Mort du baron Fourrier

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Le baron Fourrier.

M. le baron Fourrier, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences pour la section mathématique, est mort à Paris le 16 mai dernier dans un âge encore peu avancé. Professeur à l’École polytechnique, son zèle le porta à s’associer à cette mémorable expédition d’Égypte, à laquelle il prit une part très-active sous le rapport scientifique. Ce fut lui qui rédigea l’introduction du grand ouvrage de la description de cette contrée, où il exerça même d’importantes fonctions. À son retour en France, M. Fourrier fut nommé préfet du département de l’Isère ; l’esprit de bienveillance et de conciliation qui le distingua toujours lui attirèrent, dans ce poste éminent, l’estime de tous les partis. Ce fut pendant qu’il se livrait ainsi aux soins de l’administration publique, que la première classe de l’institut lui décerna le prix qu’elle avait proposé sur les lois de la propagation de la chaleur. Rentré dans la vie privée en 1815, la seule ambition qu’il manifesta fut d’être admis à l’Institut. Malgré ses droits incontestables, il ne put pourtant y parvenir qu’après une seconde candidature. Quelques mois après cette première élection, l’Académie le choisit au nombre de ses secrétaires-perpétuels, et dès-lors sa vie appartint tout entière aux sciences. Ce savant a concouru à la composition des statistiques du département de la Seine, et on lui doit l’invention des courbes destinées à représenter géométriquement les mouvemens numériques de la population. La mort l’a surpris au moment où il s’occupait activement de la publication prochaine d’un travail sur l’analyse des équations algébriques. M. Fourrier était à la fois membre de l’Académie des sciences, de l’Académie française et de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

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