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Mémoires sur le gouvernement de Lyon

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Memoires sur le gouvernement de Lyon

Les Trois petites provinces de Lyonnois, Foretz, et Beaujolois, composent un gouvernement, Lequel du Nord au mydy a vingt grandes Lieues, et quinze ou seize de L’orient a l’occident.

Ses Confins Sont, entre le Couehant et le Nord, Le Bourbonnois au reste du nord, Le Briennois et le Maconoïs qui font partie de la bourgogne.

A L’orient Les rivieres de Saone et du Rhone, et La Bresse Le Long du franc lyonnois.

Au Midy Le vivarais, et Le Velay,

Au couchant L’auvergne.

La Saone Separe Le Beaujolois de la dombe, et Le Rhone Separe Le Lyonnois du dauphiné, Le seul bourg de la guillotière — de Lautre Coté du Rhône est du gouvernement de Lyon.

De ces trois provinces, Celle du Beaujollois est toutafait au Nord, Le Lyonnois au midy, Et Le Forez a L’occident des deux autres, — enveloppe aussi Le Lyonnois au midy, et s’etend Jusqu’au Rĥone par une petite pointe, Le Lyonnois, et Le beaujolois sont apeuprès de meme grandeur, Le Forez est seul aussi grand, meme un peu plus grand que les deux autres ensemble.

Du Côté du bourbonnois, La premiere paroisse de ce gouvernement est st Martin de Vaux appartenant au seigneur de Château morand. du coté du Maconnois est Láncié non Loing de la Saône.

Ces deux paroisses ne sont que de simples villages, Mais vers le Vivarais, Le bourg argental ; et vers L’auvergne, st Bonnet Le Château sont deux petites villes, et ce sont La apeupres Les quatre coins et extrémités du gouvernement.

Toutes ses parties sont contigües a La reserve d’une Seule, Scavoir La Chatellenie de Rocheblaine et pailheres ; laquelle est deux lieues avant dans le vivarais ; elle fust donnée en dot par humbert dauphin de viennois a Alize sa fille, en la mariant Jean premier du nom Comte du Foretz en Lannée 1294. Le climat des trois provinces est fort tempéré et à peu près tel que celuy de Paris. Estant plus avancé vers le midi de quatre degrés, il semble qu’il devroit être plus chaud, mais les montagnes qui couvrent tout le pays et le vent du nord qui règne le plus souvent, surtout à Lyon, rafraichissent extrêmement l’air.

Le pays en général peut passer pour un pais de montagnes ; celles de Beaujollois sont les plus rudes, étant fort hautes, fort serrées et d’un terrain plus ingrat.

Celles de Lyonnois pour la plupart sont bien moins hautes, et plusieurs ne sont à proprement parler que des coteaux couverts de vignes. Néantmoins la montagne de Tarare joignant le Beaujollois, et celles d’Izeron et de Riverie du côté du Foretz sont très rudes ; celle de Pila, commune au Lyonnois et au Foretz, est fort haute et fort sauvage.

Le Mont d’Or au nord et presqu’aux portes de lyon est un corps de montagnes séparées de toutes les autres ; il est occupé par cinq ou six gros villages, tout les territoire en est assez heureusement cultivé, et on remarque que les hommes y sont d’une taille et d’une tournure plus avantageuse qu’ailleurs. Les vins de ce territoire estoi[e]nt célèbres chez les romains, ils ne sont pas du goût d’aujourd’hui.

Les montagnes du Foretz vers l’Auvergne sont les plus hautes de tout le pays.

Celles qui sont vers le Vivarais et le Vellay sont entrecoupées par des beaux et fertiles vallons.

Bien que la plus grande partie du pays soit en montagnes, il ne laisse pas d’y avoir quelques plaines, et elles différemment placées dans chacune des trois provinces.

La plaine de Foretz est la plus belle et la plus grande de toutes. Elle a 8 à 9 lieues du midy au nord, et quatre de l’orient à l’occident. elle est traversée par la Loire dans toute sa longueur, elle est au milieu du pays, et de tous côtés bornée par des montagnes.

Au contraire le millieu du Beaujollois est la montagne et aux extrémités vers la Saonne, et la Loire, ce sont deux petites plaines, La premiere, a pres de trois lieues de long sur une de large, l’autre est moitié plus petite.

En Lyonnois, il y a diverses plaines petites, entremelées avec les montagnes. Le Roy a quelques bois dans le forez, mais c’est si peu de chose (espace vide) foreste qu’il n’y a point des couppes reglées.

Dans les montagnes de Beaujollois, la forets de pramenou toute en sapins vaut 4000 livres de rentes au propriétaire, on en fait des planches et des bois a batir qui se débitent a Macon, et a Lyon.

Sur le mont Pila il se trouve aussy d’assez beaux sapins, et on y en a pris quelque fois pour le service de la marine.

Au surplus, bien qu’il y ait quelque foretz d’assez grande etendue, par exemple celles des chatelnies du Forez, eschangées avec monsieur le duc de la feuillade, lesquelles ont huict lieues de circuit, elles sont neantmoins d’un tres mediocre revenu, et par consequant fort negligées, le pays ne peut consommer ces bois, et ils ne sont pas a portée des rivieres pour etre transportés.

