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Mon encrier, Tome 2/15

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Madame Jules Fournier (2p. 196-209).

LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA


DEUXIÈME LETTRE[1]


Mon cher confrère,

Je devais aujourd’hui, jugeant le terrain de notre dispute suffisamment déblayé déjà, et tout en me gardant, d’ailleurs, comme de la malemort, d’y vouloir édifier moi-même un autre système à la place du vôtre, vous faire connaître selon quel principe général, à mon avis, devront travailler, s’ils ne veulent s’exposer aux mêmes déboires que vous, les ouvriers qui demain entreprendront d’y bâtir à leur tour.

Vous le dirais-je, cependant, et si je vous le dis me croirez-vous ? Dans le moment même que, pour aborder plus à mon aise ce nouveau chapitre, j’allais définitivement écarter comme inexistantes toutes vos théories, un scrupule m’est venu, un doute s’est levé dans mon esprit. Les écailles m’étaient-elles tombées des yeux ? avais-je eu, comme par miracle, la révélation des beautés de votre thèse ? Ni miracle, ni révélation ! De fait et bien loin de là, c’est en vain, cette fois comme les précédentes, que repoussant toutes vos idées les unes après les autres, les tournant et retournant sous toutes leurs faces, je m’étais efforcé d’y découvrir une portée autre que celle que j’y avais vue d’abord, un sens quelconque qui pût me les rendre plus acceptables. Malgré toute ma bonne volonté, malgré toute mon application, je n’y avais rien aperçu, en définitive, qui ne tendît au contraire et plus fortement que jamais à me fortifier dans ma conviction première. Pourtant, le fait est bien réel : en dépit de tous mes raisonnements et contre l’évidence même, le doute, subitement, s’était emparé de moi, — un doute singulier, fantasque, absurde comme une peur sans cause… — « Si tout de même je me trompais ? » pensais-je. « Si je me trompais ? Ma raison il est vrai, me crie que non. Mais qui me dit qu’elle ne se fourvoie pas, ma raison ? Ce ne serait, après tout, pas le premier tour qu’elle m’aurait joué. Si je me trompais ? »

Vous ferez de cet aveu l’usage qu’il vous plaira. Je serais surpris, à vous parler franchement, que vous ne fussiez prompt à en tirer contre moi les conclusions les plus accablantes. Je vous parie les quatre gros volumes de Littré contre la plus mince plaquette de l’abbé Blanchard — ou de M. Adjutor Rivard, au choix — que vous y saurez voir tout de suite l’indice d’un esprit débile et d’un jugement, pour le moins, sans solidité. Vous ne manquerez pas non plus, je suppose, d’y trouver la plus péremptoire des réponses à tout ce que j’ai pu ou pourrai jamais écrire de contraire à vos vues, — car qu’attendre de sérieux, je vous le demande, d’un homme qui n’est pas toujours tout à fait sûr lui-même de ses opinions, et qui l’admet !

Pourtant, je vous prierais de ne triompher de moi, là-dessus, ni trop haut, ni, surtout, trop vite. Que voulez-vous, confrère ? Il n’est pas donné à tout homme de s’empêcher de vieillir ; de conserver indéfiniment, avec la belle assurance de ses vingt ans, la touchante aptitude de cet âge à toujours trouver toutes choses simples, et claires, et sûres ; de continuer, enfin, tout le long de ses jours, à considérer avec des yeux et un cerveau d’enfant — pour donner ici une variante au mot célèbre d’Alphonse Daudet — non seulement la nature extérieure, mais encore les phénomènes mêmes de l’univers psychologique les plus obscurs et les plus complexes. La vie hélas ! est là qui nous pousse, et, de toutes nos illusions de jeunesse, notre confiance ingénue dans l’infaillibilité de la raison n’est pas la dernière qu’elle nous arrache : bon gré mal gré et quoi que nous fassions, le jour est tôt venu où, devant les leçons sans réplique de cette rude institutrice, il nous faut nous humilier. Heureux ceux, comme vous, qu’elle daigna bien épargner. Heureux ceux-là que n’entreva jamais dans leur marche la crainte d’errer, qui toujours et sans effort, quel que fût le lieu, l’instant, le sujet, surent défendre des impures séductions du doute la virginité de leur pensée. Pour moi, je le confesse, c’est un privilège qui m’a été refusé. J’ai eu trop de fois, dans ma carrière encore brève d’écrivain, l’occasion d’apercevoir combien lourdement et combien à fond je m’étais trompé sur les points mêmes qui me paraissaient les plus simples et dont je me croyais le plus sûr ; j’ai trop de fois aussi pu mesurer, par l’expérience d’hommes qui me valent vingt fois, la puissance en quelque sorte surnaturelle de l’erreur sur les meilleurs cerveaux, la difficulté de connaître et la précarité de nos certitudes, pour ne pas me défier, aujourd’hui, de mes jugements lors même qu’ils me semblent porter, à ne pas s’y méprendre, tous les plus nets caractères de l’évidence.

