Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine/Tome 1/17

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EXPÉDITION D’ÉGYPTE


CHAPITRE XIV.

Mouvemens en Égypte tandis que l’armée était en Syrie. — Dispositions de Bonaparte pour son départ. — Son retour en France.

Pendant l’expédition de Syrie, les Turcs et les Anglais suscitèrent des troubles dans la basse Égypte. Les Anglais firent proposer, dit-on, au général Dugua, qui commandait au Caire, de se rendre sur le point de la côte qu’il indiquerait, où il serait embarqué et transporté en Europe aux conditions qu’il lui conviendrait de prescrire. Mais de pareilles tentatives ne pouvaient avoir pour objet que de tâter les dispositions de nos généraux. La voie de l’insurrection parut la meilleure à nos ennemis : la province de Charqiéh fut soulevée par l’émir Hadjy, lieutenant de l’ancien pacha du Caire. Le général Lanusse ne parvint que difficilement à y rétablir la tranquillité, sans pouvoir rendre aux communications la sûreté désirable.

Mais bientôt un homme fanatisé des déserts de l’Afrique, se faisant passer pour l’ange El-Mohdhy, annoncé aux hommes dans le Coran, vint soulever la province de Bahyréh. Il prétendait se rendre immortel en passant de l’ail sur ses lèvres, et affirmait qu’en jetant en l’air des poignées de sable, il arrêterait les balles et les boulets des Français, contre lesquels le prophète venait de l’envoyer du ciel pour les exterminer.

En moins d’un mois cet imposteur rassembla plus de dix mille croyans. Formant aussitôt un corps d’armée, plutôt de fanatiques que de soldats, il vint attaquer à Damanhour un poste de deux cents Français, qu’il fit égorger de la manière la plus cruelle, après avoir fait mettre le feu au village. Enhardi par ce succès, l’ange El-Mohdhy fabriqua un firman par lequel il invitait le peuple de l’Égypte entière à se réunir à lui, ce qui augmenta son armée, ou plutôt son rassemblement, de plus de dix mille hommes encore. La colonne du chef de brigade Lefèvre, partie de Ramaniéh pour combattre l’ange, ne put tenir, et battit en retraite.

Il était temps que le général Lanusse vînt arrêter les progrès de l’imposteur. Ce général, qui avait rassemblé deux mille hommes et une bonne artillerie, se mit en mouvement. Instruit de son approche, l’ange ordonna à son armée de marcher à la rencontre des Français. Le général Lanusse fut attaqué, le 10 mai, entre Ramaniéh et Damanhour. Les Mohdhystes épouvantèrent d’abord nos soldats ; mais l’artillerie et de bonnes pièces de 8 et de 12 soutinrent l’attaque de ces barbares, qui, la plupart, n’avaient pour armes que des lances, des poignards et des bâtons. Ils furent bientôt écrasés par une grêle de mitraille, accompagnée des feux de files les plus vifs, exécutés par le 18e et le 22e légers. Le général Lanusse couvrit de morts trois lieues de pays, et mit tout à feu et à sang dans la ville de Damanhour, qui servait de place d’armes aux Mohdhystes.

L’ange, sans se laisser abattre par ce revers, remonta dans le Bachrem supérieur, où il trouva encore des partisans. Il était blessé, mais cachait soigneusement sa blessure. Poursuivi par l’infatigable Lanusse, il périt dans un nouveau combat. Ses partisans étaient tellement fanatisés, que, rejetant l’idée de sa mort, ils soutinrent qu’il était remonté au ciel.

Les troubles ne se seraient pas apaisés si l’armée française, repassant le désert, n’eût fait sa rentrée au Caire ; et encore peu de jours après, le général d’artillerie Dommartin, chargé d’armer les forts sur la côte où l’on redoutait un débarquement, fut attaqué en descendant vers Rosette sur la felouque le Nil, escortée et armée de canons. Il eut plusieurs hommes tués, faillit perdre son bâtiment, assailli à l’abordage, et qui ne fut sauvé que par la chute du jour, les Arabes ne se battant jamais de nuit ; mais il reçut lui-même plusieurs blessures, et en mourut peu de temps après son arrivée à Rosette.

Voici un extrait de la lettre confidentielle qu’écrivit Bonaparte au Directoire, le 28 juin, quand tous ces troubles lui parurent apaisés.

« Notre situation est très-rassurante. Alexandrie, Rosette, Damiette, El-Arich, Cathiéh, Salahiéh, se fortifient à force. Mais si vous voulez que nous nous soutenions, il nous faut, d’ici à pluviôse (février 1800), 6000 hommes de renfort. Si vous nous en faites passer en outre quinze mille, nous pourrons aller partout, même à Constantinople.