En general le territoire des trois provinces n’est pas bon. Les montagnes de beaujollois sont incultes pour la plupart ; il n’y a meme que tres peu de quoy nourrir le betail, le peuple y subsiste par la fabrique des toiles et des futaines, et tire des bleds de la plaine.

C’est surtout dans la plaine du coté de la saonne que consiste toute la bonté du pays, les vins y sont tres fertiles, et on dit par une espece de proverbe, que d’ance derniere ville du lyonnois a ville franche capitalle du beaujollois, est la meilleure lieue de France, on y recueille toute sorte de graines et des chanvres en quantité, et il y a de belles prairies.

Les dits chanvres sont fort fins, on n’en prend point ordinairement pour la marine, tant a cause qu’ils sont plus chers que les autres, que parce que le travail qui s’en fait, donne du pain aux habitans de la montagne ; il ne s’en recueille pas meme suffisamment pour ce travail, et on en tire encore de la dombe, et du maconnois.

Les cotteaux qui bordent la plaine du coté des montagnes sont tous plantés en vignes, et produisent des vins légers et assez estimés. Les marchands de Paris s’y viennent fournir Lorsque la Bourgogne et la Champagne manquent.

Le plus grand revenu du Lyonnois est en vin. On ne voit guère que des vignobles autour de Lyon. Ceux de la côte du Rhône sont de réputation, elle porte le nom de Côte Rôtie vis-à-vis de Vienne. Et parce qu’une grande partie de ces vins y sont transportés, on les débite aussy souz le nom de vin de Vienne.

Au-dessous on trouve le vignoble de Coindrieu qui excelle en vins blancs.

Le peu qu’il y a de terres à bled dans tous ces cantons l’a fait qu’à Lyon dans les villages le long du Rhône, même à St-Etienne, on n’y subsiste que des bleds de Bourgogne, de Bresse, de la Dombe et du Dauphiné.

Toute la plaine de Foretz est cultivée. Cependant elle est mêlée de bonnes et mauvaises terres ; et de celles-cy, c’est-à-dire de terres légères et sabloneuses, il y en a plus que des autres. Ce qu’on en peut dire est que le pays fournit des bleds suffisamment pour la nourriture des habitans mais qu’il n’y en a pas de reste pour en faire commerce.

Il s’y recueille aussy des chanvres en grande quantité. Dans les bonnes années on peut en tirer jusqu’à 5000 quintaux pour la Marine. Ils ne sont pas bien grands mais ils sont forts et assez fins et propres pour les ouvrages les moins grossiers.

C’est à cette grande quantité de chanvres, qu’on fait rouir dans les petites rivières et les étangs, qu’on attribue les fièbvres qui règnent presque tous les ans dans la plaine, depuis la fin de juillet jusqu’à la my-septembre, au point que les gens les plus accoutumés à l’air du pays tombent souvent malades dans ce temps-là.

Vers Roanne ce ne sont pas des grandes montagnes. Il y a des cotteaux qui portent de très bons vins, d’autant meilleurs pour les gens du pays qu’ils se transportent à à Paris par la Loire. Entre ces vins, ceux de Renaison ont le plus de réputation, ils ont du corps et de la délicatesse.

Les montagnes qui joignent celles d'Auvergne sont fort cultivées dans tous les revers qui sont du côté du Foret, mais en montant plus haut elles sont sauvages, incultes et inhabitées. En récompense elles fournissent un excellent pâturage où l'on mène les bestiaux pendant l'esté, et c'est d'où viennent les fromages de Roche.

Dans les montagnes du côté du Vivaret et du vellay viennent les marrons qu'on dit marons de lyon. Néantmoins une grande partie de ce qui passe soubz ce nom vient du Vivaret même et du dauphiné.mines & mineraux

Il y a quelques mines dans le pays mais aucune n'est travaillée, soit parce qu'elles ne sont pas assez abondantes ny assez aisées pour être travaillées avec succez, soit parce parce que les conditions souz lesquelles ces sortes d'entreprises se permettent au conseil, sont un peu trop onéreuses aux entrepreneurs.

Il y a des mines de plomb proche St-Martin-la-Plaine en Lyonnois.

Il s'y est même trouvé quelque peu d'or, et il y a des gens qui prétendent en avoir qui en vient mais l'on demeure d'accord qu'il est à si bas titre qu'il seroit dificile de le tirer, qu'il n'y auroit pas de quoy payer les fraiz.

A Chaissy et à St-Bel, autres parroisses du Lyonnois, il y a du vitriol et du cuivre. Il sort de terre à Chessy un très petit ruisseau dans lequel le fer qu'on y met se convertit en cuivre.

On dit qu'anciennement sur la côte du Rhône, proche un lieu appelé Givors, il s'est tiré du plomb.

On ne peut douter qu'il n'y ait eu autrefois des mines dans le Beaujolois et qu'elles ne fussent de quelque considération puisqu'on voit sur d'anciens estats conservés dans le Dans le Trésor des titres à Villefranche, que les Seignrs de beaujeu avoient des offices soubz le titre des gardes des mines, on dit qu’effectivement dans la parroisse de Joux ; pres de Tarare il y avoit des mines de plomb, et d’autres d’argent ; mais depuis que par la decouverte des Indes ; le metail s'est rendu si commun en europe ; l’exploitation de les mines a cessé, etant devenüe plus onereuse q’utile, l’argent entrant en france par le moyen du commerce bien ameilleur Conte, quil ne reviendroit tiré des mines, qui ne sont que fort-médiocres.

