Monuments funéraires choisis dans les cimetières de Paris/1

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Planche première


L’importance des tombeaux, sous le rapport de l’art, étant rarement en rapport avec la célébrité des personnages pour lesquels ils ont été élevés, beaucoup d’hommes d’un grand mérite n’auraient pas même leur nom dans notre recueil, si nous n’avions pas pris le parti de réunir et de présenter, dans plusieurs vues pittoresques, un certain nombre de monumens que le cadre de notre ouvrage ne nous permettait pas de publier dans une grande dimension. Les souvenirs que rappellent ces monumens, la variété de leur forme, parfois originale, donneront à ces planches particulières, nous l’espérons, un intérêt véritable.

La vue pittoresque offerte sur notre frontispice doit être considérée comme une imitation libre d’un des sites du Cimetière de l’Est. Sur le premier plan nous avons placé les monumens élevés à David, Girodet, Swebach, peintres ; Raymond de Sèze, pair de France ; Méhul, musicien, Thibault, architecte ; Berwic, graveur ; Lafitte, dessinateur ; Bernardin de Saint-Pierre, Ney, prince de la Moskowa ; sur le second plan, ceux de Picard et de sa famille, Talma, Vivant Denon, Hallé, médecin. A l’exception de la pierre horizontale que nous avons consacrée à la mémoire de Ney, car sa tombe n’est recouverte que d’un simple gazon entouré d’une grille, tous les monumens ici gravés sont copiés exactement ; il n’en est pas de même de ceux de Valenciennes, paysagiste ; Parny, Millevoye, poètes ; Chalgrin, architecte ; Ménageot, peintre ; Dejoux, sculpteur ; Prud’hon, Géricault, Prévost, peintres, et de celui de l’abbé Sicard, instituteur des sourds-muets, placé sur le dernier plan. Presque tous ces hommes plus célèbres que fortunés, n’ayant sur leur tombe, dans le Cimetières de l’Est, qu’une simple pierre tumulaire, nous avons cru de notre devoir de rappeler leur nom au moyen de ces monumens notre invention.