Modernités/Poètes et Bourgeois/Assomption
Apparence
E. Giraud et Cie, éditeurs, (p. 42).
ASSOMPTION
Humble avec des yeux blancs, confite en sainteté,
Rendant le pain bénit, assidue aux confesses,
Dame du Sacré-Cœur, édifiant les messes,
C’est l’exemple aujourd’hui dans l’église cité.
On prétend qu’autrefois dans sa belle jeunesse
Elle aima de l’Amour les sentiers… écartés
Et ne répugnait pas aux baisers… tourmentés,
Qu’un grand saint a traité de… suprême… caresse !
Aussi quand pour l’office, en mantelet étroit,
Elle part et s’en vient d’un baiser chaste et froid
Effleurer les cheveux de son mari bonasse,
On dit tout bas dans l’ombre, en songeant à l’été
Brûlant de cet hiver d’eau bénite et de glace :
« Elle embrasse le front, chère âme… Elle a monté. »