On avoit seulement continué l’exploitation d’une mine de couperose dans la montagne de Vautorte parrse de Claueisolles, elle a cessé depuis 7 a 8 ans. Cequ’on attribüe, tant a la mésintelligence des entrepreneurs, qu’a la rareté du gros bois necessaire pour ces travaux, a La difficulté du transpors et a la rudeſſe du pays.

De toutes ces sortes de production de la terre, la seule qui quoyque Laplus utile, est veritablemens tres utile, et qu’on peut appeller une richeſſe du pays, est le charbon de Terre, qu’on tire partout aux environs de StEstienne, dans Les maiſons on ne se chauffe gueres que de ce charbon, et il ſert a la manufacture des armes, et de toute autre sorte d’ouvrage de feu.

Il y a une fontaine d’eau mineralle a StGalmier petite ville du Forez, située a la deſcente des montagnes du Coté du lyonnois, il y en a une autre a StAlban non loing de Roanne, et Cellecy a aſſez de reputation, le font des Eaux froides, dont le mineral est nitre, et vitriol.

RivièresLa saone, Le Rhone, et La Loire, Sont Les Seules Conſiderables rivières de ces provinces, avec cette difference que les deux premieres y passent dans Leur force, et sont navigables partout, au lieu que la Loire ne commence ou A l’etre qu’a Roanne, Cest a dire a l’extremite Du Gouvernement ; a son entrée dans le forez, ses eaux sont trop-basses, en traversant la plaine, elle reçoit sept a huit petites rivieres qui descendent des montagnes, et qui grossissent son cours ; mais il Est jnterrompu par des rochers, sur tout a une Lieüe au dessus de roanne, on appelle ces endroits Le Saule de pinej.

Entre Les autres petites rivieres qui ne sont proprement que des ruiſſeaux ou des Torrens, plus connus par Les maux quils font, que par aucun bon endroit, la riviere de Furan qui passe a St Estienne en forez merite d’etre distinguée pour l’utilité dont elle est ; Car il y a presque tousiours aſſes d’eau pour entretenir Les artifices qui servent aux manufactures des armes, aux moulinages des soyes, aux moulins a papier, et aux Scies des bois de sapin.

Le lignon qui descendant des montagnes vers L’auvergne vient tomber dans La Lojre, est assez gros et poiſſoneux, jl n’est cependant Considerable que par La reputation, que luy a donné le Roman de L’astrée, composé par en SeignR de la maison d’urphé, dont Les terres sont aux environs de Lignon.

Il y a deux autres petites rivieres en beaujollois le Dein et Lazergues, qui seroint d’une grande importance, S’jl estoit possible de executer un project dont Leur scituation et Leur cours avoit donné ljdée ; Toutes deux ont Leur source dans La parroisse de poulles dont Le Dein prenant son Cours a L’occident, va tomber dans la Lojre, aux environs de pereux, un peu au dessouz de Roanne, Lazergues, Courant au Contraire vers L’orient se jette dans La Saonne vis a vis de Treuoux.

Ces deux Ruisseaux ont donc été regardés, Comme deux canaux propres a faire la communication de la Saonne et de La Loire, et sont ensemble des deux [illisible], et on a Creû quil estoit d’autant plus aisé de reussir, qu’il y a dans cette meme parroisse un estang aſſez grand qui pourroit estre le point du partage.

Rien ne Seroit plus avantageux que Le succes de ce proiect mais rien N’est plus difficile, on l’a tourné deplus d’une maniere Dont jl a eté dreſſé des Cartes, et des deuis ; Entre plusieurs obstacles qui se rencontrent en toutes, un des plus grands lot que Les montagnes de beauiollois, ſont fort serrées, et escarpées, et que les eaux qui y passent ont une trop grande pente.

PontsIl ny a de ponts Considerables dans ce departement que ceux de Lyon, sur le Rhosne, et sur la Saonne

Celuy du Rhosne est fort Long, ayant vingt arches, et jl se rencontre deux Choses Singulieres dans Sa Construction. 1o ayant eté batj fort estroit, en sorte quil ny avoit que Le passage d’une Charrette, on a elevé tout joignant un autre pont Semblable, mais dans La suitte pour donner a cette masſe composée de deux parties, la solidité necesſaire, on a eté obligé de faire passer dans toutes les arcades d’un Coté a l’autre de Groſſes barres de fer, avec des clefs a Chaque bout. 2o. Les arches n’estant pas bien grandes, jl arrivoit quelles se bouchojent aisement par le Sable que la riviere charrie pour y remedier un architecte entreprit, jl y a pres de 30 ans un Coup hardy qui a Reussy, de deux arches vers le millieu du pont jl n’en fit qu’une, Coupant la pille du millieu, et Grossisſant celles des Cotéz.

Des trois ponts ſur La Saonne, jl ny a de pierre que celuy du millieu qui fust Construict en Lan 1050. jl n’est gueres Large ny ayant place que pour deux Charrettes, et jl est d’un abord tres difficile, aboutiſſant a des rües fort etroittes

Les deux autres ne Sont que de bois, ſont plus souuent abas que debout ; Celuy qui est le plus Haut en remontant La riviere, n’est pas de consequence, L’autre est bien necessaire pour la commodité, non seulemem de la Ville, mais encor du commerce ; ce seroit un ouvrage tres utile que de Le batir de pierres, desja une des deux Culées est faite.

