Méthode d’équitation basée sur de nouveaux principes/Assouplissement à cheval

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XI

ASSOUPLISSEMENT À CHEVAL, AYANT MAIN ET ARRIÈRE-MAIN.


FLEXION DIRECTE DE LA TÊTE ET DE L’ENCOLURE, OU RAMENER.

1° Le cavalier se servira d’abord des rênes du filet, qu’il réunira dans la main gauche et tiendra comme celles de la bride. Il appuiera la main droite de champ sur les rênes en avant de la main gauche, afin de donner à la première une plus grande puissance, en augmentant la pression du mors de filet. Dès que le cheval cédera, il suffira de soulever la main droite pour diminuer la tension des rênes et récompenser l’animal. Lorsque le cheval obéira à l’action du filet, il cédera bien plus promptement à celle de la bride, dont l’effet est plus puissant ; c’est dire assez que la bride devra par conséquent être employée avec plus de ménagement que le filet. (Planche 10.)

2° Le cheval aura complètement cédé à l’action de la main, lorsque sa màchoire sera mobile. Le cavalier doit avoir soin de ne pas se laisser tromper par les feintes du cheval, feintes qui consistent dans un quart ou un tiers de cession, suivie de bégaiements. On doit tout d’abord habituer le cheval à supporter les jambes pour arrêter tous les mouvements rétrogrades de son corps, mouvements qui le mettraient à même d’éviter les effets de la main, ou feraient naître des points d’appui ou des arcs-boutants propres à augmenter les moyens de résistance. (Planche 11.)

Cette flexion est fort importante. Dès qu’elle s’exécute avec aisance et promptitude, il suffit d’un léger appui de la main pour ramener et maintenir la tête dans la bonne position. La direction de cette partie de l’animal deviendra dès lors aussi facile que naturelle, puisque nous l’aurons mise à même de comprendre toutes les indications de la main, et d’y obéir sur-le-champ sans efforts. Quant aux fonctions des jambes, elles consistent à empêcher un mouvement rétrograde du corps.




FLEXIONS LATÉRALES DE L’ENCOLURE.

1° Pour exécuter la flexion à droite, le cavalier prendra une rêne de filet dans chaque main, la



gauche sentant à peine l'appui du mors; la droite, au contraire, communiquant une impression modérée d'abord, mais qui augmentera en proportion de la résistance du cheval, et de manière à la dominer toujours.

L'animal, déjà préparé par le travail précédent, comprend la volonté du cavalier, et incline la tête du côté où se fait sentir la pression du filet. (Planche 12.)

2° Dès que la tête du cheval aura été ramenée à droite, la rêne gauche formera opposition, pour empêcher le nez de dépasser la verticale. On doit attacher une grande importance à ce que la tête reste toujours dans cette position : la flexion sans cela serait imparfaite et la souplesse incomplète. Le mouvement régulièrement accompli, on fera reprendre au cheval sa position naturelle par une légère tension de la rêne gauche. (Planche 13.)

La flexion à gauche s'exécutera de même, le cavalier employant les rênes du filet et celles de la bride.

J'ai dit qu'il faut s'attacher à assouplir l'extrémité supérieure de l'encolure. Une fois à cheval, et lorsque les flexions latérales s'obtiendront sans résistance, le cavalier se contentera souvent de les exécuter à demi, la tête et la première partie de l'encolure pivotant alors sur la partie inférieure, qui servira de base. Cet exercice se renouvellera fréquemment, même lorsque l’éducation du cheval sera terminée, pour entretenir le liant et faciliter la mise en main.

Les flexions latérales trop prolongées amèneraient de l’abandon dans la tête et l’encolure et les isoleraient du corps. Il faut donc en user sagement dès que le cheval les exécute avec facilité.

Il nous reste maintenant, pour compléter l’assouplissement de la tête et de l’encolure, à combattre les contractions qui occasionnent les résistances directes et s’opposent au ramener.