Mademoiselle Lange

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Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 198-199).
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MADEMOISELLE LANGE

Sous la tunique grecque et qu’un ruban d’or frange ;
Rayonnante sous l’or de ses cheveux vainqueurs,
Ravissement des yeux et torture des cœurs,
Avec sa lèvre en fleur dont le rire est étrange ;

De charme et de fierté doux et cruel mélange,
Versant de ses yeux noirs les perfides douceurs,
Ayant Vénus pour mère et les Grâces pour sœurs,
Voici que nous revient mademoiselle Lange.

Madame, sous vos traits ses traits sont rajeunis ;
Et, comme des oiseaux gazouillant dans les nids,
C’est un printemps joyeux que votre voix éveille.

Paraissez ! — et le ciel dans vos regards descend.
Chantez ! — nous chercherons quelle fée, en passant,
Mit dans un seul écrin cette double merveille !