Mémoires de Miss Coote/10
Bibliothèque des deux hémisphères (Jean Fort) Collection Cressida, (p. 156-175).
LETTRE X
J’ai trouvé dans les papiers de grand’père une lettre qui lui avait été écrite par une dame. Je l’ai jugée assez curieuse pour vous en donner connaissance.
Nous vivons à une époque si dissolue que si les jeunes filles ne sont pas maintenues sous une stricte discipline et punies lorsqu’elles le méritent, nous ne verrons bientôt plus les femmes de la ville que paradant dans les rues et les endroits de plaisir, et Dieu sait s’il y en a déjà assez dans ce cas.
Quand on a usé sans succès des moyens persuasifs, les corrections, exemptes de cruauté, mais aussi d’indulgence, s’imposent. Aucune, selon moi, n’est plus appropriée que la fessée.
Les médecins recommandent de donner la verge aux enfants pour des fautes qui proviennent d’un tempérament lourd et indolent, car rien n’est plus propre à activer la circulation du sang qu’une bonne application en pleines fesses d’une verge fraîche et souple.
À cette opinion, j’ajouterai la mienne. Je prétends que la verge produit d’aussi excellents effets sur les tempéraments brusques et nerveux. Chez ces sortes d’enfants, l’idée de honte et d’humiliation (si on les fouette devant d’autres), ajoute énormément à l’impression causée par les cinglades sur leurs fesses nues, et leur laisse un souvenir d’autant plus durable que leur intelligence est plus éveillée.
Les parents qui emploient la verge avec discernement sont infiniment plus respectés et vénérés par leurs enfants que les parents trop indulgents.
La verge qui ne brise pas les os et ne fait que froisser un peu la chair ne cause qu’un dommage insignifiant en comparaison des méfaits qu’elle peut empêcher.
Je sais qu’on l’emploie assez couramment dans les classes aisées ; mais dans celles où elle serait le plus nécessaire, les enfants sont abandonnés à leurs instincts dépravés, et, faute des châtiments nécessaires, deviennent trop souvent la honte de leurs parents.
N’est-il pas préférable de fouetter une fille quand elle est encore jeune (car les mauvaises habitudes se contractent généralement vers l’âge de douze à quinze ans) que de la voir, quand elle est plus âgée, enfermée dans une maison de correction pour des délits qu’une bonne fessée à coups de verges l’aurait empêchée de commettre.
Certains enfants sont si obstinés, et d’une nature si perverse que le fouet seul peut les amender.
Je connais une jeune veuve de la bonne société qui a trois nièces et deux neveux à sa charge ; tous ont plus de douze ans, excepté sa propre fille, qui n’en a que sept.
Une des filles est assez sage, mais les deux autres, aussi bien que les deux garçons, sont turbulentes. Mon amie est à cheval sur la discipline et réprime par la verge tous les écarts de conduite. Bien que jeune encore (elle n’a que vingt-quatre ans), elle dresse les enfants comme la plus expérimentée des maîtresses d’école pourrait le faire.
L’autre jour, la seconde fille, qui a environ quatorze ans, dit à son frère qu’elle pourrait lui montrer comment se faisaient les enfants. Et de fait, elle l’instruisit si bien que le gamin, qui n’a que treize ans, usa, quelques jours après, de privautés fort inconvenantes vis-à-vis d’une très jolie jeune fille de quinze ans, qui sert de soubrette à mon amie.
Cette fille se plaignit à sa maîtresse, qui, jugeant sa nièce aussi coupable, si ce n’est plus, que son neveu, envoya immédiatement acheter un balai de bouleau neuf, car elle avait décidé de les fouetter de belle façon.
Elle choisit dans le balai les brins les plus verts et les plus forts, et se confectionna deux belles verges. Commençant par sa nièce, elle lui épingla la chemise aux épaules et lui attacha les mains par devant pour l’empêcher de s’en protéger le postérieur. Elle lui donna alors de la verge sur les fesses aussi fort qu’elle put, et sans interruption jusqu’à ce que la fatigue de son bras l’empêchât de continuer.
S’étant reposée quelques minutes, elle s’empara alors du gamin, lui rabattit la culotte aux talons, et, avec la seconde verge, elle le fouetta à cul nu pendant dix minutes avec une telle vigueur que le jeune effronté se trémoussa et rua comme un poulain pendant dix minutes et ne cessa de hurler pendant toute la correction.
