Mémoires de Hector Berlioz

La bibliothèque libre.
Michel Lévy frères, éditeurs.


MÉMOIRES
DE
HECTOR BERLIOZ
MEMBRE DE L’INSTITUT DE FRANCE
COMPRENANT
SES VOYAGES EN ITALIE, EN ALLEMAGNE, EN RUSSIE ET EN ANGLETERRE
1803 — 1865
Avec un beau portrait de l’Auteur



PARIS
MICHEL LÉVY FRÈRES, ÉDITEURS
RUE VIVIENNE, 2 BIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 15
A LA LIBRAIRIE NOUVELLE
MDCCCLXX




TABLE

Chap. Pages

  
 1
I. — 
La Côte Saint-André. — Ma première communion. — Première impression musicale 
 5
II. — 
Mon père. — Mon éducation littéraire. — Ma passion pour les voyages. — Virgile. — Première secousse poétique 
 7
III. — 
Meylan. — Mon oncle. — Les brodequins roses. — L’hamadryade du Saint-Eynard. — L’amour dans un cœur de douze ans 
 10
IV. — 
Premières leçons de musique, données par mon père. — Mes essais en composition. — Études ostéologiques. — Mon aversion pour la médecine. — Départ pour Paris 
 12
V. — 
Une année d’études médicales. — Le professeur Amussat. — Une représentation à l’Opéra. — La bibliothèque du Conservatoire. — Entraînement irrésistible vers la musique. — Mon père se refuse à me laisser suivre cette carrière. — Discussions de famille 
 19
VI. — 
Mon admission parmi les élèves de Lesueur. — Sa bonté. — La chapelle royale 
 23
VII. — 
Un premier opéra. — M. Andrieux. — Une première messe. — M. de Chateaubriand 
 26
VIII. — 
A. de Pons. — Il me prête 1,200 francs. — On exécute ma messe une première fois dans l’église de Saint-Roch. — Une seconde fois dans l’église de Saint-Eustache. — Je la brûle 
 29
IX. — 
Ma première entrevue avec Cherubini. — Il me chasse de la bibliothèque du Conservatoire 
 32
X. — 
Mon père me retire ma pension. — Je retourne à la Côte. — Les idées de province sur l’art et sur les artistes. — Désespoir. — Effroi de mon père. — Il consent à me laisser revenir à Paris. — Fanatisme de ma mère. — Sa malédiction 
 34
XI. — 
Retour à Paris. — Je donne des leçons. — J’entre dans la classe de Reicha au Conservatoire. — Mes dîners sur le Pont-Neuf. — Mon père me retire de nouveau ma pension. — Opposition inexorable. — Humbert Ferrand. — R. Kreutzer 
 37
XII. — 
Je concours pour une place de choriste. — Je l’obtiens — A. Charbonnel. — Notre ménage de garçons 
 40
XIII. — 
Premières compositions pour l’orchestre. — Mes études à l’Opéra. — Mes deux maîtres, Lesueur et Reicha 
 44
XIV. — 
Concours à l’Institut. — On déclare ma cantate inexécutable. — Mon adoration pour Gluck et Spontini. — Arrivée de Rossini. — Les dilettanti. — Ma fureur. — M. Ingres 
 47
XV. — 
Mes soirées à l’Opéra. — Mon prosélytisme. — Scandales. — Scène d’enthousiasme. — Sensibilité d’un mathématicien 
 49
XVI. — 
Apparition de Weber à l’Odéon. — Castilblaze. — Mozart. — Lachnith. — Les arrangeurs. — Despair and die ! 
 56
XVII. — 
Préjugé contre les opéras écrits sur un texte italien. — Son influence sur l’impression que je reçois de certaines œuvres de Mozart 
 63
XVIII. — 
Apparition de Shakespeare. — Miss Smithson. — Mortel amour. — Léthargie morale. — Mon premier concert. — Opposition comique de Cherubini. — Sa défaite. — Premier serpent à sonnettes 
 65
XIX. — 
Concert inutile. — Le chef d’orchestre qui ne sait pas conduire. — Les choristes qui ne chantent pas 
 71
XX. — 
Apparition de Beethoven au Conservatoire. — Réserve haineuse des maîtres français. — Impression produite par la symphonie en ut mineur sur Lesueur. — Persistance de celui-ci dans son opinion systématique 
 73
XXI. — 
Fatalité. — Je deviens critique 
 76
XXII. — 
Le concours de composition musicale. — Le règlement de l’Académie des Beaux-Arts. — J’obtiens le second prix 
 79
XXIII. — 
L’huissier de l’Institut. — Ses révélations 
 84
XXIV. — 
Toujours miss Smithson. — Une représentation à bénéfice. — Hasards cruels 
 90
XXV. — 
Troisième concours à l’Institut. — On ne donne pas de premier prix. — Conversation curieuse avec Boïeldieu. — La musique qui berce 
 92
XXVI. — 
Première lecture du Faust de Gœthe. — J’écris ma symphonie fantastique. — Inutile tentative d’exécution 
 95
XXVII. — 
J’écris une fantaisie sur la Tempête de Shakespeare. — Son exécution à l’Opéra 
 98
XXVIII. — 
Distraction violente. — F. H***. — Mademoiselle M*** 
 99
XXIX. — 
Quatrième concours à l’Institut. — J’obtiens le prix. — La révolution de Juillet. — La prise de Babylone. — La Marseillaise. — Rouget de Lisle 
 100
XXX. — 
Distribution des prix à l’Institut. — Les académiciens. — Ma cantate de Sardanapale. — Son exécution. — L’incendie qui ne s’allume pas. — Ma fureur. — Effroi de madame Malibran 
 105