La ville de Lyon est Chargée de L’entretien du pont du Rhosne, neantmoins quand jl y a des reparations extraordinaires et grandes, on en prend une partie du fond par Imposition Sur La province. Les ponts Sur La Saonne, a La reſerue du paué, et des parapets Sont reputés a La charge du Roy, mais La vjlle paye tousiours la depense qui y est a faire.

Au surplus jl y a dans Lestendüe de la generalitté 47 ponts de pierres tant petits que grands.

Jl y en a un sur la Loire vis a vis St Rambert aſſez beau, mais jnutile depuis aſſz Long temps quil est tombé quelques arches. Le retablisſement dece pont Seroit d’une grande commodité pour Le commerce du forez, ducoté de montbrizon, avec le coté de St Estienne, et le Vellay.

Rien ne Seroit plus utile qu’un pont a Roanne. Cest un des plus grand paſſages du royaume. Souuem jl est dangereux, meme jmpraticable par Les debordements de la Loyre, tant de provinces en profiteroient, et deuroient par consequent y contribuer que cette depense quoyque grande deviendroit imperceptible.

Genie du peupleLe pays aux Environs de Lyon, est tout Le Long de la saonne et du Rhône et fort peuplé, au Surplus jl ne L’est que mediocrement, Comme le Sont tous Les pays dont Le terroir est aſſez maigre, Et ou jl ny a point de commerce, ny D’jndustrie qui puisse y Suppléer.

En general Le genie des peuples n’a point de caractere marqué Les qualittés de L’esprit y estant moderées, les vnes par les autres, avec vn aſſez juste temperament.

Voyez neammoins Les obſeruations particulieres qu’on peut faire.

Lyon, Etant vne Vjlle toute Marchande, L’Esprit de marchand y regne, de Lindustrie, de L’jnuention, de la Soupplesse, Beaucoup d’attachemem a Son jnteret, Beaucoup D’[illisible] Et d’applicaon aux affaires.

par rapport Au Gouvernement, L’authorité est si bien reconnüe dans tout Le royaume, quil serois mailaisé de distinguer, en quel Lieu elle est mieux Etablie, mais on peut dire quil n’est point de groſſe ville de La consideration dont est Lyon, qui soit plus facile a Gouverner, par deux raiſons L’une quil ny a point de Gen[illisible] de qualitte ny d’une D’une Distinction, Soit par Leur naissce Soit par Leur estat a ozer rien entreprendre, L’autre que les habitans sont non seulemt riches, mais Senrichissent journellement ; ainsy jls seront tousiours contenus par Leur propres jnterest, et contiendront La multitude jnfinie quil y a dans Lyon de petit peuple, et D’artizants qui ne subsistent que par le Travail que Leur donnent Les marchands ; La seulle Cessaon du travail Jointe a Une grande disette, est ce qui peut rendre cette multitude fascheuse.

A Villefranche de Beauiollois, Les Esprits y Sont plus vifs qu’en aucun autre lieu de la province : mais Cette viuacite n’ayant point d’occupation, et se trouvant Jointe a La pareſſe et au goust des plaisirs, ne produit Communement que des diuisions et des Mauvais procedes.

Jl Semble que Cette ville dez son origine ajt eté faite pour des Esprits Bigea[illisible]. Humbert-quatre Du Nom, Sire de Beauieu La fonda vers le Commencement du Douziesme Siecle, En donnant Le terrain pour batir Soubz La redeuance De 39 par Toise. Entre plusieurs privileges quil accorda, affin dy attirer des Gans, Jly en auoit vn pour Les Maris de pouvoir battre Leurs femmes Jusqu’a Effusion de Sang, ſans Etre repris, qu’au cas ſeulement que mort s’ensuivit

Jl y a encor dans La Banlieue au tour de Villefranche vn vsage aſſez Singuljer pour la recolte des grains, quand Le petit peuple juge quils sont meurs ; jl Entre dans Le champ Et dans le Congé du proprietaire, Coupe Le bled, Le Lie, et se paye de ſa peine en emportant La dixieme gerbe, Cette maniere de moiſsonner s’appelle La Cherpile, Elle Deplait fort aux proprietaires ; Car jl y a tousiours beaucoup de Degast, mais Jls ont jnutilement tenté de ſ’en deffendre, etquand Le petit peuple a veu prendre pour Cela des Meſures a quelqun, Son Champ auſſytot en maturité, ou Non, S’est trouué moiſſone.

A St. Estienne jl y a aussy beaucoup de partialité Et d’enuie ; mais Comme cela roule plustot Sur une Espece De Dureté d’esprit que Sur la Viuacité, que Dajlleurs on y est fort Laborieux, Le Travail et Linterest L’emportent aisement Sur ces passions.

