SUR L’ATTRACTION
DES
SPHÉROÏDES ELLIPTIQUES.
(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin, année 1773.)
Quelques avantages que l’Analyse algébrique ait sur la méthode géométrique des Anciens, qu’on appelle vulgairement, quoique fort improprement, synthèse, il est néanmoins des Problèmes où celle-ci paraît préférable, tant par la clarté lumineuse qui l’accompagne, que par l’élégance et la facilité des solutions qu’elle donne. Il en est même pour lesquels l’analyse algébrique paraît en quelque sorte insuffisante, et où il semble que la méthode synthétique soit seule capable d’atteindre.
Le Problème où il s’agit de déterminer l’attraction qu’un sphéroïde elliptique exerce sur un point quelconque placé sur sa surface, ou dans son intérieur, est de cette espèce. M. Maclaurin, qui a le premier résolu ce Problème dans son excellente Pièce sur le flux et le reflux de la mer, couronnée par l’Académie des Sciences de Paris en 1740, a suivi une méthode purement géométrique, et fondée uniquement sur quelques propriétés de l’ellipse et des sphéroïdes elliptiques ; et il faut avouer que cette partie de l’Ouvrage de M. Maclaurin est un chef-d’œuvre de Géométrie, qu’on peut comparer à tout ce qu’Archimède nous a laissé de plus beau et de plus ingénieux. Comme M. Maclaurin avait une sorte de prédilection pour la méthode des Anciens, il n’est pas surprenant qu’il l’ait employée dans la solution du Problème dont nous venons de parler ; mais il l’est extrêmement, ce me semble, qu’un Problème aussi important que celui-là n’ait pas été résolu depuis d’une manière directe et analytique, surtout dans ces derniers temps où l’Analyse est devenue d’un usage si commun et si général. On lie peut, je crois, en attribuer la cause qu’aux difficultés de calculs que la solution de cette question doit renfermer lorsqu’on l’envisage sous un point de vue purement analytique. Ce n’est pas qu’il ne soit aisé de trouver, et que même différentes Géomètres n’aient déjà donné des formules générales pour déterminer l’attraction qu’un corps de figure quelconque exerce sur un point placé où l’on voudra ; mais la grande difficulté consiste dans l’intégration de ces formules, et il paraît qu’on n’a pu y réussir jusqu’à présent qu’en se bornant à l’hypothèse que le solide soit très-peu différent d’une sphère. On trouve à la vérité dans les Ouvrages de M. Thomas Simpson une solution purement analytique du Problème de M. Maclaurin, dans laquelle on ne suppose point que le sphéroïde elliptique soit à très-peu près sphérique ; mais d’un autre côté cette solution a le défaut de procéder par le moyen des séries, ce qui la rend non-seulement longue et compliquée, mais encore peu directe et peu rigoureuse.
Je me propose dans ce Mémoire de faire voir que bien loin que le Problème dont il s’agit se refuse à l’Analyse, il peut être résolu par ce moyen d’une manière, sinon plus simple, du moins plus directe et plus générale que par la voie de la synthèse ; ce qui servira à détruire un des principaux argumentes que les détracteurs de l’Analyse puissent apporter pour la rabaisser et pour prouver la supériorité de la méthode synthétique des Anciens.
Problème I.
1. Trouver l’expression générale cle l’attraction qu’un corps de figure donnée exerce sur un point placé où l’on voudra, en supposant que chaque particule du corps attire le même point comme une fonction quelconque de la distance.
Soient les trois coordonnées rectangles qui déterminent la position du point donné par rapport à trois axes fixes pris à volonté, et soient de même les trois coordonnées rectangles qui déterminent la position d’une particule du corps par rapport aux mêmes axes, il est clair que la distance entre cette particule et le point attiré étant nommée on aura
donc désignant, en général, par la fonction de à laquelle l’attraction est supposée proportionnelle, on aura pour l’attraction exercée par la particule suivant la direction de la ligne et il est facile de voir que pour décomposer cette attraction suivant les directions des lignes perpendiculaires entre elles et parallèles aux trois axes fixes, il n’y aura qu’à la multiplier respectivement par
de plus il est visible que la particule peut être représentée par le parallélépipède infiniment petit ainsi l’on aura ces trois attractions élémentaires
et il ne s’agira plus que de les intégrer en sorte que l’intégration s’étende à tous les points du corps.
Pour cela on commencera par intégrer en faisant varier une seule des trois coordonnées comme et l’on étendra cette intégrale jusqu’aux valeurs extrêmes de qui répondent à la surface du corps ; or la figure du corps étant donnée on aura une équation entre pour exprimer la surface de ce corps, et par laquelle on pourra déterminer les valeurs extrêmes de en et de sorte qu’après ces substitutions il n’y aura plus que deux variables et on intégrera donc une seconde fois en faisant varier une seule d’entre elles comme et il faudra de nouveau étendre l’intégrale jusqu’aux valeurs extrêmes de qu’on trouvera en cherchant la plus grande et la plus petite valeur de lorsque est constant et variable dans l’équation à la surface ; moyennant quoi ces valeurs de seront données en seul ; et il n’y aura plus qu’à intégarer par rapport à cette dernière variable, et à étendre l’intégrale aux valeurs extrêmes de c’est-à-dire à la plus grande et à la plus petite valeur de lorsque et sont supposées variables à la fois dans l’équation donnée.
