Malvina (Ménard, 1824)/Avertissement

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Ménard et Desenne, fils (2p. 1-2).


AVERTISSEMENT.




Jamais il n’y eut d’avertissement d’une utilité plus bornée que celui-ci ; car il ne regarde que le petit nombre de lecteurs de Claire d’Albe, et l’infiniment plus petit nombre de ceux qui s’en souviennent : c’est donc eux seulement que j’avertis que, s’ils s’imaginent trouver dans Malvina l’ouvrage que j’annonce dans la préface de Claire, ils se trompent ; le sentiment de mon insuffisance ne m’a pas permis de l’achever. Un roman en lettres, où chaque style doit être aussi distinct que le caractère de ceux qui écrivent, me paraît la plus grande difficulté de ce genre d’ouvrage ; et, pour tenter de la vaincre, j’attendrai encore quelque temps.

Cependant, comme différens motifs, que je ne veux point énoncer ici, m’engageaient à écrire, j’ai essayé la forme par chapitres, comme la plus aisée. Ma première intention avait été de ne pas donner plus d’étendue au roman de Malvina qu’à celui de Claire ; si j’ai été entraînée plus loin, c’est que le sujet m’a paru susceptible d’un plus grand intérêt. Puissé-je n’être pas la seule de mon avis !