A Montbrison Les esprits Sont assez ouverts, enclins aux plaisirs, peu Laborieux, peu agités des passions Violentes. Pour Le paysan, jl est comme partout ajlleurs, tel que Ses passions ordjnaires Le rendent, A St. Estienne ou Sont Les manufactures de fer, et dans les montagnes ou L’on trauaille dans Les bois, et a la ſoie, Les esprits ſont rudes et groſſiers : dans Le reste du pays il y a aſſez de Douceur.

principales villesLyon Est la Seule Veritablement grande Ville quil y aye dans le pays. On tient quil y a quattre mille Maisons, qui l’une portant L’autre ſur le pied quelles ſ’estiment, et Se vendent communement peuuent valoir 37 millions. on y a conté plus de 90 mille ames dans Les temps de prosperite, maintenent le nombre est diminüé au moins de vingt mil, tant a cause de la guerre que de la mortalité Des dernieres années, et de la diminution des fabriques.

L’enceinte De la ville est bien plus grande que ne comporteroit Le Nombre des Maisons, Et des habitants. Comme c’estoit une ville frontiere auant que la Bresse fust au Roy, Elle a eté fortifiée, et comme a L’occident et au nord, Elle est enuironée de Montagnes, jl a fallu pousser Les murailles Jusques Sur Les hauteurs de ces montaignes, affin de n’en Etre pas Commandé, tout le vaste Terrein est occupé par des jardins Et des vignes

Jl y a de plus quatre fauxbourgs a Lyone, Celuy de Veize est ſur la Route de paris, Celuy de la Croix rousse Vers La bresse, Celuy de La guillottiere vers le Dauphine Celuy de St. Just et St. Jrenée ſur Le chemin de Montbrison, Celuy cy Jouit des memes privileges dont Jouit La ville, a La reſerue que dans les grands paſſages des Troupes, on y En met quelque fois loge[illisible]. Jl est aussy Suiet aux charges de la Ville ; La Guillottiere a esté declarée par arrest du conseil de lannée 1696. Bourg de Dauphiné, ſa ſcituation Luy a fait donner le nom de fauxbourg, et Cest le meilleur Des quatre, estant ſur la plus grande route, et dans vn Terrain Commode et avantageux. La croix rousse est en franc lyonnois Jouissant par consequent des exemptions qu’a conserué ce petit pays.

Veize est Leplus malheureux de tous, estant ſujet a toutes Les charges du plat pays, et encor a celles de la Ville, ſes Habitans ſont neantmoins par L’ordonnance des aydes declares forains a L’egard de la ville ; ainsy veize par cette raison, La guillottiere pour etre du dauphine, La croix rousse pour etre du franc lyonnois, Souffrent impatiemment d’estre asſuiettis, aux octrois de la ville. on tient que Les maisons des quatre fauxbourgs Vallent treize cents mil Liures

St. Estienne est apres Lyon La meilleure ville. ce n’estoit autrefois qu’un village pandant Les guerres des anglois souz Le regne de Charles sept, Les habitants obtinrent du Roy. La permission de se clorre de murailles, mais dans la suitte Les manufactures et le commerce y ayant attiré un grand peuple, La vjlle a esté aggrandie bien audela de sa premiere enceinte, en sorte quil ny a plus de closture. Ony a veu a[illisible] qu’on pretend Jusqua ſeize Mil ames. Ce nombre est diminu[illisible] D’environ 2000 ; a la reſerue de quelques familles aisées qui ſe sont formées par Le commerce, Ce nest qu’un peuple de petits artisans et d’ouvriers infatigables, au travail, Car ils Le Continuent Jour Et nuict.

Mombrison Est La Capitale du Forest, et L’ancienne Demeure des comtes, elle est encore considerable par La residence des Corps de justice ; et par le sejour d’une partie de la noblesse qui de tout le vojsinage sy rend volontiers pendant les hivers. Cela est bon pour viure et ſe rejouir, mais non pour gaigner du bien, en quoy St. Estienne l’a Emporté de beaucoup sur mombrison, ou jl y a maintenant 4 ou 5 mil ames. Villefranche Est une petite Ville Scituée dans La plaine du Beauiollois, par consequent dans un des meilleurs cantons de la province, La proximité de La Saonne y fournit encore en abondance tout cequi est necessaire pour La vie ; detoutes Les montaignes voisines on y vient sy pouruoir des bleds ; jl y a eu jusques a trois mile ames, maintenant jl ny en a Gueres que 2200. Outre les raisons generalles de cette diminution, Villefranche estant Un Lieu d’Estape, Le grand passage des troupes a obligé bien des gens a sen retirer.

Beaujeu Estoit autrefois La capitale du pays ; auant que villefranche Eust esté baſtie ; Les ſeigneurs y auoient Leur chateau, ſur une haute montagne, qui domine la Vjlle ; ſi neantmoins on la peut qualiffier, telle, car ce nest veritablement qu’un Bourg.

Roanne Dans La partie du forest qu’on appelle roannois, Est auantageusement ſcituée ſur La Loire, a l’endroit ou elle Commence a etre nauigable, Cest un antrepos pour toutes Les marchandises qui descendent ſur cette riuiere ; La ville est presque toute ſur Le bord du coté du couchant, une autre petite partie est dans vne isle que forme La Loire, lorsquelle est groſſe : et C’est dans cet endroit qu’est presque renfermé La bonté et La richesse du lieu, Car tous Les Commissionnaires qui reçoiuent Les marchandises y demeurent, On y compte environ 4000 ames.

Sur Le chemin de Lyon a St Estienne on trouve St Chamont, qui peut bienpasser pour La plus considerable ville, aprez montbrizon, jl Sy faisoit un grand Commerce de soye, De rubans et de mercerie, et jl y a 80 ans quelle valloit mieux que St Estienne, mais cellecy ayant augmenté jnfiniment, L’autre est en meme temps diminuée.