2. Remarque. — Quoique les formules que nous venons de trouves soient celles qui se présentent le plus naturellement, ce ne sont cependant pas celles qui sont les plus commodes pour le calcul.
Pour en donner un exemple, prenons le cas où le corps attirant serait une sphère, et où l’attraction se ferait en raison inverse des carrés des distances ; on aura donc
ce qui donnera ces trois formules
qu’il faudra intégrer suivant les conditions énoncées dans lé numéro précédent, et comme la surface du corps est supposée sphérique, si l’on prend, ce qui est permis, l’origine des coordonnées dans le centre même de la sphère, et qu’on nomme le rayon, on aura pour l’équation à la surface
par où l’on déterminera l’une des coordonnées par les deux autres.
Considérons d’abord l’expression de la force qui agit suivant l’ordonnée savoir
si on l’intègre en ne faisant varier que on aura, à cause de
la quantité
ou l’équation
donne
en sorte que les deux valeurs extrêmes de sont
ainsi pour compléter l’intégrale il faudra la prendre en sorte qu’elle soit nulle lorsque
et qu’elle finisse quand
ce qui donnera donc, en faisant, pour abréger,
l’intégrale complète
Il faudrait maintenant intégrer de nouveau ces quantités en faisant varier ou mais c’est ce qui ne paraît pas aisé à cause des deux signes radicaux qui y entrent.
On rencontrera les mêmes difficultés si l’on veut intégrer les deux autres formules qui donnent les forces parallèles aux coordonnées et de sorte qu’en s’y prenant de la manière ci-dessus il sera presque impossible de déterminer l’attraction d’une sphère sur un point placé dans un endroit quelconque ; cependant on sait que ce Problème est très-facile à résoudre lorsqu’on suppose la sphère partagée en une infinité de petits cylindres ayant tous pour axe la ligne qui joint le point attiré et le centre de la sphère, et qu’on cherche d’abord l’attraction exercée par chacun de ces petits cylindres, et ensuite la somme de toutes ces attractions, par l’intégration.
On voit donc par là combien il est important dans cette recherche d’employer à la place des trois coordonnées rectangles d’autres variables qui puissent faciliter les intégrations qu’elle demande. Nous allons donner dans le Problème suivant les principes nécessaires pour cet objet.
Problème II.
3. Supposons qu’on ait la différentielle où soit une fonction donnée de et qui doive être intégrée trois fois en faisant varier successivement les changeantes et en observant les conditions énoncées dans le Problème I ; on propose d’introduire à la place de ces changeantes trois autres changeantes qui soient des fonctions données de celles-là.
Puisque sont supposées des fonctions de on aura aussi réciproquement exprimées par des fonctions de on fera donc d’abord ces substitutions dans la quantité ce qui la réduira à une fonction de et il n’y aura de difficulté que par rapport à la quantité
Qu’on cherche par la différentiation les valeurs des différences et l’on aura, en général,
étant des fonctions connues de or il est facile de comprendre que pour avoir la valeur de on ne doit pas multiplier ensemble les valeurs précédentes de car alors la différentielle contiendrait des termes où les différences se trouveraient élevées au carré ou au cube, en sorte que la triple intégration qui doit se faire relativement aux trois variables ne pourrait
plus avoir lieu ; d’ailleurs, comme
exprime l’élément de la solidité du corps, il est clair que quelles que soient les variables
qu’on introduira à la place des variables
cet élément ne pourra être représenté que par le produit
des trois différences
multiplié par une fonction quelconque de
Je considère donc que dans l’expression du parallélépipède
la différence
doit être prise tandis que
et
demeurent constants ; qu’ensuite la différence
doit être prise en regardant et comme constants, et qu’enfin la différence doit être prise en supposant et nuls ; donc :
1o Pour avoir la valeur de on fera et ce qui donnera
d’où l’on tirera et en savoir
et substituant ces valeurs dans l’expression de on aura
2o Pour avoir la valeur de on fera et ce qui donnera
d’où l’on tire
et substituant ces valeurs dans l’expression de on aura
3o Enfin pour avoir la valeur de on fera et ce qui donne
en sorte qu’on aura
Maintenant, multipliant ensemble ces valeurs, on aura
ou l’on observera que la quantité
ou bien
demeure la même, ou change tout au plus de signe, en échangeant respectivement entre eux les trois systèmes de quantités de sorte qu’on aura le même résultat si, au lieu de chercher d’abord comme nous l’avons fait la valeur de ensuite celle de et de on voulait commencer par chercher celle de ou de et ensuite celle d’une quelconque des deux autres différentielles. Il ne pourra y avoir de différence que dans le signe, mais elle ne sera ici d’aucune conséquence, puisqu’il est indifférent de prendre l’élément en plus ou en moins ; cependant, comme il est plus naturel de regarder cette quantité comme positive, on aura toujours soin de prendre la valeur de positivement ; c’est pourquoi nous supposerons, en général,
4. Corollaire. — Une des transformations les plus utiles et les plus ordinaires est d’introduire à la place des coordonnées rectangles un rayon vecteur partant d’un point fixe qu’on nomme le centre des rayons, avec deux angles et qui déterminent la position de ce rayon ; et dont l’un soit celui que le même rayon fait avec un des axes des coordonnées comme avec l’axe des ou bien avec un axe parallèle à celui-ci, mais passant par le centre des rayons ; et dont l’autre soit l’angle que la projection du rayon sur le plan des coordonnées fait avec l’axe des ou, ce qui est la même chose, avec un axe parallèle à celui-ci et passant par le centre des rayons. Si l’on dénote par les coordonnées rectangles qui déterminent la position arbitraire du centre, il est visible qu’on aura d’abord
ensuite on trouvera facilement
d’où l’on tire
et différentiant
ce qui donne par la comparaison des termes
d’où l’on tire d’abord
de sorte qu’à cause de on aura
par conséquent on aura, en prenant le signe
Cette expression de qui est, comme on voit, assez simple, peut aussi se
trouver directement sans aucun calcul, mais nous avons préféré de la déduire de notre formule générale pour en faire, voir l’usage.