» S’il vous est impossible de nous faire passer tous ces secours, il faudrait faire la paix ; car il faut calculer que d’ici au mois de messidor (juin prochain), nous perdrons encore 6000 hommes, ou nous serons, à la saison prochaine, réduits à quinze mille hommes effectifs, desquels, ôtant deux mille hommes aux hôpitaux, cinq cents vétérans, cinq cents ouvriers qui ne se battent pas, restera douze mille hommes tout compris. »

Cette lettre, qui n’a pas encore été citée, est fort remarquable. Dans une autre dépêche confidentielle, on lisait la phrase suivante : « Le plus beau jour pour nous sera celui où nous apprendrons la formation de la première république en Allemagne. » On a vu comme il changea de maxime en peu de temps, car s’il y eut un destructeur de républiques, ce fut bien lui, dès les premières années de son gouvernement.

Cependant le général Desaix était en pleine jouissance de la haute Égypte et de Cosseir, quoique l’intrépide et constant Mourad-Bey lui tînt toujours tête dans le désert. Les impositions se payaient, et la division Desaix était au courant de la solde.

Mais dans la basse Égypte, Bonaparte était toujours en guerre avec les Arabes : « J’ai rompu, écrivit-il à ce sujet, tous les traités possibles parce qu’aujourd’hui qu’ils nous connaissent, je veux avoir des otages. »

Telle était la situation de l’Égypte quand l’escadre turque apparut devant Alexandrie, et débarqua une armée turque, qui prit le fort d’Aboukir. Les dispositions du général en chef furent rapides ; on ne le vit pas tâtonner. De Gizéh il expédia des ordres dans toute l’Égypte, et fit quarante lieues en quatre jours avec son quartier-général, couchant le 19 juillet à Ramaniéh. Prenant ensuite Birket pour le centre de ses opérations, il y fut joint par toutes les troupes le 24. Dans l’intervalle, les Turcs prirent le fort d’Aboukir, à l’extrémité de la presqu’île, fort qui est environné d’un village qui porte le même nom, et ensuite de rochers qui se prolongent dans la mer. On croyait que les Turcs allaient marcher sur Alexandrie. Point du tout, ils se confinèrent dans la presqu’île, où ils élevèrent retranchemens sur retranchemens, sans doute pour attendre leurs renforts, car ils n’avaient encore là qu’une avant-garde d’une douzaine de mille hommes. Il y en avait plus qu’il n’en fallait pour tenir ferme, sans un incident qui les perdit.

Voici ce qui arriva. Le 25 juillet, jour de notre attaque effectuée sur la droite par le général Lannes avec sa division, et sur la gauche par les généraux Lanusse, Destaing et Fugières, les soldats du 18e ayant voulu prendre une redoute d’assaut, furent repoussés. Les Turcs sortent aussitôt de la redoute pour les poursuivre ; deux demi-brigades sont même repoussées jusqu’au quartier-général ; mais les Turcs, au lieu de profiter de leur élan, s’arrêtent sur le champ de bataille pour couper les têtes de nos morts et de nos blessés, usage barbare qui procure au porteur de chaque tête un prix convenu.

L’officier de cavalerie (c’était l’adjudant-général Roize) qui commandait l’avant-garde de Murat, voyant ce qui se passait, propose aussitôt à Murat de saisir le moment de s’élancer dans la redoute, tandis que les Turcs, poursuivant notre infanterie, coupent la tête à nos morts et à nos blessés. Murat s’emparant avec ardeur et promptitude de cette inspiration, pénètre dans les retranchemens, soutenu lui-même par l’aile droite ; et les Turcs, qui se croyaient déjà vainqueurs, se trouvent tournés et coupés d’une grande partie de leur ligne. On sait le reste. Mustapha-Pacha, qui commandait, fut fait prisonnier avec deux cents janissaires ; presque tous les autres combattans furent tués ou précipités dans la mer, à l’exception de cinq cents hommes renfermés dans le fort, et qui neuf jours après se virent contraints de capituler, ayant avec eux le fils du pacha. On peut dire que ce fut presque le pendant de l’affaire de la presqu’île de Quiberon, arrivée pendant la guerre de la Vendée (1795), avec la différence qu’à Quiberon la victoire fut amenée par une surprise, et qu’ici on en fut redevable à la force ouverte, et à l’habileté unie à la valeur. Cette journée nous coûta cependant beaucoup de sang ; et si pour le moment elle nous laissait libres possesseurs de l’Égypte, ce n’était que par un brillant épisode, qui ne décidait rien sur le sort futur de l’armée.