Selon moi, cette dame a agi très sagement ; une semblable correction a certainement été profitable à ces enfants, car il vaut mieux ne pas fouetter du tout un enfant que le fouetter avec indulgence.
Rendant la semaine dernière, visite à une de mes amies, grande couturière établie dans la cité, je la trouvai en proie à une violente fureur.
M’informant de la cause, elle me raconta qu’une de ses apprenties lui avait volé une grande louche en argent, et que, soupçonnant tout d’abord sa bonne, elle avait été sur le point de la faire arrêter, lorsqu’elle avait reçu une lettre d’un honnête juif qui avait mis les choses au point. L’apprentie était allée proposer la louche au brocanteur qui la lui avait achetée, mais, supposant qu’elle avait dû la voler, il l’avait fait suivre et, ayant su où elle entrait, offrait de rendre l’objet.
— Que dites-vous d’une pareille gredinerie ? me fit-elle. Je ne corrige d’habitude mes apprenties qu’avec la verge, mais je viens d’acheter pour celle-ci un fouet de charretier et je vais lui en donner jusqu’à ce qu’elle n’ait plus vestige de peau sur le cul !
— Je vous en prie, ne vous servez pas de cet instrument meurtrier, lui répliquai-je vivement, cela pourrait vous attirer de graves ennuis. On se souvient encore du cas de Mme Browning, qui, par cruauté, et pour s’amuser, fit mourir son apprentie sous le fouet.
Ce ne fut qu’avec les plus grandes difficultés que je réussis à lui faire remplacer le fouet par une bonne verge, et il me fallut longtemps insister sur la barbarie de la correction infligée avec un aussi terrible instrument pour vaincre son obstination.
Je suis obligée d’avouer que j’ai vu de mes yeux, dans certaines familles où les parents sont d’un tempérament violent et irritable à l’excès, le père et la mère corriger leurs enfants avec la première chose, fouet ou corde, qui leur tombait sous la main.
Pour être efficace, les châtiments domestiques devraient toujours être infligés avec sang-froid ; toute marque de colère devrait être évitée comme susceptible d’émousser le respect dû à leurs parents par les délinquants.
Pour en revenir à mon histoire, une charrette pleine de balais de bouleau venant à passer en ce moment dans la rue, elle envoya une servante en acheter deux. Ces balais sortant de chez le fabricant étaient fabriqués avec des branches encore vertes.
Nous grimpâmes toutes deux l’escalier du bâtiment d’arrière conduisant aux mansardes, où la fille avait été enfermée. Elle me parut âgée de quinze ans ; elle était excessivement jolie et avait une peau blanche et fine.
Sur le désir de mon amie, je la dépouillai de tous ses vêtements sauf sa chemise et on la fit asseoir à même le plancher ; les deux balais furent jetés à terre devant elle et on lui ordonna de choisir elle-même les plus belles branches et d’en façonner une verge ; sa maîtresse guidait son choix en lui désignant les brins convenant le mieux pour fouetter son derrière de voleuse, etc. Déjà profondément humiliée par cette corvée, la présence d’une étrangère ajoutait encore à l’intense mortification de la jeune fille.
Quand la verge fut confectionnée, nous attachâmes la voleuse au pied du lit ; on lui retroussa sa chemise, et sa patronne se mit à lui appliquer de toutes ses forces la verge sur le derrière et sur les cuisses.
— Ah ! coquine ! s’écriait-elle, tout en la fouettant, irez-vous encore me voler ? Dites ! dites ! dites ! dites ! je vais vous inculquer l’honnêteté à coups de verges sur le derrière.
— Oh mon Dieu ! ô saints du ciel ! oh ! maîtresse ! maîtresse ! criait la fille en se trémoussant et en se démenant sous les piquantes atteintes de l’instrument. Ah ! pardonnez-moi, je jure de ne plus rien voler jusqu’à la fin de mes jours. Oh ! oui ! je le jure !
Mais la maîtresse écumante de rage, continua à la fouetter sans merci jusqu’à ce que la verge brisée et éparpillée ne fut plus qu’un informe tronçon et que son bras fatigué lui refusât tout service.
Elle appela alors la servante et lui ordonna de laver les écorchures des fesses avec de l’eau salée.
Elle a l’intention de la fouetter de la même façon quatre samedis de suite. Je crois qu’elle a parfaitement raison d’agir ainsi, car cette correction répétée, fera, à coup sûr, réfléchir la jeune fille et la guérira à tout jamais de l’envie de voler.