La ville de Feurs merite d’etre nommée, non point par ce quelle vaut auiourdhuy, Car elle ne vaut rien du tout, c’est un Lieu d’Estappe fort miserable, mais parcequelle a esté dans ſon origine La capitale du pays, Elle est ſcituée a peu prez au millieu de la plaine du forestz ſur Le bord de la lojre. du temps des romains elle ſ’appelloit forum segusianorum, et de ce nom, forum, est venu suiuant L’opinion la plus vraysemblable Celuy de forez Car comme jl a esté obserué jl y a sipeu de grands bois dans Le pays quil ny a pas d’apparence, quil ait pris son nom des fortes, dont jl ny a nul vestige.

Un’autre petite ville encore moins considerable, doit etre remarquée, pour L’auantage quelle a eu autrefois, qu’on y ait tenu des conciles. Cest ance a L’extremité du lyonnois, et a Lentrée du beaujollois, non loing de la saonne.

De Toutes Les autres petites villes, aucune ne vaut La peine d’estre nommée parmy Les bourgs et villages, ceux qui sont dans Le voisinage de Lyon sont considerables : Les bourgeois de cette Ville y ont des Maisons et des Jardins en quantité, La pluspart beaux par Leur ſcituations, au ſurplus mediocremt bien Entendu, quoyquil y ait eté employé beaucoup D’argent.

Jl y a dans toute La generalité 732 Communautés, A Chacune desquelles jl S’enuoye vne commission particuliere pour La Caille et 13 En franclyonnois.

Jl Nest gueres possible de faire un calcul feux et Exact du nombre de Feux et des Habitants d’une prouince, mais toutes les differentes ſupputations qui peuuent se faire, quadrent a conclurre que dans La ville de Lyone, y Compris Le fauxbourg de St. Just, jl y a 16600 feux, et environ 69000 ames, dans Le reste du pays 85500 feux et 294000 ames. On estime quauant La derniere Guerre, et La mortalité des années 1693 et 1694 jl y auoit une Cinquiesme partie du peuple davantage, En ſorte que la diminution servit D’une ſixiesme.

On Compte trois Cents Vingtcinq familles Nobles Domicilées dans La province, et composées de 530 personnes, non Compris Les filles, et les enfants ayant Leur pere.

S’jl nya Veritablement de grandes maisons que celles ou ſe trouuent tout ensemble une ancienne noblesse, de Ljllustraon Et des grands biens, Lestat des grandes maisons de ce pays, auroit Esté fort court, on a Cru par cette raison, y deuoir Comprendre celles qui meritent detre considerées ou par Leur ancienneté, quoyque peu accompagnée de Biens et de Dignités ou par quelque Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/17 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/18 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/19 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/20 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/21 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/22 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/23 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/24 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/25 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/28 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/29 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/30 Page:Mémoires sur le gouvernement de Lyon de l'intendant Lambert d'Herbigny.pdf/31 pendant Le regne de philippe de Vallois, et Celuy du Roy Jean, Un reste de troupes ramassées de differentes nations Courant par le royaume Soux Le nom de [illisible], virent Enfin a 3 lieues de Lyon, ou jls ſe cantonnerent autour d’un vjllage, qu’on appelle briguiais, Le connetable de france Jacques de bourbon Conte de Lamarche Tige de la maison royalle de bourbon vendosmes vint a lien a Lyon avec son fils ajsné pierre de bourbon ; Louis Conte de forez et Jean Son frere nepueux du connettable se rendirent aupres de Luy Auec Renaud de forez Leur oncle, et deux Jeunes Seignrs de la maison de beaujeu, Le connestable conduisit L’armée contre Les tardvenus, et parcequils auoient cachés une partie de leur Gros derriere Les montaignes, Les voyant en petit nombre, jlles attaque Le 4e Mars 1362, mais auec tant de Malheur et de desauantage par L’jnegalite des forces queluy et son fils furent blessés dangereusement, et moururent peu de jours apres alion. Le conte de forez et un des Seignrs de beaujeu furent tués sur la place, L’autre et Renaud de forez demeurerent prisonniers.

Jean qui a l’age de 19 ans assista a cette Malheureuse journée deuint Conte de forez par la mort de Son frere, mais Contracta un Chagrin et un abbatement d’Esprit, dont jl neput reuenir, et mourut dix ans après en Lannée 1342.

Alors Louis duc de bourbon reccuillit Le Conté de forez aux droits de sa femme Anne Deauphine d’Auvergne, Laquelle etoit heritiere tant du Dauphiné, D’auvergne, A Cause de ſon pere Beraud dernier dauphin, que du Conté du forez acauſe de ſa mere, Jeanne de forez ſœur du dernier Conte.

Le forez Demeura dans La maison de bourbon Jusqu’en Lannée 1522 et fust possedé successiuement par sept ducs, Si on met de Ce Nombre charles Cardinal et archeueque de Lyon, qui par La mort de jean second duc de bourbon Sans En faut, se trouua Laisné de La maiſon : mais jl en remit bientot sous Les droits a pierre son autre frere quj Jusque La auoit porté Le Nom de ſire de Beaujeu.

