Mister Flow/Chapitre 06

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Librairie Baudinière (p. 121-134).

VI

Elle ouvrit le sac, dont les précieux outils, au brillant nickel, jaillirent de la nuit sous la flèche lumineuse de la petite lanterne sourde. L’apparition de ces instruments de chirurgie pour tiroirs, portes et fenêtres m’apporta le réactif dont j’avais le plus grand besoin : « Non ! Helena ! râlai-je, non, pas ça !… Tout ce que vous voudrez, mais pas ça !… Ça n’est pas dans le programme ! »

Elle éclata de rire : « Ne faut-il pas que je t’apprenne à travailler ? Remettez-vous un peu, Rudy ! Où croyez-vous donc être ici ?… »

— Je n’ose vous le demander, Helena !… Rentrons à l’hôtel. J’imagine que cela vaudra mieux pour nous deux !

— Non ! Nous avons toute la nuit, Rudy. Personne ne viendra nous déranger avant demain matin, je vous le promets. Le portier est au bout du parc, dans sa loge…

— Allons-nous-en !… Allons-nous-en !…

Elle me repoussa en riant :

— C’est de la folie, haletai-je. Si les locataires rentraient !…

— Les locataires, c’est moi !

Alors elle m’apprit que « les Charmilles » (c’était le nom de la villa) avait été louée, pour la saison, par sir Archibald et qu’il l’avait habitée huit jours avec sa femme. Rappelé par des affaires importantes en Écosse, il avait quitté Deauville dans les vingt-quatre heures, emmenant ses domestiques personnels et ne laissant à Helena que Fathi et Mary. Helena avait manifesté le désir d’habiter le « Royal » en son absence. Archibald y consentit. Il pensait revenir dans les trois semaines, mais, aux dernières nouvelles, il ne serait point de retour avant la mi-septembre : « Je suis donc chez moi, ici ! je suis chez moi ! »

— Et pourquoi donc alors toutes ces cachotteries ?

— Pour que personne ne nous voie entrer, darling ! Le portier aura un beau réveil, demain matin, quand il viendra donner de l’air « aux appartements ». Il fera une curieuse tête, en vérité, mais pas plus drôle que la vôtre, Rudy, je vous assure !

— Helena, je ne comprends rien à cette histoire… Que sommes-nous venus faire ici ?

— Me cambrioler, Rudy !… Donc, il faut rire avec moi !

— Mais il n’y a rien ici ! nous n’allons pas emporter les meubles !

— Non !… mais nous allons faire un ouvrage blanc !

— Un ouvrage blanc !

Exactly so !… Et, demain, on lira, dans les news-papers : « Des cambrioleurs ont visité, cette nuit, la villa « les Charmilles », louée pour la saison par sir Archibald Skarlett, en ce moment en Écosse. Mais les mauvais garçons n’ont rien trouvé et ils en ont été pour leurs frais et ils sont partis comme ils étaient venus : en auto ! »

— Oui ! ils avaient fait « un ouvrage blanc » !… Je comprends !…

No, darling ! By jove ! que vous avez la tête dure !… Pas un ouvrage blanc pour eux !… Les mauvais garçons travaillent, eux, pour trouver quelque chose !… Nous, nous savons que nous ne trouverons rien !… Mais faisons pour le plaisir, juste pour demeurer en haleine !… Un ouvrage blanc, indeed !… Comprenez ?

— Je commence…

— On dit, en France : « S’exercer la main », je crois ?…

— Ah ! parfait… j’y suis ! Je vais « m’exercer la main ». Il fallait le dire tout de suite !…

— Vous êtes prêt ?

Well !…

Réellement, maintenant, je m’amusais. Nous étions chez elle. On n’avait rien à dire !… Elle avait bien le droit de se distraire, cette femme, quitte à payer la casse !… Nous allions jouer au voleur !… Ça me rajeunissait…

— Fermez le veston, qu’on ne voie pas la blanche chemise… et moi, je vais me mettre « en costiume » ! Attendez-moi ici !