En la quittant, sa patronne lui ordonna de s’amuser à faire pendant la semaine, avec le restant des balais les quatre autres verges nécessaires aux quatre fessées promises.
J’ai moi-même trois filles. L’aînée, qui a quatorze ans, avait un penchant au mensonge, mais je l’en ai guérie par de solides fessées. J’ai, de la même façon, corrigé la seconde de quelques vilaines habitudes. Quant à la troisième, qui n’a que douze ans, elle est non seulement paresseuse et obstinée, mais très espiègle. Jusqu’à ce jour, je n’ai pas encore entrepris de la réformer, mais je suis résolue à lui faire dorénavant goûter de la verge sur les fesses nues et tous les jours si c’est nécessaire jusqu’à ce qu’elle s’amende.
Croyez-moi, cher Sir Eyre, votre dévouée,
Je reviens, maintenant à l’histoire annoncée à la fin de ma dernière lettre. Il vous souvient, qu’en vous donnant le détail de ma domesticité, j’avais mentionné mon groom Charlie, le frère de Jane ma servante préférée.
C’était un joli garçon de seize ans, le favori de toute la maison ; il était aussi imberbe qu’une fille, avait une voix caressante et était d’une amabilité remarquable. Bref, il était si séduisant qu’il avait produit sur moi une impression profonde que je n’avais, cela va sans dire, laissé deviner à personne, surtout à lui.
Dans ma seconde lettre, je vous ai dit combien j’affectionnais Jane. Bien souvent, et surtout quand je m’éveillais de très bonne heure par une belle matinée d’été, je me levais, et, en chemise de nuit, me glissais inaperçue dans la chambre de Jane pour calmer mon agitation entre les bras de celle-ci.
Mais un matin que je m’étais levée encore plus tôt que de coutume, en approchant de la porte qui était entr’ouverte, j’entendis un soupir étouffé. J’observai prudemment à l’intérieur, et, à ma profonde stupéfaction, je vis maître Charlie nu comme un ver, sauf sa chemise retroussée sous ses aisselles, étendu sur Jane également nue ; leurs lèvres étaient confondues, et, dans l’ardeur du rut, les jambes de ma soubrette étaient croisées sur le dos de son frère.
Mon premier mouvement fut de me retirer silencieusement comme j’étais venue, mais ce lubrique tableau me cloua au sol et je demeurai témoin volontaire du lascif engagement. Le membre viril du bel adolescent était presque aussi fort que celui de M. Aubrey mentionné dans ma dernière lettre ; il était raide comme un bâton et je ne pouvais en détacher mes yeux. Je le regardais se pousser dans le vagin, en sortir un peu et s’y plonger avec une fougue toujours croissante ; sa sœur l’encourageait et l’excitait en soulevant voluptueusement la croupe à chacune des poussées. La porte était presque au pied du lit et comme ils ne se doutaient guère de ma présence, je n’eus qu’à m’agenouiller pour observer la scène d’un bout à l’autre, sans être aperçue d’eux.
Je tremblais littéralement d’émotion. C’était la première fois que j’assistais à pareil spectacle, et le fait que les deux amants étaient frère et sœur me le rendait plus piquant encore. Ah ! comme ils semblaient s’adorer et jouir l’un de l’autre ! Leurs corps étaient comme soudés. Les lèvres du vagin de Jane semblaient littéralement sucer l’engin fraternel, elles le happaient, et, lorsqu’il se retirait, elles faisaient saillie en dehors comme pour l’empêcher de s’échapper. Trop vite à mon gré, la conclusion arriva, et tous deux se pâmèrent en une réciproque émission, au moment même où mon propre minet, trop surexcité, mouillait abondamment mes cuisses de sa virginale émission.
Pourpre, la tête en feu, en proie à une indescriptible émotion, je me retirai silencieusement, sans avoir été aperçue, bien résolue à punir maître Charlie de ses amusements incestueux avec sa sœur, et si possible, de l’accaparer pour ma jouissance personnelle.
La tentation fut irrésistible ; plus je voulais lutter contre cette obsession et la bannir de mes pensées, plus mon agitation augmentait ; je ne pouvais chasser de ma mémoire le voluptueux tableau ; je brûlais de le reproduire pour mon propre compte et ce désir me tenaillait trop pour que ma vertu fût la plus forte.