5. Remarque. — Supposons maintenant qu’on ait un corps d’une figure finie et continue, dont la surface soit exprimée par une équation entre les coordonnées qu’on transformera aisément en une autre entre le rayon et les angles et et qu’il s’agisse d’intégrer la différentielle en sorte que l’intégrale s’étende à toute la masse du corps ; il faudra faire varier successivement les quantités et intégrer par rapport à chacune d’elles en particulier ; mais pour cela on doit distinguer deux cas suivant que le centre des rayons est placé au dehors ou au dedans du corps.
1o Lorsque le centre des rayons est hors du corps, il est clair que les angles et ne peuvent augmenter que jusqu’à un certain point ; et l’on trouvera leurs limites en cherchant les points où le rayon touche la surface du corps, c’est-à-dire où et En général, il est visible que puisque le rayon traverse le corps entier, l’équation qui exprime la surface de ce corps doit donner, pour chaque valeur de et deux valeurs de que nous dénoterons par et et qui répondent aux deux points de la surface, lesquels sont dans une même ligne droite avec le centre des rayons. On commencera donc par intégrer la différentielle en faisant varier seul, et l’on prendra l’intégrale en sorte qu’elle commence au point où et finisse à celui où c’est-à-dire qu’on prendra la différencce des intégrales qui répondent à et à or il est clair que les points où le rayon touche la surface du corps sans la couper sont nécessairement ceux où les deux racines et deviennent égales ; ainsi, faisant on aura une équation entre et qui déterminera l’étendue qu’on peut donner à ces angles, et d’où l’on tirera aussi deux valeurs de en que nous dénoterons de même par et c’est pourquoi il faudra intégrer de nouveau l’intégrale précédente en y faisant varier seul, et prendre la nouvelle intégrale en sorte qu’elle commence où et qu’elle finisse où enfin on fera ce qui donnera une équation en seul, laquelle aura aussi nécessairement deux racines et ainsi l’on intégrera pour la troisième fois en faisant varier et l’on prendra l’intégrale en sorte qu’elle commence où et qu’elle finisse où On aura de cette manière l’intégrale complète de la différentielle proposée. Il faut seulement remarquer qu’il peut arriver que l’équation qui doit donner les deux valeurs extrêmes de soit impossible, ou qu’elle ne renferme point la variable dans ce cas ce sera une marque que l’angle peut recevoir toutes les valeurs possibles, et pour compléter l’intégrale il suffira alors de la prendre depuis jusqu’à c’est-à-dire qu’on prendra et On remarquera encore que dans le cas où les valeurs de et seront indépendantes de les intégrations relatives à et seront indépendantes l’une de l’autre, puisque les quantités et auront, ainsi que les quantités et des valeurs absolues et données. D’où il suit qu’il sera indifférent dans ce cas de commencer par l’intégration relative à ou par celle qui regarde et qu’il conviendra par conséquent de commencer par celle des deux qui rendra le calcul plus facile.
2o Lorsque le centre des rayons est au dedans du corps, il est visible que les angles et peuvent recevoir toutes les valeurs possibles, puisque dans quelque position que le rayon se trouve il rencontre toujours nécessairement la surface du corps ; de plus il est clair que le même rayon, étant prolongé de part et d’autre du centre, doit rencontrer la surface du corps des deux côtés ; et l’on déterminera les deux valeurs de que nous désignerons par et par la résolution de l’équation à la surface entre les coordonnées Or il est facile de concevoir que, pour avoir dans ce cas l’intégrale complète de il suffira d’intégrer d’abord en faisant varier seul et de manière que l’intégrale soit nulle lorsque et de prendre la somme des valeurs de l’intégrale qui répondent à et à d’intégrer ensuite cette quantité en faisant varier successivement les angles et et de prendre chacune de ces intégrales particulières en sorte qu’elle soit nulle, et complète lorsque ou est égal à degrés. Et comme les intégrations qui regardent les variables et sont absolues et indépendantes l’une de l’autre, il est visible qu’il sera indifférent de commencer par celle qu’on voudra. On voit par là qu’il y a une grande différence entre le cas où le centre des rayons est supposé au dehors, et celui où il est au dedans du corps ; que ce dernier est sans comparaison plus facile à résoudre que l’autre, et qu’ainsi il convient de ramener toujours la question à ce cas, ce qui est d’ailleurs toujours possible, puisque la position du centre des rayons est arbitraire, ne dépendant que des constantes indéterminées .