— Très drôle !…

— Vous allez voir combien c’est amusant, Rudy ! Je vais vous donner, à vous aussi, une petite lanterne sourde.

Elle puisa dans le sac et me mit l’objet dans la main en m’indiquant la façon de s’en servir…

Très pratique, très commode, ça peut être utile, même à un honnête homme…

Puis, elle me quitta pour monter au premier étage. Je refermai le sac et m’assis dessus, le col de mon vêtement retroussé, ma lanterne sourde à la main, bien, sage, attendant les ordres du capitaine : « Quelle histoare ! quelle histoare !… »

Un peu toquée, cette Helena, mais pas banale, assurément ! Ces grandes dames, il ne faut s’étonner de rien, avec elles !…

Sur le palier du premier étage, une voix m’appelle. Qu’est-ce qu’elle a encore imaginé ? Je prends mon sac et, éclairé par ma lanterne, je traverse l’office, un grand vestibule, je gravis un imposant escalier à la rampe de bois travaillée comme un banc d’œuvre… « Pas tant de bruit ! » me jette Helena. Je m’arrête net et, déjà, la gorge serrée : « Mais vous m’avez dit que nous n’avions à craindre personne !… »

Well !… mais nous travaillons comme si l’on dormait dans la chambre à côté !…

— Bien ! Bien ! compris.

Elle est extraordinaire…

— Faut-il enlever mes chaussures ?

— Faites ! That’s right.

Docile, je m’assieds sur une marche et j’enlève un soulier. Je me retiens pour ne pas pouffer. Soudain, le soulier m’échappe et roule en bas des marches dans un impressionnant tumulte.

Oh hell ! lance Helena, d’une voix étouffée, mais que je sens furieuse… Vous avez donc jiouré de nous faire prendre !…

Cette fois, je ne ris plus. Elle devine mon émoi, et je l’entends rire : « Allons ! venez vite ! nous avons à faire !… »

Je monte sur ma chaussette, je traverse le palier, j’entre dans une chambre où j’entends la voix d’Helena : « Par ici !… cherchez-moi !… »

Qu’est-ce encore ?… Voilà que nous jouons de nouveau à cache-cache, c’est décidément un jeu qui lui plaît !… Je ne me plains pas, ça s’est si bien terminé, au bord de la mer.

Mon faisceau de lumière fait le tour des choses, passe sous les meubles… Rien !… Où peut-elle s’être glissée ?… Je l’entends rire à deux pas de moi, je sens presque son souffle… je me retourne brusquement… Toujours rien !… Du noir, du noir et du noir ! « Enlevez donc votre autre soulier, me jette la voix… Vous êtes ridicioule, darling !… »

Ma lanterne suit la voix !… Pas d’Helena !… Il y a de quoi devenir fou…

— Je vous jure, Helena, que je n’enlèverai pas mon soulier tant que vous ne m’aurez pas embrassé !

Un éblouissement. Elle a tourné un commutateur. Elle est en face de moi ! Tout en noir ! tout en noir !… Ah ! le joli petit rat d’hôtel !… comme au cinéma !… Elle m’avait parlé de ce costume… Eh bien ! il lui va comme un gant, disons-le… Je le préfère à toutes ses robes de gala… Quelle femme adorable, moulée dans la soie noire !…

Je m’élance et je l’emporte dans mes bras !

— Pas de bêtises, darling !… Pas de bêtises !… il faut travailler… vous en avez besoin, je vous assure !…

Et elle se débat : « Si je suis contente de vous, nous verrons après ! » Et comme je le maintiens, le cher petit rat noir, il me griffe… il me mord !… il finit par me glisser des mains…

— Oh ! mon Helena, je suis tout à fait fou de vous !…

— Soyons sérieux ! Mettez votre sac sur la table !… Ouvrez !… well !

