Mes Mémoires (A. Dumas)/08/24
CCXII
On le voit, le temps n’était point caressant à littérature. Mais il y avait, dans cette nerveuse époque, une turgescence vitale telle, qu’il restait à la jeunesse, qui venait de faire émeute politique sur le boulevard Saint-Denis ou sur la place Vendôme, assez de force pour aller faire émeute littéraire au théâtre de la Porte-Saint-Martin ou à l’Odéon.
Mirabeau, je crois l’avoir dit, avait été joué, et était passé comme une ombre, sans avoir pu même, en mourant, léguer au public le nom de son auteur : la troupe de l’Odéon s’était donc mise tout entière à Charles VII.
Soit que Harel en fût revenu à mon avis, que la pièce ne devait pas faire d’argent, soit qu’il fût dans un de ces moments de ladrerie, très-rares chez lui, je dois l’avouer, quand mademoiselle Georges jouait dans un ouvrage, il n’avait voulu hasarder aucune dépense, pas même celle du daim que tue Raymond au premier acte, pas même celle de la cuirasse que revêt Charles VII au quatrième.
Il en résulta que je fus obligé d’aller moi-même tuer un daim au Raincy, et de le faire empailler à mes frais, puis d’aller emprunter au musée d’artillerie une cuirasse complète, que l’on me prêta obligeamment, en souvenir du service que j’avais rendu, le 29 juillet 1830, à l’établissement en sauvant une partie de l’armure de François 1er.
Au reste, les répétitions marchaient avec une telle ardeur, que, le 5 septembre, jour de l’ouverture de la chasse, étant arrivé, je n’hésitai point à laisser Charles VII à la force d’impulsion que je lui avais donnée, et à aller, comme aurait dit M. Étienne, courtiser Diane aux dépens des Muses.
Il est vrai que nos Muses, à nous, s’il faut en croire l’illustre académicien, étaient de tristes Muses !
Ce qui m’avait déterminé à cette débauche cynégétique, c’était une permission illimitée que m’avait communiquée Bixio. Cette permission nous était donnée par notre ami commun Dupont-Delporte, que nous venions, en vertu de nos pouvoirs discrétionnaires, de faire sous-lieutenant dans l’armée, en même temps qu’un charmant garçon nommé Vaillant, lequel dirigeait, avec Louis Desnoyers, ce que l’on appelait le Journal rose, et le fils de mademoiselle Duchesnois, qui, je le crois, s’est fait bravement tuer en Algérie. — Quant à Vaillant, je ne sais ce qu’il est devenu, et s’il a suivi sa carrière militaire ; mais, s’il vit encore, partout où il se trouve, qu’il reçoive la poignée de main que je lui donne à travers un quart de siècle écoulé.
Cette permission était bien faite pour tenter un chasseur.
Dupont-Delporte nous recommandait à son père, et le priait de mettre son château et ses terres à notre disposition. Ce château était situé à trois quarts de lieue de Montigny, petit village situé lui-même à trois lieues de Montereau.
Nous partîmes par la diligence de six heures du matin, le 4 septembre ; — nous arrivâmes à Montereau vers quatre heures du soir.
Je ne connaissais pas encore Montereau, doublement historique, et par l’assassinat du duc de Bourgogne Jean Sans-Peur, et par la victoire que, dans l’agonie désespérée de 1814, Napoléon y remporta sur les Autrichiens et les Wurtembergeois.
Notre caravane se composait de Viardot, l’auteur de l’Histoire des Arabes en Espagne, et, depuis, le mari de cette adorable et universelle artiste qu’on appelle Pauline Garcia ; de Bessas-Lamégie, alors adjoint au maire du dixième arrondissement ; de Bixio et de Louis Boulanger.