C’était un dimanche matin, Mlle Fosse allait à Moorfields voir son confesseur et devait assister à une conférence l’après-midi. Aussi, dès que j’eus pris mon premier déjeuner, je dis à Jane et aux deux autres servantes qu’elles pourraient disposer de leur journée jusqu’à sept heures du soir, après m’avoir préparé un second déjeuner froid. Charlie resterait seul avec moi pour me servir si j’en avais besoin avec Margaret la cuisinière.
Quand tout le monde fut parti, sachant que Margaret aimait trop la société de ses casseroles pour franchir le seuil de sa cuisine, je sonnai mon page et lui dis de m’apporter un citron, de l’eau glacée, du sucre, etc. Voyant qu’il avait endossé ses beaux habits pour me servir, je lui dis : « Charlie, je suis heureuse de voir que vous soignez votre tenue, bien qu’il n’y ait personne à la maison.
Charlie (d’un ton modeste). — Mais vous, Miss, vous êtes ma maîtresse, et je tiens à vous prouver toute ma déférence, même si vous êtes seule.
Moi. — Vraiment, Monsieur ! Vous me témoignez un bien grand respect et vous semblez à peine oser lever les yeux vers moi, comme si j’étais terrible à regarder ; mais j’ai quelques doutes à votre endroit. Allez donc me chercher, s’il vous plaît, un long paquet ficelé que vous trouverez sur la table de la bibliothèque.
Il revient bientôt, me tend l’objet et reste devant moi, attendant que je le congédie ou que je lui donne de nouveaux ordres. J’ouvre le paquet sous ses yeux et j’en tire une superbe verge que je fais siffler à ses oreilles. Il devient très rouge et a l’air un peu interdit : « Savez-vous à quoi cela sert, monsieur ? lui dis-je.
Charlie (d’un air confus). — Ah ! non ! je ne sais pas… à moins que ce ne soit de cela qu’on se sert pour fouetter les filles dans les écoles ?
Moi. — Et pourquoi pas les garçons, nigaud ?
Charlie. — Ah ! Miss Rosa ! Vous vous moquez de moi. Pour eux, on se sert de cannes et de baguettes, mais… mais…
Moi. — Allons, parlez… ne restez pas le bec ouvert pour ne rien dire, il n’y a que moi qui puisse vous entendre.
Charlie. — C’est que… c’est que je m’étais figuré que vous aviez peut-être l’intention de me fouetter.
Moi. — Cela indique tout au moins que vous n’avez pas la conscience très tranquille. Qu’avez-vous donc fait pour mériter le fouet ?
Charlie (très embarrassé). — Oh ! ce n’était qu’une idée absurde ! Je n’ai pas voulu dire que je le méritais.
Moi. — C’est une réponse adroite, maître Charlie. Maintenant, répondez-moi. Suis-je votre seule maîtresse ?
Il baissa les yeux à cette question et répondit, en bredouillant un peu : « Naturellement, Miss, puisque je ne suis qu’à votre service. »
Moi. — Vraiment, petit polisson ! Eh bien ! vous ne vous étiez pas trompé tout à l’heure. Cette verge vous est bien destinée. Devinez un peu ce que j’ai vu ce matin dans la chambre de Jane ?
Du coup, Charlie resta atterré. Il tomba à mes pieds écrasé de honte et d’angoisse et se cachant le visage dans ses deux mains, s’écria : « Oh ! mon Dieu ! Qu’ai-je fait ! Pourquoi n’ai-je pas réfléchi que je serais fatalement découvert ? Miss Rosa, soyez compatissante, ne nous dénoncez pas ! Jamais nous ne recommencerons ! Punissez-nous n’importe comment, mais que personne n’apprenne ce que nous avons fait ! »
Moi. — C’est abominable ! Je ne sais vraiment si je dois avoir pitié de vous et vous garder le secret. Savez-vous que vous êtes coupable d’inceste et que vous méritez la potence ?
Charlie (sanglotant amèrement). — Quoi ? Pour cela ? Je n’étais allé dans sa chambre, hier soir, que pour l’embrasser. Je me suis étendu sans y penser, à côté d’elle, et puis… et puis… nos baisers…, la chaleur de nos corps nous ont excités… si bien que j’ai passé la nuit à côté d’elle et que vous m’avez découvert ce matin.
Moi. — Il vous en cuira à tous les deux ! Je vais vous fouetter, de façon à vous ôter l’envie de recommencer, mais si jamais je vous y reprenais, je vous ferais mettre en prison. Maintenant, monsieur, enlevez votre veste et votre culotte, et tournez votre derrière de mon côté.