— Je croyais connaître votre visage, vos yeux, votre bouche, Helena !… mais je ne les avais pas vus par la lucarne de votre bonnet de rat !… An ! ce que je vois dans la petite lucarne de votre bonnet de rat !… Helena, voilà une bien jolie surprise !…

— Ne me la faites pas regretter !…

— Me voilà raisonnable, je vous écoute, mon cher professeur… Dites-moi, vous ne craignez pas que toute cette lumière…

— Dans cette pièce, nous ne risquons rien !… Et maintenant, taisez-vous, darling !… Songez que vous allez travailler pour notre bonheur…

— Oui !…

Elle étale sur la table tous les outils et quelques flacons qui se trouvent dans le sac. On se croirait dans une clinique. Pauvres meubles ! qu’est-ce qu’elle leur prépare ! Du bout d’un pinceau qu’elle trempe dans un godet cerclé d’argent, elle enduit tous les instruments d’une matière noire.

Elle m’explique que c’est un vernis qui sèche quasi instantanément. Invention de Durin. On évite ainsi de les bronzer, ce qui rend les outils moins malléables, moins dociles, et l’on n’a pas à craindre un brillant dont il faut toujours se méfier. La première condition pour faire un bon rat d hôtel ou d’appartement est de ne point se séparer de la nuit… Elle m’a dit tout cela d’un ton net, professionnel. C’est toujours logique, sans réplique, impressionnant.

L’une après l’autre, elle m’énumère les pièces de la trousse, me les présente, les tourne et les retourne entre ses longs doigts souples, gantés de noir, m’enseigne les services qu’on peut leur demander, me les désigne sous leurs noms propres. Voici d’abord les clefs, au nombre de vingt et une, rossignols ou crochets, quatre pinces-monseigneur… Les pinces-monseigneur, je ne puis me défendre d’en prendre une en main (c’est cela, me dit-elle « familiarisez-vous » !), la plus belle ! Comme je la sens bien en main ! Je la soupèse, je la dresse devant moi, je la balance, j’en mesure mentalement la force et la résistance, la confiance que l’on peut avoir en elle, telle l’épée dont une noble dame vient d’armer le gentil chevalier… et je la remets à sa place, avec respect.

Deux de ces pinces sont à boucle, pouvant servir de clefs à tire-fond. C’est comme je vous le dis !… puis, ce sont quatre ciseaux à froid, une forte pince à bout perçant et tranchant pour découper les tôles… Voici maintenant le jeu des scies à métaux (elles sont trente), une gouge, une pierre à repasser, un très fort vilebrequin, sur les mèches duquel on peut encore voir (m’a fait remarquer Helena) quelques traces du vernis servant habituellement à peindre les tôles de coffres-forts, une chignole de forte taille, d’apparence assez compliquée, un chalumeau et ses accessoires. Et voici, enfin, le joyau de la couronne, la dernière invention de Durin, un levier à découper les coffres-forts, irrésistible et « qu’un enfant pourrait manœuvrer », ajoute Helena, non sans orgueil… Faut-il mentionner encore trois paires de sandales à semelles de corde, de l’ouate hydrophile, les flacons à chloroforme et autres pharmacies, etc. Pas d’armes ! Pas même un poignard ! Surtout, pas de revolver ! Ainsi, on sait à l’avance que l’on ne peut compter que sur son adresse, sur son agilité, sur son intelligence et l’on évite les bêtises irrémédiables. Au pis, on peut accidentellement avoir, avec la pince-monseigneur, un geste malheureux. Mais pas un homme de bonne foi n’oserait, dans ces conditions, invoquer la préméditation. Et n’est-ce pas là le principal ?

Helena me fait réciter ma leçon. Je dois répéter le nom de chaque outil. Ainsi l’apprenti chauffeur auquel on fait passer un examen sérieux devra énumérer les pièces du châssis et dire à quoi elles servent avant la délivrance du permis de conduire.

J’ai écouté bien attentivement, je réponds de mon mieux…

— Allons, me dit lady Helena, pour une première fois, ça va !…

Je suis de plus en plus impressionné. « Et maintenant, darling, nous allons vous apprendre à vous servir de toutes ces jolies choses !… »

Elle a ramassé quelques outils et se dirige vers une porte qu’elle ferme à clef.

