai plaisir à la danse voluptueuse de ces belles fesses épanouies, qui se dandinaient dans l’espace. Entre les cuisses élargies, on voyait distinctement deux grosses lèvres rouges, qui bâillaient entre deux haies de poils noirs, suivis d’une véritable forêt, qui montait très haut sur le ventre. Je ne fus plus surprise de la petite moustache qui estompait la lèvre supérieure.

C’était la première fois que je voyais ma maîtresse sous cet aspect, et j’éprouvais à la vue de cet antre barbu qui me fascinait une sensation agréable, là où le jeune groom se faisait tant de plaisir avec son petit outil appuyé sur les bords. Il est vrai que j’avais quatorze ans et demi, et que je commençais à pousser de partout.

Quand la fouetteuse en eut fini avec la modiste, elle la laissa, pendant qu’on fouettait la suivante, dans cette posture, la plus lubrique qu’on puisse imaginer pour une femme de cet âge. Il me semblait que c’était encore plus indécent pour ma maîtresse, qui savait mieux que personne qu’il y avait des spectateurs ravis, qui dévoraient de leurs yeux gloutons ses charmes nus.

Eh ! parbleu, c’est pour eux qu’elle pose. Mais j’ai beau m’écarquiller les yeux, je n’aperçois pas le moindre œil de bœuf dans la cloison.

Quand elle fut délivrée, elle disparut poursuivie des regards des curieuses, qui se demandaient à qui pouvait bien appartenir l’opulent postérieur, qui venait de se livrer volontairement sous leurs yeux à une danse des plus lascives. Aucune ne la reconnut naturellement.

Ma maîtresse ne reparut pas de la soirée. Je reçus le fouet la dernière toujours avec le martinet qui me faisait cuire atrocement les fesses. Je ne sais comment s’arrangeait la fouetteuse pour m’incendier la dernière avec trente coups de lanière de cuir.

Quand la séance fut terminée et la salle vide, ma maîtresse reparut avec son manteau. Elle me prit par la main, nous descendîmes dans la cour, et elle me conduisit dans une voiture, qui n’était pas la sienne. Ce devait être un coupé de maître, j’avais remarqué sur le siège, un cocher et un valet de pied.

À l’intérieur se trouvait un monsieur dont je ne pus distinguer les traits dans l’ombre où il se tenait. On me fit asseoir sur la banquette de devant, où je n’osai pas m’appuyer à cause de l’état de mes fesses endolories. Tout le temps de la route le monsieur garda sa main sous les jupes de madame, qui avait la sienne dans la braguette du monsieur.

La voiture s’arrêta sur l’ordre du maître, je dus monter sur le siège entre le valet de pied et le cocher. Celui-ci reçut l’ordre d’aller au pas. Le trajet dura plus de dix minutes. La modiste descendit, moi aussi, et le coupé repartit au grand trots de ses steppers. Le voyageur n’avait plus besoin du pas.

J’étais intriguée par le coupé de maître qui nous avait rapportées. Nous ne tardâmes par à savoir l’histoire.

Un Conseiller d’État d’une quarantaine d’années, un peu blasée, qui voyait la modiste amener presque tous les soirs des jeunes filles charmantes, avait été pris de l’envie de voir le postérieur de la bergère de ce jolie troupeau, pour savoir à quoi s’en tenir sur la forme et le volume de ce qui causait le remarquable ballonnement de ses jupes. Rien que pour cette exhibition, il offrait la forte somme, comme on dit chez vous. Si la démonstration était probante, il lui paierait ses faveurs le prix qu’elle y mettrait.

La directrice de la maison de correction fut chargée de la commission verbale. La modiste accepta les yeux fermés, et s’offrit à la vue de son admirateur dans la posture qui lui était le plus favorable. On a vu que le conseiller l’avait agréée, puisqu’il l’avait gardée toute la soirée dans une des loges fermées qui sont comme les baignoires grillées dans les théâtres, à l’usage des spectateurs des deux sexes, qui deviennent aussi des acteurs, que le spectacle émoustillant qui se déroule sous leurs yeux entretient dans une verve soutenue. On dit que ces loges ne sont pas pour rien.

Depuis son aventure avec le Conseiller d’État, la modiste, sans préjudice de celles qu’elle conduisait là bas et qui étaient toujours fouettées les dernières, — moi je savais bien pourquoi —, continuait à nous fouetter quand elle passait dans nos rangs. Dans la matinée elle n’était pas trop sévère, mais dans l’après midi elle était impitoyable.