3o Il y aurait, à la vérité, encore un cas qui paraîtrait mériter une discussion particulière, parce qu’il est comme intermédiaire entre les deux précédents, c’est celui où le centre des rayons serait placé sur la surface même du corps ; mais on peut rapporter ce cas au précédent et le traiter de même, en remarquant qu’on aura une seule valeur de l’autre devenant nulle, et qu’ainsi après avoir intégré en faisant varier il n’y aura qu’à prendre l’intégrale en sorte qu’elle soit nulle lorsque et complète lorsque aura la valeur résultante de l’équation entre à l’égard des deux autres intégrations, on y observera les mêmes conditions que ci dessus.
Problème III.
6. Déterrminer la valeur de l’attraction qu’un corps dont la surface est exprimée par une équation du second degré exerce sur un point placé au dedans du corps ou à sa surface, en supposant l’attraction réciproquement proportionnelle aux carrés des distances.
Conservant les dénominationsdu Problème I, on aura et l’élément de l’attraction sera égal à qui étant décomposé suivant les directions des coordonnées donnera les trois attractions élémentaires
Introduisons maintenant à la place des coordonnées rectangles le rayon même avec les deux angles et ainsi qu’on l’a fait dans le
no 4, et l’on aura
et les trois attractions élémentaires deviendront celles-ci
Maintenant, comme le rayon est supposé mené du point attiré, il est clair que ce point sera ici le centre même des rayons ; par conséquent il faudra procéder dans l’intégration d’une manière différente suivant que le point attiré sera hors du corps ou au dedans. Dans le Problème présent nous supposons que ce point est placé dans l’intérieur du corps, ainsi l’on suivra les règles données ci-dessus (5, 2o).
On commencera donc par intégrer par rapport à et nommant et les deux valeurs de qu’on trouvera par la résolution de l’équation à la surface donnée, on aura ces premières intégrales
maintenant on sait que les surfaces du second ordre qui sont renfermées dans un espace fini peuvent être représentées toutes par l’équation
étant des coefficients quelconques positifs ; et il est clair, par la nature de cette équation, que les axes des trois coordonnées rectangles seront tels, que les plans passant par deux quelconques d’entre eux partageront la surface en deux parties parfaitement égales ; de sorte que ces axes seront en même temps les axes de la surface, et leur intersection commune en sera le centre. Qu’on substitue donc dans cette équation à
la place de
leurs valeurs en
savoir (4)
on aura l’équation
et ordonnant les termes par rapport à
c’est-à-dire
équation dont les racines seront et mais nous n’aurons pas même besoin de la résoudre pour chercher ces racines ; car comme il nous suffit d’avoir leur somme on la connaîtra immédiatement par le coefficient du second terme ; en sorte qu’on aura
ainsi, substituant cette valeur dans les expressions précédentes, elles deviendront
Il ne s’agit donc plus que d’intégrer ces formules en faisant varier les angles et chacun en particulier, et prenant chaque intégrale en sorte qu’elle soit nulle lorsque la variable est nulle, et complète lorsque la variable est égale à degrés (5, 2o).
Donc, si l’on fait, pour abréger,
et qu’on suppose
ces intégrales étant complétées de la manière qu’on vient de le dire, on aura les valeurs suivantes des attractions cherchées
attraction dans la direction de la ligne
attraction dans la direction de la ligne
attraction dans la direction de la ligne
7. Corollaire I. — Il est clair que les valeurs des quantités sont indépendantes des quantités qui déterminent la position du point attiré, ainsi que de la constante qui entre dans l’équation à la surface ; d’où il suit :
1o Que si l’on a deux points, dont l’un soit déterminé par les coordonnées et l’autre par les coordonnées proportionnelles à celles-là, les attractions du même corps sur le premier point seront à celles sur le second point comme est à puisqu’en substituant à la place de dans les formules précédentes, on ne fait autre chose que les multiplier par le coefficient Or il est facile de voir que la position des deux points dont il s’agit sera sur une même ligne droite menée par le centre de la surface qui est l’origine des coordonnées , ainsi que des coordonnées et que la distance du premier point au centre sera à celle du second point au même centre comme est à D’où l’on peut d’abord conclure que les attractions sur deux points placés dans une droite menée par le centre de la surface seront nécessairement proportionnelles aux distances de ces points au même centre, pourvu toutefois que ces points ne soient pas placés hors de la surface. Et comme cette proposition est vraie en particulier par rapport à l’attraction que le solide exerce suivant chacune des coordonnées rectangles il s’ensuit qu’elle sera vraie aussi par rapport à l’attraction qu’il exerce suivant une direction quelconque donnée.