Ce prince auoit Epouzé Anne de france, et leur fille unique Suzanne De bourbon, fust mariée a Charles Conte de Montpensier Son Couſin jssu de Germain, quj fust ensuitte connestable de france.

Ce Mariage Reunit Les biens de la Maison de bourbon et assoupit un grand procez, fondé Sur ceque Le Connestable pretendoit que La plus grande partie de Ces biens, par les dispositions qu’en auoient faites Leduc Jean jer et Marie de berri, Son Epouze etoit affectee et substituée aux Maſles.

Mais ſuzanne estant morte Sans enfants, La Conteſſe Douairiere d’Angoulesme Louize de Savoye, Mere du Roy françois premier, renouuella le procez, Elle demandoit Les biens patrimoniaux de la maison de bourbon, Comme la plus proche parente, estant fille de Margueritte de bourbon, Soëur du dernier Duc pierre. Le Connestable Au Contraire, outre le Droit qu’il pretendoit en vertu des Substitutions faites en faveur des Masles, Se deffendoit encore par Les Clauses de ſon Contract de Mariage auec suzanne, dans Lequel jl y auoit une donaon mutuelle au profit du suruiuant Et par Le testamment de Cette princesse qui Confirmoit Cette Donation.

On Ne ſcait que trop Les Suittes malheureuses de ce fatal proces, La Seule qui Soit de Notre Sujet estque La Contesse Dangoulesme ayant obtenu un premier arrest du parlement du moys D’aoust 1622 qui ordonnoit Le sequestre des biens Litigieux. Jacques de Chabannes Seigneur de la palice Mareschal de france fust Commis a la regie du conté du forez. Ensuitte la Comtesse Sen fit par prouision adjuger La possession quelle Conserua Jusquau 17e May 1630. Alors Le Roy Voulant retirer Les Enfants de france qui auoient esté donnés en otage et les ministres de L’empereur declarant qu’il ne se fairoit aucun traitté que la princesse de la roche Surgon Soëur du feu connestable ne fust satisfaite, plusieurs Terres Et Entre autres Le forez Luy furent relachées, mais ce ne fust que par Ceremonie Car des le septe aoust en suiuant, La Contesse D’Angoulesme en reprit La poſſession, Et des la même année en fit don au Roy pour etre uni a la Courone, a la charge de [illisible] Sa Uie durant Cette Union fust faiste par Lettres [illisible] De L’année 1531.

En 1566 Le Forez fust donné a Henrj 3e alors duc danjou pour partie de son appanage.

1573 La Reyne Elizabeth D’Autriche en eust La jouissance A titre de douaire, et depuis toutes Les Reines douairiers En Ont Joui dememe. Ajnsy En a Joui Louse de Lorraine En 1592 Marie de Medicis En 1611. Anne d’autriche En 1643.

Pendant que ce conté a eté dans La maison des duc de Bourbon, Jls n’en ont fait porter Le Nom qu’a Un seul de leurs enfants, quj fust Louis Seconds fils de jean duc de bourbon, et de Marie de Berry mais jl ne le porta pas Longtemps, estam mort a L’age de 8 a 10 ans.

Seigneurie De beauieu La Seigneurie de beaujeu fust a ce quon pretend Le passage de Berard, troisieme de Guillaume, que Lempereur charles Le Chauue auoit etablj Gouuerneur ou Conte de tout le pays. La chronique adioute que erard eust deux fils Guichard et Humbert qui possederent L’un apres Lautre Le beaujollois, que ce dernier mourant sans enfants en 977 Le remirt a son Cousin artaud second Conte de Lyon et de forez, Lequel en fit Le partage D’[illisible] son fils. Cest a cet [illisible] qu’on Commence La Suitte des seignrs De beauieu depuis Lan 989, et on En Conte douze Jusques en 1265. Lesquels ont presque tous porté Le Nom D’[illisible] et de Guichard.

Alors Jzabeau sœur de guichard dernier des sires de beaujeu de Cette premiere Lignée, aporta cette terre a Reynaud conte de forez, quelle Epouza Estant veuue d’un seigneur de Semur En briennois ; bien qu’elle eust des enfants du premier Lict, La seigneurie de Beaujeu demeura a Louis Cadet des deux fils, quelle eust du Conte de forez.

Louis prit Le Nom et Les Armes de beaujeu, et des decendants En ont jouj Jusques en 1400. jl y Eust six seignrs de Cette 2e lignée qui sortoit aussy de la seconde des Contes de forez.

Edouard Le dernier des six enleua publiquement La fille d’un des Des bourgeois de Ujllefranche nommée La breſſée La famille Le poursuiuit, et obtint un decret d’ajournement personnel Contre Luy : Lorsque La Significaon Luy en fust faite, jl maltraitta lhuissier et Le fit jetter par Les fenetres, Le parlement de paris Le decreta pour ce dernier faict de prise de corps, et fit executer Le decret. Jl fust conduit dans Les prisons de la conciergerie a paris, ou ayant eté detenu plusieurs Années, Ennuyé d’une Si longue detention, et Craignant encor des suittes plus facheuses, jl fit donnaon De tous ſes biens, et singulierement des seigneuries de beaujeu, et de dombe a Louis Duc de bourbon, Et a la duchesſe Anne Dauphine Sa femme, sous condition neantmoins, Et auras seulement qu’il mourut sans Enfants ; Ce cas arriua bientost, Car estant sorti de prison par le credit et l’authorité du duc, jl mourut trois moys apres. mais Comme jl y auoit encor des seignrs de le maison De beaujeu le duc des la meme année Transigea auec eux sur Les pretentieux qu’ils pouuoient auoir.

