Mon père m’y a mariée

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La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 118).


MON PERE M’Y A MARIÉE


 
   Mon père m’y a mariée ;
   J’entends le moulin taqueter.
   Un vieux meunier il m’a donné ;
Hélas ! mon Dieu, est-ce ce qu’il me faut ?
J’entends le moulin, tique-tique-taque,
   J’entends le moulin taqueter.

   Un vieux meunier il m’a donné.
   Par la rue passe un boulanger.
   Belle, veux-tu moudre mon blé ?
   Ouidà, monsieur, je le moudrai.
   M’a pris, m’a mené voir le blé.
   Longtemps je l’ai fait marchander.

   Longtemps je l’ai fait marchander,
   J’entends le moulin taqueter
   Mais je n’ai point conclu d’marché ;
Hélas ! mon Dieu, plus qu’il m’en donne il faut,
J’entends le moulin, tique-tique-taque,
   J’entends le moulin taqueter.

(Brunettes ou petits airs tendres. 1711.)