Pendant que Bixio, qui connaissait la ville, se mettait en quête d’une voiture à l’aide de laquelle nous pussions gagner Montigny, Boulanger, Bessas-Lamégie, Viardot et moi, nous nous mîmes à feuilleter ces deux grandes pages de l’histoire d’une petite ville, écrites à quatre cents ans de distance.
La situation du pont explique parfaitement la scène de l’assassinat du duc de Bourgogne. Boulanger m’en fit, sur les lieux, un croquis qui me servit plus tard pour mon roman d’Isabel de Bavière, et pour ma légende du Sire de Giac.
Puis nous allâmes voir, à l’église, l’épée du terrible duc suspendue à la voûte. Si l’on se faisait une idée de l’homme par l’épée, on se tromperait fort : figurez-vous l’épée de bal de François ou de Henri !
L’église visitée, nous en avions fini avec les souvenirs de 1417 : il fallait passer à ceux de 1814.
Nous gravîmes rapidement la côte de Surville, et nous nous trouvâmes sur le plateau oh Napoléon, se refaisant artilleur, foudroya, avec des pièces pointées par lui, les Wurtembergeois engagés dans la ville. C’est là qu’en descendant de cheval, et qu’en fouettant sa botte de sa cravache, il dit ce mot, remarquable, appel du doute impérial au génie républicain :
— Allons, Bonaparte, sauve Napoléon !
Napoléon fut vainqueur, mais ne fut pas sauvé : le Sisyphe moderne, pour rocher retombant incessament sur lui, avait l’Europe entière.
Il était cinq heures. Nous avions trois grandes lieues de pays à faire ; — trois lieues de pays, dans quelque département que ce soit, fût-ce dans celui de Seine-et-Marne, équivalent toujours à cinq lieues de poste. Or, cinq lieues de poste dans une patache de province, c’est au moins quatre heures de route. Nous n’arriverions chez M. Dupont-Delporte, que personne de nous ne connaissait, qu’à neuf heures ou neuf heures et demie du soir. Serait-il père assez tendre pour nous pardonner une pareille invasion, fondant sur lui à l’improviste ?
Bixio répondait qu’avec la lettre du fils, nous étions sûrs, à quelque heure du jour ou de la nuit que nous vinssions heurter à sa porte, d’être bien reçus par le père. Nous partîmes dans cette confiance, entassés, nous et nos chiens, dans la fameuse patache en question, laquelle nous donna immédiatement son prospectus en mettant une heure un quart à faire la première lieue.
Nous venions d’entamer la seconde, lorsqu’en longeant une pièce de luzerne, la tentation me prit d’y entrer avec le chien d’un de mes compagnons de chasse ; je ne sais par quel malheur j’étais déferré du mien.
On me fit l’observation que la chasse n’était point ouverte ; mais ma seule réponse fut que c’était une raison de plus pour y trouver du gibier.
Puis j’ajoutai que, si je parvenais à tuer soit une couple de perdreaux, soit un lièvre, ce serait toujours un allégement au souper qu’allait être forcé de nous donner M. Dupont-Delporte.
Ce raisonnement séduisit mes compagnons. On arrêta la patache ; je pris le chien de Viardot, et j’entrai dans la pièce de luzerne.
Si un garde champêtre quelconque apparaissait, la patache reprenait son chemin, et, moi, je me chargeais de distancer le susdit garde champêtre. Ceux qui connaissaient ma façon de marcher n’avaient aucune inquiétude à cet égard.
On se rappelle ce voyage que je fis de Crépy à Paris, allez et retour, en chassant avec mon ami Paillet.
À peine avais-je fait vingt pas dans la pièce de luzerne, qu’un grand levraut de trois-quarts partit sous le nez du chien. Il va sans dire que ce fut un levraut mort.
Comme, au bruit de mon coup de fusil, aucun garde champêtre n’était apparu, je pris mon levraut par les pattes de derrière, et remontai tranquillement dans la patache.
La belle chose que le succès ! Tout le monde me félicita, même les plus timorés.