XXXI. — 
Je donne mon second concert. — La symphonie fantastique. — Liszt vient me voir. — Commencement de notre liaison. — Les critiques parisiens. — Mot de Cherubini. — Je pars pour l’Italie 
 109
XXXII. — 
Voyage en Italie. — De Marseille à Livourne. — Tempête. — De Livourne à Rome. — L’Académie de France à Rome 
 112
XXXIII. — 
Les pensionnaires de l’Académie. — Félix Mendelssohn 
 118
XXXIV. — 
Drame. — Je quitte Rome. — De Florence à Nice. — Je reviens à Rome. — Il n’y a personne de mort 
 120
XXXV. — 
Les théâtres de Gênes et de Florence. — I Montecchi ed i Capuletti de Bellini. — Roméo joué par une femme. — La Vestale de Paccini. — Licinius joué par une femme. — L’organiste de Florence. — La fête del Corpus Domini. — Je rentre à l’Académie 
 127
XXXVI. — 
La vie de l’Académie. — Mes courses dans les Abruzzes. — Saint-Pierre. — Le spleen. — Excursions dans la campagne de Rome. — Le carnaval. — La place Navone 
 132
XXXVII. — 
Chasses dans les montagnes. — Encore la plaine de Rome. — Souvenirs virgiliens. — L’Italie sauvage. — Regrets. — Les bals d’osteria. — Ma guitare 
 140
XXXVIII. — 
Subiaco. — Le couvent de Saint-Benoît. — Une sérénade. — Civitella. — Mon fusil. — Mon ami Crispino 
 148
XXXIX. — 
La vie du musicien à Rome. — La musique dans l’église de Saint-Pierre. — La chapelle Sixtine. — Préjugé sur Palestrina. — La musique religieuse moderne dans l’église de Saint-Louis. — Les théâtres lyriques. — Mozart et Vaccaï. — Les pifferari. — Mes compositions à Rome 
 149
XL. — 
Variétés de spleen. — L’isolement 
 157
XLI. — 
Voyage à Naples. — Le soldat enthousiaste. — Excursion à Nisita. — Les lazzaroni. — Ils m’invitent à dîner. — Un coup de fouet. Le théâtre San Carlo. — Retour pédestre à Rome, à travers les Abruzzes. — Tivoli. — Encore Virgile 
 160
XLII. — 
L’influenza à Rome. — Système nouveau de philosophie. — Chasses. — Les chagrins de domestiques. — Je repars, pour la France 
 172
XLIII. — 
Florence. — Scène funèbre. — La bella sposina. — Le Florentin gai. — Lodi. — Milan. — Le théâtre de la Cannobiana. — Le public. — Préjugés sur l’organisation musicale des Italiens. — Leur amour invincible pour les platitudes brillantes et les vocalisations. — Rentrée en France 
 175
XLIV. — 
La censure papale. — Préparatifs de concerts. — Je reviens à Paris. — Le nouveau théâtre anglais. — Fétis. — Ses corrections des symphonies de Beethoven. — On me présente à miss Smithson. — Elle est ruinée. — Elle se casse la jambe. — Je l’épouse 
 182
XLV. — 
Représentation à bénéfice et concert au Théâtre-Italien. — Le quatrième acte d’Hamlet. — Antony. — Défection de l’orchestre. — Je prends ma revanche. — Visite de Paganini. — Son alto. — Composition d’Harold en Italie. — Fautes du chef d’orchestre Girard. — Je prends le parti de toujours conduire l’exécution de mes ouvrages. — Une lettre anonyme 
 190
XLVI. — 
M. de Gasparin me commande une messe de Requiem. — Les directeurs des beaux-arts. — Leurs opinions sur la musique. — Manque de foi. — La prise de Constantine. — Intrigues de Cherubini. — Boa constrictor. — On exécute mon Requiem. La tabatière d’Habeneck. — On ne me paye pas. — On veut me vendre la croix. — Toutes sortes d’infamies. — — Ma fureur. — Mes menaces. — On me paye 
 196
XLVII. — 
Exécution du Lacrymosa de mon Requiem à Lille. — Petite couleuvre pour Cherubini. — Joli tour qu’il me joue. — Venimeux aspic que je lui fais avaler. — Je suis attaché à la rédaction du Journal des Débats. — Tourments que me cause l’exercice de mes fonctions de critique 
 204
XLVIII. — 
L’Esmeralda de mademoiselle Bertin. — Répétitions de mon opéra de Benvenuto Cellini. — Sa chute éclatante. — L’ouverture du Carnaval romain. — Habeneck. — Duprez. — Ernest Legouvé 
 209
XLIX. — 
Concert du 16 décembre 1838. — Paganini, sa lettre, son présent. — Élan religieux de ma femme. — Fureurs, joies et calomnies. — Ma visite à Paganini. — Son départ. — J’écris Roméo et Juliette. — Critiques auxquelles cette œuvre donne lieu 
 215
L. — 
M. de Rémusat me commande la Symphonie funèbre et triomphale. — Son exécution. — Sa popularité à Paris. — Mot d’Habeneck. — Adjectif inventé pour cet ouvrage par Spontini. — Son erreur à propos du Requiem 
 221
LI. — 
Voyages et concerts à Bruxelles. — Quelques mots sur les orages de mon intérieur. — Les Belges. — Zanni de Ferranti. — Fétis. — Erreur grave de ce dernier. — Festival organisé et dirigé par moi à l’Opéra de Paris. — Cabale des amis d’Habeneck déjouée. — Esclandre dans la loge de M. de Girardin. — Moyen de faire fortune. — Je pars pour l’Allemagne 
 224
  