2o Que l’attraction sur un point donné placé au dedans du corps ou à sa surface, c’est-à-dire sur un point quelconque du corps, sera la même tant que les constantes et de l’équation à la surface seront les mêmes, quelque valeur qu’on donne d’ailleurs à la constante or il est facile de prouver, par la nature de l’équation
que les constantes et déterminent l’espèce de la surface, et la constante sa grandeur, en sorte que toutes les surfaces dont l’équation ne différe que par la valeur de sont semblables entre elles, et semblablement situées ; d’où il s’ensuit que tous les solides semblable, dont la surface sera représentée par une équation de la forme
exerceront nécessairement la même attraction sur un même point quelconque placé où l’on voudra dans l’intérieur ou à la surface de ces solides. Et de là on tire d’abord ce Théorème que, si l’on a un solide creux
dont les deux surfaces, l’extérieure et l’intérieure, soient semblables, son attraction sur un point quelconques de la surface intérieure sera nulle ; car l’attraction du solide entier serait la même que celle de la partie qui occupe la cavité.
8. Corollaire II. — Considérons maintenant de plus près les valeurs des attractions suivant les lignes et, comme tout se réduit à avoir les valeurs des quantités voyons comment on pourra les trouver.
Pour faciliter beaucoup cette recherche, je commencerai par remarquer, en général, que si l’on a une fonction du et de et qu’on demande la valeur de l’intégrale de prise en sorte qu’elle soit nulle lorsque et complète lorsque cette valeur sera nécessairement nulle ; car comme
il est visible que les valeurs de qui répondent à et à seront égales et de signes contraires ; d’où il s’ensuit que dans la suite des éléments qui répondent à toutes les valeurs de depuis jusqu’à les mêmes termes se trouveront deux fois, mais avec des signes différents, en sorte que la somme totale sera toujours nulle.
De là on doit conclure que si est une fonction de et de et qu’on demande l’intégrale complète de ou de ou de en faisant varier successivement les angles et depuis jusqu’à degrés, chacune de ces intégrales sera nulle ; car on aura, en faisant d’abord varier
et faisant varier on aura de même
donc, etc. Par le moyen de ce Théorème, on aura donc sans aucun calcul
par conséquent les valeurs des trois attractions suivant les lignes se réduiront à celles-ci
D’où l’on voit que ces trois attractions seront respectivement proportionnelles aux lignes .
Or comme ces lignes sont parallèles aux trois axes du solide, il est clair qu’elles expriment en même temps les distances du point attiré à chacun des trois plans passant par ces axes. Donc l’attraction d’un point quelconque du solide, parallèlement à chacun de ses trois axes, sera proportionnelle à la distance de ce point au plan passant par les deux autres axes ; par conséquent tous les points du solide qui seront à même distance de l’un quelconque de ces plans, c’est-à-dire tous les points placés dans un plan parallèle à l’un quelconque d’entre eux, seront attirés perpendiculairement à ce même plan par une force égale.
9. Corollaire III. — Si dans l’équation
on fait elle devient
laquelle représente un sphéroïdeelliptique formé par la révolution d’une ellipse dont l’équation serait
autour de l’axe des abscisses mais si n’est pas égal à alors le solide sera un ellipsoïde dont toutes les coupes seront des ellipses. Dans l’un et dans l’autre cas l’attraction que le solide exerce sur un quelconque de ses points, parallèlement à l’un de ses trois axes, sera, par les Corollaires précédents, égale à celle qu’exercerait sur le point du même
axe sur lequel tomberait une perpendiculaire menée du point attiré, un ellipsoïde semblable et semblablement situé, c’est-à-dire ayant le même centre et les mêmes axes, et qui passerait par ce même point de l’axe. Et cette attraction sera toujours proportionnelle à la partie de l’axe comprise entre ce point et le centre du sphéroïde.
10. Corollaire IV. — Il ne s’agit plus que de déterminer les valeurs des quantités c’est-à-dire des intégrales de ces formules
étant (6) égal à
Pour y parvenir il convient de distinguer deux cas, suivant que est égal à ou non.
Supposons :
1o Qu’on ait ce qui est le cas d’un sphéroïde elliptique de révolution (numéro précédent), on aura alors
en sorte que l’angle disparaîtra du dénominateur.
Qu’on intègre donc en premier lieu suivant et l’on trouvera que, l’intégrale des trois formules précédentes, prise en sorte qu’elle soit nulle lorsque et complète lorsque sera
où l’on voit que les deux premières quantités sont les mêmes, en sorte qu’on aura nécessairement
Pour pouvoir intégrer une seconde fois en faisant varier on supposera ce qui donne
et
Soit de plus
on aura
et
Or comme on doit intégrer ces formules en sorte que l’intégration commence lorsque et finisse lorsque il faudra, à cause de faire en sorte que chaque intégrale soit nulle lorsque et complète lorsque c’est pourquoi on aura
et faisant ensuite
Donc l’intégrale complète de sera
et celle de sera
donc enfin on aura
2o Soit différent de ce qui est le cas où le solide est un ellipsoïde dont toutes les coupes sont des ellipses ; dans ce cas le dénominateur contiendra l’angle et l’on ne pourra guère exécuter qu’une seule intégration, savoir celle qui se rapporte à l’angle Pour cela on remarquera que, comme dans cette intégration l’angle est supposé constant, on aura pour l’intégrale complète de et de les mêmes expressions que ci-dessus, en y substituant simplement, à la place de la quantité ou bien (en faisant ) celle-ci, Dénotant donc ces-valeurs par et il aura plus qu’à intégrer les différentielles
en faisant varier depuis jusqu’à et l’on aura les valeurs cherchées defs
11. Remarque. — M. Maclaurin, dans son Traité du flux et du reflux de la mer, s’est contenté de chercher l’attraction d’un sphéroïde elliptique sur un point quelconque de ce sphéroïde, et les résultats de sa belle méthode synthétique s’accordent parfaitement avec ceux que nous venons de trouver par l’Analyse. M. d’Alembert vient d’étendre la solution de M. Maclaurin à des sphéroïdes où toutes les coupes seraient elliptiques, en faisant remarquer que les propositions qui servent de base à cette solution sont également vraies à l’égard de tous les sphéroïdes elliptiques, soit de révolution ou non c’est ce que nous avons trouvé directement par notre Analyse dans les trois premiers Corollaires du Problème précédent. À l’égard de la valeur absolue de l’attraction des sphéroïdes qui ne sont pas de révolution, M. d’Alembert a essayé de la déterminer par différents moyens très-ingénieux, mais dont aucun ne lui a pleinement réussi. Un des plus simples paraît être celui que nous avons employé dans le Corollaire IV, 2o ; mais il est facile de se convaincre que les intégrations qui restent à exécuter pour avoir les valeurs des constantes échappent à toutes les méthodes connues jusqu’à présent.