Il avait l’air affreusement humilié en exécutant mes ordres, mais trop terrifié pour faire la moindre observation, et me tournant le dos, il fut bientôt en chemise, la culotte aux talons.
Moi. — Agenouillez-vous sur cette chaise, tournez votre figure vers le dossier, retroussez votre chemise sous vos bras pour bien présenter votre cul nu à la verge et si vous ne vous comportez pas courageusement comme un homme, j’envoie chercher un constable pour vous conduire en prison.
Charlie (d’une voix brisée). — Oh ! miss ! je ne pousserai pas un cri, ou du moins j’essaierai. Fouettez-moi aussi fort que vous voudrez, mais ne me dénoncez pas !
Moi. — C’est bon, monsieur ! je n’ai pas l’intention de vous épargner, car votre abominable action ne mérite aucun ménagement. Recommencerez-vous, infâme garnement, à commettre des incestes avec votre sœur ? Je ne pourrai jamais frapper assez fort pour manifester mon dégoût.
J’avais commencé par lui appliquer deux coups solides en diagonale sur ses fesses musclées. Aussitôt un coloris intense s’était manifesté à la surface de la peau blanche. Je laissai s’écouler une demi-minute après ce prélude pour le tenir dans l’angoisse, puis, de nouveau, je lui appliquai la verge de toute la vigueur de mon bras, et cette fois à une allure précipitée ; la chair ne tarda pas à se couvrir de longues raies rouges entrecroisées, soulevant la peau et l’égratignant de place en place. Je me plaçais, tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche, et observais à tour de rôle ses fesses et sa figure sur laquelle la sueur perlait ; il serrait les lèvres pour ne pas crier ; ses yeux brillaient étrangement. S’il était ému, je ne l’étais guère moins que lui.
Chaque coup me faisait passer un frisson de la tête aux pieds ; l’aspect de ses fesses, qui commençaient à se perler de petites gouttes de sang, m’excitait si bien que, loin de se fatiguer, plus mon bras frappait, plus il frappait fort.
Malgré son énergie, le pauvre Charlie fut enfin obligé d’exhaler sa souffrance : « Oh ! Oh ! Ahhh ! » cria-t-il. « Je ne peux plus m’empêcher de crier ! Ah ! Comme ça fait souffrir ! Oh ! Mon Dieu, je jure de ne plus recommencer ! Ah ! la chair me brûle ! »
Je le tins sous la verge pendant environ vingt minutes, il serrait les fesses, les tordait, se tortillait, se démenait sous les morsures de la verge comme pour trouver un soulagement, mais ne bougeait pas de place. De temps en temps, j’étais obligée de m’arrêter pour reprendre haleine et cela lui donnait quelque répit, mais bien vite ses cris étouffés, ses grognements de souffrance me ranimaient et je reprenais la danse. L’idée que je fouettais un grand garçon m’émotionnait beaucoup, plus que si c’eût été une fille. Par un phénomène bizarre, je jouissais des souffrances que je lui infligeais et, en même temps, j’étais toute pénétrée d’un voluptueux penchant pour lui. À la fin, épuisée par tout le mouvement que je m’étais donné, je tombai sur un sofa et fermai les yeux. En les rouvrant quelques instants après, je vis Charlie à mes pieds, embrassant ma main qui n’avait pas encore lâché la verge.
« Oh ! miss Rosa, me dit-il, comme vous m’avez arrangé ! Et pourtant, je suis sûr maintenant de faire quelque chose de mal pour que vous me fouettiez de nouveau. Ça fait souffrir et c’est exquis ! Je ne peux pas dire ce que j’ai ressenti, c’est comme de la souffrance qui fait du bien ! »
Moi (d’une voix alanguie). — Oh ! Charlie ! quel vilain vous faites. Je vous défends d’embrasser ma main. Contentez-vous d’embrasser mon pied pour demander votre pardon.
Charlie (transporté). — Ah ! miss Rosa ! que vous êtes bonne ! Comment vous remercier ? Vous me permettez d’embrasser votre délicieux petit pied !