Ainsi tout simplement s’explique, mon cher confrère, que, plus éloigné que jamais de vous comprendre, je n’en fus pas moins une bonne demi-heure, l’autre soir, à me demander très sérieusement si, malgré tout et de la meilleure foi du monde, je ne vous avais pas fait injustice dans ma première lettre. Ce doute, pour des raisons que je vous donnerai, à présent, serait inexcusable. Il ne l’était pas il y a deux jours, alors qu’à vos abstractions je ne pouvais, de mon côté, opposer encore que des preuves d’ordre purement logique. En vain, frappé d’une soudaine illumination, m’auriez-vous crié vous-même que toutes les vôtres ne valaient rien et que la chose n’était que trop visible. Car enfin, aurais-je pu vous répondre, comme l’abbé Jérôme Coignard à ce bon M. Rockstrong, « car enfin, qui me dit que je raisonne mieux que vous, qui raisonnez excessivement mal ? »

« Oui ou non, me trompé-je ? » Positivement obsédé par cette question, et de plus en plus impatienté, à la fin, de ne la pouvoir éclaircir, je résolus d’en aller demander la réponse, non plus, comme la première fois, aux hasards de la spéculation, mais bien seulement à l’observation directe des réalités, aux enseignements immédiats de l’expérience et des faits. En d’autres termes, je voulus, écartant provisoirement de mon esprit toute idée préconçue sur votre sysme, ne le plus considérer, pour l’heure, que dans son application, ne le plus juger qu’à ses résultats.

Justement, votre livre m’offrait pour ce dessein un champ d’investigation tout trouvé, et quel champ ! La Langue française au Canada, par M. Louvigny de Montigny. — Enfin ! me dis-je, avec un soupir de soulagement, en retirant des rayons le précieux volume, enfin je vais en avoir le cœur net ! Enfin je vais savoir ! S’il est en effet, en ce pays, un homme qui doive plus que celui-ci de sa formation aux méthodes, précisément, que préconise cet excellent confrère, qui les ait plus passionnément et plus obstinément pratiquées, — et c’est-à-dire qui de tout temps ait exercé sur son langage (du moins écrit) une plus jalouse surveillance, lu, relu et annoté plus d’auteurs, appris par cœur, enfin, plus de Corrigeons-nous, — je ne l’ai pas encore rencontré. Un tel personnage a-t-il seulement jamais existé ? La chose me paraîtrait bien invraisemblable. À tout événement me permetté-je de voir en M. de Montigny, sans crainte qu’on me cherche querelle là-dessus, l’un des plus authentiques produits, à coup sûr, de cette culture spéciale, comme aussi bien l’un de ses plus distingués et de ses plus « représentatifs ». Ouvrons donc à nouveau ce volume, et, renonçant aujourd’hui absolument, pour ne pas tomber dans un cercle vicieux, à toute critique directe des théories qui nous y sont proposées, essayons seulement d’y voir un peu, — par un exemple entre tous concluant et dans les plus sûres conditions possibles d’examen, — de quelles conséquences pratiques elles sont susceptibles et la vraie mesure de leur utilité pour l’apprentissage de la langue.

C’est ce que j’ai fait. Confrère, j’ai repris votre livre et j’ai voulu le relire. Consciencieusement et sinon sans prévention, du moins sans parti pris, — non dans le mesquin espoir de vous y prendre en « prévarication d’écriture » (comme vous dites), mais bien uniquement pour y chercher une réponse à la question qui me poursuivait, — j’ai voulu le relire. J’ai voulu savoir comment, par la pratique de vos méthodes, un homme naturellement intelligent, après vingt années d’application constante et d’efforts tuants, peut en arriver, chez nous, à écrire le français, à comprendre le français, à se figurer, enfin, le français ; quel sens il en possède, quelle conception il se fait enfin, du bon langage.

J’ose dire que maintenant je le sais, et c’est ce qu’avec votre permission je m’en vais essayer de vous faire voir aujourd’hui.

Et tout d’abord, ce livre sur la langue française, né d’un sentiment pieux envers la « doulce parlure » et « apertement dédié » à la défendre (Préface, p. XXIV), ce livre, pardonnez la brutalité de ma question, est-il, ou non, écrit en français ?

