Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-10

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Librairie Saint-Joseph (p. 149-151).

10e abbé

Hubert, 1196-1201

Cet abbé est nommé dans une charte de Mathilde de Grignon. Cette comtesse, grande bienfaitrice de Fontenay, ne cesse de donner des biens, des vignes à Saigny pour acquitter des messes et le surplus est destiné à acheter de la toile pour faire des corporaux[1]. Elle eut quatre maris : Odo d’Issoudun, Guy, comte de Nevers, Pierre Philippe, frère d’un comte de Flandre et Robert de Dreux[2]. Elle borne avec les moines de Fontenay ses terres d’Étalente, de Poiseul-la-Grange, leur donne la permission de

pêcher dans ses eaux deux jours de son vivant et après sa mort un jour et une nuit pour honoraires de l’anniversaire qu’ils devront célébrer[3].

En 1197, André de Fontaines-en-Duesmois partant pour Jérusalem donne son pré du consentement de ses enfants, en présence de Wuillelme, prieur de Fontenay et d’André de Bussy. La même année, Matinea, femme de Hugues de la Torre, donne sa part du Breuil de Venarey. Cette mère avait six enfants en religion, deux fils à Fontenay, trois filles au Puits-d’Orbe et une a Marcilly-les-Avallon[4].

Osmond de Rougemont donne pâturage et pêche à Buffon et à Saint-Remy ; Osmond de Planay, sa part du moulin de Marmagne qu’il possédait avec Odo, archiprétre de Touillon et Léonard, curé de Marmagne[5].

Sous cet abbé, Gérard d’Échalot, parent du premier abbé Godefroy, fut inhumé à Fontenay. C’est lui qui avait donné la maison d’Échalot où les femmes séparées de leurs maris se retiraient avant que de venir à Touillon[6].

L’abbé Hubert abdiqua en 1201 ; dans un titre postérieur, il est cité comme jadis abbé, il repose en paix à la porte de l’église de Fontenay.

Les moines, en le sépulturant là, ont-ils voulu le punir à cause de son abdication ?

  1. Cart. de Grignon, 150.
  2. Chifflet, 1470—1472.
  3. Chifflet, 1470.
  4. Cartul. de Grignon.
  5. Cartul. de Marm. 128.
  6. Roussel, diocèse de Langres, 5.