Au reste, si le sphéroïde proposé différait peu d’un sphéroïde de révolution, en sorte que fût une quantité très-petite, on pourrait déterminer son attraction par approximation aussi exactement qu’on voudrait. En effet, il n’y aura qu’à substituer au lieu de dans les valeurs de
et de
étant et développer ensuite ces quantités suivant les puissances de ce qui changera la quantité en
et la quantité en
on multipliera maintenant la première de ces quantités par et par et la seconde par et, prenant les intégrales en sorte qu’elles soient nulles lorsque et complètes lorsque on aura les valeurs cherchées des quantités
On aura donc de cette manière
Problème IV.
12. Les mêmes choses étant supposées que dans le Problème III, on demande l’attraction du sphéroïde sur un point placé au dehors.
On aura dans ce cas les mêmes formules différentielles que dans celui du Problème cité ; toute la différence consistera dans la manière de compléter chaque intégrale ; on suivra pour cela les règles données dans le no 5, il, et il est facile de voir qu’après la première intégration suivant la variabilité de on aura les mêmes formules que dans le Problème III, mais avec cette différence qu’au lieu de la somme des deux valeurs de il faudra mettre leur différence Ainsi les premières intégrales des trois attractions suivant les trois axes du sphéroïde seront
Maintenant, si l’on représente par
l’équation en dont et sont les racines, on aura, comme on sait,
donc
Qu’on suppose, pour abréger,
et l’on aura (Problème III)
donc
Ainsi il n’y aura qu’à substituer cette valeur dans les formules précédentes et intégrer ensuite par rapport à la variable pour compléter ces intégrales on fera c’est-à-dire et l’on aura
équation d’où l’on tirera les deux valeurs extrêmes de
ou plutôt de
ou de
lesquelles détermineront l’étendue qu’il faudra donner aux intégrales dont il s’agit. On intégrera enfin relativement à
et pour avoir les valeurs extrêmes de
il n’y aura qu’à chercher les conditions qui donnent des racines égales à l’équation
ordonnée relativement ou connaissant ces valeurs, on s’en servira pour compléter les dernières intégrales.
13. Corollaire I. — Considérons le cas d’un sphéroïde de révolution auquel on a on aura donc
Supposons de plus qu’on cherche seulement l’attraction du sphéroïde pour un point quelconque de son axe de révolution ; il faudra faire et l’on aura simplement
d’où l’on voit que l’équation
ne renfermera point l’angle et qu’ainsi les intégrations relatives à et seront indépendantes l’une de l’autre, en sorte qu’il sera libre de commencer par celle des deux qu’on voudra ; de plus, l’intégration relative à devra s’étendre (5, 1o) depuis jusqu’à
Faisant pour plus de simplicité on aura, à cause de
et les trois formules différentielles deviendront
[1].
Or comme l’équation
donne
il s’ensuit que les intégrations relatives à l’angle devront s’étendre depuis jusqu’à en prenant
D’où il est facile de conclure d’abord que l’intégrale complète de la quantité
sera nulle ; car si l’on dénote par l’intégrale de cette quantité prise depuis jusqu’à il est clair que l’intégrale de la même quantité depuis jusqu’à sera égale à puisque conserve la même valeur en prenant négatif ; or il est visible que l’intégrale depuis jusqu’à n’est autre chose que la somme des deux précédentes, c’est-à-dire
Donc l’intégrale de chacune des deux premières formules différentielles sera nulle ; par conséquent l’attraction perpendiculaire à l’axe de révolution dans lequel est prise l’ordonnée sera nulle ; ce qui est d’ailleurs évident de soi-même.