En 1516 Anne de france duchesse Douairiere de Bourbon obtint Encore de philibert de BeaujeuSeignr D’amplepuis Le dernier de cette maison, vne renonciation Entiere A touts droits et pretentions Sur Le beaujollois, et La Dombe.

Le Nom de beaujeu deuint plus jllustre que jamais en la personne de pierre de bourbon, et de cette princesse anne de france sa femme. Jls furent regents du Royaume pendant La minorité de Charles viii.

Apres Cequi vient d’etre dit du mariage de leur fille Unique auec Le connestable de Bourbon, et des malheurs de le prince, jl ne reste qu’a obseruer que sa soeur aisnée Louise de bourbon veuue du prince de La roche Sur yon, ayant En 1538 obtenu du Roy par prouision pour ses droits dans La Succession de bourbon, La Terre de montpensier, Et quelques autres en titre de duché, Enfin par Une Transaction du 27e Nouemb 1566 ces memes terres demeurerent deffinitiuement a son fils Louis prince de la roche sur yon premier duc de montpensier et le Roy Luy remit deplus Le beaujollois et la dombe ne ſe reseruant A Legard De La dombe, que La bouche et Les mains ; La Souuaireneté Et touts autres droits et immunités, demeurants au duc en La maniere que La maison de bourbon en auoit Jouj ; et a l'egard du Beaujollois, jl fust reserué que La justice Seroit exercée au Nom de Sa Majesté, et que Les officiers Seroient pourueus par Elle, mais quils Seroient nommes par le duc, et quil jouiroit de tous Les droits Utiles fairoit aussy tous Les frais de justice Et payeroit Les gages des officiers.

Trois Ducs de Montpensier ont Jouj successiuement du Beaujollois, Et de la dombe, marie de bourbon fille Unique du 3e fust mariée en 1626 a feu Mr Gaston de france, et Luj porta tous Les biens de la maison de montpensier, elle mouru En 1624 et Leur fille unique fust madle Anne Marie Louis D'orleans ; estant morte en 1693, Monsieur, qu'elle auoit faict Legataire Universel par son testammant olographe du 27 feburier 1685, a Entre autres effects de la succession receuillj Le beaujollois.

Mr Le Duc du Maine a pris possession de la Dombe en consequence de la donaon qui luy en auoit esté faite Le 2e feburier 1681

Dombes Ily a dans La dombe 64 parroisſes, et plusieurs Vjllages dependents des parroisses qui sont en breſſe.

Le reuenu Consiste en Gabelles, Dont la consommatiopn d'Environ

3000 minots produits . 55000

En droit d'ajdes . 15000

En domaine . 19000

En peages . 15000

Le greffe du parlement . 1500.

Tout cela est compris dans une ferme [illisible] a 105000.

Le Droit annuel des charges, et le Casuel vaut quelque chose.

Le pays fait de 4 en 4 ans un don gratuit de 20000.

De 20 en 20 ans, La recherche des francfiefs et amortissemt produit environ . 10000. Le Droit de battre monnoye A Vallu beaucoup, Surtout dans Le temps que Le commerce des pieces de 5 alloit bien En leuant, jl y eust aussy un temps qu’on fit des Sequins D’or, et le proffit en estoit aussy fort Grand dans le commerce de leuant, on aſſure que dans Ce temps, La monnoye de Dombes rendoit plus de Cent mil Liures de benefice par An. Les Venitiens Se plaignirent de la fabriquation des Sequins, au coing de St Marc, feue Mlle repondit que ce St Estoit patron de treuoux, Comme jl L’est de Venize.

Le beaujollois a 126 parroisſes, et est affermé 24600. Sur quoy jl y a quelque charge a payer, Les peages font La plus grande partie du reuenu ; outre leque, Le casuel des officiers du bajllage est considerable.

Anciennement Les Sieurs de beaujeu estoient Seigneurs immediats des 126 parroiſſes, de temps en temps, jl en a esté aliené quelques unes, et enfin au commencement de ce siecle, henry duc de Montpensier en aliena pres de 80 auec La justice, Se reseruant L’hommage, et Le ressort de la Justice au Bajllage.

300 fiefs doiuent Hommage au Sieur de beaujeu, jl y en a quelques un de 5 à 6000 de rente.

Le Conte de gondras est Capitaine des Chasses dans le beaujollois, jl fust pourueu de cette charge par feu Madle.

Roannois Le Roannois est un petit pays qui fait partie du conté du forez. jl a pris son nom de la Ville de Roanne mais bien que le Seignr de roanne se qualiffie seigr de roannois, jl s’en faut bien quil le soit de tout Le pays, cette qualitté n’est fondée que sur ce quïl en est le plus grand seignr, et cest par cette raison que des Lan 1020 Les Seigrs de St Maurice en roannois ayant achepté du Conte du forez Le chateau de Roanne Se dirent Seigrs de Roannois.

En 1239 on trouua un [illisible] qui prennoit titre de Seigr de St Haon et de roannois.

En 1291 Le conte de forez rachetta La moitié de Roanne. 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