À M. A. Morel, première lettre, Bruxelles, Mayence, Francfort 
 231
  
À M. Girard, deuxième lettre, Stuttgard, Hechingen 
 241
  
À Liszt, troisième lettre, Manheim, Weimar 
 251
  
À Stephen Heller, quatrième lettre, Leipzig 
 259
  
À Ernst, cinquième lettre, Dresde 
 270
  
À Henri Heine, sixième lettre, Brunswick, Hambourg 
 278
  
À mademoiselle Louise Bertin, septième lettre. Berlin 
 288
  
À M. Habeneck, huitième lettre, Berlin 
 296
  
À M. Desmarest, neuvième lettre, Berlin 
 306
  
À M. G. Osborne, dixième lettre, Hanovre, Darmstadt 
 317
LII. — 
Je mets en scène le Freyschütz à l’Opéra. — Mes récitatifs, les chanteurs. — Dessauer. — M. Léon Pillet. — Ravages faits par ses successeurs dans la partition de Weber 
 327
LIII. — 
Je suis forcé d’écrire des feuilletons. — Mon désespoir. — Velléités de suicide. — Festival de l’Industrie. — 1,022 exécutants. — 32,000 francs de recette. — 800 francs de bénéfice. — M. Delessert préfet de police. — Établissement de la censure des programmes de concert. — Les percepteurs du droit des hospices. — Le docteur Amussat. — Je vais à Nice. — Concerts dans le cirque des Champs-Élysées 
 332
  