À trois quarts de lieue plus loin, seconde pièce le luzerne.
Nouvelle tentation, nouveau raisonnement, nouvelle adhésion.
Dès le commencement de la pièce, le chien rencontra, puis tomba en arrêt. Un vol d’une dizaine de perdreaux partit ; je lâchai mon premier coup au beau milieu de la bande : il en tomba deux ; un troisième fut abattu de mon second coup.
Cela nous faisait un rôti, sinon complet, du moins présentable.
Je remontai dans la patache au milieu des applaudissements de la caravane.
On va voir tout à l’heure que ces détails, si frivoles qu’ils puissent paraître au premier abord, ne sont pas sans importance.
J’avais bonne envie de continuer une chasse qui me semblait devoir faire le pendant de la pêche miraculeuse ; mais la nuit vint, et me força de m’en tenir à mon levraut et à mes trois perdrix.
Nous marchâmes encore deux heures. Puis nous nous trouvâmes en face d’une masse parfaitement noire.
C’était le château de M. Dupont-Delporte.
— La ! dit le conducteur, nous sommes arrivés.
— Comment, nous sommes arrivés ?
— Oui.
— C’est là le château d’Esgligny ?
— C’est là le château d’Esgligny.
Nous nous regardâmes.
— Mais tout le monde est couché, dit Bessas.
Nous allons faire une révolution, ajouta Viardot.
— Messieurs, proposa Boulanger, je crois que nous ferions bien de nous coucher dans la voiture, et de ne nous présenter que demain matin.
— Bon ! dit Bixio, M. Dupont-Delporte ne nous le pardonnerait pas.
Et, sautant à bas de la voiture, il s’avança résolûment vers la porte, et sonna.
Pendant ce temps, le conducteur, qui était payé d’avance, et qui avait frémi à cette proposition, faite par Boulanger, de prendre sa patache pour tente, tourna doucement la tête de son cheval vers Montigny, et partit tout à coup d’un trot qui prouvait que son cheval se sentait fort soulagé par la mise à terre de son chargement.
Un instant nous eûmes l’intention de le retenir ; mais, avant que la discussion qui s’était établie à ce sujet fût terminée, conducteur, cheval et voiture avaient disparu dans les ténèbres.
Nos vaisseaux étaient brûlés !
La situation devenait d’autant plus précaire que Bixio avait beau sonner, frapper, jeter des pierres dans la porte, personne ne répondait.
Une idée pleine de terreur commençait à pénétrer dans nos esprits : le château, au lieu de renfermer des gens endormis, paraissait ne renfermer aucune sorte de gens. C’était une triste perspective pour des voyageurs dont pas un ne connaissait le pays, et qui se sentaient un appétit de naufragés.
Bixio cessa de sonner, cessa de frapper, cessa de jeter des pierres ; l’assaut avait duré un quart d’heure, et n’avait rien produit : il était évident que le château était désert.
Nous nous réunîmes en conseil. Chacun mit en avant son avis.
Bixio persistait dans le sien, qu’il fallait entrer, dût-on passer par-dessus les murs ; il répondait de l’approbation de M. Dupont-Delporte à tout ce que nous ferions.
— Voyons, lui dis-je, prends-tu la chose sur toi ?
— Entièrement.
— Nous garantis-tu, non pas l’impunité judiciaire, mais l’absolution courtoise ?
— Oui.
— Eh bien, que quelqu’un allume un bout de papier, et m’éclaire.
Un fumeur (hélas ! dès cette époque, il y avait des fumeurs partout), un fumeur tira de sa poche un briquet phosphorique, tordit une moitié de journal, et m’éclaira avec ce phare improvisé.
En quatre tours de main, j’eus, à l’aide de mon tournevis, déchaussé la serrure. La serrure déchaussée, la porte s’ouvrit toute seule.
Nous nous trouvâmes dans le parc.
