Marie, que je sers en trop cruel destin
XLVIII
Marie, que je sers en trop cruel destin,
Quand d’un baiser d’amour vostre bouche me baise,
Je suis tout esperdu, tant le cœur me bat d’aise :
Entre voz doux baisers puissay-je prendre fin.
Il sort de vostre bouche un doux flair, qui le thin,
Le josmin et l’œillet, la framboise et la fraise
Vient de la bouche au cœur par un nouveau chemin.
Il sort de voz tetins une odoreuse haleine
(Je meurs en y pensant) de parfum toute pleine,
Digne d’aller au ciel embasmer Jupiter.
Mais quand toute mon ame en plaisir se consomme
Mourant dessus voz yeux, lors pour me despiter
Vous fuyez de mon col pour baiser un jeune homme.
BELLEAU
Marie, que je sers.) Ce Sonet est tout plein d’amour
sur le commencement, et de jalouzie sur la fin. Quand
d’un baiser d’amour.) C’est ce que les Grecs appellent