Il ne reste donc qu’à chercher l’intégrale de la troisième formule différentielle, et comme on peut intégrer d’abord suivant on aura, en exécutant cette intégration, et complétant l’intégrale en sorte qu’elle commence au point où et qu’elle finisse à celui où on aura, dis-je, la formule
Ainsi il ne s’agira plus que d’intégrer la quantité
et pour cela on fera
ce qui donne
moyennant quoi la différentielle proposée se transforme en celle-ci
dont l’intégrale est évidemment
pour compléter cette intégrale il faut se ressouvenir qu’elle doit s’étendre depuis jusqu’à et pour éviter toute erreur il conviendra de chercher à part les deux portions qui s’étendent, l’une depuis jusqu’à et que nous dénoterons par l’autre depuis jusqu’à et que nous dénoterons par et la somme sera l’intégrale complète cherchée. Or en faisant on a donc
par conséquent la constante à ajouter à l’intégrale ci-dessus sera
faisant ensuite on aura et faisant on aura de même d’où il suit qu’on aura
donc l’intégrale cherchée sera égale à et, multipliant par degrés, on aura enfin la quantité
pour la valeur de l’attraction du sphéroïde sur un point de l’axe placé à la distance du centre.
Ce Problème a aussi été résolu synthétiquement par {{M.|Maclaurin dans son Traité des Fluxions, et nos solutions s’accordent dans les résultats.
14. Corollaire II. — Si l’on voulait résoudre la question du Corollaire précédent sans supposer c’est-à-dire en regardant le sphéroïde comme simplement elliptique sans qu’il soit de révolution, la quantité serait (en faisant toujours )
au lieu d’être simplement
en sorte que pour appliquer les formules différentielles du no 13 au cas présent il suffirait d’y mettre partout à la place de
De là on peut d’abord conclure que les intégrales relatives à seront les mêmes que ci-dessus, en y changeant seulement en Donc les intégrales des deux premières formules seront aussi nulles, et celle de la troisième sera représentée par la quantité
laquelle devra donc encore être intégrée relativement à après y avoir substitué partout à la place de Or comme les deux valeurs extrêmes de sont (13) et il est visible qu’elles ne peuvent devenir égales qu’en faisant et par conséquent
ce qui ne se peut ; ainsi, ne pouvant tirer de cette condition les valeurs de nécessaires pour compléter l’intégrale de la quantité précédente, on prendra cette intégrale en sorte qu’elle commence où et qu’elle finisse où mais l’intégration de la différentielle dont il s’agit étant très-difficile, si même elle n’est pas impossible, nous ne nous y prêterons pas ; outre que cette matière n’est pas proprement de l’objet auquel ce Mémoire était destiné, elle a d’ailleurs été déjà savamment discutée dans le sixième volume des Opuscules de M. d’Alembert, auquel il nous suffira par conséquent de renvoyer.
15. Remarque. — On trouverait des difficultés beaucoup plus grandes si l’on voulait déterminer par les formules du Problème précédent l’attraetion du sphéroïde sur un point placé hors de l’axe ; car alors les quantités n’étant point nulles, les expressions des attractions différentielles seraient trop compliquées pour qu’on pût les traiter par les méthodes connues. On peut cependant ramener en quelque manière tous les cas à celui où le point attiré est placé dans le prolongement de l’axe des coordonnées en changeant la position des coordonnées rectangles de manière que l’axe des passe par le point attiré ; car alors on aura également et ce qui pourra peut-être faciliter les intégrations relatives aux angles et
Pour faire cette transformation des coordonnées de la manière la plus générale, on remarquera que nommant les nouvelles coordonnées rectangles, qu’on suppose avoir la même origine que les coordonnées les valeurs de celles-ci en celles-là seront exprimées de cette manière
les coefficients dépendant uniquement de la position des coordonnées relativement à celle des coordonnées
Or comme on suppose que les coordonnées se rapportent aux mêmes points que les coordonnées on aura nécessairement
donc il faudra qu’on ait
équation qui doit avoir lieu indépendamment des valeurs de c’est pourquoi il faudra qu’on ait, en particulier, les conditions suivantes
qui serviront à déterminer six des neuf quantités
Maintenant, comme sont les coordonnées qui déterminent la position du point attiré, relativement aux axes des premières coordonnées si l’on nomme de même les coordonnées qui détermineront la position du même point relativement aux axes des nouvelles coordonnées on aura pareillement
et ces équations serviront à déterminer les trois restantes des neuf quantités
Supposons maintenant que l’on ait et pour que le point attiré se trouve dans l’axe même des coordonnées et l’on aura
d’où l’on tire
Ensuite on déterminera les autres quantités par les six équations ci-dessus.
On substituera donc à la place de les expressions ci-dessus dans l’équation
ensuite il faudra mettre (6) à la place des nouvelles coordonnées les quantités et l’on aura l’équation
laquelle, étant ordonnée par rapport à deviendra
Donc faisant
on aura
d’où l’on tire la différence des racines
valeur qu’il faudra substituer dans les formules différentielles du Problème IV, après quoi on intégrera relativement à et à en observant les règles données dans ce Problème. Mais comme les valeurs ci-dessus de et de sont presque encore plus compliquées que celles du no 12, il s’ensuit que la méthode précédente ne saurait être d’une grande utilité dans la solution du Problème dont il s’agit.
extraits de deux lettres de d’alembert à lagrange.
(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin, année 1774.)
lettre du 15 septembre 1775.