Avant d’aller plus loin, nous crûmes devoir remettre la serrure à sa place. Puis, à tâtons, à travers les allées tortueuses, nous atteignîmes la porte du perron.
Le hasard faisait que les émigrants, comptant probablement sur la première porte pour opposer un obstacle suffisant, n’avaient point fermé celle du château.
Nous entrâmes donc dans le château, et nous nous répandîmes dans les salons, les chambres et les cuisines.
Partout on trouvait les traces d’un déménagement précipité, et que sa précipitation même avait rendu incomplet.
Dans la cuisine restait le tournebroche tout monté, deux ou trois casseroles et une poêle. Dans la salle à manger, il y avait douze chaises et une table ; dans la lingerie, dix-huit matelas ; dans l’armoire d’une chambre, trente pots de confitures !
Chaque découverte amenait des cris de joie pareils à ceux que poussait Robinson Crusoe, au fur et à mesure qu’il visitait le vaisseau naufragé.
Nous avions de quoi faire la cuisine, de quoi nous asseoir, de quoi nous coucher ; plus, trente pots de confitures pour noire dessert.
Il est vrai que, pour notre souper, nous n’avions rien.
C’est alors que je tirai de ma poche mon lièvre et mes perdreaux, en déclarant que j’étais prêt à dépouiller le lièvre, si l’on voulait plumer les perdreaux.
Puis, le lièvre dépouillé, les perdreaux plumés, je me chargeais de mettre le tout à la broche.
Seulement, nous manquions de pain.
Boulanger poussa un cri.
Pour dessiner la vue du pont de Montereau, ou plutôt pour effacer les lignes hasardeuses de son dessin, il avait envoyé un gamin lui chercher un peu de mie de pain. Le gamin lui avait apporté une miche de deux livres. La miche avait été fourrée dans une carnassière quelconque.
On fouilla toutes les carnassières. La miche de pain se retrouva dans la carnassière de Bessas-Lamégie.
À sa vue, le cri de joie de Boulanger eut un écho universel.
On plaça les deux livres de pain sous la sauvegarde de l’honneur public ; mais, pour plus grande sûreté, Bixio mit dans sa poche la clef du buffet où elles étaient renfermées. Après quoi, je commençai à dépouiller mon lièvre, et mes aides de cuisine commencèrent à plumer les perdreaux.
Bessas-Lamégie, qui avait déclaré n’avoir aucune disposition culinaire, fut envoyé, avec une lanterne, à la recherche d’un combustible quelconque.
Il rapporta deux fagots, en annonçant que le bûcher était amplement garni, et qu’en conséquence, nous ne devions pas craindre de faire du feu.
La cheminée flamba de joie à cette assurance.
Dans un tiroir de la table de la cuisine, nous avions trouvé quelques vieilles fourchettes de fer. Nous n’avions pas l’indélicatesse d’exiger de l’argenterie.
Tant bien que mal, le couvert se trouva mis.
Chacun de nous avait son couteau, et, de plus, sa gourde pleine, l’une de vin, l’autre d’eau-de-vie, l’autre de kirsch.
Moi qui ne bois que peu de vin, et qui n’aime ni l’eau-de-vie ni le kirsch, j’avais du sirop de groseille. Je fus donc le seul qui ne pût concourir au désaltèrement général ; mais on me pardonna en faveur des talents que je venais de déployer comme rôtisseur. On comprit même que j’étais un homme à ménager, et l’on exalta mon adresse à tuer le gibier et mon habileté à le faire rôtir.
Il était près d’une heure du matin quand nous nous couchâmes tout habillés sur les matelas. Les Spartiates en prirent un seul, les Sybarites en prirent deux.
Je me réveillai le premier ; à peine faisait-il jour.
Dans les quelques moments qui s’étaient écoulés entre l’extinction de la lumière et la venue du sommeil, j’avais songé à l’avenir, et je m’étais promis, dès que je serais éveillé, de chercher des yeux un village, un hameau quelconque où nous pussions nous approvisionner.