Je ne demande pas, remarquez-le bien, s’il est écrit en un français éloquent, en un français coloré, en un français original. Vous me répondriez — et vous auriez raison — que ce sont là secrets qui ne s’apprennent pas dans les livres et par l’étude seulement ; que, si le travail seul nous en peut assurer la pleine possession, il ne saurait par contre suffire seul à nous les révéler ; qu’aucune méthode au monde, enfin, n’ayant encore accompli pareil miracle, il y aurait mauvaise foi manifeste à le vouloir exiger de la vôtre. — Je ne demande pas davantage si le style en est coulant, s’il a de la tenue, de l’élégance, de la facilité. Je le pourrais à la vérité, si, comme je le crois, l’effort persévérant peut ici suppléer, dans une certaine mesure tout au moins, à l’insuffisance du don naturel ; mais tel n’est pas le sens de ma question. Je ne demande pas si votre ouvrage est écrit en un français plus ou moins brillant ou châtié, mais bien seulement — je le répète — s’il est écrit en français.

J’appelle « écrire en français », pour les pauvres gens que nous sommes, le fait, sans plus, si nous ne pouvons écrire bien, au moins de ne pas écrire mal. Je dis d’un livre, en d’autres termes, qu’il est écrit en français 1si l’auteur a su, tout simplement, éviter les fautes — les fautes du moins par trop grossières, — « contre les règles grammaticales » et « contre les lois littéraires ». Cette définition vous va-t-elle ? Elle est de l’une des autorités que vous prisez justement entre toutes et que vous citez le plus abondamment : Stapfer (Récréations grammaticales et littéraires, p. 262). Je prends pour acquis que vous n’y voudrez point contredire.

Fautes de grammaire, donc, et fautes de style, — comment et jusqu’à quel point votre méthode a-t-elle su vous préserver de ce double écueil ?

Si instable que soit la frontière entre les unes et les autres — toute faute de grammaire étant toujours, en plus, une faute de style, et inversement les trois quarts du temps, — nous allons si vous le voulez bien, pour la commodité de notre enquête, nous efforcer, le plus qu’il sera possible, de les considérer isolément. Occupons-nous d’abord des premières, c’est-à-dire de celles qui s’attaquent à la grammaire en même temps qu’au style ; nous passerons ensuite aux infractions d’ordre plus particulièrement littéraire.

S’il s’agissait de repasser les unes après les autres, du point de vue qui nous intéresse, les différentes catégories de fautes qui se peuvent commettre contre la grammaire française, je ne sais franchement, je l’avoue, comment nous nous en tirerions, ni quand nous en aurions fini. Je puis bien, en effet, vous le dire tout de suite, confrère, puisque tôt ou tard il me faudra de toute façon en venir là. J’ai vu dans ma vie passablement de mauvaise littérature (sans parler de la mienne) ; de bien étranges écrits, en mes douze ou quinze ans de journalisme, me sont passés par les mains. Eh bien ! je vous le déclare ici sur l’honneur, jamais, de ces diverses difformités du langage que (pour en inspirer davantage encore l’horreur, je suppose) l’on a dénommées Barbarismes, Solécismes, Disconvenances des Temps, Constructions Amphibologiques ou Équivoques, etc., etc., jamais encore, avant d’avoir lu votre livre, je n’avais contemplé nulle part, en aussi peu d’espace, collection tout ensemble plus nombreuse et plus imposante. C’est même là, pour le dire en passant, de tous les mérites de cet ouvrage celui qu’on peut à coup sûr le moins lui disputer : quoiqu’on en puisse penser par ailleurs, il constitue bien incontestablement, de toute façon, le répertoire de fautes grammaticales à la fois le plus complet, le plus instructif et le mieux agencé qui ait encore été publié. C’est par là tout d’abord qu’il s’impose à l’attention, c’est là ce qui en fait l’intérêt propre et lui donne, en même temps, son utilité la plus certaine. « Si j’étais ministre de n’importe quoi », écrivez-vous (p. 68), « je ferais servir d’office ce Bulletin (le Bulletin du Parler français) à tous les instituteurs et institutrices du pays, et j’assènerais même une amende à quiconque n’en couperait pas mensuellement les feuillets. » Voulez-vous que je vous dise ce que je ferais, moi, si j’étais ministre ? Non-seulement j’abonnerais les instituteurs au Bulletin, mais encore, m’inspirant du mot profond de Stapfer : les préceptes négatifs sont les seuls sûrs, je rendrais votre livre obligatoire pour tous les élèves, afin qu’ils eussent constamment sous les yeux, dorénavant, à côté de leurs Morceaux Choisis des bons auteurs, ce parfait modèle de la façon dont il ne faut pas écrire. Dix ans d’un tel programme, et, j’en réponds, le problème du français est chez nous résolu, la prochaine génération tout entière nous étonnera par la correction de son langage. Vous voyez par là que je suis loin, en somme, de dénier tout prix à votre effort. D’ailleurs, comme vous le dites fort bien vous-même avec trois fautes en deux lignes, mais n’importe (p. 65), il n’est que de s’entendre, « puisque tout s’explique et tout se comprend à condition de n’y point mettre de mauvaise volonté ou de parti pris. »