Deuxième voyage en Allemagne, l’Autriche, la Bohême et la Hongrie. — À M. Humbert Ferrand, première lettre, Vienne 
 344
  
À M. Humbert Ferrand, deuxième lettre, Vienne (suite) 
 352
  
À M. Humbert Ferrand, troisième lettre, Pesth 
 362
  
À M. Humbert Ferrand, quatrième lettre, Prague 
 371
  
À M. Humbert Ferrand, cinquième lettre, Prague (suite) 
 380
  
À M. Humbert Ferrand, sixième lettre, Prague (suite et fin) 
 387
LIV. — 
Concert à Breslau. — Ma légende de la Damnation de Faust. — Le livret. — Les critiques patriotes allemands. — Exécution de la Damnation de Faust à Paris. — Je me décide à partir pour la Russie. — Bonté de mes amis 
 396
LV. — 
Voyage en Russie. — Le courrier prussien. — M. Nernst. — Les traîneaux. — La neige. — Stupidité des corbeaux. — Les comtes Wielhorski. — Le général Lwoff. — Mon premier concert. — L’Impératrice. Je fais fortune. — Voyage à Moscou. — Obstacle grotesque. — Le grand maréchal. — Les jeunes mélomanes. — Les canons du Kremlin 
 401
LVI. — 
Retour à Saint-Pétersbourg. Deux exécutions de Roméo et Juliette au Grand-Théâtre. — Roméo dans son cabriolet. — Ernst. — Nature de son talent. — L’action rétroactive de la musique 
 416
  
Suite du voyage en Russie. — Mon retour. — Riga. — Berlin. — L’exécution de Faust. — Un dîner à Sans-Souci. — Le roi de Prusse 
 422
LVII. — 
Paris. — Je fais nommer à la direction de l’Opéra MM. Roqueplan et Duponchel. — Leur reconnaissance. — La Nonne sanglante. — Je pars pour Londres. — Jullien, directeur de Drury-Lane. — Scribe. — Il faut que le prêtre vive de l’autel 
 426
LVIII. — 
Mort de mon père. — Nouveau voyage à la Côte-Saint-André. — Excursion à Meylan. — Accès furieux d’isolement. — Encore la Stella del monte. — Je lui écris 
 433
LIX. — 
Mort de ma sœur. — Mort de ma femme. — Ses obsèques. — L’Odéon. — Ma position dans le monde musical. — La presque impossibilité pour moi de braver au théâtre les haines que j’ai suscitées. — La cabale de Covent-Garden. — La coterie du Conservatoire de Paris. — La symphonie rêvée et oubliée. — Le charmant accueil qu’on me fait en Allemagne. — Le roi de Hanovre. — Le duc de Weimar. — L’intendant du roi de Saxe. — Mes adieux 
 442
Post-scriptum. — Lettre adressée avec le manuscrit de mes mémoires à M*** qui me demandait des notes pour écrire ma biographie 
 457
  
Postface. — J’ai fini. — L’Institut. — Concerts du palais de l’Industrie. — Jullien. — Le diapason de l’éternité. — Les Troyens. — Représentation de cet ouvrage à Paris. — Béatrice et Bénédict. — Représentations de cet ouvrage à Bade et à Weimar. — Excursion à Lœwenberg. — Les concerts du Conservatoire. — Festival de Strasbourg. — Mort de ma seconde femme. — Dernières histoires de cimetière. — Au diable tout ! 
  467
  
Voyage en Dauphiné — Deuxième pèlerinage à Meylan. — Vingt-quatre heures à Lyon. — Je revois madame F******. — Convulsions de cœur 
 483