La lecture de votre excellent Mémoire sur l’attraction des sphéroïdes elliptiques, inséré dans le volume de 1773, m’a fait revenir un moment sur ce que j’avais donné dans le sixième volume de mes Opuscules, relativement à cette matière, et j’ai trouvé que le Théorème de M. Maclaurin, sur lequel j’avais formé quelques doutes, pages 242 et 243, Art. 54, et qu’il a énoncé sans démonstration, est en effet très-vrai. Pour le faire voir, je reprends l’équation de la page 236 de mon sixième volume
et j’ajoute au premier membre et au second qui lui est égal par l’hypothèse, ce qui donne
en raison constante avec
De même ajoutant au premier membre et au second qui lui est égal (hypothèse), et mettant au numérateur pour et pour on verra facilement que
sera en raison constante avec
d’où l’on tire aisément le reste de la démonstration par la même méthode que dans les pages 236 et 237.
Il faut encore remarquer, pour la fin de la page 242, Art. 53, que l’équation
n’a lieu dans la supposition dont il s’agit, qu’en faisant parce que est supposé égal à et qu’ainsi il ne se trouve point, dans cette équation
de quantité qui soit différente de
Comme il me semble que vous n’avez pas traité dans votre excellent Mémoire le cas du Théorème dont il s’agit, j’ai cru cette remarque digne de vous être communiquée.
lettre du 15 décembre 1775.
Je suis bien aise que vous ayez trouvé par votre théorie, comme vous me faites l’honneur de me le mander, une démonstration analytique du Théorème de Maclaurin, dont je vous envoyai il y a deux mois la démonstration synthétique. C’est aussi par une voie analytique, dont le détail aurait été trop long dans une lettre, que j’avais trouvé la démonstration de ce Théorème. Je me contenterai de vous dire ici en peu de mots, que, si, en suivant les dénominations des pages 233 et suivantes du sixième volume de mes Opuscules, on suppose que e ou soit le même dans les deux sphéroïdes, et qu’on fasse
je trouve que les attractions des deux sphéroïdes seront entre elles en raison donnée et connue, si la quantité
est la même dans les deux sphéroïdes, c’est-à-dire si est constant dans ces deux sphéroïdes, ainsi que Or il est facile de tirer de cette double condition l’équation
Il me semble encore que, pour trouver dans votre théorie l’attraction d’un sphéroïde de révolution en un point quelconque de l’équateur, dont je suppose le plan parallèle à celui des et des (ce qui donne, non plus mais et égal à tout ce qu’on voudra), il est nécessaire de changer les dénominations de et et qu’il faut supposer
étant l’axe parallèle aux égal à l’axe parallèle aux et l’axe parallèle aux suivant les dénominations que j’ai données à ces axes dans le sixième volume de mes Opuscules. Par cette transformation l’attraction du sphéroïde à l’équateur se trouvera aussi facilement que l’attraction au pôle ; et vous pouvez remarquer que cette transformation est analogue à la solution de M. Maclaurin, qui consiste à chercher l’attraction des coupes elliptiques et semblables, perpendiculaires au plan de l’équateur, et ayant toutes une même commune section.
addition au mémoire précédent[2].
(Nouveaux Mémoires de l’Académie royale des Sciences et Belles-Lettres
de Berlin, année 1775.)
Les remarques contenues dans la lettre de M. d’Alembert, dont j’ai eu l’honneur de faire part à l’Académie il y a huit jours, m’ont donné occasion de chercher si le Théorème de M. Maclaurin concernant l’attraction d’un ellipsoïde sur un point quelconque placé dans le prolongement de l’un de ses trois axes ne pourrait pas se déduire des formules que j’ai données dans ce Mémoire ; et je crois que les Analystes verront avec plaisir avec combien de facilité on peut parvenir par ces formules à la démonstration du Théorème dont il s’agit.
1. Soit un sphéroïde elliptique représenté par l’équation
nous avons trouvé dans le no 14 du Mémoire cité que l’attraction de ce sphéroïde sur un point placé hors de lui, dans le prolongement de l’axe des coordonnées (qui est en même temps un des axes du sphéroïde), et à la distance du centre, est exprimée par l’intégrale de la formule
en supposant qu’on mette dans cette formule à la place de et qu’ensuite on prenne l’intégrale depuis jusqu’à et comme les valeurs de et reviennent les mêmes dans le second quart de cercle, on pourra se contenter de prendre l’intégrale depuis jusqu’à et de la doubler.
Donc, si l’on fait pour plus de simplicité et qu’on écrive à la place de en sorte qu’on ait l’attraction dont il s’agit sera exprimée par l’intégrale prise depuis jusqu’à de la formule
Or
donc
Soit maintenant
on aura
donc
et la différentielle précédente deviendra par ces substitutions
et comme donne et donne il s’ensuit que pour avoir l’attraction entière il faudra prendre l’intégrale de cette quantité depuis jusqu’à
2. On voit par l’équation générale du sphéroïde, laquelle donne lorsque et sont nuls, que est le demi-axe, en sorte que, faisant le point attiré tombe sur la surface ; or dans ce cas on a ce qui simplifie un peu la formule précédente. Mais je vais faire voir que quelle que soit la valeur de on peut toujours ramener la formule à la même forme que dans le cas de
Pour cela je suppose
et étant des coefficients indéterminés et une nouvelle variable ; et je tire de là
je suppose maintenant
ce qui me donne
j’aurai ainsi