Mes paradis/Les Îles d’or/Ah ! pauvret, ta chanson rabâche

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XXXV


Ah ! pauvret, ta chanson rabâche !
Pourquoi ces retours persistants
Aux îles d’or de tes vingt ans ?
Quelque part ailleurs fais relâche.

Toujours du passé, des rappels !
Aujourd’hui n’a donc point d’asiles ?
Tu nous en promettais, des îles,
Des archipels, des archipels !

Et cependant, à mi-carrière,
À quarante ans, en plein été,
Voilà que tu t’es arrêté,
Ne regardant plus qu’en arrière.


Toujours Floréal, Thermidor,
Leur douce ou brutale lumière !
Mais près de toi, Vendémiaire,
Il n’en a donc pas, d’îles d’or ?

Ton horizon où vient la brune
Te clôt-il déjà d’un tel mur
Qu’aux flots du prochain âge mûr
Tu ne puisses nous en dire une ?