Saisissant un de mes pieds, il y pressa ardemment ses lèvres. Son baiser fut comme une étincelle sur une traînée de poudre, et je crus le sentir dans mes parties les plus intimes. Je m’enfonçai dans le sofa, lui abandonnant mes jambes, car déjà ses lèvres étaient passées de mon pied à mon mollet, je sentis bientôt sa main effrontée se glisser sous le pantalon, contre la chair de mes cuisses et, plus elle approchait de ma grotte ombragée, moins j’avais le désir de lui résister ; une soif inextinguible de volupté me tenaillait. Enfin, dans un effort je pus balbutier ; « Oh ! Charlie ! Que faites-vous là ! C’est très indiscret ! Laissez mes jambes tranquilles ! Ah ! il faut que je vous avoue quelque chose ! C’est moi qui vous ai fouetté, mais c’est vous mon vainqueur ! En vérité, j’ai peur de vous ! »
Son visage écarlate était tout près du mien, je me cachai tant bien que mal la figure dans les mains, au même moment, un de mes pieds toucha la chose qui dessinait sous sa chemise une grosse protubérance : « Ah ! Qu’avez-vous donc devant vous, Charlie ? » m’écriai-je.
— Chère miss, répondit-il, c’est ce que Jane appelle le « bonhomme ». Cela procure un plaisir indescriptible !
Moi. — Ah ! Charlie. Puis-je avoir entière confiance en vous ? Ma vie, mon honneur sont entre vos mains. Ne trahissez pas, pour ma honte, le secret que ma nature ardente ne peut plus vous dissimuler ! Ah ! méchant garnement ! C’est la vue de votre manège avec votre sœur qui m’a mise hors de moi. J’ai voulu passer ma fièvre sur votre derrière, mais, hélas, cette tâche a trop excité mes instincts sensuels !
Il me fut impossible de continuer !
Aussi bien, le cher garçon couvrait de baisers mes seins et ma figure, ses mains curieuses prenaient lentement possession de mes charmes les plus secrets ; malgré moi, les miennes faisaient de même sur lui et je lui rendais avec usure ses brûlants baisers. Nos lèvres étaient trop occupées pour que nous pussions parler. Bref, l’audace du jeune homme triompha de mes dernières résistances et nous nageâmes dans un océan de volupté. Naturellement, j’éprouvai une légère souffrance quand l’envahisseur déchira ma membrane sous sa fougueuse poussée, mais elle disparut bien vite sous l’impression d’exquise volupté que j’éprouvai ensuite.
Il renouvela plusieurs fois ses prouesses, ce qui finit par le fatiguer ; j’eus alors, de nouveau, recours à la verge pour le remettre en état de me satisfaire ; puis, lorsque je craignis de l’épuiser en exigeant de lui plus que la nature ne lui permettait, j’obtins qu’il me fouettât lui-même pour prolonger mes voluptueuses sensations. Après les douceurs du baisage, la fessée est délicieuse si elle est adroitement appliquée ! Mon jeune amant voulait encore me faire jouir, mais je m’y refusai, lui promettant que je le laisserais venir le soir même dans ma chambre et qu’il m’aurait à lui toute la nuit. D’ici là il aurait le temps de reprendre les forces nécessaires.
Cette liaison avec mon page dura trois ou quatre années pendant lesquelles j’épuisai la coupe de toutes les voluptés ; puis je fus obligée de me séparer de lui en raison de son apparence trop virile et pour ne pas éveiller la médisance. Un peu plus tard, sur mes conseils, et avec mon aide, il se maria, entra dans les affaires où il fit son chemin. Tant qu’il vécut, nous goûtâmes secrètement, de temps à autre, les douceurs d’une passion toujours vivace.
Vous avez fréquemment voulu savoir pourquoi je ne me suis pas mariée. Deux choses m’en ont empêchée. La première, mon amour de l’indépendance et ma répulsion à être soumise à quelqu’un, quelque amour que j’eusse pu avoir pour lui. Peut-être aurais-je néanmoins passé outre à cette disposition de mon caractère, mais la seconde raison était péremptoire. Je ne pouvais donner un second pucelage, et comme je ne voulais pas aller à l’autel sans cet article indispensable aux filles qui s’enrôlent sous la bannière de l’hyménée, je me décidai à me passer définitivement de mari !
Le pauvre Charlie mourut dans toute la force de l’âge, à trente-cinq ans, et, avant de mourir, il me remit un paquet de lettres ayant trait à ses aventures amoureuses. En les lisant, je vis qu’il ne m’avait pas été très fidèle, même quand il était encore à mon service. Mais, paix à sa mémoire ! Je n’ai jamais, malgré cela, regretté de m’être donnée à lui.
Peut-être mettrai-je un jour sous vos yeux le récit de ses aventures, en attendant je termine avec cette lettre la relation de mes expériences personnelles.
Croyez-moi,