Maurice Scève et la Renaissance Lyonnaise/00

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AVERTISSEMENT.


C’est mon cher maître M. Henri Morf, qui m’a donné le goût, je puis même dire l’enthousiasme de la Renaissance, en particulier de la Renaissance française. Après son départ de l’Université de Zurich, son successeur, M. Ernest Bovet, m’a parlé de plusieurs sujets de thèse, et, sans hésiter, je me suis lancé dans l’étude de la Renaissance lyonnaise et de l’influence qu’elle a exercée sur la poésie lyrique, surtout par son représentant le plus en vue, Maurice Scève.

Un séjour de quelques mois à Paris m’a permis d’utiliser pour mon travail les trésors de la Bibliothèque Nationale. J’ai suivi alors les cours de M. Abel Lefranc à l’École des Hautes Études et j’ai profité énormément et de son enseignement et de ses conseils. Puisse ce travail faire honneur à la méthode de ce maître auquel je dois tant.

Deux séjours de vacances passés à Lyon m’ont donné l’occasion de recueillir des renseignements et des documents relatifs à l’histoire de M. Scève. MM. Aimé Vingtrinier et Félix Desvernay, de la Bibliothèque de la Ville, MM. Georges Guigue et Joseph Buche ont acquis des droits à ma reconnaissance par des conseils qui ont souvent dirigé mes recherches. Les observations de M. E Bovet m’ont permis d’améliorer beaucoup de passages de cette étude et d’en corriger des fautes qui auraient, sans doute, amoindri sa valeur.

Cet ouvrage s’adressant en première ligne à des Français, j’ai préféré le rédiger en français, bien que ce ne soit pas ma langue maternelle. Je crains que de nombreuses duretés de style ne blessent l’oreille de mes lecteurs, et je les prie de ne pas y attacher une importance exagérée.

Cette étude ne représente qu’une partie de mes recherches sur Maurice Scève : c’est une image de la vie du poète dont le fond est une esquisse du développement de la Renaissance lyonnaise. Un volume qui suivra sous peu : Les Œuvres poétiques de Maurice Scève, aura pour sujet l’analyse de la Délie, de la Saulsaye et du Microcosme, avec des recherches sur les influences que ces ouvrages ont subies et exercées. J’espère qu’il contribuera à éclaircir quelques points obscurs de l’histoire de la poésie lyrique en France, et en particulier de l’évolution de la poésie marotique à la poésie de la Pléïade.

Je profite de l’occasion pour remercier tous ceux qui m’ont aidé de leurs conseils dans la recherche de mes documents ou de toute autre manière, ainsi que MM. Ernest Bovet et Charles Reymond qui ont pris la peine de corriger les épreuves.


Zurich, le 10 octobre 1906.

ALBERT BAUR.