— Nous allons d’abord opérer dans la lumière, petit chéri !… (Elle est décidément très contente de moi). Imaginons que cette porte, nous ne pouvons l’ouvrir avec le rossignol… nous allons la forcer sans faire entendre le moindre bruit, je vais vous montrer d’abord !

Mon intention n’est point de donner, ici, une leçon de cambriolage — ce serait parfaitement indécent — et je passerai par-dessus bien des détails. Qu’il vous suffise de savoir qu’avec les instruments classiques et ceux inventés par Durin, aucun obstacle ne nous résista. Je dis « nous », parce que je dois, comme bien entendu, mettre, moi aussi, la main à la pâte. L’ingéniosité d’Helena me confondait d’admiration et je dois dire qu’elle ne me ménagea point non plus ses compliments. J’acceptai avec le sourire de circonstance son encourageant pronostic : « On fera quelque chose de vous. »

Entre nous, elle était un peu étonnée que je me fusse si promptement adapté à ma nouvelle besogne et, moi aussi ; comme on dit : « Il n’y a que le premier pas qui coûte » et, en vérité, comme tout ceci n’était qu’un jeu, j’y mettais un certain amour-propre.

Helena me montra également ce que l’on peut attendre d’un vilebrequin et d’un fil de laiton proprement incurvé que l’on introduit dans une porte fermée au verrou. Grâce à un certain tour de main, on peut, de l’extérieur, faire glisser intérieurement le verrou hors de sa gâchette.

Tout cela était bien merveilleux. Et les serrures, je vous assure, n’en menaient pas large. Je dus, après elle, utiliser tous les outils et je m’en tirai, si j’ose dire, à mon honneur. Quand on a une pince-monseigneur bien en main on peut aller loin !

La pièce où nous nous étions trouvés tout d’abord avait été proprement arrangée dans le premier quart d’heure et nous étions passés dans d’autres chambres. Nous descendîmes également au rez-de-chaussée avec nos petites lanternes sourdes. Portes et tiroirs demandaient grâce dans une douce plainte gémissante que n’eût point interrompu dans son lit la lecture d’un homme rebelle au sommeil. Par trois fois, je dus répéter la petite opération que je devais accomplir au Royal et, à la troisième, Helena se déclara entièrement satisfaite.

Elle m’expliqua qu’elle eût pu à l’hôtel me préparer les voies dans le moment que Fathi ne se trouvait point dans l’appartement. Rien ne lui eût été plus facile de commencer à dévisser les clenches ou la serrure, mais l’enquête eût certainement révélé ce fait anormal et c’était faire porter les soupçons sur un coup organisé avec la complicité de « l’intérieur », ce qu’il fallait éviter par-dessus tout. Ainsi donc, je me trouvais réduit à mes propres moyens, mais Helena me rassura et me déclara que, désormais, ils étaient suffisants.

Nous remontâmes, sans plus tarder, à l’étage pour nous trouver en face du petit coffre-fort, dans la chambre même réservée à sir Archibald. C’est là que je pus rendre pleine justice au génie de Mister Flow. Vraiment, l’instrument de Durin, ce levier à découper les coffres-forts, est aussi facile à manier que le fil à couper le beurre ! et il ne demande guère plus d’efforts ! Une fois la première perforation obtenue (la perforation que l’on obtient suivant l’importance du coffre-fort, soit par le chalumeau, soit par une application chimique), on peut dire que l’affaire est terminée. J’ai eu souvent plus de mal à découper une boîte à sardines. Montre en main, il nous fallut deux minutes quarante-cinq pour ouvrir le coffre-fort. J’allais écrire : « Malheureusement il n’y avait rien dedans !… » Qu’on ne m’en veuille pas trop. Quand on joue la comédie, on entre vite dans la peau du personnage et l’on ne s’étonne d’avoir fait trembler les foules que lorsqu’on se retrouve dans la coulisse, honnête homme, comme devant.