Je montai donc, comme lady Malbrouck, aussi haut que je pus monter, non pas à ma tour, mais au grenier.
On apercevait au loin un clocher perdu dans les arbres : c’était probablement celui du village de Montigny.
La distance à laquelle il était situé m’inspirait de fort tristes réflexions, lorsqu’en abaissant mélancoliquement mes yeux vers la terre, j’aperçus un poulet qui picorait dans une allée ; puis, dans une autre allée, un autre poulet ; puis, dans une espèce de mare, un canard barbotant.
Il était évident que c’était l’arrière-garde du poulailler, qui, par une fuite intelligente, s’était soustraite à la mort.
Je descendis, je pris mon fusil dans la cuisine, je mis deux cartouches de rechange dans ma poche, et je courus au jardin.
Trois coups de fusil firent raison des poulets et du canard. Nous avions de quoi déjeuner.
En outre, on dépêcherait deux de nous au village pour avoir des œufs, du pain, du vin et du beurre.
À mes trois coups de fusil, les fenêtres s’ouvrirent, et j’y vis apparaître des têtes qui avaient l’air d’autant de points d’interrogation.
Je montrai mes deux poulets d’une main, et mon canard de l’autre.
Il y avait progrès ; aussi ce double geste, tout simple qu’il était, arracha-t-il aux spectateurs des cris d’admiration.
La veille, à souper, nous n’avions que du rôti ; à déjeuner, nous allions avoir rôti et ragoût.
Je comptais mettre aux navets le canard, qui me paraissait d’un âge mûr.
L’enthousiasme fait les grands dévouements : lorsque je proposai de tirer au sort à qui irait au village de Montigny chercher le beurre, les œufs, le pain et le vin, deux hommes de bonne volonté sortirent des rangs.
C’étaient Boulanger et Bixio, qui, n’étant ni chasseurs ni cuisiniers, désiraient se rendre utiles à la société selon leurs petits moyens.
Leurs services furent acceptés. On découvrit un vieux panier dont on assura le fond avec des ficelles.
Bixio, pour donner l’exemple de l’humilité, se chargea du panier vide. Boulanger devait se charger du panier plein.
J’occupai le reste de mon monde à plumer les poulets et le canard, et j’entrepris un voyage de découverte.
Il était impossible qu’un château si bien approvisionné, même en l’absence de ses maîtres, ne comptât point un verger et un potager parmi ses dépendances. Il s’agissait de découvrir l’un et l’autre.
J’étais sans boussole ; mais, à l’aide du soleil levant, je distinguai le midi du nord : le verger et le potager devaient naturellement être situés au midi du parc.
Au bout de cent pas, je marchais en pleins fruits et en pleins légumes. Je n’eus qu’à choisir.
Carottes, salades ; voilà pour les légumes. Poires, pommes, raisins ; voilà pour les fruits.
Je revins chargé d’une double récolte. Bessas-Lamégie, qui me vit arriver de loin, me prit pour Vertumne, dieu des jardins.
Dix minutes après, le dieu des jardins avait fait place au dieu de la cuisine. Un tablier trouvé par Viardot autour du corps, un bonnet de papier confectionné par Bessas sur la tête, j’avais l’air de Comus ou de Vatel. Je possédais sur le dernier un grand avantage : c’est que, n’attendant point de marée, je ne m’imposais pas la punition de me couper la carotide si la marée était en retard.
Au reste, les aides-marmitons n’avaient point perdu de temps ; les poulets et le canard étaient plumés, et un brasier homérique flambait dans la cheminée.
Tout à coup, au moment où j’embrochais mes deux poulets, de grands cris retentirent d’abord dans la cour, puis dans l’antichambre, puis dans l’escalier, et une vieille femme furieuse, sans bonnet, et tout effarée, fit son entrée dans la cuisine.
C’était la mère Galop.