Elle avait imaginé depuis quelque temps une posture très indécente. Elle fouettait la coupable à genoux devant une chaise basse, le front appuyé sur le siège, de façon que la croupe, plus haute que la tête, laissait voir entre les fesses et les cuisses écartées toutes les nudités, même la toison qui tapissait le bas du ventre. Tout çà entrait en danse dès le premier coup, et continuait à se trémousser tout le temps qu’elle battait la mesure sur ce tambour de chair.

La fouettée devait garder cette posture indécente tout le temps que durait l’absence de la maîtresse, qui se prolongeait toujours longtemps. La patronne en confiait la surveillance à la sous-maîtresse avec mission d’appliquer des claques à celles qui s’affaisseraient.

Comme c’était en l’honneur de Mr. le Conseiller qui venait la voir presque tous les jours, qu’elle avait choisi cette posture lubrique, elle trouvait toujours le moyen de prendre en faute quelque grande fille aux charmes développés. Les plus fessues y passaient plus souvent qu’à leur tour. Elle les fouettait vigoureusement, le dos tourné à la cloison percée de plusieurs judas, qui permettaient de plonger l’œil dans l’atelier. Défense de serrer les cuisses ou de baisser les fesses, ou gare les verges.

Elle disparaissait et restait quelquefois plus d’une heure absente. La patiente, qui était à genoux sur le parquet, dans une posture très fatigante, la tête plus basse que le cul, les avait ankylosés, quand elle se relevait difficilement après une aussi longue pause, et elle avait la figure congestionnée. Mais les deux acteurs jouissaient ainsi pendant l’action d’un spectacle lubrique, qui devait aviver leur flamme.

Un jour elle confia la correction de deux gros postérieurs à la sous-maîtresse qui dut les trousser l’une à côté de l’autre. La seconde devait attendre son tour dans la posture du fouet, nue des genoux à la ceinture. Elle se servit d’un martinet à quinze branches sur l’ordre de la maîtresse, qui lui avait recommandé de frapper lentement et fort, et de leur appliquer cinquante coups à chacune.

La surveillante inaugura la danse sur le postérieur charnu d’un blonde râblée de quinze ans, qui était nouvelle venue dans l’atelier et dont madame avait réservé la primeur au Conseiller d’État, avant de la conduire à la maison de correction. C’était la première fois qu’on découvrait ses fesses, des fesses rondes et potelées. Tous les yeux étaient braqués sur cette belle lune rose avec laquelle nous faisions connaissance.

Les lanières eurent bientôt fait de changer ces roses en un parterre de coquelicots. Les fesses mirent un moment à parler, elles restaient serrées, mais, à quelques coups plus sévères, elles s’écartèrent brusquement et se montrèrent enfin dans toute leur ampleur. Elle paraissait imberbe de partout cette blonde rose, on ne voyait pas le moindre poil follet autour de ses lèvres vermeilles, qui restaient serrées l’une contre l’autre. Quand la croupe se souleva, on aperçut sur la petite éminence un petit gazon doré à son printemps.

Maintenant les fesses parlaient clairement, elles se tordaient à chaque cinglée, mais la bouche resta muette jusqu’à la fin. La sous-maîtresse, en la laissant, l’obligea à écarter les genoux, pour qu’on ne perdît rien de ce tableau vivant. Elle dut rester ainsi pendant qu’on fouettait la seconde.

La croupe opulente de celle qui attendait son compte contrastait par sa blancheur éclatante, avec le tapis rouge qui couvrait celle de sa voisine. Elle reçut les cinquante coups de lanières en criant miséricorde dès le premier, se tortillant dès le second, continuant la musique et la danse du croupion jusqu’à la fin de la correction, que la fouetteuse fit durer dix minutes.

La danse cessa peu à peu, mais la musique continua. Pas longtemps, car la maîtresse y mit fin en rentrant presque aussitôt et en l’envoyant se coucher. Elle emmena la blonde râblée, qui, si elle n’avait pas chanté, s’était mordu les lèvres.

