Mémoires posthumes de Braz Cubas/Chapitre 137

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Traduction par Adrien Delpech.
Garnier Frères (p. 435).


CXXXVII

À un critique


Mon cher critique,

Quelques pages plus haut, après avoir dit que j’avais cinquante ans, j’ajoutais : « On commence déjà à sentir que mon style n’est plus aussi leste qu’aux premiers jours. » Peut-être cette phrase te paraîtra-t-elle dénuée de sens, étant donné mon état actuel. Mais j’attire justement ton attention sur la subtilité de cette pensée. Je ne veux point dire que je suis en ce moment plus vieux qu’en commençant ce livre. La mort ne vieillit. Je veux dire qu’à chaque phase de cette narration j’éprouve la sensation correspondante à la phase dont je parle. Bon Dieu ! quelle nécessité de mettre toujours les points sur les i !