Il est à remarquer que ce fut le combat d’Aboukir et ses conséquences qui amenèrent ou facilitèrent le départ furtif du général Bonaparte, départ qui eut lieu avant le mois révolu, et qui lui-même eut des conséquences si prodigieuses. Le moment était pour lui si opportun, qu’il pouvait arriver à Paris, comme il le disait lui-même, sur les ailes de la victoire, ce qui ne manquerait pas de pallier ce que sa démarche pourrait avoir d’irrégulier et de fautif. Mais il fallait à tout prix écarter la croisière anglaise ; la victoire d’Aboukir en facilita les moyens au général. Depuis son retour de Syrie, son projet de repasser en France était arrêté dans son esprit ; mais un mode quelconque d’exécution était ce qu’il y avait de plus difficile à trouver. Sous prétexte de traiter de l’échange des prisonniers, le général en chef dépêcha au commodore Sydney-Smith, alors devant Alexandrie, l’officier de marine Descorches-Sainte-Croix, et ensuite, Merlin, fils de l’ancien directeur, qui était l’un de ses aides-de-camp.

Par leur entremise et l’adresse de leurs insinuations auprès de Sydney-Smith, il sut au juste quelle était vers cette époque la situation de l’Europe et de la France. Il n’en fut que plus impatient de partir, et après l’affaire d’Aboukir, qui, si elle avait eu une autre issue, aurait renversé tous ses projets, il profita de sa victoire pour ouvrir de nouvelles relations avec la croisière anglaise, étant encore lui-même à Alexandrie. Là, il eut des entretiens mystérieux avec le secrétaire de Sydney-Smith. Ce qu’il y a de certain, c’est que peu de jours après que le général en chef eut fait sa rentrée triomphale au Caire, où il fit parade des prisonniers faits à Aboukir, non-seulement l’escadre turque s’éloigna d’Alexandrie, ce qui était assez naturel, mais même la croisière anglaise. Le motif qui en décida l’éloignement n’a jamais été historiquement éclairci. Le gouvernement anglais, Bonaparte, Sydney-Smith, ou son secrétaire, sont les seuls qui auraient pu lever tous les doutes sur ce point d’histoire si obscur, et qui le sera probablement long-temps encore. On a donc été forcé de s’abandonner aux conjectures ; et parmi toutes celles qu’a fait naître cette coïncidence du départ de la croisière anglaise avec celui de Bonaparte, voici, je crois, les plus spécieuses et les plus plausibles. Le grand but des Anglais était d’obtenir de gré ou de force l’évacuation de l’Égypte par notre armée. Aux yeux de Sydney-Smith et de son gouvernement, laisser Bonaparte abandonner l’armée d’Égypte pour la livrer à elle-même, c’était d’abord compromettre Bonaparte auprès de son gouvernement, et placer l’armée dans la nécessité d’abandonner promptement l’Égypte, la défaite d’Aboukir n’empêchant pas l’armée du grand-visir de commencer bientôt ses opérations. Ce fut sur ces données et sur ces calculs qui, à part ce qui regardait Bonaparte, se réalisèrent plus tard, et qui se seraient réalisées plus tôt si les Anglais n’avaient pas eu la folle prétention de faire prisonnière toute notre armée, que roulèrent probablement les négociations secrètes entre Bonaparte et Sydney-Smith. Il est de fait que par le départ opportun de l’escadre anglaise, Sydney rouvrit à Bonaparte le chemin de France ; mais il est très-vraisemblable aussi qu’il n’y aura eu qu’un accord tacite, une convention verbale. La supposition par laquelle on a prétendu que Bonaparte avait obtenu des passe-ports de Sydney-Smith me paraît absurde ; ce commodore, à moins d’un ordre spécial de son gouvernement, en aurait-il agi ainsi ? D’ailleurs les précautions même que prit Bonaparte pour esquiver les autres croisières anglaises, surtout celles qui observaient les côtes de Provence, indiquent assez qu’il n’avait d’autre sûreté que celle de trouver le passage ouvert devant le port d’Alexandrie.

Quoi qu’il en soit, à peine de retour au Caire, le général en chef envoie l’officier des guides Desnoyers à Boulacq, chez le commissaire de la marine, qui reçoit l’ordre de mettre à sa disposition une demi-galère armée. Desnoyers s’embarqua aussitôt pour Ramaniéh. Là, il montra au commandant son ordre pour avoir une escorte qui le conduisît en toute diligence à Alexandrie. L’objet de sa mission, qu’il remplit sans obstacle, était de remettre au contre-amiral Gantheaume l’ordre d’armer de suite, ou plutôt de tenir prêtes les deux frégates la Muiron et la Carrère, avant même qu’il eût reçu de Gantheaume la dépêche par laquelle ce dernier lui annonçait que les deux flottes anglo-turques avaient abandonné la côte. Le fait est positif. La mission de Desnoyers est du 13 août, et la lettre de Gantheaume, du 21. Voilà, je pense, le rapprochement le plus lumineux qui ait encore été fait sur les circonstances de ce départ aussi mystérieux qu’extraordinaire.

