Manuel des principes de musique (Fétis)/R08

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G. Brandus et S. Dufour (p. 57-59).
RÉCAPITULATION DU HUITIÈME CHAPITRE.


D. Y a-t-il une durée fixe et invariable pour chaque espèce de mesures ?

R. Non, pas plus qu’il n’y a de durée absolue pour les notes dont se composent les mesures.

D. Par quoi se détermine la durée variable des mesures ?

R. Par le mouvement des morceaux de musique, qui peut être lent, modéré ou vif.

D. Comment indique-t-on si le mouvement est lent, modéré ou vif ?

R. Il y a deux manières de faire cette indication. La première consiste à écrire au commencement des morceaux de musique des mots qui font connaitre les diverses nuances de lenteur ou de vitesse. Par exemple, largo, adagio, maestoso, pour les mouvements lents ; andante, moderato, allegretto, pour les mouvements modérés ; allegro, vivace, presto, pour les mouvements vifs.

D. Ces expressions indiquent elles avec précision le degré de lenteur ou de vitesse du mouvement ?

R. Non ; leur inconvénient est d’être vagues, et de ne faire connaître les nuances de lenteur et de vitesse que d’une manière imparfaite.

D. En quoi consiste l’autre méthode d’indication des mouvements ?

R. Elle consiste dans l’usage d’un instrument de précision appelé métronome, et qui sert à mesurer le temps qui s’écoule dans chaque mesure.

D. Comment cet instrument indique-t-il le mouvement et la durée des mesures ?

R. Par les oscillations d’un balancier qui se meut plus ou moins rapidement, en raison du déplacement d’un poids qui glisse sur sa tige. Une échelle de chiffres indique le nombre d’oscillations ou de temps du balancier dans la durée d’une minute, et l’on fait faire au balancier le nombre d’oscillations voulu, en plaçant le poids vis-à-vis du chiffre de ce nombre.

D. Quelle valeur de notes indique chaque oscillation du balancier ?

R. Cette valeur se détermine par le compositeur, en raison de la lenteur ou de la vitesse du mouvement de sa composition.

D. Donnez un exemple de cela.

R. Supposez que le nombre des oscillations soit 60 dans une minute : si chacune de ces oscillations marque la valeur d’une croche, la durée de chaque croche est d’une seconde, et le mouvement est très-lent ; si les oscillations marquent la durée des noires, le mouvement est une fois plus vif ; si elles marquent des blanches, elles indiquent un mouvement deux fois plus rapide ; et enfin, si elles marquent des rondes, elles indiquent un mouvement très-vif.

D. Ne suffirait-il pas qu’il y eût un seul mouvement d’oscillation du balancier pour indiquer tous les degrés de lenteur ou de vitesse, en changeant seulement la valeur de la note attribuée à chaque oscillation ?

R. Non, car tous les mouvements ne sont pas une fois, deux fois, quatre fois plus lents ou plus vifs, il y a des nuances intermédiaires.

D. Comment les compositeurs indiquent-ils les mouvements par le métronome ?

R. Ils font cette indication en écrivant la figure de la note qui correspond à chaque oscillation, suivie du chiffre de ces oscillations. Par exemple,   — 72 fait voir qu’il doit y avoir dans l’espace d’une minute la valeur de 72 blanches.