« Puis » donc « que tout s’explique et tout se comprend », — même les choses les plus simples, — vous concevez tout de suite, je suppose, mon cher confrère, quel embarras serait le mien, ainsi que je vous le cofinais il y a un instant, s’il me fallait ici relever toutes les fautes de langage qui se remarquent en votre livre. Heureusement que cela n’est pas indispensable, et que, pour l’objet que nous avons en vue, je puis fort bien me contenter d’en citer, disons, quelques douzaines… — Mais lesquelles, et comment les choisirai-je ? Pour écarter tout de suite de votre esprit, sur ce point, tout soupçon contre moi de fantaisie ou d’arbitraire, comme pour donner à mes observations un caractère plus concluant encore, je commence par éliminer de mon champ d’enquête — absolument — toutes celles de ces fautes, voire les plus grossières, ou bien qui ne sont chez vous qu’exceptionnelles, ou bien encore qui ne procèdent, comme chez nous tous pauvres diables, que de la pure et simple ignorance naturelle. Puis-je compter du moins qu’en retour vous m’abandonnerez les autres, — je veux dire toutes ces créations extraordinaires à quoi vous apportez visiblement tant de peine, dont vous êtes à la fois si prodigue et si fier, et qui de toute façon caractérisent si éminemment votre manière ?

Je pense, dans le moment que je trace ces lignes, à des choses, par exemple, comme ceci :

Toutefois et je m’en rends compte le premier, j’ai abordé mon sujet sans le moindre ARROI linguistique, comme un MAL-ARMÉ, comme un pauvre GAUTHIER-SANS-AVOIR allant d’enthousiasme et À BOULE VUE donner dans l’embuscade, plutôt que de partir d’AGUET et en belle escorte philologique, équipé de tous les approvisionnements de la grammaire empirique, de la critique textuelle, de l’analogie textuelle, de la sémantique, de l’étymologie, de la morphologie, de la phonétique et de tout le tremblement de la psychologie du langage. (AVANT-PROPOS, pp. XXVI-XXVII.)

Comme ceci :

Notre langue maternelle SE RIDICOCULISE en agréant l’obséquieuse épée de ces ARDÉLIONS… Cette épée, fausse comme le chevalier qui la porte, épée de bateleur plutôt que de combattant, se nomme en français explicite une « excuse », Monsieur Turlupin, sans être autrement, AUX CAPONS PORTE-GLAIVE, une excuse pour se faufiler dans la mêlée, y débiter leurs PHILIPPIQUES À REBOURS qui deviennent DES CAPUCINADES DILATOIRES, FÉLONNES et NAUSÉEUSES, et traîtreusement ABSCONDRE les obstacles que la plus élémentaire stratégie commande de repérer avec précision pour repousser plus sûrement l’assaut… (AVANT-PROPOS, p. XXV.)

Ou encore comme ceci :

Le volètement des chauves-souris de sacristie n’effarouchera pas davantage ma conscience, ni ne la dévoiera ; pas davantage ne m’épeureront les CLAPPEMENTS de bec des hiboux que la lumière fait BOULBOULER et dont le CHUINTEMENT sinistre d’oiseaux ténébreuxCLANGORE en cris de Pierre l’Ermite, à ce qu’ils s’imaginent, mais plus réellement EN CRIAILLERIES ZIGZAGUANTES DE JARS CAPITOLINS flairant, à temps perdu, quelque nouveau Capitole à sauver. (AVANT-PROPOS, p. XXIX.)

J’ai pris ces quelques phrases, comme vous le pouvez voir, presque au hasard, aux premières pages de votre livre. J’aurai tout à l’heure l’occasion d’en citer d’autres, tirées indifféremment du milieu, du commencement ou de la fin. Tous ces échantillons, cependant, ne sauraient donner, je le crains, en fin compte, qu’une bien insuffisante idée encore de la marchandise elle-même. Ce qui frappe, en effet, tout d’abord, dans cet amas incroyable de termes tout à la fois recherchés et drolatiques, ce n’est pas seulement l’étrangeté de tels ou tels de ces monstres en particulier : c’est bien davantage encore leur nombre et leur profusion ; c’est l’impression en quelque sorte troublante, à la longue, qui se dégage de leur pullulement ; c’est enfin le parti pris, non pas accidentel, non pas même fréquent, mais continuel, mais incessant, mais acharné, dont tout l’ensemble témoigne, le parti pris violent et presque maladif d’étonner. — Comme je ne puis pourtant songer à dresser ici le tableau complet de ces trouvailles avec ou même sans glossaire, je n’en retiendrai, avec votre permission, que les plus typiques ou les plus réjouissantes (vous diriez, j’imagine, en votre idiome : les moins génératrices de morosité ).

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  1. Deuxième lettre, malheureusement inachevée, faisant suite à la précédente et écrite à Ottawa, en novembre 1917.