Monographie de l’abbaye de Fontenay/2-37

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Librairie Saint-Joseph (p. 199-202).

37e abbé
3e abbé commendataire, 1556-1564

Jean de la Brosse, comte et archevêque de Vienne, protonotaire apostolique.

Il donne à Antoine Cosseret et à Philibert Goussot de Marmagne plusieurs pièces de terre et vignes à cens perpétuel ; à Jean de Paris ; blanchisseur, plusieurs arpents de la forêt pour trois deniers tournois de cens annuel ; à un Bigarne de Marmagne, aussi plusieurs arpents à la Combe-Belle-tin à défricher; il donnera trois deniers à cens perpétuel. Avec la permission du Saint-Siège, il amodie à des habitants des Morots quelques terres qu’ils avaient usurpées et cultivées depuis plusieurs années sans payer de redevances ; à Claude Munier, grainetier pour le roi, à Saulieu, à Victor Dumercy, marchand à Touillon, les revenus temporels de Marmagne, Morville et Flacey, pour 2.300 francs, des carpes, des brochets, et du vin des Arpains, mais rendu à Fontenay ; à Droynot de Saint-Remy, a Symphorien Canat, notaire royal et greffier des terres de l’abbaye, les revenus temporels de Saint-Remy ; renouvelle le bail du Pressoir aux mêmes conditions que Jacques de Jaucourt[1].

À cause de la licence générale qui provenait des guerres continuelles de la Ligue, l’administration de l’abbaye devenait très difficile. Les familles main-mortables se dérobaient a l’autorité de l’abbé ; les colons et serfs quittaient les fermes pour se retirer dans les villes, où inconnus ils pourront échapper à leurs obligations : les amodiateurs falsifient les titres, usurpent les terres et refusent tout paiement. Jean de la Brosse adresse ses plaintes a Henri IV qui se trouvait à Dijon, la 7e année de son règne Ce roi rend une ordonnance qui commande aux hommes de Fontenay de rentrer sur les terres de l’abbaye, aux débiteurs de s’acquitter de leurs dettes sous quarante jours. Quand ce temps sera écoulé, la justice agira sévèrement. Nous n’avons pas trouvé le résultat de cette menace royale[2].

L’acte le plus important de l’administration de Jean de la Brosse a été l’affranchissement des habitants de Marmagne en 1571. D’après les conventions de l’affranchissement, ils devront toujours payer la taille seigneuriale de 52 livres tournois, 10 livres du droit d’affranchissement, la dîme de blé, une gerbe sur treize dans la montagne, une sur dix-huit dans la laume, plus la dîme de raisin[3].

Les habitants ne furent pas longtemps reconnaissants de la liberté qui venait de leur être accordée. Quelques années après, plusieurs habitants refusent la dîme sous prétexte que telle ou telle terre n’y est pas sujette. Ce refus pousse l’abbé à intenter un procès ; 33 témoins déposent en faveur des habitants, 33 défendent les intérêts de l’abbaye qui a gain de cause et fait condamner la commune a 840 francs pour les arrérages. Dans ce procès il y eut un témoin récusé, un sieur d’Époisses, curé de Vignes, parce qu’il était de Marmagne, ou bien qu’il avait été curé de Montbard[4].

Jean de la Brosse avait obtenu de Charles IX la permission de fortifier Fontenay par un mur, des fossés et des tourelles afin de le protéger contre les gens d’armes qui tenaient toujours la campagne[5].

Il avait donné à Jean l’Ermite et à Jean Pingot de Tonnerre la maison en face Notre-Dame qui venait d’être brûlée à condition qu’ils la relèveraient de ses cendres et donneraient chaque année 50 sous tournois. Sur la fin de Jean de la Brosse, Guillaume de Thil était amodiateur des revenus temporels de l’abbaye. À cette époque l’abbé avait la libre disposition de toutes les ressources du couvent, sauf la pitance donnée à chaque moine, et ils étaient au nombre de treize[6].

Claude Charaut, prieur, Guillaume Gueldret, sous-prieur, Jean Testard, secrétaire, Jean Moireau, chantre, Claude Leblanc, Clément Gossard, Charles Dufraisne, P. Tonnaut, Guillaume Plaisant, P. Merlet, Valentin Billoquet, P. Odinot et Didier Perrier, celui qui avait érigé la Croix-Prieur ou Perrier[7].

  1. Cart. Font. 127. — Cart. Marm. 65. — Montb. 37.
  2. Cart. Tonnerre, 148.
  3. Archives de la commune de Marin, citées au chap. X.
  4. Archives de la com. et de Font.
  5. Archives de Dijon et Font.
  6. Cart. Tonnerre, 52.
  7. Archives de Dijon.