Cette blonde replète était une orpheline de père et de mère, qu’une tante, qui en était embarrassée avait louée à la modiste, lui cédant tous ses droits sur sa nièce. Madame s’était dit que si elle ne pouvait lui mettre le métier dans les doigts, cette jolie fille lui gagnerait amplement son entretien d’une autre manière plus lucrative. Même arrivait-elle à manier l’aiguille comme une fée, elle avait d’autres outils, qui lui rapporteraient parfois en un seul jour, plus que son travail de toute une année. Aussi elle n’hésita pas un seul instant à la prendre chez elle plutôt que de laisser la tante la mettre dans un de ces Orphelinats de Moscou, qui, sous l’apparence de refuges hospitaliers, sont comme on le sait de vraies maisons de débauche.

La fessée qu’avait reçue la jeune blonde sur son joli postérieur charnu eut un résultat plus prompt, que ne comptait la modiste. Le Conseiller, séduit par la rondeur de ces ravissantes fesses roses, résolut coûte que coûte de se loger dedans. Il demanda à sa maîtresse combien le beau cul de la gentille orpheline ? Il voulait occuper le gîte à n’importe quel prix, et là tout chaud. Elle lui fit un prix assez élevé, qu’il accepta sans marchander.

Il alla les attendre dans la chambre de la modiste, où elle vint le rejoindre aussitôt avec la tendre victime, qui ne se doutait pas de ce qui lui pendait au derrière. Elle regardait le monsieur qui était là, se demandant ce qu’on lui voulait. Elle le sut bientôt. Madame la mit toute nue. La pauvre fille rougit et tout son corps s’empourpra de honte.

Elle avait de fort jolis tétons pour son âge. Le monsieur les caressa un moment, puis descendit au petit gazon doré, souriant à la vue de cette petite garniture dans son printemps sur un corps aussi bien roulé.

Madame la conduisit vers le lit, la faisant incliner en avant, le haut du corps sur la couverture. La jeune fille ne devinait toujours pas ce qu’on lui voulait dans cette posture. Elle supposait cependant que le monsieur avait acheté son pucelage, et qu’il voulait le prendre ainsi, bien que ce ne dut pas être facile de le conquérir par dessous les fesses. Elle savait d’ailleurs, pour avoir vu des couples l’un sur l’autre, que ce n’est pas ainsi qu’on pratique l’amour.

Elle fut vite renseignée sur ce qu’on lui voulait. Madame s’escrimait à faire entrer la tête de l’outil dans le petit trou plissé qui est au bas des fesses. Elle croyait la chose impossible. Eh ! non, elle ne l’était pas. La tête une fois logée s’enfonça jusqu’au fond. Le gros objet voyagea péniblement dans l’étroit fourreau, montant et descendant lentement.

Sans doute pour lui faire oublier la souffrance que lui causait le gros voyageur, madame avait glissé un doigt sous le petit gazon doré. Elle croyait retrouver le doigt vulgaire d’une amie, elle trouva un doigt qui l’étonna fort agréablement par le plaisir qu’il lui donna, un doigt qui jamais ne s’égarait, qui frottait toujours au bon endroit et toujours à propos. Quand le visiteur déposa sa carte là haut, elle mouillait les doigts secourables pour la troisième fois.

Depuis cette prise de possession, le conseiller, quand il vient, satisfait d’abord la modiste dans le cabinet d’où ils assistent au spectacle émoustillant des fesses qui se tortillent. Puis il monte dans la chambre où ses deux servantes à plaisir viennent le retrouver. Car il a besoin de l’une pour entrer dans les fesses de l’autre, qui a besoin à son tour des doigts agiles de la modiste pour être du voyage.

Quand le conseiller acheta l’autre pucelage, elle souffrit le martyre. Elle saigna tellement, qu’il dut rester deux jours sans l’aborder. Il est vrai qu’il se rédima sur l’autre embouchure.

— Qui aurait supposé, que ça faisait moins de mal par là, que par ici ? me dit-elle, dans le lit que nous partagions, en me touchant les deux issues.

Elle resta ici, car nous ne nous endormions pas souvent sans avoir joué une ou deux danses sur nos claviers à plaisir.

Quand le conseiller en eut assez, la jolie blonde râblée devint une recrue d’un excellent rapport pour la modiste, qui la menait de temps en temps à la maison de correction. Elle lui faisait donner le martinet pour qu’on ne lui abîmât pas trop le postérieur. La directrice y avait trop son compte pour le lui gâter. Il n’était pas rare, qu’un débauché, jeune ou vieux, qui venait de voir fouetter ses jolies fesses rondes, la gardât plusieurs jours.

J’étais veuve durant tout ce temps, mais je ne m’aimais pas assez pour m’amuser à me jouer un solo sur mon clavier.


Vignette typographique
Vignette typographique