Mes paradis/Dans les remous/Si l’on veut avoir chaud, il faut dormir à deux

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XXVI


Si l’on veut avoir chaud, il faut dormir à deux.
On a les pieds gelés, seul sous la couverture.
Mais si l’on veut dormir ? Le rut qui les torture
N’offre aux deux enlacés qu’un repos hasardeux.

L’accouplement, celui d’habitude, est hideux :
On y prend le coït comme on prend sa pâture.
Quant aux amants qu’un vieux collage courbature,
Ils ont l’air de forçats, leurs fers couchés près d’eux.

Le mieux est donc de fuir la maîtresse ou l’épouse
Qui, fixant dans ton lit sa demeure jalouse,
Te tiendrait les pieds chauds… à perpétuité.

Mais quand il fait trop froid, cherche une garce folle
Qui réchauffe ton corps dans ses bras anuité,
Et s’en aille au matin comme un oiseau s’envole.