Il y avait bien deux heures que nous nous livrions à nos petits exercices et, ma foi, j’y avais trouvé un tel intérêt (pour un avocat n’était-ce point là une admirable leçon de choses ?) que le temps avait passé sans que j’y prisse garde. Ce fut Helena qui, la première, me dit : « N’avez-vous pas faim, petit chéri ?… Vous avez bien gagné votre dîner, je vous assure, et moi je grignoterais bien un morceau de quelque chose… »

— Ce n’est point de refus, fis-je ; il y a donc ici des provisions ?

— J’en ai apporté !

Nous rentrâmes dans la première chambre et nous nous retrouvâmes en pleine lumière. J’eus à nouveau la vision de mon petit rat noir tout en soie. L’idée que j’allais ronger à côté de ce petit rat-là ne m’était point déplaisante du tout, d’autant qu’il me souriait de toutes ses quenottes et que je pensais déjà au dessert que j’avais bien mérité, lui aussi.

Helena sortit un paquet du sac et disposa sur un coin de table un pâté de foie gras truffé et des fruits, quatre petits pains dorés, une timbale et un seul couvert. C’était plus que suffisant. Cependant, elle me dit : « Darling ! nous n’avons rien pour boire, mais, avant son départ, sir Archibald avait fait descendre dans la cave un excellent champagne dont il est tout à fait friand…

— Je vous dirai après ce que j’en pense ! fis-je, en me levant.

— Hélas ! Rudy, la porte de la cave est fermée, mais je ne pense pas qu’une aussi petite chose puisse maintenant vous embarrasser !…

— Ma foi non ! déclarai-je. Cela terminera admirablement cette charmante leçon.

— Une pince suffira, ajouta-t-elle, et elle me la mit dans la main. Nous descendîmes à la cave en riant…

J’avais mis ma pince sur l’épaule, comme un enfant qui joue au soldat avec un fusil de bois. Elle m’éclairait. Je lui faisais mille taquineries : « Je vous assure, darling, que l’on ne peut pas travailler sérieusement avec vous ! »

Dans la cave, je mis beaucoup d’amour-propre à lui prouver que j’avais su profiter de ses excellents renseignements. Cinq minutes plus tard, nous remontions avec deux bouteilles de « Mum 1910 », ce qui n’était point pour nous faire peur. Du reste, je n’avais plus peur de rien !

— Petit chéri, tous mes compliments ! Vous êtes, maintenant, un vrai cambrioleur ! Scotland Yard n’hésiterait pas à reconnaître votre maîtrise.

— Qu’entendez-vous par là ? demandai-je, car je ne savais exactement où elle voulait en venir…

— J’entends que, pour la première fois, vous avez fait sauter une porte derrière laquelle il se trouvait quelque chose ! et nous allons vous baptiser, s’il vous plaît, avec l’eau du crime !

C’était exact ! Ma foi, je n’y avais pas pensé ! J’avais bel et bien cambriolé le bien d’autrui !… Je dois avouer, à ma grande honte, que je n’en éprouvais aucun regret…

« L’eau du crime » pétilla dans notre timbale et fut bue avec délice. Joyeux baptême !… Elle découpait le pâté sur notre coin de table cependant que gisaient autour de nous tiroirs défoncés, portes forcées, placards éventrés… Rien ne manquait au décor… Nous avions l’air vraiment de nous restaurer en hâte avant de repartir, après avoir fait un mauvais coup. Heureusement, il n’y avait encore d’autres cadavres que celui de la première bouteille. Quant à la seconde, elle fut bue beaucoup plut tard. Mon petit rat noir en soie, redoutable professeur, poupée de volupté, comme tu sais récompenser tes élèves !… Décidément, il y a de bons moments » dans ce métier-là !…

Le lendemain » les journaux rapportaient la visite des cambrioleurs dam la villa « les Charmilles » en l’absence de son locataire, sir Archibald Skarlett.

« Ces messieurs, disaient les feuilles, espéraient certainement trouver la forte somme dans le coffre-fort qui a été forcé. Mais ils en ont été pour leur peine. Le coffre-fort était vide ! Un fait qui intrigue au plus haut point le juge d’instruction, c’est que les bandits ont défoncé, dans toutes les pièces, des portes ouvertes et vrillé des tiroirs qui n’étaient même pas fermés à clef… »