Ce fut le 19 que Bonaparte partit du Caire, et le jour même, Poussielgue, administrateur de l’Égypte, reçut de lui une lettre datée de la veille, et ainsi conçue :

« Je pars demain… Je recommande au général Dugua (commandant du Caire), de frapper ferme au premier événement ; qu’il fasse couper six têtes par jour ; mais riez toujours !… »

Il écrit au divan du Caire : « Je pars demain pour me rendre à Menouf, d’où je ferai différentes tournées dans le Delta, afin de voir tout par moi-même. »

Et quatre jours après, le 23, il lui écrit une seconde lettre où il lui dit qu’il va se mettre lui-même à la tête de son escadre, pour écraser à la fois tous ses ennemis, laissant, pendant son absence, le commandement au général Kléber.

Le soir même il mit à la voile, après avoir chargé Menou de faire remettre à Kléber les dépêches par lesquelles il lui résignait le commandement. Kléber reçut le paquet à Rosette, où Bonaparte lui avait donné rendez-vous, et au moment même où il était fort étonné de ne pas le voir. À cette longue dépêche qui est connue, Bonaparte fit succéder un billet, qu’il écrivit à Kléber au moment de mettre à la voile, et dans lequel il le priait de faire partir, dans le courant d’octobre, Junot son aide-de-camp, qu’il laissait au Caire, ainsi que ses domestiques, et tous les effets qu’il y laissait.

Il ajoutait : « Quant aux fortifications, Alexandrie et El-Arich, voilà les clefs de l’Égypte. »

Bonaparte ne fut rappelé d’Égypte par aucun des directeurs ; mais bien par Lucien et par Joseph ses frères, de même que par le parti qu’ils s’étaient ménagé dans le conseil et au dehors, avec les moyens et les ressources qu’ils tenaient du conquérant de l’Italie.

Quant à lui, ne voulant pas arriver les mains vides, il employa les sommes qui étaient dans les caisses de l’armée d’Égypte, non à solder l’armée, mais à former un trésor destiné à être emporté en France. Les généraux et officiers supérieurs qui devaient l’accompagner contractèrent tous, à l’exception d’Andréossy, des dettes sur des billets qui, assure-t-on, ne furent jamais payés.

Voici du reste, sur la traversée de Bonaparte, des détails que je puis garantir, car je les tiens d’un officier de marine qui était à bord de la Carrère, qui faisait partie de l’escadrille. C’était le Muiron qui portait Bonaparte, ainsi que son aide-de-camp Lavalette, son secrétaire Bourienne, le contre-amiral Gantheaume, les généraux Berthier et Andréossy, et les savans Monge et Bertholet. La Carrère était montée par le chef de division Dumanoir, et par les généraux Lannes, Murat et Marmont. Deux avisos, l’Indépendant et la Foudre, faisaient aussi partie du convoi, de même que le chebeck la Revanche, gréé en voile latine, et excellent voilier, qui devait recevoir Bonaparte à son bord en cas de rencontre et de sauve qui peut.

Les deux frégates virèrent de bord à la hauteur de Candie, et vinrent reconnaître les côtes d’Afrique les plus voisines, pour esquiver les vaisseaux ennemis. Là, où les vents frisent et arrondissent la côte, les deux frégates attendirent un coup de vent assez prononcé pour passer dans la nuit le canal de Malte sans être aperçues des croisières. Les vents alisés, qui règnent en été dans la Méditerranée, comme dans les autres mers, sont variables selon la situation des côtes. Les frégates ne tardèrent pas à trouver des vents du sud-ouest qui les forcèrent à prendre un bord vers l’Italie. Le vent changeant tout-à-coup avec l’équinoxe, les frégates essuyèrent un coup de vent du nord-est qui leur fit doubler la Sardaigne et l’île Saint-Pierre. De petits vents du sud les conduisirent en peu de jours à l’île de Corse, où après une relâche de quelques jours, utile à Bonaparte qui y eut connaissance de l’état des choses à Paris, elles appareillèrent avec un vent décidé et favorable, faisant route sur la côte de France.

À l’attérage, on aperçut l’escadre anglaise revenant du bord au large. Gantheaume voyant le danger, ordonna de virer de bord pour retourner en Corse sous la protection des batteries ; mais Bonaparte monte furieux sur le pont, et ordonne qu’on arbore pavillon, bien décidé à suivre sa bonne étoile. On a présumé aussi que le nombre des croiseurs dans ces parages, aura fait prendre les frégates et avisos français pour des croiseurs sur les côtes du midi, et que les Anglais auront été trompés par les apparences.

Quoi qu’il en soit, Bonaparte profitant d’un coup de vent orageux que la fortune lui présenta, traversa de nuit l’escadre anglaise ; et au jour, se trouvant sur la côte de Fréjus, il y débarqua de préférence, pour échapper aux réglemens sanitaires.