Mémoires secrets d’un tailleur pour dames/24

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(Auteur présumé)
Gay et Doucé (p. 142-143).
Le petit chien

Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, médaillon de début de chapitre
Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, médaillon de début de chapitre


LE PETIT CHIEN

Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, séparateur de texte
Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, séparateur de texte



B ertha, qui était la meilleure femme du monde, avait pris sous sa protection une institution où on élevait des jeunes filles sans fortune. — Elle avait toujours eu un goût prononcé pour les jeunes filles. Elle allait donc de temps en temps leur faire visite en compagnie de son beau sculpteur qui était, comme tout Paris le savait, bien attaché à sa personne.

Un jour qu’elle avait promis de passer une partie de la journée à l’institution, elle vint accompagnée d’un ravissant petit chien ; un amour de griffon.

Toutes les jeunes filles de le prendre dans leurs bras, de le caresser.

— Qu’il est donc charmant, qu’il est drôle, disaient les innocentes : il cherche à se fourrer sous nos robes.

— Ah, mesdemoiselles, vous ne pourrez jamais savoir comme il est caressant. Il couche sur mon lit : eh bien, lorsque trois heures du matin sonnent à la pendule, il vient régulièrement se mettre dans mes draps, puis il fait le mort pour qu’on ne le chasse pas… mais c’est assez nous occuper de lui ! Allons dans le préau.

Quelques heures après le beau sculpteur vint reprendre Bertha.

Le petit chien, en le voyant, saute des bras de la jeune fille qui le tenait et vient se frotter le long de ses jambes.

— Tout beau, Phanor, dit l’artiste… n’avons-nous pas assez de la nuit pour nous caresser !

La princesse se mit à rire… mais la directrice de l’établissement ne riait pas.


Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, vignette de fin de chapitre
Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, vignette de fin de chapitre